Violences conjugales : des coups psychologiques qui laissent des marques

(image : decadree.com)

Les violences dans le couple, qu’elles soient physiques, psychologiques, sexuelles et économiques, constituent un problème de santé publique et sont le signe d’une grande inégalité de genre. Bien que tous les couples puissent être touchés (hétérosexuels ou non), les femmes en sont les principales victimes et les hommes les principaux auteurs. Ces violences impactent très fortement la santé mentale des victimes sur le long terme et des recherches ont relevé l’apparition de troubles psychologiques qui peuvent conduire dans certains cas au suicide. 

Comment reconnaître les violences dans le couple ? Comment se définissent-elles ? Quelles sont les pistes pour assurer un suivi approprié des victimes ? Quelles actions peuvent être mises en place par les politiques publiques?  Liliana Rodrigues, stagiaire à Stop Suicide et étudiante en Master d’Etudes genre vous propose d’aborder cette question dans sa complexité sous un aspect social et psychologique. Des ressources d’aide pour les victimes de violences dans le couple sont à retrouver en fin d’article. 

 

Qu’est-ce que la violence conjugale ?

Les violences au sein du couple constituent un phénomène complexe, hétérogène et qui peut se manifester de manières très différentes. Contrairement à l’idée reçue, les violences conjugales ne se résument pas à des coups physiques. L’OMS les définit comme “tout comportement qui, dans une relation intime (partenaire ou ex-partenaire) cause un préjudice d’ordre physique, sexuel ou psychologique, ce qui inclut l’agression physique, les relations sexuelles sous contrainte, la violence psychologique et tout autre acte de domination” (1). Ces violences revêtent plusieurs formes : elles peuvent être psychologiques, verbales, physiques, sexuelles mais aussi économiques. Il est possible d’être victime d’une seule forme de violence ou plusieurs à la fois et cela peut varier dans le temps (2). 

De plus, toutes les classes sociales, toutes les origines culturelles et tous les types de couples (hétérosexuel ou non) sont concernés. Les violences peuvent apparaître dans tous les stades de la relation, qu’elle soit actuelle ou terminée, et à tous les âges de la vie (3). Pour autant, il est fondamental de reconnaître que les hommes en sont principalement les auteurs et les femmes les victimes. De plus, les violences seront vécues différemment selon la couleur de peau, l’origine sociale et ethnique ou encore le statut légal (4).

Toutes les classes sociales, toutes les origines culturelles et tous les types de couples (hétérosexuel ou non) sont concernés.

Les violences conjugales sont caractérisées par une dynamique particulière : l’un des partenaires utilise diverses stratégies physiques ou psychologiques pour obtenir ou maintenir un contrôle général sur l’autre. Les manifestations de violences qui sont exprimées par le-la partenaire sont souvent considérées et justifiées comme étant une perte de contrôle. Bien au contraire, il s’agit davantage d’une tentative de reprendre le contrôle par des gestes ou paroles menaçantes, voire par des actes de violences. Par conséquent, le but recherché est l’affirmation de son pouvoir (6).

Comment se manifestent exactement cette violence ? Comment la reconnaître ? Quels sont les signaux ? Particulièrement, celle qu’on appelle la violence psychologique, qui est la plus méconnue des formes de violences et la plus difficile à identifier en tant que telle. La plateforme de “Violence que Faire” , une association d’information, de conseils et de prévention de la violence dans le couple en Suisse romande, présente les principaux signaux qui peuvent indiquer que quelqu’un est victime ou auteur de violence psychologique. 

 

(image : Amnesty International)

 

Il peut s’agir d’insultes, de menaces, de critiques sur les capacités physiques et/ou intellectuelles de sa/son partenaire. Il arrive que l’auteur-e ait recours à des formes de manipulations mentales comme faire culpabiliser, ignorer pendant un long moment, harceler et/ou faire du chantage pour obtenir de l’attention, voire menacer de se suicider, qui apparaissent souvent lorsque la victime veut mettre un terme à la relation. L’auteur-e utilise des stratégies plus coercitives comme contrôler la victime en interdisant ou en vérifiant les déplacements, ou l’isoler de son entourage en exprimant une jalousie permanente. Des comportements d’intimidation comme hurler, crier, casser des objets, maltraiter l’animal domestique sont également mobilisés. 

