Le renchérissement n’est pas dû à l’inflation

La Banque centrale européenne va encore relever de 50 points de base ses taux d’intérêt directeurs lors de la réunion de son Conseil des gouverneurs le 16 mars prochain.

L’objectif de cette décision est de réduire le taux d’inflation mesuré sur le marché des produits au sein de la zone euro, qui en l’état dépasse largement l’objectif de stabilité des prix sur ce marché – fixé à 2% de renchérissement annuel.

Or, il faut bien distinguer l’inflation du renchérissement des prix à la consommation. L’inflation est un désordre macroéconomique qui s’avère lorsque le système bancaire (composé de la banque centrale et des banques secondaires) émet trop de monnaie par rapport au produit intérieur brut. En résulte alors une dilution du pouvoir d’achat de la monnaie, même si souvent le niveau des prix à la consommation n’augmente pas, étant donné qu’une grande partie de cette somme de monnaie excédentaire est injectée sur les marchés financiers, suite à l’ouverture des lignes de crédit que les banques s’octroient entre elles (sur le marché interbancaire) pour effectuer des transactions essentiellement spéculatives.

Dans l’état actuel des choses, le renchérissement des prix à la consommation n’est pas imputable à l’inflation, mais aux problèmes dont souffrent les entreprises pour satisfaire la demande sur le marché des produits, suite à la pandémie de Covid-19 et à la guerre en Ukraine. Par conséquent, ledit renchérissement n’est pas dû à des perturbations du côté de la demande mais bien de l’offre. Il est, dès lors, aisé de comprendre que le durcissement de la politique monétaire ne saurait réellement réduire l’augmentation des prix à la consommation, mais risque plutôt de l’aggraver dans la mesure où les entreprises qui vont devoir payer des taux d’intérêt plus élevés sur les crédits bancaires dont elles ont besoin pour financer leurs coûts de production en répercuteront la charge sur leurs prix de vente des biens et services.

En réalité, l’augmentation des taux d’intérêt profite uniquement au secteur bancaire, dans la mesure où les banques font payer des taux d’intérêt plus élevés à leurs débiteurs (tandis qu’elles n’augmentent pas de manière proportionnelle les taux d’intérêt qu’elles versent aux déposants). Cela expose toutefois la société à un risque de crise bancaire si un nombre important de débiteurs venait à ne plus parvenir à rembourser leurs dettes – sur le marché hypothécaire comme sur celui des prêts aux petites ou moyennes entreprises.

Lors de la crise financière globale éclatée en 2008, les banques centrales ont été considérées comme les sauveurs du système économique. Aujourd’hui, elles sont en train de nuire à leur propre réputation suivant une trajectoire à la hausse des taux d’intérêt qui ne peut que péjorer la situation et les perspectives sur le plan macroéconomique.

L’économiste américain Paul Samuelson – qui a reçu le «Prix Nobel» d’économie en 1970 – affirma justement que les économistes ont deux yeux: «l’un pour regarder la demande et l’autre l’offre» (sur le marché des produits). Les banquiers centraux, entre autres, devraient dès lors ouvrir leurs deux yeux afin de voir clairement l’ensemble de la réalité économique et prendre des décisions visant l’intérêt général, plutôt que de satisfaire des intérêts particuliers au détriment du bien commun.

Sergio Rossi

Sergio Rossi est professeur ordinaire à l’Université de Fribourg, où il dirige la Chaire de macroéconomie et d’économie monétaire, et Senior Research Associate à l’International Economic Policy Institute de la Laurentian University au Canada.

136 réponses à “Le renchérissement n’est pas dû à l’inflation

  1. Je conteste cette explication, vous dites que : “lorsque le système bancaire (composé de la banque centrale et des banques secondaires) émet trop de monnaie par rapport au produit intérieur brut. ”

    Il est clair que les banques centrales émettent des devises, devises que les banques centrales prêtent aux banques privées, le terme “banque secondaire” ne veut pas dire grand chose. Car seules les banques privées sont habilitées à prêter aux états, clause de non-concurrence permettant aux banques de se mettre 2 à 3% dans la poche sans rien faire, mais c’est un autre débat !

    Le fait que des gouvernements empruntent aux banques centrales via les banques privées, provoque une inflation, c’est même l’unique cause d’une inflation !

    Le problème, c’est qu’actuellement les gouvernements empruntent pour simuler une inflation alors qu’ils ont paralysés les économies (exemple covid) pour cacher une grave récession.

    D’autre part, ils organisent des pénuries, notamment en appliquant des politiques belligérantes, comme c’est le cas avec la Russie et des sanctions qui ne font que se retourner contre l’économie européenne. Ce qui provoque des pénuries et des hausses de prix, mais comme vous le dites, ça n’est pas de l’inflation.

    La crise covid, entièrement instrumentalisée pour bloquer l’économie européenne et pas que, a provoqué une récession et les signes visibles, les symptômes apparents d’une récession sont semblables à ceux d’une inflation.

    Il ne faut pas oublier que plus les états s’endettent et plus les banques bénéficient des intérêts facturés à ces états !

    Actuellement, la France paye annuellement plus de 70 milliards d’intérêts aux banques privées, qui elles empruntent à zéro pourcent, voir à des taux négatifs. Avant la crise covid, la France payait 50 milliards d’intérêts aux banques privées, alors, c’était le deuxième budget national, maintenant, depuis 2022, le payement de la dette (et non le remboursement de la dette) est devenu le plus gros budget de l’état.

    C’était et ça reste le but de ce jeu de voyous !

    Et pour faire avaler la pilule, menace de guerre contre la Russie, ils créent une catastrophe encore plus catastrophique que cette “crise” covid (entièrement artificielle) pour fuir dans le chaos et enrichir les banques privées et autres petits copains, antérieurement incapables de faire fonctionner l’économie des états !

  2. Les banques centrales ne travaillent pas directement pour l’intérêt général des populations, mais pour le commerce international, les banques privées, le pouvoir de l’Etat, et les privilèges/dépendances qui en découlent.
    Les banques centrales comprennent cela comme l’intérêt “supérieur” qui préside à leurs missions.
    Une fois qu’on a compris cela, on a compris qu’elles mènent une stratégie liés à ces intérêts et que la vie des diverses personnes ne pèse rien en comparaison.
    Même une récession et la ruine de toute une partie de la population ne compte pas si les positions des acteurs principaux sont sauvegardés dans l’aventure.

  3. En quelques mots, ce n’est rien d’autre qu’une arnaque qui profite à quelques banques avec quelques politiques corrompus !

  4. Plus un état s’endette et plus il doit payer des intérêts aux banques privées et plus un état paye des intérêts à des banques privées et plus il s’endette !

    Et plus les banques s’enrichissent (pas que les banques, Total qui aurait dû faire des pertes dans cette conjoncture, a fait 20,5 milliards de profits)

  5. Pour simplifier ; L’inflation c’est la perte de la valeur d’une monnaie, ce qui cause effectivement une hausse des prix, dans ce cas, ce ne sont pas les marchandises, les biens et le reste qui augmente, c’est la monnaie qui baisse, le fait que les prix montent ne prouve pas qu’il y a inflation !

    Par contre, une récession vient du fait que le PIB baisse, notamment, par rapport à la consommation, le pays en question, ne produit plus assez pour satisfaire ses besoins. CQFD

    Dans ce contexte, le “remède” économique consistait à faire mourir les retraités dans le but de réduire les dépenses et de mettre la main sur les fonds de pensions.

    Résultat, à partir de mai 2020, le rivotril a été administré 150 fois plus que précédemment, et les ventes d’antibiotiques ont chutés de 47%, avec cette consigne d’interdire aux médecins d’accompagner et de traiter les malades atteintes de troubles respiratoires, particulièrement les personnes les plus fragiles et âgées.

    Donc, vu sous cet angle, ont peut affirmer que cette récession a été précédée d’une vague de décès précoces chez les citoyens non-productifs et ainsi préparer une baisse provoquée induisant une récession !

    C’était aussi, l’arrivée en force des cabinets de conseils suivis à la virgule par l’ensemble des gouvernements occidentaux, à quelques exceptions près !

  6. La prochaine pénurie planifiée et attendue va toucher l’agriculture, en effet, les sanctions imposées à la Russie, après avoir coupé l’Europe de ressources énergétiques, vont frapper de plein fouet les productions agricoles, 90% des engrais (phosphates, nitrates) provenant de Russie seront bloqués par les sanctions.

    A nouveau une partie de ces engrais prendront des routes détournées et finiront par atteindre l’Europe, cependant les prix de ces matières premières vont tripler, quadrupler, ou plus et seront rationnées !

    Qui empoche les marges bénéficiaires dans ces très gros contrats juteux ?

    Les mêmes qui les imposent ??

    On peut se poser la question !!

  7. Voyage dans le temps et l’espace

    Saison 2023 – Master class – L’inflation se trouve dans la sémantique

    Le professeur Sergio Rossi fait bien de remettre l’église au milieu du village, car lorsque les gens parlent d'”inflation” aujourd’hui, ils font généralement référence à la hausse des prix telle que mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC). Mais historiquement, l'”inflation” était autrefois comprise comme “une augmentation de la masse monétaire”, la hausse des prix n’étant qu’un symptôme de l’inflation. Eh oui, le diable se cache souvent dans les détails de la sémantique!

    En y regardant de plus près, au début (c’est-dire avant la spéculation) la hausse des prix du pétrole avec l’invasion de l’Ukraine, ce n’était pas techniquement une “inflation” puisqu’elle aurait plutôt due être décrite comme un “choc des prix”. En fait, les “chocs de prix” font monter les prix et ces augmentations de prix peuvent se répercuter par effet de manche sur l’économie. Mais contrairement aux augmentations de prix dues à une augmentation de la masse monétaire, les baisses dans d’autres domaines de l’économie compensent en fin de compte les chocs de prix à mesure que les gens modifient leurs habitudes de dépenses. Par exemple au travers du “coût d’opportunité” (respectivement coût de renonciation) si les gens paient plus pour l’essence, ils peuvent annuler leurs projets de vacances. Cette baisse de la demande de voyages entraînera une baisse des prix des hôtels. En revanche, une augmentation de la masse monétaire (inflation) entraîne une hausse générale des prix sans baisse de prix correspondante. Ainsi, si les personnes pour définir l”inflation” réunissent sous la même bannière des hausses de prix causées par l’expansion monétaire des banques centrales (et ensuite, bien trop tard, ses conséquences) avec les chocs de prix, ils sont dans l’erreur. En fait, la perception de “l’inflation” à l’ère dominante des monétaristes (post 1971) diffère de celle du keynésianisme ou de l’école autrichienne. Et la novlangue des ayatollahs du néolibéralisme a fait la différence dans le temps et l’espace, car si à une époque de l’histoire économique l’on parlait par exemple de récession, aujourd’hui la bien-pensance aurait aussi tendance à faire usage de l’oxymore: “croissance négative”. De la même manière qu’à présent l’on se retrouve malheureusement dans un schéma erroné consistant à aborder l'”inflation” sous l’angle d’un bol de soupe que l’on chercherait à vider à l’aide d’une fourchette. Dès lors, le problème est qu’un changement de définition crée de la confusion, mais si la sémantique est là pour le rappeler, les responsables gouvernementaux et les économistes e-o universitaires “mainstream” dévoués au culte de l’École de Chicago qui les soutiennent, ont travaillé pour changer le sens commun de l’inflation (à contrario des financiers, économistes e-o chercheurs universitaires hétérodoxes). L’économiste Ludwig von Mises (de l’École autrichienne) n’a-t-il jamais mis en garde contre cette définition changeante de l'”inflation”, il y a des décennies? Dans son essai “Inflation: An Unworkable Fiscal Policy”, Mises a réitéré la définition historique de l’inflation: “L’inflation, comme ce terme a toujours été utilisé partout et surtout dans ce pays, signifie augmenter la quantité d’argent et de billets de banque en circulation et la quantité de dépôts bancaires soumis à chèques”.

    À ce propos, avons-nous aussi si vite oublié la déflation qui a frappé nos économies réelles occidentales durant la décennie ayant précédé la crise sanitaire mondiale et la crise géopolitique, alors même que la crise des dettes souveraines dans l’Union européenne s’est abattue à l’instar d’un tsunami, et de l’autre, l’enrichissant par effet mécanique des “vulture funds” et autres fonds d’investissement au passage? Autre dogme, autre leurre: “la théorie du ruissellement”. Que la crise des dettes souveraines fut aggravée par la doctrine des monétaristes (orthodoxie budgétaire/austérité) tandis que les marchés financiers et immobiliers se gavaient grâce aux politiques monétaires non conventionnelles et accommodantes des banques centrales, puisque la courroie de transmission via la relance budgétaire (temporaire) était de facto annihilée par la même doctrine “mainstream”. Bien que les politiques de type keynésiennes sont entrées dans la danse par la suite, mais beaucoup trop tard, le mal ayant été déjà acté. Pourtant, l’inflation (sous-jacente) était extrêment galopante en se matérialisant sur lesdits marchés; tandis que les gouvernements sabraient le bien commun pour honorer l’effet boule de neige des intérêts de la dette, voir roulant cette dernière. Et pour quel résultat sur l’économie réelle avant le choc pandémique et le choc géopolitique? Sans commentaires, les faits parlent déjà d’eux-mêmes! Ainsi, la définition vulgarisée de l’inflation dont on nous abreuve à présent sur l’établi du monde n’est rien de plus qu’une autre “propagande gouvernementale” (et financière). En ce sens, notre hôte – scientifique hétérodoxe – le prof et dr. Sergio Rossi est extrêmement pertinent de soulever à nouveau une problématique de taille.

    La notion historique de l’inflation est trop importante pour qu’on la laisse s’interpréter uniquement à la lumière des ignorants qui nous gouvernent (et aux affidés des marchés financiers – les banques centrales).

  8. En décembre 1922, le prix du pain avait dépassé 100 milliards de marks le kilo !

    Ce n’était pas comme le prétend Raymond, à cause d’une augmentation de la masse monétaire, d’ailleurs à ce moment, personne n’avait assez de billet pour payer leur kilo de pain, c’est tellement évident !

    Egalement, dans le cas de l’Allemagne en 1922-1923, l’effondrement du mark n’était pas mécaniquement uniquement le résultat d’une inflation, à cette époque, le pain était rare !

    1. Mais arrêtez un peu de polluer cette plateforme, Corto, et de faire à chacune de vos interventions des amalgames à deux francs six sous. Sans compter vos attaques interminables à mon encontre. J’avais déjà consacré par le passé tout un billet sur le cas du chancelier Bruning et l’hyperinflation allemande, ne mélangez pas tout et restez à votre place.

      Si vous poursuivez de la sorte à mon encontre, je laisserai le choix au Temps.ch e-o au professeur Sergio Rossi, de privilégier vos interventions ou les miennes, car là vous commencez franchement à m’énerver!

      1. Pour le pollueur du blog en partie (1)
        ****
        RAYMOND
        28 novembre 2022 à 18 h 15 min

        (…) Extrait de l’analyse déjà postée en date du 10 mai 2022. Effectivement, les aléas inflationnistes de l’Allemagne démarrèrent avec l’occupation du bassin de la Ruhr – le 11 janvier 1923 – par 60 000 soldats français et belges – qui occupaient déjà la Rhénanie allemande depuis la fin de la Grande Guerre de 14. Ces troupes agissaient sur l’ordre du président du Conseil français Raymond Poincaré. Le gouvernement de Weimar de l’époque paya ainsi des ouvriers grévistes avec les Reichsmarks imprimés par la banque centrale afin de les encourager à protester et à mieux résister contre l’invasion étrangère. La combinaison d’une production en chute libre avec l’augmentation inversement proportionnelle de marks papiers (décorrélés de l’étalon or) contribuèrent à l’effondrement du pouvoir d’achat. L’avènement de cette hyperinflation en 1923 fut un désastre allemand qui marqua pour toujours les consciences collectives jusqu’à aujourd’hui (…)
        ****
        La partie (2) se trouve sur le link et je fai grâce à tous les lecteurs respectueux de la partie (3) qui verra en conséquence la montée d’Hitler au pouvoir (sous le populisme ambiant)

    1. Avant d’en avoir définitivement terminé avec vous, voici encore un copier/coller qui pollue.

      https://michelsanti.fr/capitalisme/le-testament-dun-economiste-desabuse#comments

      “Le titre de mon dernier article est en fait celui d’un livre à paraître prochainement, écrit en collaboration avec Raymond qui intervient régulièrement sur cette plateforme depuis plusieurs années. Si Dieu me prête vie, je ne suis pas prêt de disparaître des radars”.

  9. Certains suisses ne supportent pas que l’on parle de l’incroyable nuisance mondiale que représente la Suisse, notamment, ces 120 trillons de dollars dans les mains de certaines banques helvétiques !

  10. Début des années 80, j’étais tombé par hasard sur une filière de distribution d’héroïne. Protégé par la police, le père était ami du chef des stups de la gendarmerie et fiston roulait dans des bolides de marque italienne, n’avait aucune crainte. Alors qu’il ne me connaissait pas ou à peine, dans son bureau attenant aux bureaux de papa, il m’avait proposé un kilo d’héroïne pour le vendre. J’ai signalé le cas à la police, quelques jours plus tard, deux policiers me coince en simulant un contrôle routier et me déclare que si je continue, que j’allais avoir de très gros ennuis. Le chef des stups en question était lui même, très proche du haut du panier de la politique locale et depuis cette affaire, la descendance, également très haut placée, continue de s’en prendre à ma personne. Ils ne lâchent pas, ils sont au pouvoir, ils sont tout en haut de l’échelle, se passent le pouvoir de génération en génération. Ils sont soutenus par l’ensemble du gotha, des sauteries locales, les profs d’uni, les journaleux, enfin tout le gratin !

    J’ai les noms, les dates, je sais dans quoi ils trempent actuellement, ils commercent avec des agents du hizbollah, des syriens, d’autres réseaux internationaux, ils ne touchent plus trop à la petite mafia locale.

    Ils sont sous haute surveillance, complètement hackés et des gigas de données !

  11. Les pertes de la Russie se sont élevées à 23 avions, 56 hélicoptères, 200 drones [apparemment, sans tenir compte des drones de petite taille, par exemple les quadrocoptères], 889 chars et autres véhicules de combat blindés, 427 systèmes d’artillerie (canons tractés, mortiers, automoteurs canons, MLRS), 12 systèmes de défense aérienne, 44500 blessés, 18480 morts et 323 prisonniers [probablement non pris en compte libérés à la suite de l’échange].

    L’Ukraine a perdu 302 avions, 212 hélicoptères, 2750 drones, 6320 chars et autres véhicules blindés, 7360 systèmes d’artillerie, 497 systèmes de défense aérienne, 234 000 blessés, 157 000 morts et 17 320 prisonniers.

  12. Voyage dans le temps et l’espace

    Saison 2023 (27): Le pire des deux mondes?

    Alors que les monétaristes (orthodoxie) ont déjà dévoyé les sciences économiques (science molle) sur l’autel des mathématiques (science dure) pour rendre leurs certitudes comme des valeurs intangibles, on se souvient encore de l’expression du même économiste américain, Paul Samuelson, ayant fait état que la science économique “tombera dans le trou noir des mathématiques”, suivi de l’économiste Robert Heilbroner qui posera son énième constat, à savoir que “les mathématiques avaient insufflé une rigueur à la science économique avant de la tuer!”.

    Mais encore une fois de plus, si les hétérodoxes dénoncent depuis des décennies autant d’incohérences démocratisées par les “élites”, rien n’y fera pour changer le “schmilblick”, ni la recherche de l’Intérêt général, ni le respect de la morale et encore moins de l’éthique, trois notions ensevelies sous des tomberaux de contrevérités qu’une certaine doxa aura béni . Alors que l”‘inflation” (encore faut-il savoir à quelle notion l’on se réfère) occupe tous les esprits et que les “élites” se mélangent les pinceaux depuis la dernière grande conflagration, peut-être faudrait-il dépasser ce constat en se rappelant un des passages de l’article du 19 août 2002 co-écrit par Leonardo Melosi de la Federal Reserve Bank de Chicago – et l’économiste de l’Université John Hopkins, Francesco Bianchi – publié par la Réserve fédérale de Kansas City. Ce passage précise que “la politique monétaire de la banque centrale de New York ne peut à elle seule contrôler l’inflation”. En résumé: “Cette inflation n’aurait pas pu être évitée en resserrant simplement la politique monétaire”. Puis en un mot, Melosi et Bianchi soutiennent que “la Fed ne peut pas contrôler l’inflation seule puisque la politique budgétaire du gouvernement américain contribue aux pressions inflationnistes et empêche la Fed de faire son travail”. En effet, si la seule solution proposée consiste en des hausses de taux plus que substantielles, cela reviendrait à “pousser le taux directeur au-delà du taux d’inflation de l’ordre des 150 points de base, sachant que ce taux devrait être maintenu à ces niveaux suffisamment longtemps”. Mais ce n’est pas sérieux, parce que “Big Jay” Powell sait très bien que cela aurait pour conséquence d’effondrer l’économie. En fait, cela provoquerait probablement une crise financière majeure, ce que “Big Jay” ne peut admettre, car ceci remettrait aussi en question les théories économiques dominantes (mainstream) fondées sur des leurres depuis des décennies. Désormais, il est dès lors tout à fait envisageable que la récession se démocratise en Occident avant que la cible d’inflation (2%) que cherchent à atteindre les banques centrales n’aboutisse; sans compter que cette dernière pourrait connaître une révolution, c’est-à-dire une nouvelle cible rehaussée vers 3 à 4 pourcent.

