On pourrait penser que le débat autour du réchauffement climatique ne tourne plus autour de son existence, ou de l’implication ou non des activités humaines dans son avènement, mais plutôt sur les moyens à déployer pour le freiner.
Les temps ou des élus PLR allaient expliquer à la télévision que “le climat variait de tous temps” et que “le Groenland s’appelait ainsi car c’était une terre verte et fertile, preuve qu’il faisait plus chaud au Moyen-Âge” (ce qui est complètement faux, le nom ayant été choisi par Erik le Rouge pour attirer des colons, créant une des premières “publicités mensongères” de l’histoire, mais passons…) semblaient fort heureusement révolus.
Et pourtant… Pourtant on assiste ces derniers temps à une contre-attaque des forces climatosceptiques qui n’a rien à envier à celle de l’Empire galactique contre les forces de l’Alliance rebelle dans le 5ème volet de la saga “Star Wars”.
Ces dernières semaines, Swissoil, la faîtière des la faîtière des négociants en combustibles, a organisé des séances d’information un peu partout en Suisse Romande, la prochaine ayant lieu jeudi 24 novembre à Lausanne, visant à présenter le chauffage à mazout comme « efficace, sûr et respectueux de l’environnement », et pousser les propriétaires à maintenir le plus longtemps possible ce type de chauffages, voire même à les remplacer par de nouveaux chauffages à mazout quand l’actuel arrive en fin de vie.
Quand on sait que le chauffage des bâtiments est responsable de plus d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre dans notre pays, et que les réduire est probablement la partie la plus simple des efforts qui nous attendent en matière de diminution de notre empreinte carbone, on peut s’interroger. Des alternatives écologiques, comme les pellets, le bois ou les pompes à chaleur existent, sont abondamment subventionnées et ne demandent dans la plupart des cas que des investissements raisonnables et rapidement amortis. Plusieurs cantons, comme Genève, Bâle-Ville, Glaris ou encore Zurich ont d’ailleurs interdit l’installation de nouveaux chauffages à énergies fossiles…
Parler du chauffage à mazout comme “écologique” est donc un peu loin de l’honnêteté intellectuelle…
Plus grave encore, de nombreux quotidiens romands ont publié mercredi 16 novembre un “supplément auto 2022”, tiré à 200’000 exemplaires, et dont l’édito donnait d’amblée le ton, annonçant vouloir « donner un éclairage différent sur la problématique du CO2 », au nom de la « liberté d’opinion ». S’en suit une interview de deux pages d’Yves Roucaute, un « philosophe » français contestant toute implication des activités humaines dans le réchauffement climatique.
Pour rappel, il ne s’agit pas là d’une opinion, mais d’un fait scientifiquement avéré. Dire que la terre est plate, ou que c’est le soleil qui lui tourne autour n’est pas une opinion, mais une désinformation. Il en va de même lorsque l’on affirme que les activités humaines n’ont aucun impact sur le réchauffement climatique.
Le débat d’opinion est extrêmement important, tout comme la liberté de la presse, mais ne peut pas permettre de dire n’importe quoi, et d’avancer de fausses informations.
Alors que les effets de dit réchauffement commencent à se faire sérieusement sentir, il est déplorable que l’on doive encore et toujours remettre l’ouvrage sur le métier, et expliquer que oui, le réchauffement a bien des origines humaines ( ce n’est pas moi qui le dit, mais l’entier de la communauté scientifique internationale), et qu’il nous appartient d’agir aujourd’hui de manière déterminée si on veut éviter une catastrophe majeure demain.
Dans le film de George Lucas, la contre-attaque de l’Empire se termine plutôt mal. Espérons que dans notre cas également, il ne s’agisse que du chant du cygne de l’économie d’avant hier…
Le nucléaire était et est la solution.
Tous les effets négatifs d’aujourd’hui sont la conséquence des écolos qui ont bloqué les investissements et le développement de la technologie nucléaire, énergie décarbonnée !
C’est bien connu, c’est tou-jours la faute des écolos, y compris pour le réchauffement climatique ( et l’assassinat de Kennedy ) 🙂
Les écolos ont tout fait pour bloquer le développement du nucléaire, se moquant éperdument des conséquences de leurs actes sur le réchauffement climatique et (la disparition de) la vie sur la Terre.
Reconnaissez au moins que votre parti a eu tort. L’énergie nucléaire est une énergie sûre et décarbonnée. Ce n’est pas une théorie du complot; sympa un fait.
Avoir combattu le nucléaire = avoir précipité le réchauffement climatique et la fin de la vie sur Terre.
Est-ce que vous pensez et soutenez vraiment ce que vous écrivez ?
Dans les années 70, on a abondamment entendu le slogan un rien réducteur et galvaudé, que les « écolos étaient comme les pastèques, verts dehors, rouges dedans ».
Le monde bipolaire de l’époque justifiait peut-être cette prise de position, i.e. si on était contre le système capitaliste, on était (ou devenait) forcément ‘communiste’.
Entre-temps, il n’y a plus un seul parti qui ne contienne dans programme un chapitre écologique.
Étonnant, non ?
50 ans plus tard, je suis toujours un indécrottable capitaliste mais qui croit en un capitalisme écologique, qui se donne les moyens de progresser, de se libérer d’une dépendance énergétique de l’OPEP.