Souvent banalisées, ces agressions psychologiques sont confondues avec des ” disputes de couple”. Pourtant, sur le long terme, elles sont tout aussi ravageuses et menaçantes pour le bien-être mental que les agressions physiques (6). Accompagnées d’autres formes de violence (physique, sexuelle, économique) la violence psychologique est utilisée par l’auteur pour intimider et contrôler l’autre. 

 

Le cycle de la violence

Les violences conjugales étant un phénomène complexe, il n’existe pas une seule cause qui peut l’expliquer. Il s’agit d’un cumul de facteurs qui évoluent et interagissent à leur tour avec d’autres effets. Un rapport réalisé par le Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes (BFEG) propose un modèle qui des différents facteurs sur 4 niveaux : 

  1. Individuel : antécédents de violence dans la famille, consommation substance
  2. Relationnel : gestion de conflit et répartition des tâches inégales
  3. Communautaire : vivre dans un quartier défavorisé, précaire, manque d’activités extérieures
  4. Sociétal : les inégalités de genre et notamment les stéréotypes de genre qui encouragent les hommes à adopter les normes de masculinité comme la force, le pouvoir, la virilité et les femmes les normes de féminité comme douceur, l’obéissance et la passivité

Chaque situation de violence dans le couple est unique. Néanmoins, en se basant sur les témoignages de victimes, les expert-es ont identifié un cycle de la violence conjugale, qui permet à l’auteur-e de maintenir un contrôle sur sa victime. 

(image : violences-conjugales.gouv.nc)

Phase 1 : Montée de la tension

Un des partenaires a des excès de colère, exerce des menaces, refuse l’entente, exprime un besoin de tout contrôler. Chaque manquement à sa volonté est source d’insatisfaction, ce qui entraîne un climat de tension. La victime quant à elle, fait très attention à ses propres gestes, paroles et actes par peur des représailles.  

Phase 2 : Agression

Un des partenaires inflige de la violence à l’autre qui peut être psychologique, verbale, physique, sexuelle et/ou économique. La victime se sent piégée, terrifiée et impuissante. Elle a le sentiment que la seule solution pour que l’agression prenne fin est de satisfaire les exigences de son-sa partenaire violent-e.

Phase 3 : Justification et excuses des comportements violents

Le partenaire violent trouve des excuses pour justifier son comportement, minimise ses actes et ses conséquences. Il-elle invoque des causes externes comme la fatigue, le stress, la peur pour justifier son débordement. Il arrive que la victime en vienne à penser que c’est à elle de changer son comportement pour que la violence cesse et doute d’elle-même. 

Phase 4 : Réconciliation

La personne violente demande pardon à sa-son partenaire, parle de faire une thérapie ou parfois menace de commettre un suicide. La victime lui donne une chance, lui apporte son soutien et reprend espoir. L’auteur fait la promesse de ne jamais recommencer et finit par expliquer ses gestes violents par la peur de perdre sa-son partenaire. Cette phase se caractérise par une phase lune de miel qui encourage à poursuivre la relation. 

Ces phases s’installent progressivement dans le temps, se répètent dans la durée et deviennent de plus en plus fréquentes.

Ces phases s’installent progressivement dans le temps, se répètent dans la durée et deviennent de plus en plus fréquentes. Les manifestations de violences ont tendance à s’intensifier avec le temps et peuvent aboutir à des blessures graves tant pour le mental que pour l’intégrité physique. Dans ces cycles de violences, il arrive que l’auteur-e aille jusqu’à l’homicide de sa-son partenaire.  