    Dans ce cercle vicieux, nos “élites” ne peuvent plus ignorer le pire des deux mondes: “l’inflation d’un côté et la stagnation de l’autre”.

  13. C’est la doxa imposée par tous les maillons de la propagande ambiante :

    “Puis en un mot, Melosi et Bianchi soutiennent que “la Fed ne peut pas contrôler l’inflation seule puisque la politique budgétaire du gouvernement américain contribue aux pressions inflationnistes et empêche la Fed de faire son travail”.”

    N’importe quoi !!

    Je vais encore le répéter, la FED comme toutes les banques centrales occidentales augmentent les taux pour simuler une pseudo “inflation”. Il n’y a pas d’inflation, d’ailleurs, c’est ou inflation ou récession, impossible de voir les deux phénomène en même temps. Il faut choisir !!

  14. Voyage dans le temps et l’espace

    Saison 2023 (28): Ça bidouille à tout va

    Puisque j’ai déjà eu l’occasion de le développer lors de mes précédents “Voyage dans le temps et l’espace”, nos apprentis-sorciers de la doxa néo-libérale s’étant non seulement entraînés sur l’établi du monde en bidouillant toutes sortes d’outils de mesure au point d’en avoir perdu le nord; que la définition correcte de l’Inflation nous est rappelée à juste titre par notre hôte, l’éminent prof. et dr. Sergio Rossi, je peux dès lors aborder le bricolage de l’IPC (Indice des prix à la consommation) car “lorsque les États-Unis éternuent, le monde s’enrhume”. Selon la formule actuelle US, 10,9 % de l’IPC est basé sur les biens durables (ordinateurs, automobiles, électroménagers, etc.). Les biens non durables (principalement l’alimentation et l’énergie) représentent 26,6 % de l’IPC. Les services représentent les 62,5 % restants du panier. Cela comprend le loyer, les soins de santé, le service de téléphonie mobile, etc.). Encore une fois, comprenons bien que les éléments qu’un gouvernement inclut et exclut du panier peuvent faire une profonde différence dans le chiffre final de l’IPC. À ce propos, en 1998, le gouvernement américain a considérablement révisé les paramètres de l’IPC, même le Bureau of Labor Statistics (BLS) a admis que la structure de ces changements était “radicale” . En soit, une modification du panier s’avère plausible dès lors que les agents économiques modifient leurs modes de consommation dans le temps et l’espace…

    https://www.bls.gov/cpi/additional-resources/revision-1998-item-structure.htm

    Sauf qu’en 1998, le BLS américain a suivi les recommandations de la Commission Boskin, un comité nommé par le Sénat en 1995. Initialement appelé “Commission consultative pour l’étude de l’indice des prix à la consommation”, son travail consistait à étudier les éventuels biais dans le calcul de l’IPC. Sans surprise, il a déterminé que l’indice surévaluait l’inflation – d’environ 1,1% par an en 1996 et d’environ 1,3% avant 1996. Ainsi, les modifications apportées à l’IPC en 1998 visaient à résoudre un “problème” en veillant à ce que la formule crache systématiquement un nombre plus petit. Autant dire que les monétaristes en étaient ravis!

    Bien évidemment, ce n’est pas la seule façon dont le BLS américain peut manipuler les données de l’IPC, puisqu’il a aussi intégré toutes sortes de pondérations géométriques, de substitution et d’hédonisme dans le calcul. En manipulant les chiffres de la formule, un gouvernement peut essentiellement créer un indice qui produit ce qu’il veut!!! (Comme par exemple avec les données du chômage US).

    Si l’on exécute les données de prix d’aujourd’hui avec l’ancienne formule, on constate que l’IPC est presque le double du nombre indiqué par le gouvernement. Ainsi, lorsque le Bureau of Labor Statistics américain (BLS) a signalé un IPC de 9,2 % en juin 2021, il était plus proche de 18 % lorsqu’il était calculé à l’aide de la formule des années 1970.

    http://www.shadowstats.com/alternate_data/inflation-charts

    Mais alors, pourquoi un gouvernement (les États-Unis n’étant les seuls!) ferait-il cela? Parce qu’il veut cacher la véritable ampleur de l’inflation qu’il crée en empruntant, en dépensant et en imprimant de l’argent à tout va, à l’instar des États-Unis.

  15. Un bon conseil, n’écoutez jamais les avis des “économistes”, comme dans la plupart des corps de métier, mais dans ce cas, multiplié par 10 dans le cas des économistes, ce sont ou des incapables ou des menteurs, j’avais comme prof d’économie François Schaller, un de la dernière volée de prof qui savaient de quoi ils parlaient, mais aujourd’hui, de toute manière, c’est un tel chaos au niveau des systèmes corrompus que tout est possible, aucune règle fondamentale n’est suivie !

    Alors les avis des “économistes”, à ne, surtout, pas suivre !

    Ne pas les suivre, ils sont perdus !!

  16. Bonjour Corto,

    Sauf votre respect, je ne vous remercierai jamais assez pour votre brillante démonstration qui profite à nous tous. Tout d’abord, sachez que je compatis à votre premier endoctrinement (comportement pavlovien) qui vous a conduit ensuite par un deuxième biais cognitif – sans doute le fruit d’une grande désillusion avec le temps – vers la sphère complotiste sur certains sujets. Rappelez-vous que:

    “…François Schaller est resté foncièrement keynésien, même si la lutte contre l’inflation l’a converti au monétarisme à la fin des années 1970…” (Source Wiki)

    Comme par hasard, on en revient toujours au changement de paradigme intervenu dans les années 70/80. Que de chemin parcouru en effet depuis Keynes (hétérodoxie) qui demandait à ses collègues économistes de se montrer “modestes comme des dentistes”. D’ailleurs, si les mathématiques constituaient un outil pour démontrer des régularités, tout en gardant à l’esprit qu’elles sont contingentes et historiquement déterminées, l’économiste hétérodoxe John Maynard Keynes restera néanmoins un critique avisé de la société d’économétrie en précisant que “la vérité n’est pas obtenue comme résultat d’une sophistication formelle, elle tient pour l’essentiel à la capacité de générer une efficacité pratique des énoncés”. Pour les monétaristes, les équations sophistiquées devaient démontrer le caractère intangible de leurs théories. Mais même les équations les plus élégantes ne masqueront cependant jamais le fait que l’économie est avant tout une matière empirique, envers et malgré toutes les prétentions de la profession (la frange des économistes “mainstream”) qui se targuait préalablement à 2007 d’avoir par exemple “résolu la problématique centrale de prévision des récessions”, mot à mot prononcés en 2003 par le “Nobel” Robert Lucas Jr. Leurs échecs patents sont hélas bien documentés : de celui des deux Prix Nobel ayant orchestré en 1998 la liquéfaction du méga fonds LTCM à tous ceux qui furent éberlués par la crise des subprimes. Or, cette frange n’arrête plus de ridiculiser l’omniscience et le pouvoir de leurs théories et de leurs modélisations, c’est donc l’ensemble de la profession qui doit aujourd’hui reconnaître qu’elle s’est fourvoyée car les économistes ont oublié que l’économie doit d’abord servir la société, et que les mathématiques exercent une vraie tyrannie ne laissant plus aucune place aux sciences sociales.

    Le professeur F. Schaller, tantôt keynésien et tantôt monétariste, comme s’il avait surfé sur la vague en suivant le courant dominant entre deux époques est effectivement parti trop tôt – en 2006 – puisqu’il n’aura pu assister au feu d’artifice de 2008 et les suivants. Le même professeur Schaller – paix à son âme – qui aurait réellement pu observer ” l’exubérance irrationnelle” qui gagnait les acteurs de l’économie de marché et des marchés financiers qui furent – après le retournement de la bourse avec la chute de l’indice Nasdaq à plus de 70 % et l’indice S&P500 à plus de 50 % de mars 2000 à octobre 2002 – alimentés d’argent à bon marché grace à la courroie de transmission de la politique monétaire laxiste et conduite par qui? Par celui que Wall Street nommait “le Maestro”, Alan Greenspan, fervent monétariste et admiré par Milton Friedman, un des père du monétarisme (École de Chicago). Greenspan, jugé par ses pairs comme l'”économiste des économistes” fit chavirer le taux directeur de la Fed ancré à 6.5 % en 2000 jusqu’à 1 % le 25 juin 2003 ; mais comme tout ce qui descend fini par remonter et qu’un “hawk” se focalise sur la pseudo stabilité des prix (entendez la version moderne et dévoyée de l’inflation), le resserrement monétaire vit le taux directeur de la Fed évoluer successivement de 1 % à 5.25 % le 29 juin 2006. Ainsi sera allumée la mèche pour un prochain feu d’artifice (2008). Mais voilà, comme il ne nous faut pas oublier que la doxa néo-libérale de l’époque pensait avoir trouvé le Saint-Grall avec la financiarisation débridée de nos économies modernes, le Capital ayant une vélocité de circulation inégalable à celle du facteur Travail et qu’à lui seul le Capital est à même de s’accroître par le truchement des bourses et/ou des mesures non conventionnelles des banques centrales – sans une juste mobilisation du facteur travail – vous vous étonnez encore de cette grande escroquerie, Corto, vous qui avez suivi les cours du professeur Schaller? Un peu de sérieux s’il vous plaît, car bientôt vous allez nous affirmer aussi qu’il existe un “taux de chômage naturel” compatible avec la stabilité des prix à la consommation.

    Par ailleurs, lorsque vous nous dîtes avoir “eu comme prof d’économie François Schaller, un de la dernière volée de prof qui savaient de quoi ils parlaient” (dixit); ceci est d’autant plus révélateur car, si l’on considère le volet monétariste du professeur Schaller, et que l’on met en parallèle le professeur d’économie hétérodoxe Richard H. Thaler (titulaire du prix de la banque de Suède en mémoire à Alfred Nobel), on comprend mieux comment la doxa néo-libérale des monétaristes a fait main basse sur “les sciences économiques”, au point d’en avoir annihilé le pluralisme scientifique. En effet, après quarante ans de recherches en “économie comportementale” et de combat contre la doxa régissant les prestigieuses universités américaines – mais pas que – le professeur R. Thaler nous permet au sein de son récent ouvrage “Misbehaving” – après celui des économistes George Akerlof et Robert Shiller, qui, lui, reprend à son compte “Les esprits animaux”, cette formule choc que Keynes utilisa dans le très fameux chapitre XII de la Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie paru en 1936 – une meilleure compréhension de nos modes de raisonnement réels, certes déviants de la rationalité économique, mais qui font de nous des humains, et non pas ces extraterrestres qui peuplent les manuels d’économie moderne gangrenés par un modèle dominant.

    Pour en terminer, Corto, je comprends mieux à présent vos interventions radicales qui fusent dans tous les sens. “Dans l’hommage rédigé en mai 2006 (au professeur François Schaller) dans le Bulletin HEC, son ancien assistant et successeur Pascal Bridel écrit: «Paradoxalement, toute une génération de politiciens romands de gauche doivent à François Schaller leurs premières réflexions économiques systématiques. (…) Son cours d’histoire des théories économiques était le rendez-vous de tout ce que l’université comptait de marxistes en herbe à la recherche d’un des rares enseignants à l’aise avec la littérature allant de Marx à Staline et Mao en passant par Lénine et Rosa Luxembourg” (Source Wiki). Personnellement, je retiens dans cet hommage et pour cause : “Paradoxalement” – “Premières réflexions économiques systématiques”

    Voyez-vous, Corto, sauf votre respect et si vous me le permettez, passer une bonne partie de sa vie en suivant des mantras sans élargir son horizon, ni se remettre à la page, n’est que du temps perdu doublé d’un énorme gâchis. En fait, il conduit précisément à la situation plus globale que nous subissons.

    Bien à vous

    1. Ce qui, d’aujourd’hui à demain, induira un changement de prix est la survenance d’une information nouvelle, c’est-à-dire la divulgation d’un fait dont personne n’avait encore connaissance au moment où s’est formé le prix d’aujourd’hui.

  17. Personne ne pourrait vraiment expliquer pourquoi 1 dollar vaut 1 dollar et pareil pour l’euro et toutes les monnaies, les calculs de le parité ne dépendent plus de calculs compréhensibles et comme je l’ai répété, des montants astronomiques sont planqués dans des paradis fiscaux et ne sont pas actifs dans les économies et les marchés.

    On peut se demander si ce n’est pas l’une des ou la principale cause des dérèglements qui échappent aux contrôle des banques centrales, des banques d’affaires et aux budgets nationaux.

    C’est même, le gros tabou dont personne ne parle et pour cause, toutes les strates des milieux économiques sont impliqués dans ces manoeuvres vis-à-vis de l’argent public.

    Ces montants colossaux de l’économie mondiales sont gelés et cela pour de multiples raison, quiconque engrange des fortunes considérables est incapable de justifier fiscalement l’origine de ces fonds, donc, il est incapable de les laisser apparaître sur les marchés sans que son identité soit inscrite dans registres, il peut certes créer des sociétés écrans et transférer l’argent via des labyrinthes compliqués, mais dans ce cas, il prend des risques, il dépend de tiers complices pas toujours fiable. Donc, il préfère laisser ses montants sur des comptes sans pouvoir réinjecter son capital dans l’économie active, productive.

    D’un coté les chiffres deviennent de plus en plus grandiloquents pendant que les ressources se raréfient et même se transforment en pénuries. Nous pouvons observer que la situation énergétique en Europe devient ubuesque, les prix de l’électricité décuplent en quelques semaines alors que les multinationales empochent des bénéfices jamais atteints et qui décuplent également.

    Autre exemple, en Europe, impossible de trouver des coupures de 500 euros ; Pourquoi ?

    Non seulement les réseaux mafieux engrangent des tranches importantes des liquidités, mais elle évitent de les placer sur des comptes bancaires, même dans les paradis fiscaux, elles ont opté pour stocker leurs fonds salles en coupures d’argent sonnant et trébuchant, de nombreuses filières louent des villas (de préférence) ou des appartement de grand luxe, pour entreposer des palettes entières de coupures de 500 euros (à défaut de 200 euros). Des véhicules de luxe, vitres teintées et munies de plaques diplomatiques passent les frontières au quotidien pour aller stocker leurs magots (trafics de drogues, d’armes, de médicaments détournés des assurances sociales, de véhicules de luxe volés, de la traite des blanches et autres trafics), dans des demeures hautement surveillées, mon estimation de ces stockages de coupures représentent environ 100 milliards annuels rien qu’en provenance de France et d’Allemagne.

    Cette affaire de coupures stockées est anecdotique en comparaison des volumes engrangés via transferts bancaires et autres méthodes de virements provenant de pays n’ayant pas ratifier les accords d’échange automatique de données ou accords de coopérations en matière de finances criminelles, certes la Suisse collabore dans une certaine mesure avec les USA et les pays européens, mais nullement avec les reste de la planète. De plus les banques suisses ont toutes des filiales dans d’autres états permissifs ou d’autres paradis fiscaux. De ce fait, les accords ratifiés n’empêche en rien à quiconque de faire appel aux services des banques helvétiques.

    Cependant, cette réalité va très vite changer, à vos postes !

  18. Vous découvrez l'”économie souterraine” seulement en 2023, Corto? Un peu de sérieux s’il vous plaît. Pourquoi croyez-vous que plusieurs banques centrales s’attèlent de près aux “monnaies numériques de banque centrale”. Comme je l’ai déjà analysé et partagé lors de différents posts courant en 2020/2021/2022, d’une part les banques centrales ont évoqué (et testé) l’idée d’émettre une “monnaie numérique de banque centrale”, ce qui changerait complètement le fonctionnement de l’argent aujourd’hui. En émettant une “monnaie numérique” directement sur le compte d’un citoyen à la banque centrale, l’institution financière aurait non seulement accès aux informations des épargnants, mais plus important encore, elle serait en mesure d’accélérer le mécanisme de transmission de la politique monétaire tout en favorisant le phénomène de destruction du pouvoir d’achat des monnaies observé au cours des cinquante dernières années. Ce qui permettrait de contrôler les risques de récession – entre-autres – en plus de favoriser la stabilité économique et financière et l’avenir donné aux sociétés sans cash (évitant ainsi l’effet “bank run” et favorisant le levier de la répression financière).

    Ce qui permettra aussi de donner un coup de frein à l'”économie souterraine”!

    La banque centrale de Suède avait annoncé en avril 2022 la fin de la deuxième phase de test de l’e-couronne (monnaie numérique de banque centrale). Cette monnaie numérique serait techniquement prête à être intégrée dans les systèmes des banques et des “prestataires de services de paiement”. Les clients des banques devraient ainsi pouvoir échanger leur argent physique enregistré dans leurs comptes bancaires, contre de la monnaie numérique de banque centrale. La deuxième phase du projet pilote de la MNBC (monnaie numérique de banque centrale) a également permis de tester les possibilités d’utilisation hors ligne de l’e-couronne. Cette phase de test visait en outre à apporter des réponses concernant certaines questions juridiques liées à l’e-couronne. La conclusion des études est que la monnaie numérique pourrait également “être considérée comme une forme électronique d’argent liquide”. Un système dual. Le projet est ainsi rentré dans sa phase 3. La Banque de Suède n’a toutefois pas confirmé officiellement son intention d’émettre effectivement (mais elle le fera sans doutes) une e-couronne au grand public. Et malgré les études réalisées lors de la phase 2, l’institution n’a également pas encore révélé le cadre juridique de cette MNBC dans le nouvel ordre monétaire mondial. La Banque de Suède continue donc ses tests sur l’e-couronne et elle n’est d’ailleurs pas la seule à adopter cette position. La banque centrale du Japon continue également de s’intéresser à un yen numérique. Toutefois, elle n’est pas pour autant pressée de suivre les pas de la Banque populaire de Chine et son yuan numérique.

    Rappelez-vous que la BCE est aussi sur le projet !

    Par ailleurs, Corto, des géants bancaires mondiaux n’ont-ils pas lancé le projet pilote du dollar numérique avec la collaboration de la “Federal Reserve Bank de New York”? HSBC Holdings Pl, Mastercard Inc, Wells Fargo & Co et Citigroup Inc font partie des sociétés financières participant à l’expérience aux côtés du centre d’innovation de la Fed de New York. Toutefois, si le concept des monnaies numériques de banques centrales représente de nouvelles opportunités pour la politique monétaire, il comporte aussi un volet de répression financière (pour les quidams) afin d’éviter à nos économies à l’avenir de tomber dans la récession.

    Un bref pitch sur l’origine des Trusts, pour vous Corto!

    *****
    RAYMOND
    3 octobre 2021 à 19 h 38 min

    À l’heure où le consortium de journalistes d’investigation (ICIJ) a divulgué les “Pandora Papers”, après les Offshore Leaks, LuxLeaks, SwissLeaks, Panama Papers, Paradise Papers, Implant Files et FinCEN Files à partir de 2013, l’histoire n’a pourtant de cesse à se répéter depuis des siècles.

    Inutile de dire que les capitaux transférés dans des structures privilégiées – comme les trusts – sont autant de ressources qui n’alimentent pas les économies nationales, obligeant les États à accroître leur endettement public ou leurs impôts, afin de maintenir leur niveau de dépenses publiques. Ou plus terrible encore, en tirant le frein à main de l’endettement public via l’orthodoxie budgétaire, même si cela impacte directement le bien commun, c-à-d la santé publique. Sur le plan social, les ménages à hauts revenus qui la pratiquent réduisent ainsi leur part dans le financement des biens collectifs. Sur le plan économique, les entreprises qui n’utilisent pas l’évasion fiscale souffrent d’une distorsion de concurrence et d’un déficit de compétitivité. Puis, sur le plan politique, les faibles résultats de l’action de certains États pour contrer l’évasion fiscale peuvent accroître le sentiment de défiance envers l’autorité publique. Une logique? Certes, mais toujours moyenâgeuse puisque certaines structures démocratisées de nos jours à l’instar des Trusts, par exemple, trouvent déjà leurs origines à partir du règne de Guillaume le Conquérant (1066 – 1087).

    Au fil des évolutions de ce type de mécanisme, l’histoire nous enseigne que “les chevaliers devant aller se battre en Terre Sainte étaient contraints de laisser leur fief à leurs enfants ou, si ceux-ci étaient mineurs, à des gardiens. Mais alors, comment être sûr que les héritiers ne se feraient pas spolier par les gardiens du fief ? C’est ainsi qu’apparaît un procédé juridique, ancêtre du trust, appelé use. Le chevalier dispose d’un droit sur le fief, on l’appelle le feofor. Il confie son fief à un ou plusieurs amis, dits feofees, avec pour consigne de l’entretenir et de le transmettre à l’héritier majeur, appelé le “cestui que use”. L’habitude se prend alors d’employer ce procédé afin d’effectuer des donations et ce faisant contourner l’imposition. Le manque à gagner étant important pour le trésor royal, Henri VIII finit par interdire les uses en 1535. Les juristes anglais échafaudent alors un mécanisme similaire dénommé Trust. Dans ce système, un settlor cède ses droits à des trustees au bénéfice d’un beneficiary. Au XVIIe siècle les Rules of Perpetuity exigent que les beneficiaries soient des personnes vivantes ou susceptibles de naître rapidement et fixent la durée d’un trust à deux générations maximum. Cette limite est supprimée en 1601 par la reine Élisabeth Ière pour les trusts charitables, comme par exemple le National Trust, équivalent britannique des Monuments nationaux.”