Les sources d’énergies sont heureusement moins bipolaires que vous ne semblez l’évoquer (pétrole vs. nucléaire).
Et pour l’instant, personne n’a encore le monopole du soleil, du vent, et des marées 🙂
Le nucléaire est effectivement une énergie décarbonée. Mais une énergie sûre? Hum… Disons qu’elle est sûre jusqu’à l’accident. Ensuite, je vous laisse le choix des mots.
Car le problème avec le nucléaire n’est pas tant la probabilité d’accident – faible je vous l’accorde – que la gravité de ces derniers, aussi rares soient-ils. Or, il semble que la rareté des accidents nucléaires ne compense pas leur gravité et qu’entre les deux, les démocraties ont tranché.
A notre époque, il existe une nouvelle voie: la captation des énergies renouvelables. Ok, laissons tomber d’entrée de jeu les éoliennes dont personne ne veut dans son champ de vision. Mais le photovoltaïque? (avant de répondre, svp assurez-vous de mettre à jour vos connaissances, merci!)
Il n’y a pas de solution miracle, et le nucléaire est loin d’en être une. Déjà le coût des rénovations ou maj en 3ème génération serait énorme, on ne sait toujours pas quoi faire des déchets à part « cacher la merde au chat » (sympa pour les prochaines générations), et l’avantage du PV par rapport au nucléaire sera les emplois créés en Europe et Suisse pour leur développement, contrairement au nucléaire qui ne créerait pas d’emploi supplémentaire.
Swissoil est malin. Avec leurs propos, ils rassurent les propriétaires de chauffage à mazout. Pour certains, changer de système de chaudière peut paraître insurmontable, des séances d’informations donc faciles, sachant que les deux tiers des chauffages existants sont encore à l’énergie fossile. Mais les temps changent et le monde politique réagit, preuve en est le programme de législature du Conseil d’Etat vaudois. Et les communes ne sont pas en reste, séances d’information à la population, partenariat avec des bureaux techniques pour faciliter les tracasseries administratives, offres groupées avec des entreprises et subventions incitatives. Mais assurément la tâche est moins facile que celle entreprise par les lobby pétroliers. Mais, les temps changent… et la contre attaque s’organise ;-).
Quelqu’un sur un forum me citait justement M. Roucaute pour appuyer son propos climatosceptique, en disant qu’il s’agit de propos d’expert. Faudra alors m’expliquer en quoi un philosophe est expert en CO2 ou réchauffement climatique…
Bien que je soutienne l’usage des pompes à chaleur en lieu et place des chauffages au fioul , fossiles en voie d’extinction, les réflexions de M. Mocchi sur l’effet de serre manquent de précisions :
La reconstruction des climats passés montrent bien l’optimum climatique de l’an mille et Erik le rouge a bien trouvé un Groenland accueillant pour sa colonie , mais les siècles suivants ont fait place au Petit-Age glaciaire qui a forcé cette colonie à abandonner ce lieu …
Avec la révolution industrielle et l’usage intensif des fossiles , on peut vivre partout sur Terre avec la conséquence de l’émission de CO2 , ajoutant de l’effet de serre , 3.3 watts/m2 selon l’agence américaine NOAA pour tous les GES, occasionnant une élévation de température de 0.6 degré, le reste étant naturel quand on analyse les données sérieusement…
On ne se trouve pas encore dans une situation d’urgence climatique, mais la transition énergétique reste indispensable aussi parce les fossiles ne sont pas éternels et mauvais pour la santé…
L’uranium est aussi un fossile épuisable qui ne pourrait que remplacer un faible pourcentage des autres fossiles pour une génération…, mais des déchets pour des milliers d’années…
Et il faut ajouter que la surpopulation humaine a nettement aggravé la situation: c’est devenu le problème No 1 , n’en déplaise aux écolos de tous poils qui préfèrent nous priver de tout et revenir à l’Age de Pierre …, refusant même l’installation d’éoliennes…
La position des verts reste ambiguë entre leur obsession climatique et l’absence de solutions efficaces , sinon du retour en arrière que personne ne veut …
Les énergies inépuisables de l’esprit
Un diplôme en Lettres et Histoire permet certainement de se lancer dans de grandes lectures afin de s’instruire en chimie et physique, puis de transmettre ses connaissances et arguments relatifs au problème climatique, ou dans un autre domaine encore relever le manque de lucidité des physiciens et ingénieurs étudiant le voyage vers Mars… Vous saurez certainement nous expliquer, sans consulter l’un de vos épais dictionnaires, comment une biomasse en décomposition depuis des millions d’années a pu se transformer en uranium ?
“comment une biomasse en décomposition depuis des millions d’années a pu se transformer en uranium?”, Bonne question, depuis quand en effet la biomasse est-elle à l’origine de l’uranium, qui n’est PAS un combustible fossile; c’est une nouvelle théorie “qui vient de sortir”?! Il y a d’ailleurs exactement autant (et en relative abondance) d’uranium en proportion sur Mars par exemple, planète stérile, que sur la Terre, ces deux astres ayant été créés en même temps dans le Système solaire, avec les mêmes matériaux d’origine.
Je n’invente pas « une nouvelle théorie », c’est M. Giot que je cite : « L’uranium est aussi un fossile… » Merci de réfléchir au sens de mon commentaire, il a été mal compris.