 

Violences conjugales : histoire d’une lutte féministe

Tout être humain (homme, femme, personne non binaire) peut se retrouver victime de violence dans le couple. Toutefois, les chiffres nous montrent de manière assez évidente que les femmes en sont les principales victimes et les hommes les principaux auteurs. Selon le rapport 2020 de l’OFS (7), 76,1% des personnes ayant subi des violences de la part de leur partenaire sont des femmes et 77,1% de ceux qui ont commis ces violences sont des hommes. Entre 2009 et 2018, 471 femmes ont fait l’objet d’une tentative de féminicide ou d’un féminicide par un conjoint ou ex-conjoint, soit un décès toutes les deux semaines (7). De plus, il faut garder en tête que ces statistiques ne représentent qu’une fraction de la réalité car de nombreux cas ne sont pas signalés par les victimes pour diverses raisons (honte, peur de représailles, manque de preuves quand les violences ne sont pas physiques, barrière de langue et de culture pour les femmes migrantes…) (8).

Dès les années 1970, les mouvements féministes en Suisse et ailleurs s’engagent à faire reconnaître ce phénomène comme un problème de société dont doivent se saisir les pouvoirs politiques (9). En visibilisant ces violences faites aux femmes, elles ont contribué à penser ces violences comme sexistes, c’est-à-dire des violences fondées sur le genre. 

 

Manifestation du 8 mars 1980, Paris (ladepeche.fr)

 

Dans les années 80-90, des chercheuses et théoriciennes féministes utilisent le terme de “violences masculines”, vu que la plupart des actes de violences sexuelles et physiques sont commis par des hommes à l’encontre de femmes (10). Plus précisément, ces violences sont exercées dans une structure sociétale profondément patriarcale, qui accepte que les hommes recourent à la violence sous toutes ses formes à l’encontre des femmes, dans le but de contrôler leur corps, leur temps, leur sexualité et bien d’autres choses encore. Elles dénoncent aussi le fait que les violences conjugales soient considérées comme relevant de la sphère privée, dans laquelle le droit n’aurait pas à intervenir sous le motif qu’il s’agit d’affaires intimes. C’est en réaction à cela que le fameux slogan “le privé est politique” fait son apparition. 

Les violences conjugales sont exercées dans une structure sociétale profondément patriarcale, qui accepte que les hommes recourent à la violence sous toutes ses formes à l’encontre des femmes.

Une chercheuse anglaise, Liz Kelly (11), théorise ces événements, comme un continuum de violence qui illustre les diverses formes que peuvent prendre les agressions à l’encontre des femmes dans toutes les sphères de leur vie. Cela peut aller des insultes, des commentaires déplacés au travail, du harcèlement de rue jusqu’à la violence physique, sexuelle et psychologique exercée par son partenaire. Les femmes, qu’elles aient vécu ces agressions personnellement ou non, sont conscientes de pouvoir faire l’objet de ces violences, et cette conscience organise et structure leur vie et leur expérience quotidienne (déplacements dans l’espace public, précautions de sécurité, tenue vestimentaire, etc). En somme, les théoriciennes et militantes féministes sont parvenues à rendre visibles ces expériences d’agressions subies, trop souvent ignorées et passées sous silence (9, 12).  

Grâce aux revendications féministes, une reconnaissance internationale de ce phénomène a vu le jour. La déclaration de l’ONU en 1995 sur les violences faites aux femmes, la mise en oeuvre de programmes d’action dans la prévention de la violence, la réalisation d’enquêtes quantitatives mesurant l’ampleur du problème ont été mises en place (9, 12). Tout ceci accompagné de mesures institutionnelles et législatives (en Suisse avec notamment l’introduction de la LAVI 1993 et le renforcement de la loi contre les violences conjugales en 2004). Grâce à cette lutte constante des mouvements et des militantes féministes, les violences dans le couple sont désormais considérées comme un problème de santé publique qui nécessite l’attention des politiques et des actions publiques.  

 

Les conséquences psychologiques de la violence conjugale

Lorsque les victimes parviennent à sortir de ces relations de violence, un acte qui nécessite un grand courage,  dans quel état se retrouvent-elles ? Bien qu’il s’agisse d’un pas déterminant et primordial pour protéger son intégrité, le vécu d’agressions permanentes exercées par son partenaire laissent des traces physiques parfois, mais surtout psychologiques. 