    “Plus récemment, le glissement sémantique du trust, de mécanisme juridique à celui de montage économique et financier est dû à John D. Rockfeller. L’idée du fondateur de la Standard Oil Company fut de s’adresser directement aux petits actionnaires des sociétés concurrentes, en leur proposant de lui céder leur droit de vote. En tant que bénéficiaires, ils continuaient de toucher les dividendes ; et en tant que trustee, c’est Rockfeller qui en assurait la gestion. Dès lors, le trust est devenu synonyme de regroupement de sociétés. Dans le but de lutter contre les pratiques nuisant à la libre concurrence, le Congrès vote en 1890 le Sherman Anti-Trust Act, interdisant notamment les monopoles. Une importante campagne de presse est montée par des exploitants ruinés pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur la situation de la Standard Oil, enregistrant alors un chiffre d’affaire annuel de plus de 1 000 milliards de dollars au cours actuel. Le Département d’État engage en 1911 des poursuites contre la société de Rockfeller”. Au 21ème siècle, sommes-nous devenus à ce point débile pour laisser ces pratiques primitives essaimer leur fléau au travers de la dette?Regardons du côté des économies avancées, comme les États-Unis, confrontés au “fiscal cliff”, où la Fed analyse l’idée farfelue, mais néanmoins réaliste, de frapper une pièce en platine de mille milliards de dollars (1 000 000 000 000 $) comme solution à sa énième crise du plafond de la dette. Un pays bien loin d’être un exemple en matière de protection sociale mais qui dispose d’une devise hégémonique.

    Enfin, selon le dernier comptage de l’université américaine Johns-Hopkins, les Etats-Unis ont franchi vendredi le cap des 700 000 morts du Covid-19. Si on cherche une comparaison, c’est l’équivalent de la population de Washington, la capitale fédérale, qui a succombé au virus depuis décembre 2019. Parallèlement, avant la divulgation des “Pandora Papers”, les analyses portant sur des gouvernements, pour la santé, en 2013 et dans 100 pays, la chercheuse Bernadette Ann-Marie O’Hare démontrera que les revenus perdus à cause de l’évasion fiscale des entreprises sont supérieurs aux dépenses de santé des gouvernements. Et si ces revenus étaient alloués au secteur de la santé, “les dépenses annuelles de santé des gouvernements pourraient passer de 8 dollars à 24 dollars par personne dans les pays à faibles revenus et de 54 dollars à 91 dollars dans les pays à revenus faibles intermédiaires, sans impacter le trésor public”.

    Toujours avant les chiffres analysés après la divulgation des “Pandora Papers”, le salaire annuel de 34 millions d’infirmiers, c’est ce que coûte chaque année aux Etats l’évasion fiscale au niveau mondial, soit 427 milliards de dollars. À méditer, puisque l’évasion se compte également en chaire humaine!
    *****

    Ça vous va Corto?

    1. 427 milliards au niveaux mondial, c’est un peu faiblard, je dirais le double, voir le triple.

      Un spécialiste dans ce domaine déclarait que les évasions fiscales étaient équivalente aux ventes de drogues dans le monde. C’est une ancienne lecture et je ne vais pas faire une recherche dans mes bouquins, ceux dont je ne me suis pas débarrassé. Ca date des années 80 et c’était déjà à (sauf erreur) 500 ou 600 milliards, supérieur à l’époque aux ventes de pétrole brut dans le monde !

      Concernant “l’évasion fiscale”, à l’époque comme aujourd’hui, les montants encaissés par les mafias n’étaient pas déclarés. Depuis les corruptions étatiques ont certainement dépassés les chiffres de la came !

  19. Les réserves d’hydrocarbure et e ressources minières vont être la cause de bien des conflits. La production quotidienne mondiale actuelle est d’environ 100 millions de barils, soit environ 7 à 8 milliards de dollars/jour, multiplié par 365 = 2’700 milliards/an approx. Selon les estimations, nous avons encore pour 45 ans de réserves de pétrole en se basant sur le rythme de la consommation actuelle.

    Les réserves mondiales d’uranium brut (minéral) sont de 8 070 400 tonnes, en se basant sur le rythme de la consommation actuelle, nous tenons jusqu’en 2070.

    Selon les promesses affichées, actuellement seulement 12% des ressources énergétiques proviennent du renouvelable, mais c’est sans compter sur les énormes quantités d’énergies servant à la production du photovoltaïque (il semblerait que le photovoltaïque consomme plus d’énergie dans sa production qu’elle n’en produit dans son utilisation), les minerais indispensable à la production d’éoliennes est un véritable gâchis, les mines de néodyme (terres rares) provoque des pollutions considérables dans diverses provinces de la Chine, les réserves de lanthanides (terres rares) ne sont pas moins limitées.

    Energétiquement, notre planète est dans une impasse, nous voyons les efforts que les multinationale mettent en marche pour inciter les citoyens du monde à moins consommer tout en poussant la consommation, bientôt limitée aux pays les plus nantis.

    Alors que ces mêmes conglomérats de multinationales engagent des propagandes de désastre écologique dû au CO2, nous pouvons observer leur volonté de s’accaparer de la Russie et ses réserves d’énergies pas des moyens militaires, et la Russie de son côté vend maintenant ses ressources énergétique, mais pas que, dans des devises qui échappent au monopole “dollar”. Face à la menace occidentale, nous voyons plusieurs grandes nations s’unir pour contrer ou contenir militairement l’attitude belliciste de l’occident (USA/Euorpe), à mon humble avis, peine perdue, sauf si tout part en sucette.

    Actuellement le complexe économico industriel asiatique dépasse largement les capacités de production occidentale, tout comme les prévisions des marchés sont également favorables aux économies asiatiques, le professeur François Schaller nous l’avait déjà clairement expliqué il y a 50 ans, tout comme son ami Raymond Barre l’avait également fait. Sans vouloir entrer dans les équations économiques sophistiquées et souvent plates ou mathématiques, ni en prenant références dans le gigantesque brouhaha de l’histoire de l’économie, je peux affirmer que le monde bascule, que l’occident fait désormais partie de l’histoire du passé, que les populations diminues ainsi que les natalités, qu’une nouvelle page s’ouvre et que la promesse de certains gourous ridicules de créer un monde unipolaire ne sera qu’un mauvais souvenir pour les militants d’une civilisation fatiguée et en crise profonde.

    Contrairement à la litote reprise en boucle, “le 21ème siècle sera multipolaire ou ne sera pas ! ” et que désormais la pédanterie héritée des cultures gréco-romaines va se heurter à la fluidité des cultures multiples moins prosélytes.

    1. Que voulez-vous dire aux hétérodoxes qu’ils ne savent déjà depuis fort longtemps, Corto. Que la croissance est bornée? (…) Alors qu’en 1972, à la demande du Club de Rome, de jeunes chercheurs américains rédigent un rapport, “The Limits to Growth”, qui crée le scandale : nous sommes à la veille du premier choc pétrolier et pour beaucoup le crédo de la croissance économique ne saurait être remis en question (…). Quand allez-vous saisir le changement de paradigme opéré par les monétaristes dans les années 70/80? “La guerre des Chapelles”!

      https://blogs.letemps.ch/sergio-rossi/2019/05/27/les-limites-de-la-croissance-economique-sont-desormais-evidentes/#comments

      Que voulez-vous nous apprendre en 2023? Que la pseudo “croissance éternelle” reste financée par le levier de l’endettement et que le transfert (pillage) des richesses s’opère du bas vers le haut, contrairement au leurre de la “Trickle down theory” cher à la doxa dominante? Et contre l’Intérêt général! Qu’un pays détenteur d’une monnaie de réserve mondiale cherche à atteindre le nirvana pour une infime proportion des personnes, tandis que l’immense majorité des autres plie sous les contraintes d’une dette odieuse?

      https://www.justfacts.com/images/nationaldebt/publicly_held_1940-2080-full.png

      Que vous a-t-il vraiment appris votre mentor, feu le professeur Schaller? Lui, tantôt keynésien, tantôt monétariste, connaissant également le “marxisme-léninisme” jusqu’au bout des ongles (sur le plan politique) en plus des théories et travaux de Karl Marx (sur le plan économique)?

      *****
      RAYMOND
      6 mars 2018 à 14 h 30 min

      (…) Pour les néolibéraux (principalement issus de l’École de Chicago à l’instar des monétaristes ou pour d’autres provenant de L’École autrichienne) le marché du travail devrait fonctionner exactement comme les autres marchés : ajustement de l’offre et de la demande par les prix. Or le travail est encadré par la lourdeur des législations (salaire minimum, obtention d’un permis de travail, filet social obligatoire, indemnités de licenciement, restrictions sur les mises à pied et délais d’avis, limitations des heures d’ouvertures des commerces, assurance-chômage et autres indemnités) qui augmentent considérablement le coût de la main d’œuvre et qui fausse le marché, toujours selon doctrine néolibérale.

      Les marxistes, quant à eux, nous apportent un élément de réponse avec la théorie de la destruction du travail par le capital : la tendance du capitalisme est de remplacer la main-d’œuvre par le capital pour augmenter le profit. Ceci se fait forcément au détriment de l’emploi. Par conséquent, l’existence du chômage est une bonne chose pour les « patrons » car elle engendre la baisse du coût du travail. D’ailleurs, Karl Marx ne parlait-il pas déjà de « l’armée de réserve de travailleurs », développé dans le chapitre 25 de son ouvrage Das Kapital? (…)

      *****

      Encore une fois, Corto, rien de nouveau sous le soleil. Si vous le voulez bien, ne partez pas dans tous les sens, cantonnez-vous (respectivement, contentons-nous) de rester au plus proche du sujet de la chronique de notre hôte. Par respect pour lui et ses lecteurs.

    2. Très, très intéressant ce que vous écrivez, Corto, à savoir:

      “Le professeur François Schaller nous l’avait déjà clairement expliqué il y a 50 ans, tout comme son ami Raymond Barre l’avait également fait”.

      Bon, alors voici pour vous, Corto. Tout d’abord, relisez mes interventions au sujet du professeur Schaller – que vous estimez pour sa candeur – et qui a viré sa cuti en 1970. Un paradoxe? Passant du keynésianisme au monétariste lors du changement de paradigme des années 70/80.

      Votre professeur François Schaller et son ami Raymond Barre vous ont-ils expliqué cela?

      ****
      RAYMOND

      29 décembre 2018 à 11 h 27 min
      (…)

      Comme j’ai déjà eu l’occasion de le développer ici, j’estime profondément que la théorie de « destruction-créatrice » de Schumpeter agit comme un alibi avec l’économie 2.0 et l’IA. En ce sens qu’elle n’est plus qu’un leurre. Pour illustrer quelque peu une autre partie de votre commentaire :

      50 ans d’injustice économique

      http://iris-recherche.s3.amazonaws.com/uploads/attachment/file/Untitled12.png

      Précision : Le point zéro de la croissance des marchés financiers est le résultat de décisions de nature politique. D’abord, les taux de change ont été libéralisés avec la décision de Richard Nixon (USA) de suspendre en 1971 la convertibilité du dollar en or. Plutôt que d’être fixée en fonction de la valeur du dollar américain (taux de change fixe), les devises sont désormais déterminées par l’offre et la demande de chaque devise sur les marchés (taux de change flottant). La France, elle, faisant une fois de plus office de précurseur devait franchir une autre étape historique sur le chemin de la libéralisation financière internationale – en 1973 – en s’interdisant de recourir à la planche à billets de sa banque centrale. C’est à cette aune qu’il faut interpréter les nouveaux statuts de la Banque de France, adoptés le 3 janvier 1973 – et particulièrement leur article 25- indiquant que «le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France». Mettant ainsi définitivement les États à la merci du système bancaire puisque leur Trésorerie n’était de facto plus en droit d’emprunter auprès de sa banque centrale respective.

      Tournant crucial dans la gestion des finances publiques des nations occidentales (et même mondiales!) qui emboîtèrent dès lors le pas à la France, ne devant du reste rien au hasard à une époque où elle était présidée par un ancien banquier, Georges Pompidou. Peu importe, après tout, si la dette publique française, de 20% du PIB en 1970, devait dès lors connaître une descente aux enfers ininterrompue.

      Puis, dans les années 1980, s’est amorcé le mouvement de libéralisation des taux d’intérêt. Les États sont passés d’un mode de financement de leurs déficits par la planche à billet (l’émission de monnaie) à un financement sur les marchés financiers (par l’émission d’obligations), comme en France. Depuis, les taux d’intérêt en vigueur pour une économie sont déterminés par l’offre et la demande de titres obligataires. Comme le taux de change correspond au prix d’une devise et le taux d’intérêt est le prix qu’il en coûte pour emprunter, on peut dire que dans ce système ultra-libéralisé, le prix des actifs devient instable et est alors soumis à la spéculation. Une spéculation financière qui a prit en otage nos sociétés « civilisées » et « modernes ».

      Pour autant, cet épisode ne fut guère que le tout premier jalon d’une emprise monétariste coulée dans les institutions dès 1976 par Raymond Barre, «meilleur économiste de France», – Premier Ministre de VGE- qui devait présider aux destinées du premier gouvernement authentiquement néolibéral d’Europe. Bien avant l’arrivée au pouvoir de Thatcher en 1979 en Grande Bretagne et de Reagan en 1981 aux Etats-Unis

      *****

      Sauf votre respect, Corto, vous comprenez mieux votre “comportement pavlovien” et cette désillusion dont j’ai fait référence sur le fil? Combien de personnes sont comme vous et combien d’homo-politicus? En fait, on pourrait apparenter vos relations au professeur Schaller et à Raymond Barre comme un Syndrome de Stokholm dont vous êtes encore victime. D’où ma compassion à votre égard.

  20. Les lois antitrust, mais là, nous entrons dans le vif, le retours des républiques des juges, ceux qui organisent les fraudes électorales et concentrent le pouvoir le plus délicat, les empires de la comm !

    1. Mais en quoi êtes-vous étonné en 2023, Corto. Est-ce que la pandémie mondiale et le choc géopolitique ont-ils exercé sur vous une prise de conscience à géométrie variable?

      Souvenez-vous aussi que durant l’avant dernier changement de paradigme mondial, au nouvel ère du monétarisme (et à l’heure où votre cher professeur Schaller a viré sa cuti) – ami de Raymond Barre en France – et de l’émergence de la financiarisation débridée en Occident, des propos de Ronald Reagan lors de son investiture le 20 janvier 1981. Ils étaient sans appel, à savoir: “L’État n’est pas la solution à notre problème, l’État est notre problème”. Ainsi, l’on comprend mieux que derrière une idéologie dominante à matrice néo-libérale, la doctrine du “moins d’État et plus de marché” fut la norme des économistes “mainstream”; les monétaristes. En ce sens, les détracteurs de l’État peuvent à présent remercier celui-ci de s’être plié à leurs doctrines en ayant finalement travaillé pour eux, allant même jusqu’à balayer les prérogatives de Intérêt général et du bien commun (Public Choice Theory).

      Et vous êtes encore surpris – notamment après la dilution des gardes-fous – qu’un nombre non négligeable de “personnes politiquement exposées” (PPE) usent et abusent de tous les systèmes fiscaux (et juridictions complaisantes) offerts par l’ingénierie financière/fiscale et juridique comme autent de “tax haven”? Que ces derniers (PPE) – de gauche comme de droite – peuplent à présent les structures contestées et contestables et qu’ils n’auraient pas intérêt à voir se démanteler, voir disparaître pour plusieurs raisons moins avouables? Un peu de sérieux s’il vous plaît.

  21. Le principal problème avec ces avoirs sales, d’autant plus qu’ils sont majoritaires au niveau de la finance mondiale fait que tout le système est noyé dans la corruption, politiques, juges, journalistes, même les médecins qui obéissaient aux directives assassines des big-pharma, ils auraient pu sauver des millions de vies en soignant les malades avec des cortisones, des antibiotiques et autres remèdes classique, mais sur ordre des criminels, ils ont abandonnés les plus fragiles dans une mise en scène de série B.

    Donc, lorsque vous parler de lis anti-trust, excusez le peu, mais c’est surréaliste !

    Ils obéissent à des assassins via tout ce fric sales aux ordres des plus psychopathes, cela en fanfare avec la presse, les médias alignés comme des rangs d’ognons, les juges dans leurs robes de fantaisie et les politiques avec leurs brosses à cirer.

    Au 21ième siècle, ils planifient des génocides en total accord avec le droit international et ses antennes locales.

    1. Mais en quoi êtes-vous encore étonné en 2023, Corto? Celui que l’on considère comme le père du monétarisme, n’a-t-il jamais prôné que “La seule responsabilité d’une entreprise, c’est d’augmenter ses profits” (publié le 13 septembre 1970)…

      https://www.nytimes.com/1970/09/13/archives/a-friedman-doctrine-the-social-responsibility-of-business-is-to.html

      Étonnant, non, on revient toujours au virage à 180 degrés de l’histoire économique des années 70/80 et sa politique du “laissez-faire”. Ceci dit, en ajoutant par dessus le marché les clivages politiques de la politique politicienne, comment voulez-vous que le quidam comprenne le présent en cherchant à saisir les enjeux futurs, alors que beaucoup n’ont même pas capté correctement le passé? Si cela avait été le cas, nous aurions déjà eu une révolution en Occident en 2008/2009, sans attendre les scandales entourant la pandémie mondiale et les conséquences géopolitiques se jouant à présent sur le fond d’une guerre en Occident (qui a débuté bien avant 2022). Alors, voyez-vous Corto, la paupérisation à venir se chargera d’éduquer la “grande Bête” (le peuple, selon Emerson pour ne pas dire l’“idiot” selon A. Smith dans son oeuvre: “La Richesse des nations”). En d’autres termes, puisque la maxime de Wall Street et de la City n’a pas changé: “I’ll Be Gone, You’ll Be Gone”, soit en français : “je ne serai plus là, vous ne serez plus là”? Qui signifie clairement que “les cataclysmes de demain, inévitables comme conséquence des comportements d’aujourd’hui – ne sont pas le problème des financiers qui ne seront plus ici et que c’est d’autres qui devront gérer les problèmes”. CQFD

      1. Nous ne pouvons que conclure en affirmant que lorsque la politique est perdue et corrompue, les règles naturelles de l’économie ne seront biaisées, des millions de pages de régulations et de doctrines pour simplement prendre la tangente, comme vous le dite, à 180° !

        Des règles en décor pour que certains puissent les violer en totale impunité !

        Donc, sans une observation des règles imposées à certains mais pas aux plus criminels revient à, encore plus, mettre les plus pourris en première place.

        En fait, si vous respecter les lois et les règles, vous risquez d’être mis en prison, car le modèle que vous afficher met en contraste les pires ordures !

  22. C’est bien Proudhon qui déclarait que l’anarchie c’est l’ordre sans le pouvoir et nous sommes exactements dans la configuration opposée ; Le pouvoir sans l’ordre !

    1. Ô comme c’est bien à-propos, Corto!!!

      Certains – par idéologie mercantile – ont voulu faire sortir des “génies” de la bouteille de Champagne (grand crû des années 70) alors qu’ils ont finalement laissé rentrer le “diable”. Vous comprenez mieux à présent pourquoi j’ai collaboré dans le passé avec ce monsieur?

      https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20131028trib000792816/prix-nobel-d-economie-une-heresie-qui-encourage-la-finance-hors-la-loi-.html

      Et comme tout à un prix dans ce bas monde, les additions vont être très salées dans la décennie à venir. Parole d’un hétérodoxe!

  23. Pour revenir sur le sujet de la note de Monsieur Rossi, je préconiserai de trouver de nouveau termes pour qualifier les errances en matière économique. Les mécanismes, comme celui de l’inflation obéit à des paramètres définis, est-ce que ces paramètres ne sont pas noyés dans un océan de phénomènes encore inexpliqués ?

    Ceci dit, cette histoire “d’inflation” dans le contexte actuel est complètement farfelu et erroné `!

  24. Sans faire de grand discours, il faudrait que l’on m’explique comment ce fait il que Total engrange plus de 20 milliards d’euros de bénéfices, BP, 27 milliards, que Pfizer a engrangé plus de 150 milliards de ventes, que les titres en bourse et indices boursiers semblent plutôt bien grassouillets.

    Non, il ne s’agit pas “d’inflation” mais d’un pillage finement organisé !

    “Comme si” les plus corrompus se remplissent les poches avant la chute !

    1. C’est très facile Corto,
      Remontez mes analyses et commentaires fouillés jusqu’en septembre 2022 et vous les aurez vos réponses. Faites usage des “mots-clés”.

