Les toutes dernières statistiques viennent de l’indiquer : la première cause de mortalité chez les jeunes Suisses de 15 à 29 ans est, à nouveau, le suicide. C’est la première fois depuis 2011 que les chiffres connaissent une telle remontée, au point qu’ils dépassent les principales causes de mortalité dans cette tranche d’âge, comme les accidents de la route, les accidents violents et les cancers.1
En 2015, ce sont donc 141 jeunes qui ont mis fin à leurs jours en Suisse, soit près de trois adolescents et/ou jeunes adultes par semaine.
Même s’ils doivent être mis en perspective par rapport à une baisse du taux de suicide global depuis les années 1980, il n’en demeure pas moins que cette récente hausse est inquiétante et doit être prise au sérieux.
Infographie réalisée par Stop Suicide
Jeunes garçons et hommes particulièrement touchés
Les jeunes hommes semblent être particulièrement vulnérables face au risque suicidaire. Ils représentent en effet trois quart des décès par suicide pour l’année 2015.
Cette différence entre sexes est toutefois à nuancer. On sait que les tentatives de suicide sont beaucoup plus nombreuses chez les femmes et les jeunes filles2, et largement sous-estimées de façon générale : elles ne font pas toutes l’objet d’un suivi médical, passent parfois inaperçues et sont de ce fait très difficiles à comptabiliser de façon certaine. Leur chiffre se monte à 15’000 au moins par année en Suisse.
La nette différence entre jeunes femmes et jeunes hommes s’explique notamment par les méthodes employées selon le sexe : les hommes se tournent davantage vers des méthodes plus radicales et létales.
L’accès aux méthodes
Le choix de la méthode peut être expliqué par sa facilité d’accès : les études montrent que la disponibilité d’un moyen et la connaissance du dispositif sont déterminantes, à l’image des armes à feu que les hommes savent manier en raison de leur service militaire3 ; d’autre part, il y a souvent dans l’imaginaire féminin une volonté de préserver l’apparence de leur corps au-delà de la mort, tandis que les hommes se tournent davantage vers des méthodes plus destructrices. Dans tous les cas, les études indiquent clairement que les méthodes ne sont pas interchangeables : une personne projetant de se suicider d’une certaine manière ne se tournera pas vers une deuxième méthode, totalement différente, en cas d’indisponibilité de la première.
La nécessité de la prévention
Face à ces chiffres, la prévention semble donc plus que jamais indispensable et en particulier pour les moins de 30 ans, la tranche d’âge plus durement touchée par la hausse du taux de suicide observée en 2015.4 La concrétisation du plan d’action national adopté en novembre 2016 par la Confédération et les cantons, visant à rassembler les différents acteurs autour de la prévention, se fait donc urgente pour nos jeunes.
En attendant, il est important de rappeler toutes les structures d’aide existant pour les jeunes, leur entourage et leurs proches pouvant traverser une crise suicidaire : Stop Suicide répertorie toutes les ressources d’aide en fonction du canton d’habitation et du type d’aide requis, ainsi que les différents groupes de soutien.
https://stopsuicide.ch/besoindaide/
-> Lire le communiqué de presse de Stop Suicide à ce sujet.
Références
- Chiffres officiels de l’Office fédéral de la statistique, chiffres du suicide pour 2015.
- Des études montrent que les tentatives sont 2 à 3 fois plus nombreuses chez les jeunes filles (Muheim et al. 2013 et SMASH 2002).
- La Suisse affiche l’un des taux de suicide par arme à feu les plus élevés au monde; cette méthode de suicide est presque exclusivement pratiquée par des hommes (Reisch 2011, cité dans le rapport du Conseil fédéral donnant suite à la motion 11.3973,
Maja Ingold, 30.09.2011 ). - Il y a eu au total 43 suicides de plus qu’en 2014, dont 35 chez les moins de 30 ans.
Encore et encore..la Suisse Modéle
Je vous demande,Mme Frossard,si vous savez,quelle est la position de la Suisse en rapport avec la UE à l’égard de ce sujet(tabu,comme presque tous ce que nuissent l'”image” de la Suisse)
Merci d’avance
Rafael
Bonjour Rafael, merci beaucoup pour votre intérêt et votre commentaire ! Vous voulez parler du taux de suicide en Suisse par rapport aux pays avoisinants ? Elle se situe dans la moyenne en comparaison avec les autres pays européens, selon un rapport de l’OMS de 2014 (“Prévention du suicide, l’état d’urgence mondial”).