En effet, si les violences conjugales ont obtenu une reconnaissance en tant que problème de santé publique, c’est parce que les impacts sur la santé mentale à long terme peuvent devenir un véritable poids pour la victime (13)Les études qui se sont penchées sur cette question proviennent essentiellement d’un contexte français et nord-américain. Pour les raisons expliquées ci-dessus, elles se sont concentrées sur les femmes victimes de violences dans des relations hétérosexuelles. 

 

(image : mumtobeparty.com)

 

Les recherches montrent que les conséquences psychologiques liées aux violences sont variés, mais les principales peuvent être listés ainsi: dépression, idées suicidaires, dépendances, troubles du sommeil et alimentaires, troubles psychosomatiques, ESPT (état de stress post-traumatique), sentiment d’isolement, troubles anxieux et baisse de l’estime de soi (14). Une enquête menée en Suisse datant de 1997, a démontré l’existence d’un lien entre la fréquence des violences dans le couple et la détérioration de la santé mentale des victimes (15).

La dépression est le premier trouble auquel les victimes de violences conjugales font face. Selon différentes études françaises, 35% à 65% des femmes ont souffert de dépression suite à une relation violente.  La violence psychologique récurrente constituerait un facteur prédictif de dépression et d’une faible estime de soi (15).

Le risque suicidaire chez les femmes qui ont subi des violences de la part de leur partenaire est plus élevé: elles sont 4 fois plus à risque de développer des idées suicidaires que les femmes non victimes (16). Dans une méta-analyse nord-américaine, plus de 50% des femmes victimes de violence conjugale présentent des symptômes de dépression et 29% ont fait au moins une tentative de suicide (17).

Le risque de développer des pensées suicidaires est 4 fois plus élevé pour les femmes ayant subi des violences de la part de leur partenaire.

À court terme, des recherches en France ont montré qu’environ 80% des victimes de violences dans le couple qui développent un état de stress post traumatique (anxiété, cauchemar, flashback, stress intense) vont également développer des symptômes dépressifs, des troubles et d’anxiété généralisé et une plus grande propension à consommer des substances addictives (tabac, alcool, médicaments etc) (18).

Ces résultats nous permettent de constater tristement que les victimes de violences conjugales, même après la fin de la relation, peuvent être fortement impactées psychologiquement. Les problèmes liés à la santé mentale auxquels elles font face entraînent un risque de mortalité plus élevé que la norme. En effet, les symptômes dépressifs, les états de stress, le sentiment d’isolement et de faible estime de soi ainsi que les addictions sont des facteurs qui augmentent le risque de suicide ou de décès suite à des abus de substances.

 

Pistes d’actions pour la prévention des violences

Comment faire pour prévenir les violences dans le couple? Quelles mesures peuvent être mises en place pour assurer une prise en charge appropriée et diminuer ce fléau sur le long terme ? En Suisse, il reste encore beaucoup à faire en termes de politique de prévention, qui varie selon les cantons. Il est urgent de faciliter l’accès aux informations et aux services d’aide pour les personnes concernées et d’assurer les places dans les hébergements d’urgence. La mise en place d’une ligne téléphonique unique et disponible 24h/24 est également nécessaire, d’autant plus face à la situation de la pandémie de covid.

En Suisse, il reste encore beaucoup à faire en termes de politique de prévention, qui varie selon les cantons.

Pour instaurer un changement durable, il importe de promulguer des textes législatifs et de mettre en place des politiques visant à promouvoir l’égalité de genre ainsi que de fournir les ressources financières nécessaires aux cantons pour la prévention et la prise en charge. Il est également très important de former les différents acteur-trice-s-x sociaux qui interviennent sur ce type de situation (comme les policier-ère-s, professionnel-le-x-s de la santé et social) à pouvoir intervenir et accompagner les victimes de violences.

Depuis 2018, le BPEV (Bureau de promotion de l’égalité et de prévention des violences) a développé un projet de prévention des violences sexistes et sexuelles. La brochure-boîte à outils  “Du sexisme ordinaire  aux violences sexuelles : repérer pour agir. Guide à l’intention des professionnel-le-s”  donne des pistes pour lutter contre la propagation de stéréotypes et d’actes de violence qui instaurent un climat insoutenable pour celles et ceux qui en sont effectivement ou potentiellement les victimes (20).