      Cette plateforme ludique (version 2.0 d’une hémérothèque?) sert également à cela, c’est-à-dire pour remonter le “temps et l’espace” afin que chaque lecteur/intervenant puisse faire son propre “Voyage”. Certes, ça demande à chacun de s’impliquer!!!

  25. Voyage dans le temps et l’espace

    Saison 2023 (29): Un exemple à retenir? A chacun de voir.

    Ô bein mince alors, cette fois le lecteur n’aura pas besoin de faire son propre “Voyage” en remontant “le temps et l’espace”.

    Au sein du fil, j’ai écris en substance:
    ****
    (…) désormais, il est dès lors tout à fait envisageable que la récession se démocratise en Occident avant que la cible d’inflation (2%) que cherchent à atteindre les banques centrales n’aboutisse; sans compter que cette dernière pourrait connaître une révolution, c’est-à-dire une nouvelle cible rehaussée vers 3 à 4 pourcent. Dans ce cercle vicieux, nos “élites” ne peuvent plus ignorer le pire des deux mondes: “l’inflation d’un côté et la stagnation de l’autre”.
    ****

    Chacun devrait avoir compris la contraction de “inflation et stagnation”, ce qui a donné naissance au terme de stagflation (le pire des deux mondes après une récession).

    Alors que l’enquête sur “la fabrication”* de la Fed de Philadelphie a été publiée, le communiqué fait état que “l’indice de diffusion de l’activité actuelle est passé d’une lecture de -8,9 le mois dernier à -24,3 ce mois-ci, sa sixième lecture négative consécutive et la lecture la plus basse depuis mai 2020.”

    * “L’enquête sur les perspectives des entreprises manufacturières (nom officiel) est une enquête mensuelle auprès des fabricants du troisième district de la Réserve fédérale US. Les participants indiquent la direction du changement dans l’activité commerciale globale et dans les diverses mesures de l’activité dans leurs usines : emploi, heures de travail, commandes nouvelles et en carnet, expéditions, stocks, délais de livraison, prix payés et prix reçus. L’enquête est menée chaque mois depuis mai 1968”. Principal indicateur des récessions.

    https://cms.zerohedge.com/s3/files/inline-images/2023-02-23_05-25-36.jpg?itok=QMqZih7c

    ♟Dans six des huit récessions depuis les années 1960, lorsque l’indice est tombé à -24,3 ou moins, l’économie américaine était déjà en récession.

    ♟Dans les deux cas où ce n’était pas le cas, septembre 1979 et janvier 2001, l’économie américaine est entrée en récession 4 mois et 2 mois plus tard, respectivement.

    ⚠️Mes interventions ne sont que des analyses e-o des appréciations personnelles et ne représentent aucunement des recommandations de marché. Chacun en fait ce qu’il en veut ⚠️

  26. Il me semble que ces hausses de taux ne bénéficient qu’aux mêmes, c’est à dire qu’ils ne sont pas répercutés dans les épargnes alors qu’ils flambes pour les crédits.

    Raymond, j’ai peur que tous vos efforts échappent aux configurations ou conflagrations actuelles, tant au niveau macroéconomique que financier, les petites mains des larbins de la politique, je les laisses aux rongeurs.

    En ce qui me concerne, je bricole avec mes outils avec manches en bois, mais je constate par contre, que tous les cadors oracles des journaux spécialisés et plateaux tv, au mieux, se mouillent les jarrets mais n’ont jamais que le quart des pièces du puzzle.

    Ils s’agit d’un ensemble de mécanismes incompatibles avec des effets imprédictibles, d’une taille et d’une forme difficile à délimiter. Tenter de faire une synthèse de ce tas de rouages est illusoire, de temps à autre un gourou labélisé pousse l’abstraction vers le comique, même si ça ne fait rire personne.

    Quand les dés sont pipés, comment voulez vous comprendre un fonctionnement en vous basant sur l’édiction des règles fantomatiques, impossible. Les plus impressionnants modèles mathématiques de synthèse se prennent les pieds dans l’escalator. Il n’y a plus aucun contrôle, qui sait ce que demain peut réserver, l’économie mondiale est en suspension, les principes structurels fondamentaux ne sont plus identifiables, au niveau conjoncturel, les mécanismes rendent la perception opaque, impossible de discerner entre les stimuli et les résistances. L’économie est comme le “cloud” , elle est virtuelle, informelle, impossible de prévoir d’où viendra la prochaine surprise. Un grain de sable peu faire écrouler l’ensemble sans être identifiable, l’information est abstraite.

    https://odysee.com/@vcuendet:1/The-Guardian-1-et-2:c

  27. Voyage dans le temps et l’espace

    Saison 2023 (30) : Liberté de croire e-o de penser. Spéciale dédicace à Corto

    Corto, effectivement, “les hausses de taux ne bénéficient qu’aux mêmes, c’est à dire qu’ils ne sont pas répercutés dans les épargnes alors qu’ils flambent pour les crédits”.

    Effectivement, les hétérodoxes sont bien conscients qu’ils prêchent dans le désert depuis des décennies, pourtant l’histoire économique accrédite leurs efforts mais souvent trop tard. Et précisément, même pour les spécialistes e-o experts hétérodoxes, il leur faut ô combien croiser le fer avec la doxa ambiante, ainsi qu’avec les données “mainstream” et l’empirisme, sans compter les fatras de statistiques édulcorées qui imposent à les superposer à d’autres variables, etc, tout en veillant à trier convenablement le bon grain de l’ivraie. Pour cela, “une lunette copernicienne” s’avère utile puisqu’elle aspire d’abord vers plus de cohérence dans la grille de lecture macroéconomique, déjà passablement souillée par la pensée dominante. C’est-à-dire ouvrir d’autres horizons de ceux imposés par l’idéologie néolibérale. Certes, la composition est très complexe même si elle n’a valeur de vérité absolue, tant la macroéconomie et la finance sont sujettes aux nombreux aléas parfois non prédictifs. D’ailleurs, l’ancien trader et professeur à l’Université de New York, Nassim Nicholas Taleb (théoricien des risques) a très bien précisé – au sujet de la pandémie mondiale, par exemple – que dans les faits et fondamentalement l”’imprévisible n’en est rien puisque à proprement parler cet événement majeur (Pandémie Covid-19) était quelque chose de l’ordre du prévisible, pour peu que l’on ait regardé complètement les conséquences de la mondialisation”. Le problème, dira-t-il, “c’est que les gens regardent les choses sans les effets secondaires, et ce virus, c’est l’effet secondaire de la globalisation”.

    Vous écrivez à raison: “Tenter de faire une synthèse de ce tas de rouages est illusoire”, pour le quidam très probablement, mais pour d’autres, comme “la légende de colibri”, ils pourront sans prétention se regarder chaque matin dans le miroir en se disant que durant de nombreuses années: “J’ai fais ma part!”

    À présent, si le “concept de la désinformation (et de la propagande)” peut-être aisément repris par la sphère complotiste, il n’est pas inintéressant de faire un autre “Voyage dans le temps” avec ces extraits (RAYMOND – 12 janvier 2018 à 10 h 55 min) : “(…).Lorsque les médias de masse en sont encore à leurs débuts, Gabriel Tarde (1843-1904) rend les médias responsables de la manipulation que Le Bon attribue au meneur et affirme que l’’âge des foules’ sera remplacé par l’’âge des publics’ qu’il définit comme une ‘foule à distance’. Les premières études sur les médias en tant que tels et sur leur influence apparaissent dans les années 1920 et appréhendent généralement le phénomène de la propagande. Dans son ouvrage Public Opinion, paru en 1922, Walter Lippmann (1889-1974) étudie la manipulation par les médias et définit le concept de ‘fabrique du consentement’. Il remarque que notre expérience du ‘monde réel’ n’est que très limitée et que notre vision de la réalité se fonde avant tout sur ce que les médias nous en montrent. Toutefois, le prétendu pouvoir d’endoctrinement des médias n’est pas toujours perçu négativement selon Harold Lasswell (1902-1978) qui défend que la propagande est utile aux démocraties, car elle permet aux citoyens d’adhérer à ce que les ‘spécialistes jugent bon pour eux’. En ce qui concerne à présent la question ‘des spécialistes’ (…) Walter Lippmann à organisé son colloque à Paris du 26 au 30 août 1938. Un cercle d’influence auquel participent 26 économistes (…) Pour l’économiste français François Bilgert, le colloque Walter Lippmann “peut être considéré comme l’acte de naissance officiel du nouveau libéralisme’ (…) Lors de la réunion d’avril 1947 à l’Hôtel du Parc, au Mont-Pèlerin, près de Vevey en Suisse, ce réservoir d’idées et de promotion du néo-libéralisme sera mené conjointement à la publication du Reader’s Digest d’une version résumée d’une œuvre clé de Hayek: ‘La route de la servitude’. On y trouve notamment le rayonnant passage: ‘C’est la soumission de l’homme aux forces impersonnelles du marché qui, dans le passé, a rendu possible le développement d’une civilisation qui sans cela n’aurait pu se développer ; c’est par la soumission que nous participons quotidiennement à construire quelque chose de plus grand que ce que nous tous pouvons comprendre pleinement’ (…) Harold Lasswell n’a-t-il jamais défendu ‘que la propagande est utile aux démocraties car elle permet aux citoyens d’adhérer à ce que les spécialistes jugent bon pour eux?’ Les soi-disant spécialistes de la pensée dominante n’ont-ils jamais porté en eux l’incandescence qui affecte de plus en plus nos démocraties, au point d’en avoir corrompu le capitalisme et saccagé l’intérêt général ?’ (…)” Bref, rien de nouveau sous le soleil. Certes, prudence, car si ceci pourrait donner de l’eau au moulin de la sphère complotiste, toutefois, raison gardée, nous pourrions alors – au sens de l’Intérêt général – nous interroger sur la face obscure du “béhaviorisme”. Plus précisément en se penchant du côté du (des) “Nudge units” (behavioural insights). Les services “behavioural insights” furent-il fondé dans le but de servir au mieux l’Intérêt général et le bien commun ou suivent-ils d’autres objectifs déjà soulevés (et dénoncés) dans la théorie du “Public Choice”?

    https://www.oecd.org/gov/regulatory-policy/behavioural-insights.htm

    Rappelons-nous que si la théorie des choix publics (Public Choice) prend en effet sa source dans les travaux de Nicolas de Condorcet,”un intellectuel des Lumières qui a notamment proposé une théorie sur les systèmes de vote en utilisant les mathématiques, montrant avec le paradoxe de Condorcet la difficulté à trouver un système de scrutin où les désirs des électeurs soient représentés correctement, ce n’est qu’à partir des années 1950-60 que les auteurs tels qu’Anthony Downs, James M. Buchanan et Gordon Tullock contribueront à ce champ de recherche en élargissent la problématique au fonctionnement de l’Etat”. L’oeuvre de Buchanan et Tullock: “The Calculus of Consent” (1962) constituera l’ouvrage de référence pour l’analyse des choix publics. Ces deux auteurs ont oeuvré pour la création d’un centre d’étude sur les choix publics qui a vu le jour en 1969 à l’Université de Virginie.

    Quant à la question de savoir si “les dés sont pipés”, en ce qui me concerne, je réponds sans embages: – Oui, car j’en sais quelque chose!!! Pour le solde, Corto, je compose avec mon cursus et ma matière grise, aussi imparfaite soit-elle, mais, voyez-vous, personnellement je ne me suis jamais vu comme un Oracle, ni un prophète et encore moins un gourou, je reste un simple homo-sapien qui a su garder les pieds sur terre. Ceci dit (suite au tout récent graph’ de la Fed de Philadelphie) voici un extrait d’un message envoyé le =>> 19 mai 2022 <<= à mon très cher et estimé Ami, le prof. et dr. Sergio Rossi. Cette réaction de mai 2022, encore une fois, ne vaut ce qu'elle vaut:

    *****

    (…) Le facteur de risque d'une récession aux États-Unis est particulièrement très élevé durant ces deux prochaines années et les baisses brutales des différentes classes d'actifs ces derniers jours (y.c sur le marché spécifique des crypto-actifs) ne va pas stimuler la confiance aux États-Unis. Ni les tensions toujours bien d'actualités en mer de Chine (protectorat US de Taïwan) ne vont apaiser les craintes des consommateurs et des investisseurs. Si je rejoins effectivement ton intervention que je partage fondamentalement, très cher Ami, néanmoins, je me dois de garder à l'esprit l'ancrage profond du conservatisme américain. Ce dernier ne jurant qu'au prisme des idées reçues! Biden reste d'ailleurs le prisonnier du marteau et de l'enclume. Pour ce qui a trait "au pilotage de la politique monétaire de J. Powell", je suis également d'accord avec toi, tout en craignant que la Fed ne réitère ses travers, à savoir que la formation des bulles – suivie de leurs éclatements – a très souvent – par le passé – été la condition sine qua non du redressement économique américain. En l'état, J. Powell – en bon "faucon" et via son comité – ne va-t-il pas, finalement, chercher à expurger les marchés (bulles) avec l'appui de cette fausse croyance que l'inflation galopante s'inscrit sur le court terme? Là, je m'interroge sérieusement, tout en n'étant pas des plus optimistes pour la suite (…)

    *****

    Enfin, pour ce qui a trait à présent de l'activité professionnelle d'un "Economic Hit Man", Corto, je ne dispose pas compétences suffisantes en la matière pour donner un avis circonstancié.

  28. Voyage dans le temps et l’espace

    Saison 2023 (31): Déboulonnons la politique (l’économie) de l’offre par la pensée.

    À présent que la “version moderne” de l’inflation a été déboulonnée – et pour bien saisir la profondeur du billet de notre hôte – peut-être est-il venu le temps de bien comprendre à nouveau la “politique de l’offre” au travers d’un prisme plus fondamental.

    Lors de l’avant dernière disruption économique des années 1970, comme chacun le sait, les “tenants de la “politique de l’offre” estiment que la manière la plus efficace d’obtenir une croissance économique élevée sur le moyen et le long terme est d’inciter les entreprises à améliorer leur offre de biens et services et de conquérir de nouveaux marchés. Pour ce faire, ils préconisent de lever le plus possible les freins fiscaux et réglementaires qui entravent le développement des entreprises, notamment en réduisant les prélèvements qui pèsent sur leur activité (impôts, taxes et charges sociales) pour faire en sorte que les entreprises soient compétitives dans un monde ouvert et très concurrentiel. Le but est d’améliorer la rentabilité des entreprises à travers une augmentation de leur taux de marge. Celle-ci aurait ensuite des effets bénéfiques pour l’ensemble de la société”.

    Cette thèse trouve son origine dans la pensée libérale qui se développe au XIXe siècle et notamment dans la “loi des débouchés” de Jean-Baptiste Say. Selon celle-ci, “toute offre crée sa propre demande”. Donc rien de nouveau, foncièrement parlant.

    Alors, mon “Voyage dans le temps et l’espace” (saison 2023, partie 4 – Il ne leur aura fallu qu’un demi-siècle pour éteindre à nouveau les Lumières), “➡️revient sur la façon de penser l’économie de l’offre puisqu’elle navigue à l’envers de son fonctionnement réel⬅️ Dans l’économie réelle, c’est la demande anticipée par les entreprises qui détermine leur production et donc aussi le volume de travail et de biens d’équipement dont elles ont besoin dans le présent et à l’avenir: c’est la demande espérée qui engendre à la fois l’offre de produits, l’emploi et l’investissement. Si les entreprises ont besoin d’argent pour financer leur production et leurs investissements, elles pourront emprunter les fonds nécessaires d’autant plus aisément que leurs perspectives de ventes futures seront bonnes, c’est-à-dire dans une phase d’expansion et de confiance en l’avenir. Une banale évidence?

    Effectivement, MAIS ➡️c’est aussi un moyen de démontrer l’incongruité du modèle qui inspire nos élites dirigeantes depuis 50 ans⬅️ En réalité, l’économie de l’offre prend en effet le circuit économique élémentaire, comme décrit ci-dessus, en sens exactement inverse. Elle raisonne comme si les entreprises employaient les gens tant que ceux-ci sont disponibles et non pas tant qu’elles peuvent vendre ce que ces gens produisent; comme si elles investissaient tant que l’on peut emprunter des fonds à des taux d’intérêt raisonnables, sans se soucier de la clientèle future qui sera nécessaire pour rentabiliser les investissements et rembourser la dette; comme si elles vendaient leurs biens ou services parce qu’elles les ont produits, et non pas parce qu’elles ont des acheteurs! Tout se passe donc comme si chaque offre engendrait sa propre demande.

    Par quelle magie? Tout simplement par le truchement de l’alambic de la société des marchands et des marchés financiers parfaitement efficients selon cette logique schizophrénique des économistes et financiers orthodoxes. Or, la réalité est bien plus sombre dans le monde réel de nos économies globalisées et totalement financiarisées. Est-il utile de préciser à nouveau que ce phénomène s’inscrit dans le (profit à) très court terme et ne tolère aucune marge de manœuvre comme déjà constaté à l’envi depuis trois ans, où nombre d’entreprises ont déjà augmenté les prix de leurs biens ou services dès le premier aléa majeur, puis ensuite au second (tensions persistantes sur les chaînes d’approvisionnement des matières premières et confinements durant la pandémie et rupture des chaînes d’approvisionnement énergétique et agricole avec le conflit géopolitique). Ou encore ses nombreuses multinationales qui se targuent d’avoir versés des “dividendes exemplaires” à leur pourvoyeur de fonds dans un contexte où le processus des rachats d’actions propres – financés grâce au levier de l’endettement à des taux bas – a été détourné de sa vocation originelle et, l’Homo-politicus s’en est réjouit tel un sociopathe!!!

    Encore un autre déboulonnage.

  29. Voyage dans le temps et l’espace

    Saison 2023 (32) : Elevons-nous plus haut qu’ils ne le font pour eux-mêmes

    En 1989, aux États-Unis, sortait sur les écrans cinématographiques le chef-d’œuvre du réalisateur australien Peter Weir : “Le Cercle des poètes disparus”. Les cours de Mr John Keating (incarné par le regretté feu Robin Williams) vont bouleverser dès lors la vie des étudiants de la prestigieuse académie de Welton, réputée pour être l’une des plus fermées et austères des États-Unis. C’est dans le contexte des lieux et des grands hommes (terme générique) qu’ils vont découvrir un professeur de lettres plutôt étrange, Mr Keating, qui les encourage à toujours refuser l’ordre établi, sans violence, afin de s’élever plus haut. Cette histoire nous rappelle que chacun d’entre-nous tous peut, à sa propre manière et par son expérience, aussi générale soit-elle, porter une voie forte tendant vers l’élévation, et non la régression comme le fait déjà si bien le “Cercle des idiots” composant nos gouvernances si bien visibles. Lors d’un “Voyage dans le temps et l’espace” effectué le 22 janvier 2018 à 15 h 35 min, je soulignais dans le contexte de l’époque, “alors que nos économies modernes – en occident – se confrontent à des phénomènes, les élites y répondent systématiquement au moyen de boîtes à outils néo-libérales ou ordo-libérales”. Rappelant au passage que “les partisans du trickle down ont déjà été désavoués par les résultats issus du groupe de travail du FMI en 2015 ou encore ceux prévalant en 2014 et produit par l’OCDE”. Pourtant, alors que le “Cercle des idiots” de service composant nos gouvernances applaudissent toujours les résultats financiers exorbitants issus de l’ensemble des “profits de guerre”, scrutant sans faillir les performances boursières de nos jours….

    https://d3bjnmbj12697.cloudfront.net/re/22/bbl/2207-wealth-gap/img/Graphic53-BBL-chart-Stock-Market-Circle.jpg

    ….comme autant de futurs retombées “économiques et fiscales”, puis quant à la question de savoir si la “théorie du ruissellement” n’est pas qu’un alibi de plus au transfert des richesses du bas vers le haut (l’antithèse de la “Trickle down economics”)…

    https://d3bjnmbj12697.cloudfront.net/re/22/bbl/2207-wealth-gap/img/Graphic51-BBL-Newstear-RollingStoneHTML.jpg
    ***
    https://d3bjnmbj12697.cloudfront.net/re/22/bbl/2207-wealth-gap/img/Graphic50-BBL-Newstear-MontageHTML.jpg

    …ils n’ont d’autre réponse sérieuse qu’un vulgaire râle, à l’instar de nos lointains ancêtres lors de la “Guerre du feu”. Autre filmographie des années 80 – avec pour réalisateur le français Jean-Jacques Annaud – contant “l’histoire de la tribu des Ulam en charge de rapporter ce feu magique qu’ils ne savent pas produire”. Aujourd’hui, nos gouvernances sont dans ce même état de régression, faute d’apporter des solutions cohérentes ou de s’interroger sérieusement sur le bien-fondé de modèles ayant fait leurs temps. Suffit-il d’observer encore l'”ensauvagement régulier” de l’assemblée nationale en France, les “guerres ouvertes” entre républicains et démocrates aux États-Unis ou encore les empreintes du fiasco de l’ex-première ministre du Royaume-Uni, Liz Truss. Pour la Suisse, ne nous trompons pas non plus, les “coups de Trafalgar” se portent aussi mais dans un plus grand secret, au-delà de la salle des pas perdu, plutôt dans les arcanes des “salons feutrés où s’entremêlent les relations incestueuses entre pouvoirs publics/pouvoirs financiers et les lobbies à la caméra dont les films ne sortent jamais au grand public (interdit au moins de 100 ans?).