Bonjour CHARLOTTE FROSSARD
Peut on discuter du suicide mais en Mp svp ?
Merci
Pshychologiquement les gens en Suisse sont fragile contrairement aux apparences je dis sa pour connaissance de cause.
Le système social en suisse il est déprimant je généralise pas mais dans les pays riches comme la Suisse tout le monde a le meme train de vie aucun changement.
Avant que je viens en Suisse je savais meme pas se que cetait un Bernout je trouve sa déja grave.
Pour les aides Stop suicide j’ai jamais vue un aveugle telephoner quelle qu’un pour qu’on l’aide
Bonjour Madame,
Cet article est de nature à inquiéter plus d’un parent et amis, raison pour laquelle il est important de relever publiquement cette hausse des suicides parmi nos jeunes. Est-il possible de savoir avec certitude dans quelle milieu social évoluaient ces jeunes en détresse, et de savoir aussi si la communauté LGBT n’est pas plus touchée que d’autres. Merci à vous pour votre engagement bénévole à STOP SUICIDE.
Bonjour Pierre-Alain, je vous remercie pour vos questions très pertinentes. Les études ne montrent pas qu’une classe sociale est touchée plus qu’une autre, et les statistiques ne nous permettent pas de connaître l’identité des personnes. En revanche, la précarité et les questionnements sur le genre sont reconnus comme des facteurs de risque face au suicide. Les jeunes LGBT (lesbienne, gay, bi-e, trans) ont beaucoup plus de risques de se suicider que les jeunes hétérosexuels, et la période du coming out est particulièrement sensible à cet égard. C’est d’ailleurs une thématique que nous abordons régulièrement quand nous faisons des ateliers auprès des jeunes, et à laquelle nous les sensibilisons.
Merci Charlotte, c’est à peu près ça que je vous demandais,mais,quand on parle de ce que la Suisse est un des pays,au delà des plus riches,dont la qualité de vie est des plus perfomantes et quand on voi une génération (plutôt Y,je crois)tout à fait debousolée,je me demande si l’aisance dont on profite pas mal de jeunes n’est pas un facteur qui joue en contre de son “bien être” intellectuel
.Bien cordiallment
Je ne suis pas un fin connaisseur mais il est possible que la richesse de la Suisse soit en partie “responsable” de ces drames.
Les jeunes ont moins à se soucier de leur niveau de vie que dans d’autres pays, ce qui laisse aux anxieux plus de temps pour s’inquiéter du reste. En tout cas, je pense que cette hypothèse est valide pour moi.
Franchement cela vous étonne ?
Il y à pas d’avenirs dans ce pays,
De plus en plus de réstriction ainsi que de taxe et compagnie.
Difficulté de recherche de travail ainsi que de surmédiatisation de ce genre de catastrophe…
Exactement, la suisse est un pays de la répression.Honte pour la via secura et toutes qui la soutien .
Bonjour,
je voudrais savoir si des études sur la représentation sociale du suicide ont été conduites auprès des jeunes en suisse. Si oui, est-ce que je pourrai avoir des liens pour prendre connaissance de ces études ?
Bonjour Thibaut,
Merci pour votre commentaire et votre intérêt!
A notre connaissance, il n’existe pas d’étude spécifique faite sur ce sujet. En revanche, cette étude faite par David Le Breton sur les conduites à risque des jeunes vous apportera quelques éléments de réponse : “Adolescence et conduites à risque” aux Editions Fabert (dernière version parue en 2016 sauf erreur).
La Suisse est un pays qui peut se considérer comme raciste, peut être une raison des suicides?
Moi, j’ai perdu mon fils par suicide, il était dépressif et mes appels au secours n’ont pas été entendus, on me répondait que c’était lui qui devait demander de l’aide, il n’avait que 17 ans et il voulait mourir. Aujourd’hui je suis très remontée contre les médecins, enseignants etc… je n’ai qu’une envie le rejoindre. En suisse il y a un haut taux de décès par suicide, les parents sont seuls face au mal-être de leur enfant et après … ils sont seuls face à leur douleur.