Le baromètre des violences dans le couple, un outil précieux d'(auto-)évaluation (vence.fr)

 

Un traitement médiatique égalitaire des cas de féminicide est également primordial pour lutter contre la culture du viol et faire évoluer les mentalités. Éviter les formules euphémisantes comme “dispute de couple” ou la romantisation de la violence comme le terme “crime passionnel”. L’association DécadréE, propose des formations pour traiter ces sujets dans une perspective d’égalité de genre

La prise en charge est un aspect déterminant dans la lutte contre les violences dans le couple. Fournir un accueil psychologique adapté pour les victimes qui sortent d’une relation de couple dans laquelle elles ont vécu de la violence est nécessaire. Les symptômes et traumatismes étant très spécifiques, cela exige qu’un travail pluridisciplinaire en réseau soit mis en place (21).

Les approches thérapeutiques doivent être attentives à répondre aux besoins des victimes en adoptant une écoute bienveillante, empathique et sans jugement. En effet, des études ont montré que les femmes victimes de violences conjugales ont rapporté très souvent que la qualité de la relation clinique constitue un facteur important pour le processus thérapeutique. En effet les victimes ayant vécu dans un quotidien régi par la peur, l’intimidation ont besoin de sentir libre dans leurs choix et d’être traitée avec respect. Tout cela a un rôle central dans le processus de reconstruction (22)

Pour finir, comprendre les dynamiques des violences conjugales, c’est reconnaître que les comportements violents sont de la responsabilité de l’auteur et non la victime. Cet aspect est absolument fondamental autant dans l’espace médiatique que clinique. 

 

Les ressources

Le cycle de violences constitue un cercle vicieux difficile à rompre sans soutien extérieur. La peur des représailles du partenaire lors de la séparation, l’isolement social établi par l’auteur ou encore l’éloignement des proches sont des obstacles qui rendent difficile de briser le silence. La peur d’être jugée, la honte, l’espoir que la situation s’arrange sont des sentiments que ressentent beaucoup les victimes. Briser le silence et l’isolement en parlant de sa situation à un-e proche et/ou s’adressant à des professionnel-le-x-s est une étape très importante pour y parvenir. 

Voici quelques ressources, numéros, structures et sites internet qui soutien, conseils, accompagnement et hébérgement, à contacter si vous êtes vous-mêmes concerné-e-x ou si vous vous inquiétez pour autrui.

 

Numéros d’urgence

  • Police 117
  • Ambulance 144
  • La Main Tendue (écoute et conseils) 143

 

Centre d’accueil, hébergement et consultation en Suisse Romande

 