    Pourtant, quelques stratagèmes de ces gigantesques pillages ont déjà été mis suffisamment en évidence par le passé. N’est-ce pas l’économiste William Lazonick de l’Université du Massachusett qui publiait en 2014 dans Harvard Business Review: “Profits Without Prosperity”? Qu’il faille à tout prix persister sur la voie de la pensée dominante! Tout comme il est aussi communément admis de nos jours que l’État se délite au profit de la loi du marché, de la même manière que le hochet d’Arthur Laffer a souvent créé une véritable dichotomie de la dime entre Capital et Travail et/ou entre personnes morales et personnes physiques (et dans le futur avec l’IA et la robotisation dont “nos idiots” ne leur ont toujours pas trouvé un nouveau statut fiscal). Bref, alors si dans le débat théorique dominant, non seulement la “Supply-side economics” a justifié la réduction des dépenses publiques (neutralisant par effet de manche une relance via le levier budgétaire), que la “Trickle down economics” profite essentiellement à une caste au dessus des nuages, et considérant que “la courbe de Laffer” a induit au sein de la même pensée dominante une allergie fiscale comme Say et Smith l’ont fait avant, se pose alors la question : Dans leurs prérogatives – alors que le fardeau des dettes s’accumule – nos “Cercles d’idiots” composant nos gouvernances font-ils face à une crise des recettes ou des dépenses dans ce stratosphérique transfert (et pillage) des richesses comme autant de ressources vitales au Bien commun et par analogie à l’Intérêt général?

    Alors que l’autoritarisme gagne des lignes de front sur nos démocraties, que l’on ose venir me dire que le “Cercle des idiots” a désormais disparu!

  30. Raymond, je ne vous incluais pas dans les “oracles, prophète ou gourou”, par contre, il me semble que les références passées sont instructives mais n’explique nullement le niveau de pagaille actuel.

    Je faisais référence à François Schaller et de son ami Raymond Barre, c’était par comparaison avec la rangée de bulots qui encombrent les ministères occidentaux depuis une bonne trentaine d’année, exemple Bruno Lemaire, qui certes sait lire et écrire et compter sur ses doigts, mais il est révélateur et navrant de devoir subir de tels insultes envers l’intelligence. Par contre, concernant le futur, il se construit hors EU et US, des économistes comme Sergey Glazyev coté russe, laisse entrevoir des perspectives et également coté Chine, Japon, Corée etc, également, c’est comme une grand bol d’air.

    Nous assistons à l’agonie des systèmes politico-économiques occidentaux tandis qu’un nouveau modèle se construit. Les commentateurs opposent des gouvernances unipolaires, multipolaires succédant à un ordre bipolaire, font ils allusion à leurs psychés ? Mais faudrait il encore qu’il y ait des neurones !

    Perdant-perdant, nous l’avons vu avec ces “sanctions” envers la Russie, lors de la première annonce, entre autres, celle de Bruno, ce type aurait peut être dû essayer dans le comique, dans la seconde, on ne pouvait que rire, imaginez vous un ministre qui déclare imposer des sanctions à la Russie sachant que le continent est entièrement dépendant de la Russie, des fourmillements dans le dos.

    Evidement, 90% des électeurs restent en moyenne 6 heures par jours collés face à leurs écrans plats. Il ne manquerait plus que les élites émettent la moindre bribe de réflexion, imaginons que les médias et la presse diffusent ne serait-ce qu’un seule propos cohérant et la moitié de la population se retrouve aux urgences et l’autre moitié, internée en psychiatrie.

    Concernant cette “Union” Européenne et l’euro, une sorte de club privé réservé aux adultes seulement, a la tête de l’UE, une reprise de justice et de justesse, assez compromise pour être articulée à 360°, tous achetés par les lobbies, 13’000 lobbyistes pour 700 députés, une vingtaine de chefs de comités et la précitée. Le budget officiel de l’ensemble des ces lobbyistes atteint les 20 milliards annuel, c’est à dire qu’en moyenne chacun dispose de 1,5 million d’euros pour graisser la machine, la corruption y est institutionnalisée et ensuite certains s’étonne que le glyphosate ou Pfizer aient de beaux jours en perspective et, Raymond, vous me parliez de Sherman et des lois anticartel, Raymond, vous rendez-vous compte de l’absurdité, des lois antitrust et tous les lobbies des trusts agglutinés autours de législatif en Europe, dans chaque pays de la planète. Les USA et l’Europe ont investis en Chine depuis 50 ans, ce que nous nous appelons Chine devrait plutôt s’appeler la dynastie des Han, bon, ils représentent plus de 90% de la population chinoise, mais allez voir comment les ethnies minoritaires sont considérées et traitées, une véritable boucherie, et c’est à ça que l’Europe exonère tout droit de douane, les entreprises privées européennes et américaines sont poussées par les politiques et les banques de délocaliser, des dividendes à 2 chiffres, sans parler des bénéfices passés sous la table. Où sont ces énormes marges bénéficiaires ? Avez-vous un seul économiste traiter le sujet sérieusement et pensez vous que si un économiste fait état de ce gâchis, qu’il aurait une chance de s’épingler un prix nobel ou ne serait il pas plutôt mis au placard ?

    Dans ce parcours jalonné d’absurdités économiques et de corruption, dites moi Raymond, pouvez vous encore prononcer le terme “économie” ou citer quelconque théorie économique ?

    Les USA se sont construit sur des conquêtes, à coups de winchester en spoliant les terres des indiens d’Amérique, depuis ils ne se sont jamais arrêtés, leur devise : Tuer, massacrer pour régner et depuis, ils n’ont fait qu’exporter leur philosophie psychopathes. En fait, les USA ne sont qu’une extension de la “culture” européenne, d’ailleurs l’Europe ne s’est pas limitée aux continent américain, ce cancer européen a sévit partout sur la planète, trouvez moi un seul mètre carré exempt de ces razzias sanguinaires, de plus l’Europe a implémenté ses moeurs dans les populations conquises et actuellement ce modèle monstrueux fonctionne par procuration, tous les continents sont en guerre permanente, dès que la soumissions se relâche, ils envoient des armes et inventent des ennemis de leur si chère et tendre “démocratie”.

    En réalité, lorsque nous parlons “d’économie” nous devrions parler de rentabilité des pillages organisés, si nous faisions une équivalence “nombre de victimes collatérales” et indices boursiers ou PIB occidentaux, nous aurions les mêmes résultats Dow-Jones, Dax, Nikkey, CAC40 et les autres. Il suffirait d’afficher le nombre de morts causés par le biais de l’hégémonie occidentale et nous aurions des indices encore plus précis, en fait, plus l’Europe et ses extensions tuent et plus le système est réconforté !

    Raymond, il est fort probable que pour la première fois dans l’histoire de la “civilisation” occidentale que nous assistions à une révolution, en fait la première révolution et elle se passe au niveau mondiale, c’est parce qu’elle est mondiale que c’est une véritable révolution, Trotski n’avait pas entièrement tort, si il n’avait pas encore été contaminé par une idéologie occidentale, la révolution doit être internationale, disons pour la forme ; Mondiale !

    Fini les déguisements et sophismes cantonnés derrière des termes comme “Libéral, néo-libéral, socialiste, souverainiste, conservateur ou encore régime autoritaire”, le véritable malheur de notre planète est désormais identifier, il est avant “culturel” ou plutôt idéologique, héritier des croisés et des navigateurs et de leurs hordes de détenus criminels libérés pour ces occasions se traduisant en bains de sang et de viols collectifs.

    Le seul prophète dans cette histoire “récente”, ces épisodes liturgiques, en fait, c’est Albert et son Emc2, Staline avait bien compris le message de cette sorte de “Christ” du 20ième siècle et qu’il fallait mettre le paquet sur les ogives magiques, Staline n’en avait rien à battre des puces électroniques et des actions en bourse, lui, c’était la métallurgie et les goulags, une autre façon de gérer la situation, mais il semble que ça a fonctionné, avec leurs 6’000 ogives et leurs missiles hypersoniques les russes ont même pris une avance considérable sur le reste de la galerie de cet asile en construction. Un ami proche et haut placé dans l’administration militaire israélienne ne me dit pas tout, mais Israel a également mis sont nez dès les années 80 dans cette technologie de courants magnétiques permettant de propulser un missile ou même une torpille navale à des vitesses pas catholiques. En réalité, Raymond, je vous le dit, ces trucs appelés “économies” ne dépendent que d’un seul facteur ; La capacité stratégique militaire !

    Le reste servira de décoration pour les musées et pour ceux qui sont grassement payés pour inventer des diversions !

    Bien à vous et attention à ce que le pays qui vous accueille ne pousse pas le bouchon un peu trop profond !! Ah ah ah

    1. Aucun soucis pour moi que l’on me prenne pour ceci ou cela, cher Corto, j’ai déjà dépassé depuis longtemps le stade de l'”amour propre”. Par contre, il me plaît à clarifier quelques sentiments pouvant éventuellement encourager (ou renforcer) des clivages ou préjugés portés à l’encontre de ma personne. J’ai posté un autre “Voyage dans le temps et l’espace” (en attente du modérateur) qui ne devrait pas vous déplaire, du moins à mon seul avis.

      Lorsque vous écrivez: “il me semble que les références passées sont instructives mais n’explique nullement le niveau de pagaille actuel”. Là, je suis en profond désaccord avec vous puisque si vous prenez l’historique de tous mes “Voyages dans le temps et l’espace” – incluant l’ensemble de mes interventions qui se rapporte aussi à l’histoire économique et politique, à mes analyses et celles de notre hôte depuis des lustres – (sans compter mes autres collaborations ailleurs), vous verriez au contraire que “le niveau de pagaille actuel” était inscrit (une suite logique). Et c’est bien ça qui m’enrage terriblement!

      Bien à vous

      1. Alors vous n’êtes pas comme l’actuel ministre des finances français qui prévoyait et en plus en le déclarant face caméra, que le PIB russe devrait baisser de 12 % fin 2022 !!

        Il me parait évident, qu’en plus de la bêtise ambiante, personne ne peut actuellement faire un bilan précis de la situation économique, cela autant au niveau national qu’international.

        L’information est tellement confuse et “cryptée” que les meilleures de la classe sont collés aux radiateurs, j’ai récemment lu quelques rapports signés Sergey Glazyev, après observation, lui, il ne s’est pas trompé, par contre en ce qui concerne le poulailler, ca caquettes au couché et ça cancane au réveille. Mes prévisions pour la Russie pour 2023 et 2024, sont, la croissance sera à l’équilibre d’ici quelques mois (juin/juillet) et atteindra un + 2 à 3% d’ici 2024. Concernant l’avenir économique “occidentale”, rien ni personne ne peut avancer la moindre estimation (dixit Corto), vous entendez bien Raymond ; Personne !

        Contrairement à la Russie ou les prix à la consommation sont quasi-stables 2,5% et les étagères sont remplies, coté Europe, certaines hausses, notamment sur les denrées animales encaissent parfois les 40%. Concernant les factures énergétiques, alors que les réserves stockés jusqu’à septembre 2022, on a vu des tarifs explosés alors que les réserves ne sont pas encore épuisées, j’émets de très sérieuses craintes pour l’hiver 2023/2024 et une catastrophe garantie pour l’hiver suivant. L’Europe ne sait plus fabriquer des méthaniers, elle passe par les chantiers navals sud coréens, les délais de livraisons sont bloquées pendant 4 ans, les commandes en cours actuelles sont réservées pour des flottes japonaises et chinoises, entre la commande et la livraison, pas moins de 3 ans, faites le calcul ?

        Autre problème, la transformation du GNL, mais comptez 5 bonnes années avant de pouvoir transformer 60% des besoins européens et avec de telles données, vous voudriez planifier une économie ?

        Attendez, ce n’est pas tout, Poutine ne veut pas contrairement aux litotes, il veut faire durer la crise ukrainienne, tout son calcul est temporel, cette idée stupide qu’il aurait voulu ou qu’il souhaite envahir l’Ukraine est d’un crasse impressionnant, il aurait en février 2022 eu l’ambition d’envahir l’Ukraine avec 160’000 hommes et 800 tanks ???

        Il avait simplement fait une diversion allez et retours sur Kiev pour les forces ukrainiennes sur Kiev, pendant cette diversion, il a mis la main sur le Donbass et il a parfaitement réussi son opération. Il a conquit le Donbass en moins de 10 jours. Maintenant et depuis un an, l’Ukraine se confronte à un mur en béton, ils se font fracasser au quotidien à un rythme soutenu. En fait, les forces ukrainiennes font exactement la même erreur qu’hitler à Stalingrad. C’est impressionnant de bêtise !

        Et les “stratégies” “occidentales” suivent exactement les mêmes paternes que celles des armées !

        Après des décennies de couches successives d’absurdités, vous me parler de “Voyages dans le temps et l’espace”, soit, voyagez Raymond, sauf que là, on arrive au bout du voyage !

        1. Prenez un peu de hauteur Corto, respirez un bon coup et voyagez au moins par l’esprit. Pensez à la conclusion du discours de Alexandre Soljénitsyne (prix Nobel de littérature) prononcé le 08 juin 1978 à l’Université de Harvard.

          “Notre ascension nous mène à une nouvelle étape anthropologique. Nous n’avons pas d’autre choix que de monter … toujours plus haut.”

          https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMDictionnaire?iddictionnaire=1680

          1. Attention, je ne suis pas en train de dire que la Russie, que Poutine soient de bons exemple ou la Russie exerce sur moi une forme de vénération, c’est tout le contraire, mais ce qui me subjugue, c’est que notre système s’enfonce face au développement de la Russie, ce qui n’est pas très réconfortant !

      1. Raymond, le ton durcit et ne va cesser de durcir !

        Attention, contrairement à des tristes clowns comme Biden, le gouvernement chinois ne semble pas aboyer pour laisser la caravane passer, jusqu’à maintenant, ils ne parlent pas dans le vide !

  31. Ahhh, Corto, Corto, ne vous laissez pas submerger par vos émotions !!!

    Bien que la “missive de 4000 mots” de la République populaire de Chine met une déculottée diplomatique (avec raison) à l’impérialisme des États-Unis, il n’en demeure pas moins que leur conclusion n’est point belliqueuse, même si les États-Unis peinent à digérer ce vent du boulet.

    Mais en soit, ce brûlot n’a rien de surprenant si l’on considère certains signes de mes interventions. Par exemple l’année dernière: “En 2022, les banques centrales auront acheté la plus grande quantité d’or de l’histoire récente. Selon le World Gold Council , les achats d’or des banques centrales ont atteint un niveau jamais vu depuis 1967. Les banques centrales du monde ont acheté 673 tonnes en un mois, et au troisième trimestre 2022, le chiffre a même atteint 400 tonnes. C’est intéressant car le flux des banques centrales depuis 2020 avait été éminemment des ventes nettes. Mais pourquoi une telle razzia sur “la relique barbare”? ➡️Tout d’abord, le pourcentage le plus important des réserves de la plupart des banques centrales est constitué de dollars américains, qui se présentent généralement sous la forme de bons du Trésor américain. Il serait donc logique que certaines banques centrales, notamment la Chine, décident de moins dépendre de l’hégémonie du dollar US sur le fond d’une “guerre économique mondiale”, doublée d’une “crise financière systémique en devenir”⬅️

    Voici comment le FMI perçoit la Chine dans quelques années face aux États-Unis:

    https://assets.zerohedge.com/s3fs-public/styles/inline_image_mobile/public/inline-images/ChinaUSChart-600×470.png?itok=HqjZBSxd

    D’autres part, au sein d’un autre précédent “Voyage dans le temps et l’espace”, je soulignais “que pendant des décennies, les rois saoudiens ont maintenu l’équilibre politique en distribuant des positions de pouvoir vitales à des successeurs séparés et soigneusement choisis. Postes tels que ministre de la Défense, ministère de l’Intérieur et chef de la Garde nationale. Aujourd’hui, le prince héritier Mohammed Bin Salman (MBS) contrôle les trois postes. La politique étrangère, les questions de défense, les décisions pétrolières et économiques et les changements sociaux sont désormais entre ➡️les mains d’un seul homme qui change déjà les relations de l’Arabie saoudite avec les États-Unis. Mohammed Bin Salman (MBS) étant au fait des enjeux géopolitiques et géostratégiques futurs – concernant la “Polycrisis” – compte bien en retirer “un effet d’aubaine”⬅️

    “En effet, MBS a déjà ouvertement soutenu le projet “Vision pour 2030”, un plan de démantèlement de l’énergie basée sur les “combustibles fossiles” et la mise en œuvre de contrôles du carbone. Comme quoi le chef de l’Arabie saoudite soutient la fin “éventuel” de l’énergie basée sur le pétrole, et ➡️ainsi une partie de cela inclut la fin programmée du dollar US comme monnaie “pétro” (dollar). Autant dire tout de suite qu’un déclin du “pétrodollar” aura pour conséquence de pousser l’inflation et les taux d’intérêts à la hausse. Aujourd’hui, les relations entre l’Arabie saoudite, la Russie et la Chine sont devenues très étroites. Les accords sur les armes et les accords sur l’énergie deviennent un pilier du commerce, ce qui conduit à un éloignement discret mais constant des Saoudiens du dollar US. D’ailleurs, à cet effet, l’Arabie saoudite a déjà annoncé sa disposition à échanger du pétrole dans des devises alternatives. En réponse, Xi Jinping ne s’est-il pas déjà engagé à intensifier ses efforts pour promouvoir l’utilisation du yuan chinois dans les accords énergétiques?”⬅️

    Puis encore…

    ****
    RAYMOND: 26 avril 2022 à 15 h 49 min

    (…) ➡️en 2009⬅️ – soit une année après la grande conflagration financière mondiale de 2008, débarquée des États-Unis, symbole par excellence des excès de la finance – ➡️le gouverneur de la Banque populaire de Chine, M Zhou Xiaochuan, était revenu à la charge contre l’”hégémonie du dollar” dans le cadre d’une conférence intitulée “Reform the international Monetary System”. Pour un nouvel ordre monétaire mondial⬅️➡️En 2018 – soit bien avant le choc sanitaire mondial aux conséquences économiques catastrophiques – Poutine et son homologue chinois Xi Jinping avaient réaffirmé leur volonté de se passer du dollar américain dans le cadre de leurs échanges commerciaux⬅️ Sans compter que l’Arabie saoudite eu récemment encore – en mars 2022 – envisagé d’accepter le Yuan pour ses exportations de pétrole. ➡️Enfin, si l’ancienne Libye de Kadhafi et l’ancien Irak de Saddam Hussein se sont cassé les dents sur les “pétrodollars” – que le Vénézuela qui était le 4ème pays le plus riche du monde dans les années 1950, paie son addiction à l’empire américain ces dernières années – une entente de la Chine, des producteurs arabes d’hydrocarbures et de la Russie pour se passer du billet vert serait fatale pour l’économie américaine grevée par sa dette exponentielle (…)”⬅️
    ****

    🙈🙉🙊

      1. Concernant cette estimation, ne surtout pas oublier de faire parvenir des stocks de boules de cristal et de mare de café au FMI !

  32. Après lecture de vos constats, notamment concernant l’Arabie, il me semble que vous passez à coté de beaucoup raisons plus importantes que celles invoquées ou ouvertement annoncées.

    Je traiterais l’approche saoudienne sous un angle quais opposé, premièrement qui ne prévoit pas une gabegie coté USA et dollar, les producteurs du golfe ne veulent simplement plus pratiquer cette politique du dollar, ils veulent justement pas se faire impacter par une future (inflation, je ne sais pas) plongée de la monnaie américaine et cela à cause d’une logique universelle, une pyramide de ponzi ne peut que grossir, le jour où elle s’affaiblit, et bien, c’est l’écroulement !

    Vous parliez des ventes d’or métal, à nouveau, c’est uniquement en prévision des risques relatif à l’exposition du dollar aux autres monnaies mondiales.

    Mais plus important, nous devront rapidement exclure toute forme de théorie économique comme l’Europe et les USA ont perdus leur capital diplomatique, ont abandonnés les politiques diplomatiques, cela alors que le président précédent Trump avait averti, il parcourait les capitales afin de rassurer ses contreparties ce que le voyou de Biden vient d’anéantir, Raymond, la parole n’est plus à la diplomatie, elle est passée dans les mains des commandements militaires.

  33. Ne jamais oublier que ce personnage étrange, Bruno Lemaire, ministre de l’économie française a officiellement déclaré que la France déclarait la guerre économique et financières à la Russie !