Je comprends votre douleur, l’humanité dans ce pays n’existe pas c’est le constat que j’en me suis fait. Un des pays où il y’a le plus de suicide en europe (j’ai lu un article la dessus) et même les statistiques mentent sur les chiffres, y’en a beaucoup plus que ce que l’on crois. Courage à vous!
Bonjour Viviane,
Je vous remercie pour votre commentaire et votre partage. Je comprends votre chagrin et votre sentiment de solitude suite au suicide de votre enfant, d’autant plus par rapport à des institutions ou des personnes qui se révèlent démunies face à la question du suicide. Peut-être que cela pourrait vous aider de partager ce que vous vivez avec d’autres parents ? Il existe en Suisse plusieurs associations qui aident et accompagnent les parents endeuillés et qui organisent des groupes de parole : l’association As’trame (dans toute la Suisse romande); des groupes d’entraide spécifiques au suicide (Parlons-en dans le canton de Neuchâtel, ParsPas en Valais, l’association Arc en ciel dans le canton de Vaud). N’hésitez pas à consulter également notre page qui recense tous les types d’aide (https://stopsuicide.ch/besoindaide) en fonction de votre canton de résidence. J’espère que vous y trouverez des ressources et des appuis dans cette période très difficile que vous traversez.
Bonsoir CHARLOTTE FROSSARD, j’ai bien vu les différents commentaires et c’est que des associations existe surtout pour aider les jeunes. Vu aujourd’hui les technologies développés et le jeune d’aujourd’hui ne c’est pas ce qu’il veut, quels objectifs veut il pour sa vie? Tellement beaucoup de choses de nos jours , c’est bien de faire le choix et bien gérer sa vie pour ne pas s’intégrer dans ces tentatives. Bassam.
J’ai moi même fais une tentative il ya deux ans, mon oncle a aussi mis fin à ses jours mais lui a réussi. Le problème remonte à longtemps je pense, c’est surtout cette froideur individualiste. Le problème d’un pays bien développer c’est qu’il n y a absolument AUCUNE solidarité spontanée, les gens n’en ont strictement rien à faire de comment vous allez. La population Suisse ferme les yeux vu que la qualité de vie se résume au faite que l’on a beaucoup d’argent, d’ailleurs ils pensent beaucoup trop que cela fait TOUT socialement et c’est sa la grande erreur. Les pays développés sont les plus triste, dommage que cette grand fierté Suisse les empêche de le reconnaître. (PS : Je ne parle même pas de la discrimination et du racisme omniprésent!)
J’ai un ami qui vient de se suicidé et des fois je me demande s’il n’a pas eu raison. Un taux de suicide si élevé prouve que la société va au plus mal… Peut-être que les jeunes qui se suicident ont raison de le faire, car ils ne sont pas heureux et c’est la seule solution qu’ils ont trouvé pour l’être… À la place de sensibiliser les gens sur le fait que le suicide est “mal” ou vouloir les aider a voir en notre monde un “beau” monde ou il y fait bon de vivre, pourquoi ne pas les aider à comprendre que le monde dans lequel ont vit est froid et capitaliste puis les aider à mettre fin à leur jours si c’est la seule issue possible, sans avoir à mentir sur la réalité de notre monde ? Franchement je pense que des sensibilisation comme “stop au suicide” incitent peut-être les jeunes a passer à l’acte car ils se sentent encore plus incompris. Parler à un adulte qui nous dis que le monde est beau, qu’on nous a offert la vie ou encore que nous sommes important dans se monde crée juste un déséquilibre entre la réalité et son “explication”, et lorsqu’on se rend compte que le monde est comme on l’avait compris comme au début juste un désert inhospitalier totalement inadapté pour notre vie, le choc peut être encore plus mortel… Je ne suis pas sucidaire car j’aime la solitude mais pour ceux qui on absolument besoin de quelqu’un, peut être faudrait-il directement donner la vérité et voir si ils peuvent s’adapter ou non.
Je suis assez d’accord avec vos vues. On parle du suicide (un peu seulement) mais jamais de ses causes! Et pour cause! Il y a en effet une responsabilité et culpabilité sociale justifiée ou non refoulée.
Le suicide est comptabilisé depuis des siècles et pratiquement rien n’a jamais été fait pour la simple raison qu’il reste un tabou.