Références bibliographiques

  1. Organisation mondiale de la santé : who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/violence-against-women
  2. Heise, L. et Garcia-Moreno, C. (2002). La violence exercée par des partenaires intimes. Dans E.G. Krug, L.L. Dahlberg, J.A. Mercy, A. Zwi et R. Lozano-Ascencio (Eds.), Rapport mondial sur la violence et la santé (pp. 97-135). Genève: Organisation mondiale de la Santé
  3. Violence que faire : violencequefaire.ch/fr/informations/violence
  4. Delage P., 2017. Violences conjugales. Du combat féministe à la cause publique, Paris, Presses de Sciences Po (Académique) : « Chapitre 3 : Institutionnaliser la cause militante, légitimer le problème public », pp. 113-167.
  5. Crenshaw, K., 2005.  Cartographies des marges : intersectionnalité, politique de l’identité et violences contre les femmes de couleur . Cahiers du genre, 39 : 51-82.
  6. Johnson, M.P. (2006). Conflict and control: gender symmetry and asymmetry in domestic violence. Violence Against Women, 12(11), 1003-1018.
  7. Office fédéral de la statistique (juin 2020) : chiffres de la violence domestique en Suisse
  8. Khazaei, F. (2019). Les violences conjugales à la marge : le cas des femmes migrantes en Suisse. Cahiers du Genre, 66, 71-90. doi.org/10.3917/cdge.066.0071
  9. Roca i Escoda, M., Lieber, M., 2015. La Mise en Oeuvre et les Mutations d’un Problème Public: Les Violences Faites aux Femmes dans le Canton de Genève. Oñati Socio-legal Series [online], 5 (2), 766-784.
  10. Hanmer, J., 1977.  Violence et contrôle social des femmes. Questions féministes, 1 : 68-88.
  11. Kelly, L., 1988. Surviving Sexual Violence. Minneapolis, University of Minnesota Press.
  12. Delage P., Lieber M., Chetcuti-Osorovitz N., 2019. Lutter contre les violences de genre. Des mouvements féministes à leur institutionnalisation., Cahiers du Genre, 1, 66, p. 5-16.
  13. Voyer, M., Delbreil, A. & Senon, J. (2014). Violences conjugales et troubles psychiatriques. L’information psychiatrique, 90, 663-671. doi.org/10.1684/ipe.2014.1251
  14. Hofner M-C, Viens Python N. « C’est assez », Programme de détection et d’orientation des adultes concernés par la violence. Origine et développements 2000-2004. Lausanne : Institut universitaire de médecine sociale et préventive, 2004 (Raisons de santé, 104).
  15. Bonomi AE, Thomson R. Intimate partner violence and women’s physical, mental and social functioning. Am J Prev Med 2006 ; 30 : 458-66.
  16. Astin M.C., Ogland-Hand S.M., Coleman E.M. — Posttraumatic stress disorder and childhood abuse in battered women, comparisons with maritally distressed women. J Consult Clin Psychol , 1995, 63,308-12.
  17. Rounsaville B., Weissman M.M. — Battered women, a medical problem requiring detection. Int J Health Services , 1979, 9 , 461-93.
  18. Voyer, M., Delbreil, A. & Senon, J. (2014). Violences conjugales et troubles psychiatriques. L’information psychiatrique, 90, 663-671. doi.org/10.1684/ipe.2014.1251
  19. Un plan d’action national contre les violences domestiques, Le Temps, 30.04.2021 
  20. Du sexisme ordinaire aux violences sexistes : repérer pour agir. Guide à l’attention des professionnel-le-s. République et Canton de Genève.
  21. Voyer, M., Delbreil, A. & Senon, J. (2014). Violences conjugales et troubles psychiatriques. L’information psychiatrique, 90, 663-671. doi.org/10.1684/ipe.2014.1251
  22. Pico Alfonso M, Garcia-Linares I. The impact of physical, psychological and sexual intimate male partner violence on women’s mental health : depressive symptoms, posttraumatic stress disorder, state anxiety and suicide. J Women Health 2006 ; 15 : 599-611.

STOP SUICIDE

En 2000, un jeune collégien genevois se suicide. Face à cette tragédie des étudiant.e.x.s organisent une marche silencieuse et décident à l’issue de celle-ci de fonder l’association STOP SUICIDE. En réaction au silence institutionnel et au manque d’action pour prévenir le suicide des jeunes, ils et elles se sont donné.e.x.s pour mission de parler et faire parler du suicide.

7 réponses à “Violences conjugales : des coups psychologiques qui laissent des marques

  1. Elle m’a brisé le coeur.
    Elle est partie. Je ne l’ai jamais revue, mais elle m’envoie de temps en temps des messages pour me dire à quel point elle est heureuse dans son nouveau foyer. Généralement quand la solitude fait le plus mal, à Noël ou pour mon anniversaire.

    J’en fais encore des cauchemars, j’ai des flash de nos rêves brisés, des revivescences… un stress post traumatique avec dépression. Six ans plus tard.

    Et la société me dit de me taire et de faire avec. J’étais gentil, elle a brisé mon coeur.