    1. *****
      Une étude de texte pour vous, Corto, puisque vous semblez apprécier la redondance de la narration à une meilleure compréhension.
      *****

      La matière grise de ce personnage ubuesque (Bruno Lemaire) est totalement insignifiante à mes yeux! Corto, il y a un an que les principaux partenaires commerciaux de la Russie, dont la Chine, l’Inde et le Brésil, représentent un tiers de la population mondiale et environ 24 % du PIB mondial. Ce que Bruno Lemaire n’a manifestement toujours pas compris! Ce sont également des pays de production qui fabriquent une grande partie des biens mondiaux. La technocratie européenne commence à le comprendre à ses dépends. La Russie est riche en matières premières et en ressources, notamment en pétrole et en gaz naturel, ce qui offre des opportunités commerciales rentables aux pays désireux d’ignorer les sanctions occidentales. Tout comme je l’ai également ressouligné en post pour vous sur ce fil, Corto, mais qu’apparemment vous lisez à la verticale (la diagonale existant par ailleurs). “Le chef de l’Arabie saoudite (MBS) soutient la fin “éventuel” de l’énergie basée sur le pétrole, ainsi une partie de cela inclut la fin programmée du dollar US comme monnaie “pétro” (dollar). Autant dire tout de suite qu’un déclin du “pétrodollar” aura pour conséquence de pousser l’inflation et les taux d’intérêts à la hausse. Aujourd’hui, les relations entre l’Arabie saoudite, la Russie et la Chine sont devenues très étroites (…) ce qui conduit à un éloignement discret mais constant des Saoudiens du dollar US (au travers du système des pétrodollars). À cet égard, l’Arabie saoudite a déjà annoncé sa disposition à échanger du pétrole dans des devises alternatives. En réponse, Xi Jinping s’est déjà engagé à intensifier ses efforts pour promouvoir l’utilisation du yuan chinois dans les accords énergétiques”.

      Puisque vous me poussez à de sempiternelles redondances, Corto, toujours en relation avec ladite intervention plus haut, j’attirais l’attention suivante: “Mais pourquoi une telle razzia sur “la relique barbare”? Tout d’abord, le pourcentage le plus important des réserves de la plupart des banques centrales est constitué de dollars américains, qui se présentent généralement sous la forme de bons du Trésor américain. Il serait donc logique que certaines banques centrales, notamment la Chine, décident de moins dépendre de l’hégémonie du dollar US sur le fond d’une “guerre économique mondiale”, doublée d’une “crise financière systémique” en devenir”. Cherchez-vous, vous aussi Corto, comme le premier ministre français, Bruno Lemaire, à faire de la politique politicienne? L’homo-politicus (en terme génétique) est devenu tellement pitoyable que je ne souhaite me rabaisser à leurs niveaux.

      Pour revenir à nos moutons, “Big Jay” Powell tente à tout prix de parvenir à un “soft landing” des marchés financiers (en dégonflant les bulles) pour éviter un Armageddon financier (crise financière systémique), alors qu’en réalité il ne fait qu’attiser l’instabilité financière en Occident tout en poussant son pays vers la récession, puis ensuite en direction de la stagflation (nous sommes déjà au cœur d’une “troisième guerre mondiale économique” depuis quelques années). Vous comprendrez alors, que loin de rompre les relations commerciales entre les pays BRICS, les efforts des États-Unis et de l’OTAN pour mener cette “guerre économique” – à propos du conflit ukrainien – ont plutôt rapproché les pays BRICS, et l’Arabie saoudite, comme je l’ai également précisé. Et à plusieurs égards!!!

      Les BRICS sont désormais engagés dans des échanges bilatéraux qui éliminent le dollar américain en tant que monnaie (devise) de réserve mondiale – alors que l’Arabie saoudite cherche à s’affranchir du système pétrodollar. L'”Empire du milieu”, lui, poursuit ses liens militaires plus solides avec la Russie en plus de ses achats accrus de matières premières russes. Ainsi, compte tenu du potentiel croissant d’hostilités futures entre les États-Unis et la Chine (voulu à l’époque par le protectionnisme économique US placé sous la bannière de l’ex-président Trump), des associations plus étroites avec la Russie pourraient également entraver la défense de Taïwan (comme je l’ai également signifié par le passé et réitéré récemment). En d’autres termes, le gouvernement américain a potentiellement saboté ses propres intérêts, tout comme la technocratie européenne. D’autre part, nous voyons bien que la santé économique mondiale indique que la Russie, malgré toutes les affirmations médiatiques d’une catastrophe imminente, est relativement épargnée par les sanctions et son retrait du réseau SWIFT.

      Vous saisissez mieux à présent, Corto où va-t-il encore falloir atteindre un record improductif d’interventions sur le blog de notre hôte? Tout en enquiquinant les autres lecteurs/intervenants

  34. Le problème principal dans le système démocratique est que les élus le sont pour des durées court terme, donc le jeu des politiciens est mettre en priorité leur popularité au risque de ne pas prendre les mesures nécessaires !

    Il en est de même dans les autocraties, eux, également doivent prendre en compte leur avenir et des risques de révolte massive.

    Il aurait été envisageable de contrer l’actuelle stagflation, pour autant que les nations occidentales aient pris les bonnes mesures il y a déjà 30 ans.

    Le résultat de ces dérives a aboutit, nous voilà en état de guerre “chaude” et que personne n’imagine que cette guerre ainsi que d’autres entre grandes puissances que les choses prennent le bon chemin !

    Une guerre entre grandes puissances et l’utilisation d’armes nucléaires est imminent et semble faire partie des uniques solutions que ces grandes puissances proposent.

  35. Voyage dans le temps et l’espace

    Saison 2023 (33): La leçon oubliée de l’économiste Edward N. Luttwak?

    Edward N. Luttwak – Roumano-Américain – est un économiste diplômé en 1964 de la London School of Economics en analyse économique. Après avoir travaillé à Londres, Paris et Jérusalem, il déménagera aux États-Unis en 1972 pour suivre des études supérieures à l’Université Johns-Hopkins où il décrochera un doctorat en 1975. Par la suite, il se fera notamment connaître pour son approche de la “géoéconomie”. Qu’est-ce que la géoéconomie? Évidemment, c’est un portemanteau des mots géopolitique et économie. Il n’y a rien de nouveau à considérer ces disciplines dans le même contexte! Les guerres sont géopolitiques et sont souvent gagnées grâce à la capacité industrielle, qui est principalement économique. L’économie et la stratégie globale ont toujours été étroitement liées. Ce qui est nouveau, c’est l’idée que l’économie n’est pas seulement un complément de la géopolitique, mais qu’elle en est désormais l’événement principal.

    Cela ne signifie pas que la guerre est terminée ou que les prouesses militaires n’ont plus d’importance… Cela signifie que les grandes puissances à l’ère de la mondialisation fonderont leurs calculs sur les gains et les pertes économiques et utiliseront les armes économiques non pas comme auxiliaires, mais comme armes principales. Ce changement a été décrit – au début de la nouvelle ère de la mondialisation – par ce penseur stratégique qu’est Edward N. Luttwak dans un article de 1990 intitulé “De la géopolitique à la géoéconomie : logique du conflit, grammaire du commerce”. Luttwak a écrit: “(…) que la fin de la guerre froide et le début de la mondialisation signifiaient que les conflits armés étaient trop coûteux et incertains pour les grandes puissances. Les intérêts économiques seraient désormais l’arène des conflits entre grandes puissances (…) Tout le monde, semble-t-il, convient maintenant que les méthodes de commerce remplacent les méthodes militaires – avec un capital disponible au lieu de la puissance de feu, l’innovation civile au lieu de l’avancée technique militaire et la pénétration du marché au lieu des garnisons et des bases (…)”

    Luttwak conclu: “Alors que les méthodes du mercantilisme pourraient toujours être dominées par les méthodes de guerre, dans la nouvelle ère” géoéconomique “non seulement les causes mais aussi les instruments du conflit doivent être économiques.”

  36. Nous n’avons jamais atteint un niveau de dette aussi handicapante, dans les crises précédentes, certes qu’il y avait des récessions et des taux élevés, cependant la dette était 4 ou 5 fois moins élevée. Il est rare d’entendre parler des liquidités dans les secteurs publics et privés. L’accroissement du spread va obligatoirement conduire les économies vers des écarts excessifs, une crise de la dette est inévitable. En plus du fait que certaines banques profitent de cette dette.

    Conclusion, l’humanité va subir sur tous les échelons, économie, qualité de vie, guerres et armes nucléaires, pollution, mort des terres avec les poisons parsemés et maintenant des laboratoires qui confectionnent de nouveaux virus létaux !

  37. Voyage dans le temps et l’espace”

    Saison 2023 – Master class – Si l’on reprenait certains fondamentaux sans céder aux sirènes du complotisme?

    ****
    Intervention RAYMOND – mars 28, 2019 à 12:34 – (autre blog d’expert)

    Déjà, en parlant de dette, il ne faut surtout pas tomber dans le travers en faisant une confusion (volontaire ou non) entre le budget d’un ménage et celui d’un État. Tout à l’instar de la confusion entretenue entre le capitalisme “fordien” et le capitalisme “actionnarial”. Les fondamentaux sont diamétralement différents.

    Ensuite, comprenons bien qu’il y a deux parallélismes importants entre le travail et le revenu national. Le premier concerne leur lien de causalité, c’est-à-dire que le revenu est produit par le travail humain. Lors du “machinisme” du temps pré-industriel (Sismondi et Keynes) et la digitalisation post-industriel de nos économies modernes, ni les robots, “ni les équipements de toute sorte ne peuvent être à l’origine d’une valeur ajoutée, parce qu’ils sont eux-mêmes le résultat du travail humain, qui est le seul véritable facteur de production comme l’avait déjà expliqué J.M. Keynes dans sa Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie”. Dès lors, dans “le précédent monde d’après” que nous avons voulu par la politique du “laissez-faire” idéologique – post 1970 – le processus rampant de la digitalisation croissante (un progrès insuffisamment encadré) des activités économiques réduira le nombre de places de travail mais d’une façon plus significative que le “machinisme” ne l’a fait au temps de la révolution industrielle et de la théorie Schumpétérienne de “la destruction-créatrice”. Autant dire que ce phénomène (cette vision du progrès!) se propagera de plus en plus à l’ensemble des économies nationales avec pour conséquence une polarisation toujours plus marquée de la distribution du travail et des revenus sur le plan macroéconomique. Le deuxième parallélisme entre le travail et le revenu national est donné par le fait que tous les deux sont distribués de manière fort inéquitable (capitalisme actionnarial) et très problématique dans l’ensemble des systèmes économiques. Ce que nous remarquons de plus en plus sans fermer les yeux. Et pour les lecteurs ne souhaitant comprendre ce phénomène, inutile de lire la suite!

    Comme moult fois développé, avec le sujet des effets pervers de la “supply side economics” et le leurre de la “trickle down theory”, nos apprentis-sorciers de la théorie économique dominante – de matrice néolibérale – restent pourtant et toujours cimentés dans leurs certitudes. Cette pensée dominante persiste ainsi à véhiculer le dogme qu’en réduisant la charge fiscale des entreprises – et des sociétés cotées en bourse – celles-ci augmenteront les investissements afin de produire et vendre davantage ; cela étant censé faire augmenter aussi – pour ces prophètes – les recettes fiscales permettant ainsi au secteur public de compenser les pertes fiscales initiales suite à la réduction successive des barèmes d’impôt. Par analogie “compétitive”, à encourager l’augmentation des concessions fiscales sur les entreprises cotées tout en sachant que la vélocité de circulation du capital n’a pas d’égal au facteur travail (qui lui reste entravé à de nombreuses contraintes). Pourtant, l’évidence empirique ne corrobore toujours pas la vision théorique dominante et dogmatique. Lorsque la demande sur le marché des produits est insuffisante pour absorber toute la production – comme cela est le cas en cette décennie de crise – les entreprises n’ont aucun intérêt à investir leurs bénéfices nets. Elles ont en revanche intérêt à placer ces bénéfices sur les marchés financiers, faisant augmenter les prix des titres cotés à la bourse (avec pour effet mécanique “une exubérance irrationnelle” – R. Shiller/ R. Thaler) en générant un “price earning ratio” totalement déconnecté des fondamentaux. Sans surprises, cette mécanique infernale accroît le patrimoine financier que les entreprises possèdent à l’avantage de leurs propres actionnaires. Un phénomène économico-financier à très court terme (spéculatif) qui s’oppose aux tâches régaliennes de l’État censées s’inscrire dans une logique à long terme. À présent, pour les plus courageux étant arrivés jusqu’à ce point de lecture, il ne reste plus qu’à suivre le fléchage:

    ➡️Postulant de ce secret de Polichinelle, il n’est pas inintéressant de rappeler que la dette publique, contrairement à un capital qui représente du travail passé progressivement accumulé, la dette publique représente aussi un prélèvement sur le travail futur. Plus spécifiquement, le créancier de l’État lui prête avec de l’épargne du travail (du travail accumulé dans le passé), tandis que l’Etat (le débiteur) rembourse sa propre dette grâce à un prélèvement fiscal sur le travail futur. Eh oui, eux aussi “voyage dans le temps et l’espace” et c’est logique, puisque la dette publique est garantie par la capacité de l’État à lever des impôts portant, entre-autres, sur les revenus professionnels futurs. En s’endettant, l’État demande donc à ses créanciers (par le truchement des marchés financiers) de lui faire crédit au motif qu’il sera capable d’exiger un prélèvement sur la création de richesse de ses futurs contribuables⬅️

    ➡️Dès lors, en suivant la ligne de conduite des dogmatiques de la pensée dominante à matrice néolibérale, une dette publique excessive devient l’écueil principal à une fluidité du capital et à l’allègement du coût du travail⬅️ Ça comme à rentrer ou toujours pas? ➡️En effet, si la dette publique est refinancée par l’impôt, c’est immanquablement le travail qui est frappé. Et si l’injustice fiscale manifeste entre Capital et Travail se pérennise – exacerbée par nos sociétés mercantiles couplées à une digitalisation exponentielle – alors il ne reste plus qu’aux États autistes à réduire leurs prérogatives d’Intérêt général, c’est-à-dire à détricoter progressivement le filet de sécurité sociale, alléger ses investissements dans les infrastructures (ponts, autoroutes, hôpitaux, éducation, système des retraites etc) ou poursuivre la vente de son âme au secteur privé (aux tenants du Capital) en détruisant implicitement son patrimoine⬅️

    Mais n’est-ce pas la situation à laquelle nous assistons depuis des lustres?

    ****

    En conclusion (2023): Agitez les catastrophismes e-o enrichir les multiples théories du complot est absolument stérile. Nous avons tout simplement sous les yeux une version moderne de la “Géoéconomique” placée sous les radars d’un changement de paradigme monétaire, économique, social et sociétal rebâtant les cartes sur l’échiquier mondial. Raison gardée, ce bouleversement n’a pas eu besoin d’attendre le choc sanitaire planétaire ni le conflit géopolitique “Russo-Ukrainien” (comme accélérateurs) pour prendre racines.

  38. Une estimation publiée par une commission ad ‘hoc de l’union européenne estime que la corruption en Europe dépasse les 1’000 milliards d’euros !

    1. Si pour Karl Marx, “la religion est un narcotique administré au peuple par les puissants pour qu’il supporte sa misère”; la corruption pourrait-être cet “Opium” administré aux puissants pour qu’ils deviennent des marionnettes du pouvoir.

  39. Les USA sont-ils encore les USA, si l’on se réfère aux vagues successives, qu’elles soient idéologiques (wok, blm, lgbtxxx), l’immigration massive, le basculement du protestantisme au catholicisme, les scandales qui touchent le milieu politique, Hunter, Epstein, Clinton, Podesta et ce climat de guerre civile rarement observé depuis la guerre de sécession, une dette délirante et le reste, opioïdes, les réseaux soros et les implications des institutions étatiques comme le FBI, le DOJ, et pour couronner, l’affaire covid.

    Ca fait beaucoup pour un sénile en roue libre.

  40. Le texte du professeur Rossi nous invite à établir une distinction entre le renchérissement et l’inflation. Si l’on néglige cette nuance qui pourrait apparaître de prime abord comme un truisme au béotien, on encourra le risque d’établir un diagnostic erroné de la situation économique, tout particulièrement, si cette évaluation conduit à la mise en oeuvre des mesures de politique macroéconomique inadéquates. Ce qui semble être le cas actuellement dans la mesure où les deux principales banques centrales de la planète, à savoir la FED et la BCE, tentent de traiter une inflation structurelle par une politique monétaire restrictive sous la forme d’une hausse des taux d’intérêts directeurs.

    Cette concomitance des politiques monétaires restrictives a non seulement de fortes chances de déclencher une récession généralisée avec une augmentation du chômage et la détresse des débiteurs avec un effet de contagion de celle-ci sur les créanciers et donc les banques, mais aussi elle pourrait entrer en conflit avec la nécessite de développer l’investissement pour répondre au défi climatique et aux besoins de sécurité induits par le risque géopolitique. En clair, les banques centrales en se focalisant sur le spectre de l’inflation et en s’abritant derrière le confort de leur mandat centré sur la stabilité des prix, se comportent comme si elles étaient des entités désincarnées. Pire, elles se paient le luxe, par-dessus le marché, d’afficher une indifférence invraisemblable aux préoccupations centrales de la société, sous prétexte que les préférences de celle-ci ne devraient en aucun cas s’écarter du modèle monétariste, selon lequel l’inflation est toujours un phénomène monétaire. Aussi devrions-nous ajouter en toutes circonstances. En d’autres mots, la quantité de monnaie en circulation doit être réduite pour maintenir l’inflation sous contrôle, quitte à sacrifier la protection du travail sur l’autel de la protection du capital.
    A cet égard, notons en passant que le billet du professeur Rossi s’inscrit en faux contre cette thèse à juste raison. Car, la priorité donnée à la lutte contre l’inflation n’a aucun sens, si elle s’accompagne d’un coût social important sous forme de chômage de masse et donc d’exclusion du marché du travail d’un grand nombre d’individus avec une érosion de leurs compétences. C’est pourquoi il n’est pas déraisonnable d’affirmer que les préférences des banques centrales reflètent le choix inspiré par le néolibéralisme, lequel est justifié par des arguments théoriques et empiriques sujets à caution. En la matière, il suffit de penser à l’influence exercée par Milton Friedman et son disciple Paul Volker dans sa croisade menée contre l’inflation à deux chiffres dans les années 1980. Sans parler de la littérature volumineuse sur la crédibilité et les anticipations rationnelles, laquelle prête une rationalité et des capacités de traitement de l’information et de calculs sans limites, à l’ensemble des acteurs économique. Ce qui est, bien entendu, aux antipodes des enseignements de l’économie comportementale.

    Ainsi, selon la pensée monétariste actuellement dominante au sein de la FED et de la BNS, ignorer le principe qui nous enseigne que trop d’argent par rapport à trop peu de biens donne lieu à une flambée inflationniste, revient à nier une loi aussi solide que la théorie de la gravitation, et selon laquelle tous les corps tombent à la même vitesse dans le vide et que par conséquent on peut expliquer le réel empirique par l’impossible comme à l’époque de Galilée.

    Par ailleurs, on ne comprend pas pourquoi les banques centrales doivent mener toutes simultanément des politiques monétaires restrictives et souvent non-coordonnées avec les autorités budgétaires sur fond de risque de conflit, sachant que la politique monétaire et la politique budgétaire ont un lien étroit par le truchement de la contrainte budgétaire intertemporelle de l’Etat et les anticipations du secteur privé. Il importe également de remarquer que, contrairement à la conception régnante dans les milieux académiques orthodoxes, il ne suffit pas de conférer l’indépendance à la banque centrale tant en termes d’objectifs que d’instruments pour faire disparaitre par une espèce de deus ex-machina le conflit entre l’autorité monétaire et l’autorité budgétaire, et encore moins pour éliminer les attaques spéculatives contre les finances publiques et donc les conditions de financement des Etats en situation de déficit budgétaire.
    En ce qui concerne ce dernier point, il suffit de songer à la zone euro. Celle-ci a été créée pour mettre un terme aux attaques spéculatives contre les monnaies (le franc français, la lire, la peseta ou l’escudos) qui étaient récurrentes au sein du SME. Mais force est de constater que ces attaques continuent à prévaloir quand bien même elles ont changé de cible, car, désormais, les marchés financiers continuent à surveiller, comme le lait sur le feu, la divergence des taux d’intérêts exprimée en points de base (ou spread des taux) sur la dette publique allemande et les dettes publiques des maillons faibles de la zone euro (Italie, Grèce par exemple). Cela rend quasiment insoluble l’équation de la politique monétaire de la BCE . En outre, en optant pour une stratégie graduelle qui consiste à faire monter le taux directeur par étapes, la BCE se trouve face à un dilemme cornélien : la récession et la crise des dettes souveraines ou la stabilité des prix pour remplir sa mission gravée dans le marbre de son mandat juridique. A priori elle ne semble avoir une connaissance précise du taux d’intérêt réel qui stabilise l’inflation sans casser la croissance et surtout sans l’exposer au feu des critiques des autorités budgétaires. Ainsi récemment le président Macron a vertement tancé la BCE pour ses décisions de relèvement des taux d’intérêt au motif qu’elles sont de nature à briser l’élan de la demande.
    D’autre part, en fixant son taux d’intérêt directeur réunion après réunion et en fonction des données économiques, l’institut d’émission européen donne l’impression qu’il est est plus influencé par la théorie de Knut Wicksell des deux taux plutôt que par la théorie quantitative de la monnaie. En effet, la politique monétaire de la BCE semble obéir à une logique de tâtonnement walrasien qui consiste à trouver le taux d’intérêt neutre ou wicksellien, i.e. le taux d’intérêt qui ni ne freine ni ne stimule l’activité. Autrement dit, c’est le taux d’intérêt qui permet de maintenir un niveau de demande assurant le plein emploi des facteurs de production de façon non-inflationniste. En vérité cette quête de taux d’intérêt naturel de Wicksell plaçant l’économie sur un sentier de plein-emploi et une inflation stable ressemble davantage à celle du Saint Graal, et ce d’autant plus que l’estimation du taux d’intérêt wicksellien est loin de faire consensus.
    Sans parler du fait que les estimations tendent à montrer que le taux d’intérêt wicksellien de la zone euro est devenu négatif depuis la crise financière de 2008. Dans ces conditions, on voit mal comment la BCE peut ramener l’inflation à sa cible de 2% avec des hausses de taux d’intérêt très faibles, quand l’inflation observée est de l’ordre de 10% au sein de la zone euro. Avec des taux d’intérêt réels négatifs, les agents économiques ont intérêt à s’endetter et à compter sur la taxe inflationniste pour réduire la valeur réelle de leurs dettes. Dans un tel contexte, il va sans dire que la politique monétaire restrictive sera vouée à l’inanité, sachant que le monde de demain sera inexorablement inflationniste à cause d’une série de chocs alimentant le phénomène de la rareté : vieillissement démographique, pénurie de main-d’œuvre qualifiée, transition énergétique avec une contraction de l’offre des énergies fossiles et une insuffisance de l’offre des l’énergies renouvelables.