Maintenant, selon mes informations la très grandes majorité des suicides chez les jeunes comme chez les adultes seraient dus à des dépressions. Maladie qui est une véritable maladie et qui se soigne quand-même. Mais on peut encore se poser la question de la responsabilité de l’avènement de celle-ci et donc de la responsabilité de la société…
Si l’on veut véritablement faire quelque chose contre le suicide, ce n’est certainement pas en essayant de convertir les suicidants à la vie comme des brebis égarées de la grande église capitalisto-sociale.
Il y a des mesures beaucoup plus sérieuses…
Bonjour, et merci pour ce partage.
Comme vous le soulignez la crise suicidaire est le résultat d’une accumulation de causes multiples. La dépression et les autres troubles de la santé mentale peuvent en faire partie, mais également des facteurs sociaux, des événements de vie difficiles… Il est essentiel d’agir sur toutes ces causes pour réduire le nombre de suicides. Pour approfondir le sujet, je vous invite à consulter le site de Minds, qui propose en ce moment un dossier sur les facteurs sociaux qui influencent la santé mentale : https://minds-ge.ch/les-dossiers/cest-pas-que-dans-la-tete/
Bonsoir,
Actuellement j’ai 16ans je vais bientôt avoir 17ans je ne suis pas super forte pour écrire des textes et m’excuse d’avance de mes faute d’orthographe.
Je voulais juste vous décrire mon point de vu sur la Suisse et au différent site et information que j’ai pu trouver en me renseignant sur se sujet. J’ai regardé les commentaires que certaines personne ont écrite et ça me fais mal au cœur de me dire ça mais c’est bien la réalité. La suisse à beau être un beau pays où il n’y a point de gerre et où il y a de beau paysage se pays est triste. Et je suis assez exaspéré comme certains l’on dis, la Suisse ne se préoccupe vraiment pas assez des gens. Il y a beau avoir des aides ça ne changera rien au faite qu’on ne se préoccupe pas assez de ça. la suisse préfère ne pas perdre sa richesse pour des personnes « qui n’en valent pas » j’arrive toujours pas à comprendre pourquoi on ne pousse pas plus les aides et les protection enti sucide, je m’excuse de dire ça mais exemple : un adolescent ayant des envie sucidaire mais qui n’as point de téléphone et aimerais parlez à un un de ses numéro comme le 147 comment cette personne fera t’elle dans cette situation vous y avez peut-être pensé à ça? Et d’ailleurs suis-je la seule à trouver normal que 80% des adolescents qui finissent leur Ecole obligatoire parte tous au gymnase car il ne save pas quoi faire, est-ce normal. Ou peut-être aussi car la Suisse ne prends par exemple pas assez en compte l’art comme un métier? Et aussi je sais pas si on se rends compte mais pour un adolescent qui a des parentsts avec des problems finencier comment peut-t’il réellement s’en sortir vu les prix exorbitants que fais la suisse pour tous, sachant que c’est difficile pour un adolescent de 15-16 de trouver un travaille vu que les entreprises et tous le reste cherche des personnes avec de l’expérience et la plupart du temps des majeur. J’ai encore tellement de chose qui me pèse sur le cœur que j’aimerais dire mais bon voila je ne veux pas non plus faire un roman. En tous cas un grand merci au personne qui se batte et essaient faire changer les chose. J’espère qu’un jour l’être humain changera les choses et qu’on pourra enfin respirer dans cette société présente.
Bonjour et merci pour ce message. Désolée d’y répondre si tardivement, nous n’avons pas eu l’occasion de le faire avant. Vous avez raisons de vous révolter contre tous les problèmes que vous pointez. Vous identifiez différentes difficultés auxquelles les jeunes sont confronté.e.s et qui peuvent entrainer du mal-être. Il est important d’agir sur ces causes pour arriver à une société plus bienveillante, qui prend soin de tous ses membres et qui offre les mêmes opportunités à tous et toutes.
Le but de notre association est d’agir sur les mentalités, pour briser le tabou du suicide et encourager chacun et chacune à soutenir ses proches qui en ont besoin. Il faut activer tous ces leviers pour parvenir à diminuer les suicides.
Merci encore d’avoir partagé ces réflexions très intéressantes avec nous !
Et que pensez-vous de la création d’un système expert informatique sous forme d’application destiné à suivre et aider les jeunes voire les adultes dans leur chemin de vie?
A mon avis, c’est la meilleure voire la SEULE solution efficace pour contrer le phénomène du suicide chez les jeunes comme chez les moins jeunes…