    1. Bonjour,
      Merci beaucoup de partager ce témoignage avec nous.
      Votre ressenti est légitime et il est important qu’il soit entendu et reconnu. Les conséquences que vous subissez sont lourdes à porter, il est essentiel pour vous de pouvoir mettre des mots sur ces souffrances et les évacuer. La société patriarcale impose aux hommes de ne pas parler de leurs émotions, et cela doit changer pour aller vers un vivre-ensemble plus égalitaire.
      Concernant votre situation : le fait d’avoir encore des contacts avec cette personne, le fait qu’elle vous envoie des nouvelles spontanément, est douloureux pour vous. Pensez-vous pouvoir lui exprimer votre besoin de couper les ponts et qu’elle le respectera ? Mettre cette distance vous permettra de vous préserver de ces contacts non-désirés qui vous pèsent.
      Si ce n’est pas déjà le cas, je vous encourage aussi à partager votre vécu avec une personne de confiance, soit un-e proche, soit un-e professionnel-le. Les ressources d’aide mentionnées en fin d’article peuvent vous aider, et vous pouvez également contacter à toute heure le 143 pour une écoute et des conseils bienveillants.
      Merci encore pour votre partage et prenez soin de vous.

      1. merci de votre écoute (geste barrière oblige) 🤜🤛

        J’ai le même problème que tous les abonnés swisscom. Si vous bloquez un numéro, vous recevez quand même les messages (mais dans un dossier caché, que vous finissez immanquablement par lire… ).

        Et elle le sait que je ne souhaite pas ses messages. Au début, elle allait même rendre visite à un collègue de travail, pour débarquer dans mon bureau… pour me raconter ses problèmes “car j’écoute bien” (et que je n’avais pas répondu à ses messages).

        J’ai appelé le 143. La dame a cru drôle de faire un jeu de mot avec mon pseudo (pas celui-ci) et insinuait que j’étais certainement ambigu dans mes échanges de message… 😔 Ma faute? Depuis 2015 ??

        Moi, tout ce que je voulais, c’était un clean break.

        1. Partager un vécu difficile n’est pas une chose évidente, offrir un peu d’écoute en retour est bien la moindre des choses.
          Je ne connaissais pas ce problème avec le blocage des numéros chez Swisscom, merci pour cette info. J’ignore s’il existe des moyens de bloquer directement à la source et non sur l’appareil, peut-être y a-t-il des possibilités à explorer en contactant l’opérateur ?
          Les comportements que vous décrivez semblent vraiment toxiques, face à des personnes qui agissent comme cela il est important d’être bien conseillé. Je suis dépitée de l’accueil que vous avez eu au 143, vous êtes tombé sur une personne visiblement indélicate et peu informée sur cette problématique.
          Je ne peux que vous conseiller de contacter une des autres ressources que nous avons indiquées dans l’article, par exemple AVVEC ou Violences que faire. Sur leur sites internet vous trouverez déjà beaucoup d’information pour y voir plus clair sur votre situation et des possibilités de les contacter par téléphone ou par mail.

  2. Un jour, lors d’une conversation avec l’épouse d’un prêtre orthodoxe, qui est psychologue de formation universitaire, j’avais mentionné qu’une femme sur cinq a déjà subi des violences physiques de la part de son conjoint, selon les statistiques, et que ces chiffres peuvent être pris au sérieux car l’étude avait été effectuée sur un nombre suffisamment important. La réponse de celle-ci avait été : « Oui… Certaines femmes… » Je ne lui ai pas posé la question, mais ai moi-même traduit : « Celles qui le méritent ou le cherchent bien ». Puis je me suis souvenu des déclarations de son mari prêtre : « La femme doit obéir à l’homme, c’est la première notion importante pour que tout aille bien ». Des personnes instruites peuvent donc vivre dans de telles représentations, ce n’est pas la religion qui leur apprend le respect, elle explique souvent si bien le malheur pour qu’il soit juste : La victime est coupable. De la même manière ce prêtre qui jugeait inutile de mettre son masque dans ma voiture avait déclaré : « C’est Dieu qui choisit qui doit être contaminé ». Ma question : « Et pourquoi maintenant, toi et ta femme mettez quand même votre masque ? Pour me faire plaisir ?.. » Elle : « Oui, tout à fait ».

    1. Thank you a lot for sharing this article with us. Those good advices can be really helpful for our english-speaking readers !

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      Merci beaucoup pour le partage de cet article ! Nos lecteur-ices anglophones peuvent y trouver des conseils très utiles pour identifier les abus dans les relations (familiales, de couple, de travail…) et pour réussir à en sortir.

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