    De toute manière, il est hautement souhaitable que les politiques monétaires ne soient pas trop restrictives toutes en même temps pour ne pas provoquer un ralentissement de la croissance mondiale et donc une augmentation du chômage, tout particulièrement lorsque les situations conjoncturelles ne sont pas synchrones. Ainsi, il existe une forte asymétrie entre les Etats-Unis et la zone euro : l’économie américaine est moins dépendante des importations de l’énergie brune que la zone euro et la hausse des prix du gaz et du pétrole ne provoque pas un prélèvement du revenu au profit du reste du monde. Certes elle modifie le partage de la valeur ajoutée en faveur des sociétés pétrolières. Autrement dit, l’inflation provoque des effets de redistribution du revenu qui restent confinés à l’économie domestique, ce qui n’est évidemment pas le cas de l’UE qui doit subir une hémorragie du revenu au profit du reste du monde et une perte de sa substance industrielle par suite de la délocalisation des activités dans les pays où l’énergie est bon marché.
    Par ailleurs, il est important de noter que l’inflation observée dans les deux espaces économiques n’est pas de même nature. Dans le cas américain elle est d’origine salariale en raison d’un choc négatif sur l’offre de travail. la grande démission consécutive à la crise pandémique s’expliquerait par un effet de richesse, lequel est dû à la spéculation sur les marchés boursier et immobilier. En toute hypothèse, cette contraction de l’offre de travail s’est matérialisée par une baisse du taux de participation sur le marché du travail américain. D’où une pénurie de main-d’oeuvre qualifiée, car la grande démission concerne, semble-t-il, les travailleurs américains éduqués. Naturellement cette raréfaction des compétences ne peut déboucher que sur des tensions sur le marché du travail avec une hausse des salaires quasi-généralisée, des taux de turnover relativement élevés et une concurrence accrue entre les employeurs.
    La seule bonne nouvelle de cette situation du marché de l’emploi américain, est que les salariés ont vu leur pouvoir de négociation se renforcer sensiblement. Mais le revers de la médaille, c’est la complication de la tâche de stabilisation de la FED. Mais étant influencée par la doctrine monétariste, celle-ci a fait le choix de provoquer délibérément une récession afin d’éviter que l’inflation ne s’incruste durablement dans les anticipations des acteurs économiques et qu’elle n’aboutisse in fine à une généralisation des procédures d’indexation des salaires et des contrats de prêts. Cependant, faire un choix ne signifie pas nécessairement faire le bon choix au regard du bien commun. En clair, une politique monétaire restrictive ne semble pas appropriée à un monde de rareté et la référence à la théorie quantitative de la monnaie ou au remède de cheval utilisé par le banquier central Paul Volcker pour terrasser le dragon de l’inflation dans les années 1980, en faisant grimper les taux d’intérêt directeurs de 11% à 20%, ne saurait constituer une recette de politique monétaire intemporelle et indépassable pour au moins deux raisons.
    D’une part, il existe des circonstances empiriques dans lesquelles le lien entre la quantité de monnaie émise par la banque centrale et l’inflation peut se distendre. Sauf bien évidemment à changer de thermomètre, en l’occurrence l’indice des prix à la consommation pour mesurer l’inflation sous-jacente en incluant par exemple l’inflation des actifs financiers et immobiliers. A cet égard, Il n’est pas inutile de rappeler que les mesures non-conventionnelles mises en œuvre par les banques centrales, suite au choc endogène de 2008 (crise générée par le système bancaire) ont alimenté les bulles spéculatives sur les marchés financiers et immobiliers et qu’elles ont accentué les inégalités patrimoniales en évinçant, par exemple, les jeunes ménages de l’accès à la propriété immobilière.
    D’autre part, la politique monétaire restrictive ne peut avoir l’impact escompté par les autorités monétaires sur les variables macroéconomiques pertinentes que si les taux d’intérêts réels deviennent positifs pour éradiquer l’inflation. Or, il n’est pas besoin d’être grand clerc pour comprendre qu’un tel scénario a l’insigne défaut de passer sous silence la situation des débiteurs (ménages, entreprises, collectivités publiques et Etat) qui constituent la force motrice dans une économie du fait qu’ils ont une propension à dépenser plus grande que celle des créditeurs. En conséquence la hausse des taux d’intérêt peut enrichir les banques, en dépit de l’effet boomerang lié à la faillite des débiteurs confrontés à l’alourdissement du fardeau de leurs dettes, comme le signale le professeur Rossi à juste titre. C’est pourquoi un resserrement monétaire peut donner lieu à un transfert de richesse en faveur des rentiers. En tout cas un scénario à la Irving Fisher n’est pas à exclure en cas du durcissement de la politique monétaire et une forte désinflation.
    Dans le cas européen, l’inflation est exogène. Elle s’explique davantage par la hausse des prix des biens importés et par un effet du taux de change (dépréciation de l’euro par rapport au dollar). Mais en vérité une partie de l’inflation européenne est cachée dans la mesure où les entreprises n’ont pas répercuté pleinement les hausses de leurs coûts de production sur les consommateurs et où tous les salaires ne sont pas ajustés aux prix. Enfin il est important de souligner qu’une partie de l’inflation importée est amortie par le mécanisme de subventionnement des tarifs de l’énergie connu sous le nom de bouclier tarifaire en France par exemple. Cependant, ce soutien public n’est pas éternel sous peine de dégrader sérieusement les finances publiques ( déficit budgétaire, impôts et dettes). De surcroît, cette situation où la politique budgétaire facilite la tâche à la banque centrale soulève des interrogations sur le statut de l’indépendance de celle-ci, car elle pourrait donner lieu à un aléa moral. En tout cas, c’est la preuve que les politiques monétaire et budgétaire sont complémentaires, n’en déplaise à tous les thuriféraires d’une banque centrale ultra-conservatrice dont les dirigeants devraient prendre leurs décisions dans une tour d’ivoire à l’abri des pressions des milieux politiques, syndicaux et économiques.

    1. Ô quelle belle surprise que vous me faites. Sincèrement heureux de vous lire à nouveau sur le blog de notre hôte, cher NOEL, car vos développements/analyses sont toujours de réelles valeurs ajoutées. MERCI.

      Bien à vous cher NOEL

      1. Bonjour cher Raymond,
        Un grand merci pour le chaleureux et amical accueil que vous avez réservé à mon retour dans cet espace de liberté et d’échanges fructueux qu’est le blog du professeur Rossi dont nous apprécions et partageons les analyses. En rédigeant aujourd’hui mon texte j’ai fait référence à la l’économie comportementale dans la critique de la rationalité de l’analyse orthodoxe et comme je sais que vous nous avez apporté de nombreux éclairages dans ce domaine .c’est aussi une occasion pour vous remercier pour vos contributions qui enrichissent ce blog .
        Amicalement
        Noel

    2. Disons plus simplement, qu’ils ont organisés un pillage en règle des couches moyennes, principalement celles qui ont du crédit et les états eux mêmes, qui payent des intérêts sur leurs dettes à un taux plus élevé, ce qui enchainera des déficits encore plus importants, ce qui augmentera cette même dette à des taux chaque fous plus élevés.

      Noel, ne pas oublier que depuis des années et jusqu’à il y a peu, ces banques empruntaient aux banques centrales à des taux zéros ou voir à des taux négatifs et qu’elles prêtaient aux états à des taux de l’ordre de 3%. Au passage, elles encaissent en moyenne des marges de 2 à 3%, le résultat est que plus les états s’endettent et plus ces banques encaissent des marges bénéficiaires sur les intérêts.

      Cela, grâce à des lois interdisant aux états d’emprunter directement aux banques centrales, si les états annulent ces emprunts auprès des banques privées et les transmettaient aux banques centrales, les intérêts à payer sur la dette baisserait considérablement et, notamment, seraient nuls pour bonne partie de la dette.

      Il faut savoir qu’il ne s’agit pas de remboursement de dette, mais simplement du payement des intérêts liés à la dette et cela exclusivement aux banques intermédiaires entre l’état et les banques centrales.

      Depuis début 2020, la dette de la France a considérablement augmenté en passant de 2’300 milliards à plus de 3’000 milliards, ce qui alourdit les charges de l’état et qui profite aux banques intermédiaires.

      Avec ce mécanisme, plus les états s’endettent et plus les banques encaissent des bénéfices sur les dettes. Le secteur des “financements” des dettes publiques représentent des recettes considérables pour ces banques privées, si au minimum, elle réinvestissaient ces bénéfices dans les pays à qui elle prêtent ces dettes, passe encore, mais le deuxième problème, c’est qu’elles ont prioritairement investis dans des économies étrangères aux pays concernés et même en dehors de l’Europe en ce qui concerne les banques qui prêtent aux états européens. Non seulement elles encaissent sans ne rien faire des montants astronomiques et en plus, elles les placent dans des pays qui font de la concurrence aux pays dont elles encaissent de telles bénéfices.

      1. Bonjour Corto,
        Merci pour vos précisions et vos contributions au blog de notre hôte le professeur Rossi. Pour ma part, à tort ou à raison, j’ai toujours interprété l’indépendance de la banque centrale comme une manière déguisée de renforcer le pouvoir de création monétaire des banques commerciales ou de second rang. Effectivement avec l’assouplissement quantitatif et les taux d’intérêt négatifs les banques en question se sont enrichies sur le dos des ménages et des petites et moyennes entreprises grâce au différentiel entre les taux d’intérêts prêteurs et les taux d’intérêts emprunteurs comme vous le décrivez dans votre commentaire avec des chiffres précis.

        Enfin,last but not least confier la gestion de la monnaie à une institution indépendante sous prétexte que celle-ci protège la société contre ses propres tentations de succomber à l’inflation, via notamment la monétisation du déficit budgétaire, équivaut à une dévalorisation de la démocratie , mais aussi à donner les pleins pouvoirs aux banques privées d’user d’un bien commun qu’est la monnaie. Dans ces conditions ne serait-il pas souhaitable d’instaurer une micro-taxe sur les bénéfices des banques privées afin de compenser la perte du revenu du seigneuriage résultant de l’interdiction faite à la Banque centrale de prêter au Trésor public?
        Bien à vous.

  41. Corto,

    Croyez bien que NOEL n’oublie rien, car nous avons suffisament échangé et partagé ensemble des analyses constructives – depuis des années sur le blog de notre hôte, l’éminent Professeur Rossi – pour que je me permette de vous le préciser.

    Par contre, Corto, il me semble qu’après avoir suivi les mantras de votre vénéré professeur Schaller (paix à son âme) qui a viré sa cuti vers le monétarisme dans les années 1970, vous-même semblez avoir perdu votre boussole, au point de critiquer vertement un phénomène que les théories monétaristes ont-elles même accouché sans douleurs. “Une politique du laissez-faire au profit des lois du marché dont la pseudo efficience, par les prix, devait servir de juge de paix”. Ce phénomène n’est-il pas un des premiers fruits des monétaristes? Un peu de cohérence Corto (relisez donc mes interventions des 22 février 2023 à 16 h 25 min & 23 février 2023 à 13 h 31 min). Et enfin celle-ci de 2018:

    ****
    RAYMOND
    5 février 2018 à 20 h 17 min

    Une nouvelle version d’un « Chicago Plan » ne devrait pas relever de l’utopie et pour cause !

    Comme chacun le sait, les taux de change ont été libéralisés en 1971, opérant une véritable transfiguration du système de taux de change fixe en taux de change flottant et il faudra attendre les années 1980 pour voir s’amorcer le mouvement de libéralisation des taux d’intérêt ; les États passant d’un mode de financement de leurs déficits par la planche à billet (l’émission de monnaie) à un financement sur les marchés financiers (par l’émission d’obligations). Dès lors, le décor est planté, les taux d’intérêt en vigueur pour une économie sont déterminés par l’offre et la demande de titres obligataires. Comme le taux de change correspond au prix d’une devise et le taux d’intérêt est le prix qu’il en coûte pour emprunter, on peut dire que dans ce système (néo) libéralisé, le prix des actifs devient instable et est soumis à la spéculation des marchés financiers. Pour contrecarrer l’aléa des marchés, sans surprises, les institutions financières ont créé des produits financiers novateurs destinés à couvrir le risque lié à la variation de la valeur des actifs, ou encore en transformant des Dettes en (pseudo) Actifs par le truchement de la titrisation. Peut-on encore ignorer que l’économie de l’offre ne doit sa survie qu’avec l’aide du levier du Crédit ? La politique des réserves factionnaires n’a-t-elle pas joué un formidable effet d’aubaine pour la « Supply-side economics » ? Lorsque les banques commerciales offrent des crédits aux particuliers, aux entreprises et aux multinationnales, la plus grande partie de la ligne de crédit est crée ex-nihilo, et seule une fraction de celle-ci est exigée comme sureté prudentielle (selon les termes des accords de Bâle) placée sous forme d’avoir en « monnaies de banque centrale » sur leur compte ouvert auprès de la Banque Centrale Nationale (BNS). Inutile de préciser que si l’emprunteur est défaillant, c’est bien la banque commerciale, elle- même, qui doit « stériliser » la monnaie qu’elle a créé « ex-nihilo » et cette destruction se fait au détriment de ses fonds propre qui sont, eux, de la monnaie de banque centrale qu’elle ne peut d’aucune maniere créer ex nihilo. A lire certains articles de la Constitution fédérale helvétique qui a prévalu à la création de la Banque Centrale Nationale (BNS), ne concèdent-t-ils pas – à la Banque Nationale Suisse – le pouvoir régalien de « battre monnaie » en menant une politique monétaire servant l’intérêt général ? S’il est vrai que l’argent fiduciaire est fourni par des institutions privées, les billets par la BNS, les pièces par Swissmint, il importe de savoir que cette monnaie n’est obtenable que par le remboursement d’un montant en monnaie scripturale. Ors, nous devons savoir que la monnaie fiduciaire ne représente que l’argent nécessaire aux petites transactions et qu’elle ne représente qu’une valeur infime de la masse monétaire totale. C’est donc bien les banques privées qui créent et mettent en circulation l’ensemble de la masse monétaire. Avec tous les risques qui y sont assimilés. Ainsi, en s’appropriant le rôle principal de création monétaire, les banques commerciales se sont substituées à l’Etat dans son rôle régalien et sans aucune contrainte de responsabilité sociale. Même pire, en surfant sur la tendance du « Moral Hazard ». Comprenons bien que lorsqu’un crédit est accordé (c-à-d une promesse de remboursement futur basée sur un rapport de confiance), la banque commerciale augmente simplement son bilan du montant désiré. En d’autres termes, elle crée simplement une quantité d’argent supplémentaire qui n’est somme toute…qu’une écriture comptable : de l’argent scriptural. La banque commerciale enregistre les formalités de crédit (promesse de remboursement du capital) comme un nouvel actif et elle ajoute le montant correspondant sur le compte de sa relation commerciale, donc au passif de la banque commerciale. Et c’est pareil pour tout achat : elle n’a pas besoin d’avoir la somme correspondante avant, elle « crée » cette somme. L’argent créé et mis en circulation dans le système économique par le biais des dépenses de l’emprunteur qui consiste donc essentiellement en une dette. C’est pourquoi les dettes font les dépôts et non l’inverse.
    ****

    https://youtu.be/2gkLUZL4Ugs

    😉

    1. Et peut-être faut-il encore ajouter pour vous, au titre d’anecdote, Corto (ou Troll?) que le “Nobel d’économie” en 2013 “fut décerné à Eugène Fama, né en 1939, un des pères du monétarisme et de l’idéologie néo-libérale. N’est-ce pas lui qui affirmait péremptoirement que l’hypothèse des marchés efficients est une affirmation simple qui dit que les prix des titres et des actifs reflètent toutes les informations connues?C’est en effet suite aux travaux d’économistes comme Fama, comme Milton Friedman (1912-2006) – lui aussi “Nobel” en 1976 -, et comme Burton Malkiel, né en 1932 (tous des monétaristes) que les marchés financiers subirent dès le début des années 1980 une authentique transfiguration” (source MS)

  42. Bonjour cher Raymond,
    Un grand merci pour le chaleureux et amical accueil que vous avez réservé à mon retour dans cet espace de liberté et d’échanges fructueux qu’est le blog du professeur Rossi dont nous apprécions et partageons les analyses. En rédigeant aujourd’hui mon texte j’ai fait référence à la l’économie comportementale dans la critique de la rationalité de l’analyse orthodoxe et comme je sais que vous nous avez apporté de nombreux éclairages dans ce domaine .c’est aussi une occasion pour vous remercier pour vos contributions qui enrichissent ce blog .
    Amicalement
    Noel

  43. Juste une remarque, en effet, le rôle d’une banque centrale est d’émettre et de retirer de la monnaie selon que l’économie penche vers une inflation ou que le chômage augmente. Par contre, ces leviers ne fonctionnent plus vraiment, il y a d’énormes fuites dans la tuyauterie et il serait urgent de commencer par limiter ces fuites.

    Vous êtes les premiers à ne pas mettre la tête dans le sac, je parle de mes commentaires sur des blogs, concernant ce “récent” postulat qui oblige les banques centrales à passer par des banques privées, commerciales et publiques pour prêter aux états, encore un truc inventé par les américains et dont on pourrait bien se passer, d’ailleurs nous l’avons vu maintes fois, les banques américaines accourent dès qu’un état est en besoin de devises. D’ailleurs ils ne se gênent pas de saisir des opportunités de signer des contrats avec des taux élevés tout en obtenant des garanties des banques centrales, nous avions vu à l’une de ces occasion que la mère d’un premier ministre grecque avait un compte à Genève avec plus de 550 millions d’euros et que certains déclaraient qu’elle était loin d’être la seule grecque à posséder des comptes dans des paradis fiscaux. Comme je l’ai dit plus haut, une commission européenne estime que la corruption en Europe dépasse les 1’000 milliards d’euros, c’est aussi une conséquence liée à une trop importante présence de monnaie dans les marchés.

  44. Voyage dans le temps et l’espace

    Saison 2023 (34): Le coût d’une idéologie

    Alors que les banques US n’en discutent pas ouvertement, les prévisions des hausses d’impayés en 2023 sont pires que les niveaux de janvier 2007. Sachant également que le préalable des dix dernières récessions américaines fut une inversion de la courbe des taux du Trésor américain (2s/10s) – avec un décalage moyen de 12 à 18 mois – les signes d’une récession US ne parvenant plus à être planqués sous le tapis, les langues se délient de plus en plus. Qu’en est-il de l’Europe et de la BCE où les chiffres brûlants de l’inflation ont fait grimper les attentes de hausse des taux à 3,75 % d’ici juin ? L’impact maximal des hausses des taux directeurs de la BCE se situera probablement avec un décalage au courant du premier semestre 2024. Toutefois, gardons à l’esprit que les marchés financiers sont toujours dans une dynamique d’exubérance-irrationnelle décorrélée de l’économie réelle. L’instabilité financière reste donc une préoccupation alors que “big Jay” tente de parvenir à une désinflation – en vain – tout en réussissant un “soft landing” des marchés. Sans succès également! L’idéologie (orthodoxe) de Jérôme Powell nous rappellera-t-elle celle du monétariste convaincu ayant allumé la mèche qui mènera à grande conflagration de 2008 ?

    ****
    Audition auprès de la Chambre des représentants des États-Unis le 23 octobre 2008 d’Alan Greenspan, président de la Réserve fédérale dans la période ayant précédé la crise financière de 2008.

    Président Waxman : « Monsieur Greenspan, dans votre déclaration préalable, vous avez dit : “J’ai une idéologie. Mon point de vue est que les marchés libres et concurrentiels sont de loin la meilleure manière d’organiser l’économie. Nous avons essayé la réglementation, et ça n’a jamais vraiment marché” – telle était votre déclaration. Vous aviez le pouvoir d’empêcher les pratiques de crédit qui ont provoqué la crise des subprimes (au déclenchement de la crise de 2008). Beaucoup de gens vous ont conseillé d’agir. Maintenant, notre économie en paye le prix. Est-ce que vous avez le sentiment que votre idéologie vous a poussé à prendre des décisions que vous regrettez d’avoir prises ?

    Alan Greenspan : Eh bien, rappelons-nous tout de même qu’une idéologie est un cadre conceptuel avec lequel les gens appréhendent la réalité. Tout le monde en a une. Il faut en avoir une. Pour exister, il vous faut une idéologie. La question est, est-ce que l’idéologie actuelle est réaliste ou pas ? Ce que je vous dis c’est que oui, je me suis rendu compte qu’il y avait une faille […]

    Président Waxman : Pour le dire autrement, vous vous êtes rendu compte que votre vision du monde, votre idéologie n’était pas réaliste, qu’elle ne fonctionnait pas.

    Alan Greenspan : Précisément. C’est précisément la raison pour laquelle je me suis senti choqué, parce que ça avait fonctionné sans accroc pendant 40 ans et peut-être même plus, et il y avait beaucoup de raisons de croire que ça fonctionnait incroyablement bien…

    ****
    Si le Fonds Monétaire International (FMI) évaluait le coût total de la crise financière américaine qui a touché le monde entier (à partir du 15 septembre 2008) à 945 milliards de dollars – un chiffre encore sous-estimé – et en dehors de toute représentation, nos biais cognitifs n’étant outumiers de tels montants. Puisqu’un seul million, c’est déjà une représentation difficile pour le quidam, alors au-delà, les facteurs d’échelle sont tellement énormes qu’on a du mal à se figurer de telles quantités. Au bout du compte, ça fait combien un million (ou un milliard) lors d’un “voyage dans le temps et l’espace”? Un million de secondes durent 16’666 minutes, soit 277 heures, ou encore 11.5 jours. Et pour passer au milliard, on multiplie évidemment par mille : un milliard de secondes durent ainsi 11’574 jours, soit plus de 31 ans.

    Que représente maintenant un milliard d’étoiles? Lorsque le ciel nocturne est bien dégagé et sans pollution lumineuse, on peut voir à l’œil nu environ 3’000 étoiles de magnitude 6 (6’000 si on ajoute les deux hémisphères).Cela peut paraître beaucoup, mais c’est pourtant bien peu, puisque notre galaxie, la Voie lactée, compte aux alentours de 200 milliards d’étoiles.

    De quoi ne plus relativiser un million e-o un milliard!

  45. En théorie, cette distinction entre renchérissement et inflation est très simple. Mais en pratique, c’est beaucoup plus compliqué car la masse monétaire est crée par l’empreint. Bonjour les prêts COVID! Les baisses de production en Chine ont désorganisés les approvisionnements et limité la reprise de la production. Donc une masse monétaire gonflée pour soutenir des capacités de production moindre. On touche sur les deux tableaux. L’inflation n’est jamais que le moyen de faire payer la facture aux épargnants. Et voilà le travail!

  46. Voyage dans le temps et l’espace

    Saison 2023 (35): À trop vouloir expérimenter le temps, ils ont fini par nous le voler

    Si l’adage nous rappelle ô combien le temps (t) est précieux puisqu’il postule lui-même que “le Temps est de l’argent” et qu’à ce titre il a un prix; c-à-dire “le prix du temps”, comprenons le taux d’intérêt, en ce sens, l’inflation peut-être perçue comme la facturation d’une taxe.

    *****
    Bruno Colmant, Maître en Sciences Fiscales (ICHEC) et Docteur en Economie Appliquée (Solvay, ULB).

    “Il est impossible que pareil niveau d’endettement public ne conduise pas à une étatisation accentuée du secteur financier qui devrait conduire à une modification structurelle des circuits de l’épargne. Depuis les années quatre-vingt, de combat contre l’inflation en augmentation de l’endettement privé et public jusqu’à son réescompte massif par les banques centrales, dont la BCE, le pressentiment d’une fragilité systémique s’installe parce que le système monétaire s’est emballé. Les alertes de défaillances monétaires sont nombreuses. Il suffit de penser aux taux d’intérêt négatifs qui furent imposés par la BCE pendant près d’une décennie.

    Le taux d’intérêt est le prix du temps, puisqu’il s’agit d’appliquer à un segment de temps (un jour, un mois, un an…) un pourcentage de valeur conventionnel. L’intérêt représente la récompense de la dépossession de la monnaie par unité de temps. Lorsque le taux d’intérêt devient nul, l’avenir se rapproche, puisque le passage du temps n’est plus récompensé par l’intérêt. Le temps devient progressivement une variable faible jusqu’à juxtaposer l’expression monétaire du futur à celle du présent. Mais lorsque le taux d’intérêt devient négatif, c’est comme si le temps devenait lui-même négatif et refoulait.

    Par ailleurs, contrairement aux postulats néolibéraux qui affirment que les flux monétaires doivent rester endogènes aux mutations de l’économie privée, les banques centrales sont intervenues pour créer de la monnaie afin de financer les États au travers d’un achat de leurs dettes publiques, elles-mêmes contractées pour stabiliser ou soutenir la croissance économique. La monnaie créée est donc garantie par les États. Une des raisons qui expliquent l’augmentation de l’offre de monnaie de la BCE est d’ailleurs de soulager les banques commerciales du financement des dettes publiques, puisque celles-ci sont désormais en partie financées par la création monétaire. Mais cela a un prix: la BCE a perdu toute indépendance vis-à-vis des États et des marchés boursiers. On pourrait certes imaginer que les dettes publiques se stabilisent dans les prochaines années, mais cette intuition est naïve: le taux de croissance de l’économie est faible dans un contexte de vieillissement de la population, alors que les futures dépenses sociales n’ont pas fait l’objet de réserves financières. L’État social sera, à juste titre, financé par l’endettement public.

    Mais qu’il y-a-t-il derrière ou après la création monétaire de la BCE? Il n’y a plus rien, car derrière les banques centrales qui formulent l’état de confiance associé à la monnaie, il n’y a pas d’institution supérieure. Contrairement au gnosticisme qui affirmait que l’imperfection du monde ne pouvait qu’être l’œuvre d’un démiurge dissident qui avait temporairement usurpé les pouvoirs du vrai Dieu et que Dieu avait un Dieu, il n’y a pas de véritable BCE derrière la BCE. Il n’y a plus rien, et c’est ce qui explique la pusillanimité dont firent preuve les gouvernements européens lors de la crise des dettes souveraines de 2009-2011 avant de se résoudre à utiliser le bilan de la BCE pour refinancer des États prisonniers des contraintes excessives associées aux Traités de l’euro.

    Dans différentes contributions très alarmistes, Jacques de Larosière (1929 -), ancien Directeur général du FMI et Gouverneur de la Banque de France attire l’attention sur les dangers profonds des politiques monétaires contemporaines. Sans oser aborder la question de l’implosion monétaire, il frôle le sujet en rappelant que la création monétaire excessive ne peut qu’entraîner une poussée d’inflation qui déstabilise les équilibres sociétaux (…) ” suite ci-dessous

    https://www.lecho.be/opinions/general/bruno-colmant-en-route-vers-une-etatisation-de-la-monnaie/10441624.html

    *****

    1. Si dans le “monde d’après” la méritocratie n’a plus de sens, reste à savoir si elle en a eu post 1970 avec l’École des monétaristes (réf: École de Chicago).

      Durant l’année 2020, lorsque Jeff Bezos est devenu plus fortuné que l’Etat du Qatar, n’y a-t-il pas de sérieuses questions à se poser?

      https://i0.wp.com/michelsanti.fr/wp-content/uploads/2020/07/Bezos.png?resize=768%2C445&ssl=1

      Durant cette même année 2020, lorsque la combinaison des capitalisations des GAFA (+Microsoft + Nvidia) ont atteint 1.6 Trillions de $ – soit équivalente aux P.I.B. combinés de l’Allemagne et de l’Italie – n’y a-t-il toujours pas matière à s’interroger sérieusement?

      https://i0.wp.com/michelsanti.fr/wp-content/uploads/2020/05/GAFA.jpg?resize=1140%2C641&ssl=1

      1. Raymond, n’êtes vous pas surpris de certaines ascensions, ne faudrait il pas s’interroger sur les origines des fonds ayant soudain, conquis l’économie, ces bezos & compagnies ne sont ils pas de gigantesques salons lavoirs ?

        1. Si la question est de savoir si les dés sont pipés, ma réponse est: Bien évidemment!

          L’auteur est à mille lieux des “cercles complotistes”. Marc Chesney est professeur à l’Université de Zurich après l’avoir été à HEC Paris, où il a aussi été doyen associé. Depuis de nombreuses années, il développe une analyse critique du secteur financier. Marc Chesney est membre de Finance Watch (www.finance-watch.org) et président de l’Association pour le renouvellement de l’enseignement et de la recherche en économie et finance (AREF).
          —-
          https://www.epflpress.org/produit/726/9782889153633/la-crise-permanente

  47. La FED a simplement remonté les taux pour simuler une inflation. Il n’y a jamais eu d’inflation, mais c’était un truc pour ne pas devoir prononcer le terme “récession” !

    Ce n’est pas parce que les prix montent qu’il y a inflation, ça, nous l’avons déjà dit, mais il y a néanmoins une stagnation dans certaines productions, auquel il faut ajouter sans le négliger, d’énormes corruptions, je l’ai déjà écrit 10 fois et on dirait que l’ensemble de la communauté économique cache la m… au chat.

    La corruption paralyse les économies de très nombreux pays et c’est pratiquement une volonté politique, certains gouvernements savent que si l’économie du pays qu’ils administrent sort de l’ornière, que la population va, d’une part voir la différence et d’autre part, parce qu’il est plus facile d’imposer des misères à des miséreux que de le faire à des citoyens forts et instruits.

    Ma vision va plutôt vers une tiers-mondisation des sociétés développées et cela par le biais de corruptions et de vilipendange systématique au niveau décisionnel, une volonté d’écraser, non seulement l’économie mais les fondements mêmes de la société occidentale. L’immigration à hautes doses provenant de cleptocraties nord-africaines et subsahéliennes, ainsi que d’autres pays asiatique, ces restrictions absurdes lors de cette épidémie de rhume, des décisions qui depuis la création de l’UE ne cesse d’imposer des normes affligeantes et débiles, alors que les pays dans lesquelles nos financiers ont investis le 90% de nos ressources ne respectent pas et nous inondent de leurs productions.

    Il y a depuis quelques décennies une incohérence tellement visible et ensuite, on se tortille dans des explications techniques pour bêtement expliquer que politiquement, tout est fait pour anéantir nos économies.

    1. Corto, vous écrivez: “La corruption paralyse les économies de très nombreux pays et c’est pratiquement une volonté politique, certains gouvernements savent que si l’économie du pays qu’ils administre (…)”

      Corto, pourquoi ne demandez-vous pas un avis circonstancié en la matière au professeur Pascal Saint-Amans de l’Université de Lausanne (Suisse) – Faculté de droit, des sciences criminelles et d’administration publique (FDCA)? Ce serait intéressant pour les lecteurs/intervenants.

      https://www.blick.ch/fr/news/suisse/ancienne-bete-noire-des-banquiers-pascal-saint-amans-enseignera-a-lunil-id18083455.html

      Voici ses coordonnées au sein du cabinet parisien Brunswick Group (son autre casquette):

      https://www.brunswickgroup.com/geographies/paris/

      1. Raymond, je suis déjà intervenus auprès d’instances sensées répondre à ce genre de problématiques, je me suis retrouver face à des “spécialistes” à la vue géométriquement variable, surtout lorsqu’il s’agit de “finance” de la criminalité !

        En matière de terrorisme, nos spécialistes helvétiques mettent plein feu sur alqaïda, mais ignorent totalement le rôle prédominant du hizbollah dans les trafics en tous genres, l’ex-conseillère fédérale MCR avait octroyé plus de 120 passeports diplomatiques à des membres du hizbollah, installés à Zurich dans un immeuble mis à disposition par une banque de la place. Ces barbus pouvaient ainsi circuler en Europe avec des véhicules diplomatiques en totale impunité et ils continuent de le faire, nos experts nationaux n’étaient absolument pas au courant !

        Une dernière estimation du FBI déclare que le hizbollah est le principal réseaux mafieux international en matière de trafics de drogues, mais pas que !

        Le FBI avait serré plusieurs caïds du hizbollah, seulement des ordres venant de la maison blanche a bloqué les arrestations et ceux qui avaient été arrêtés ont tous été libérés !

        Selon mes estimations, le hizbollah concentre un chiffre d’affaire, au minimum de 700 milliards de dollars annuellement !

        1. Si la question est de savoir si les dés sont pipés, ma réponse est: Bien évidemment!

          La liste des intervenants est à mille lieux des “cercles complotistes”.
          —-
          https://www.moliere.com/fr/collectif-francois-ludovic-chaigneau-pascal-ch-blanchiment-et-financement-du-terrorisme-9782729820336.html
          —-
          Biographie de l’auteur Ludovic FRANÇOIS est Directeur-adjoint d’HEC-Entrepreneurs et maître de conférences au Groupe HEC. II est également vice-président du Centre d’étude sur le blanchiment et la corruption (CEBC). Marc CHESNEY est professeur à l’université de Zurich (ISB) et président du Centre d’études sur le blanchiment et la corruption (CEBC). II intervient par ailleurs dans plusieurs universités ou institutions internationales comme la Banque Mondiale. Pascal CHAIGNEAU est docteur es Lettres, en droit, en sciences politiques et en économie. II est professeur des universités, directeur scientifique à HEC du Mastère Management des Risques Internationaux, directeur du Centre d’études diplomatiques et stratégiques et avocat international

          1. Raymond, je vous ai dit que je me suis entretenu avec les plus hautes instances helvétiques sur ce sujet !

            Non seulement ils déclarent ne pas être informés, mais ils nient l’évidence, ils sont grassement payés pour ça !

          2. OUI Corto, j’ai bien compris ce que vous écrivez: “Non seulement ils déclarent ne pas être informés, mais ils nient l’évidence, ils sont grassement payés pour ça !”

            En même, n’est-ce pas l’apanage de tous les gouvernements ayant fait allégeance sans concession à une idéologie dominante? Dans la même veine, prenez les États-Unis lors d’un événement majeur ayant fait date!

            Source: Professeur Marc Chesney

            https://marcchesney.com/en/media/november-2016-erharteter-verdacht-auf-insiderhandel-vor-9-11/

  48. Un retour de bobine spécialement pour vous, Corto, avec ce “Voyage dans le passé”. Ainsi vous pourrez y lire le billet très pertinent de notre hôte daté de 2018.

    Puis, vous aurez également le loisir de prendre acte de mon intervention de 2018 (avec une “définition moderne de l’hypocrisie caractérisée des homo-politicus”). Vous trouverez également des links qui vous orienteront vers “dodis.ch” (une plateforme de câbles diplomatiques). Très intéressant de lire la teneur des deux câbles (numérotés) tout en considérant les dates de ces derniers et les intervenants😉

    https://blogs.letemps.ch/sergio-rossi/2018/05/28/lhypocrisie-de-lechange-automatique-de-renseignements/#comments

  49. Effectivement, il y a beaucoup de remarques à souligner au niveau du contexte social, ce que, ni les mesures d’échanges “automatique” de données, ni la non-participations de la plupart des états semble vouloir être considéré. C’est bien sûr, le contraire, c’est à dire, créer des normes sélectives aménagées de manière à être contournées.

    Concernant le marché des options et certaines évidences relatives au 9/11, il est gênant de dire que pratiquement, seules, les opérations financières semblaient imparables et comme le dit le Professeur Marc Chesney, tout a été scrupuleusement nettoyé, sauf que non, des fichiers existent et confirment les identités des personnages impliqués, certes, pas auprès des administrations et officines officielles, mais, je peux vous le confirmer, tout est sous copie !

    Ce qui d’autant plus permet d’exercer des pressions, raison peut être que certains états sont entourés de batteries de missiles.

    1. Il précise surtout le nombre anormalement élevé des échanges de dérivés (spéculation) sur les compagnies aériennes directement impactées le 9/11. Sans être considérés comme des anomalies de marché juste avant les crashs, ces nombreux flux seraient issus de plusieurs délits d’initiés. Et qu’est-ce qu’un délit d’initiés? Ceci n’a pas attiré l’attention de la “SEC”? Bref.

  50. Dans votre lien, on peut lire :

    “Plus vertigineux encore, selon une étude publiée en 2012 par le groupe de pression Tax Justice Network, entre 21.000 et 32.000 milliards de dollars continueraient à être dissimulés dans les zones défiscalisées du globe”

    Raymond, vous avez repris un chiffre qui est diffusé par l’association des banquiers suisses, alors que dans leur rapport annuel (interne) ils déclarent un chiffre 4 fois supérieur rien que pour la Suisse !

    1. Corto,
      Une source, effectivement, contrairement à vous qui n’en produisez aucune. Et croyez bien que l’ASB a d’autres préoccupations que de tenir ce genre d’estimation. Encore une fois, Corto, ne prenez pas tous vos désirs pour des paroles d’évangile.

  51. Raymond, je ne vais donner mes sources puisqu’elles sont, par définition, cachées, mais je vous assure avoir lu un rapport de l’ASB d’avant les années 2000 qui déclarait avoir atteint un chiffre dont j’ai oublié le montant exact, mais qui disait qu’il pronostiquaient un total de 100’000 milliards pour l’an 2000, si je rapporte cette hausse en comparaison de la période entre ma lecture et l’an 2000 j’arrive à plus de 120’000 milliards pour 2020, voilà !

    Maintenant vous citez également des sources, des sources que toute la presse se partage, mais quant à savoir si ce n’est pas encore de l’intox, c’est un vaste sujet !

  52. Ahhh là là, Corto, vous qui vous êtes déjà targué d’avoir suivi les cours d’un professeur – et défendu ce dernier sur l’autel du monétarisme sans en maîtriser les subtilités – vous me demandez de vous croire sur la seule base d’élucubrations confuses et abracadabrantesques? Un peu de sérieux svp! Enfin, si l’ensemble des sources de différentes natures que je publie depuis des lustres était publié (et que toutes mes publications comprises par recoupements, analysées et fondamentalement développées; de même que les théories et approches économico-financières correctement appréhendées) par la presse, ça se saurait!!! Voyez le simple volet de notre hôte ouvert sur le distinguo entre l’inflation (selon la notion historique) et le méli-mélo de l’inflation dans sa “version moderne”.

    À force de surnager dans les sophismes, sauf votre respect, je vous assure que vous divaguez, Corto (le Troll?).

  53. Votre suffisance vous honore, en fait, il suffirait de lire n’importe quel quotidien, sauf que !

    Entre guillemets, j’ai ce document dans mes archives, seulement, il me semble que ma mémoire devrait suffire !

    1. Ma “suffisance” me fait dire alors, Corto, que vous êtes flemmard ou mythomane, sinon vous auriez déjà sorti votre document. Donnez-moi tord et publiez le, j’attends!!!

  54. Voyage dans le temps et l’espace

    Saison 2023 (36) : Des dirigeants autistes? Rien de nouveau sous le soleil.

    MS: “L’inflation en Europe s’envole, et il n’est PLUS possible de prétendre que c’est du fait des tarifs de l’énergie. L’inflation et ses réflexes malsains s’imbriquent peu à peu, insidieusement, dans la vie et dans les rouages économiques – et surtout dans nos mentalités”

    https://i0.wp.com/michelsanti.fr/wp-content/uploads/2023/03/inflation.png?resize=1140%2C641&ssl=1

    Raymond: “Nos dirigeants et les technocrates de la BCE n’ont-ils pas cette fâcheuse tendance à l’autisme, car si l’accélération de l’inflation provient de plusieurs facteurs, il n’en demeure pas moins – contrairement au choc pétrolier de 1973 où la hausse des salaires et des charges sociales ont joué un rôle important dans l’inflation – qu’aujourd’hui, cinquante ans après, c’est précisément la hausse des profits des grandes entreprises qui tient l’inflation en suspension”

    ****
    Dans le cadre de son programme de rachat d’actions, LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton S.E. a confié à un prestataire de services d’investissement un mandat portant sur l’acquisition de ses propres actions pour un montant maximum d’un milliard cinq cent millions d’euros sur une période débutant le 1 mars 2023 et pouvant s’étendre jusqu’au 20 juillet 2023…

    Encore des “profits sans prospérité”!!!

    https://hbr.org/2014/09/profits-without-prosperity

          1. Trollage , nom masculin

            “Le trollage est une technique consistant à empêcher le bon fonctionnement d’un forum de discussion sur Internet en parlant de sujets provocateurs qui n’ont rien à voir ou en éditant des centaines de messages à la suite pour stopper la discussion”

          2. quelles sont vos sources concernant ces 32’000 milliards ?

            Ce chiffre a été mis en avant dès mes premières allégations concernant plus de 100’000 milliards, il y a une bonne dizaine d’années sur de nombreux blogs.

            Soudain des articles dans des journaux appartenant aux deux principaux groupes de presse se sont précipités avec des annonces alléguant 32’000 milliards !

            Mais sur quoi ce chiffre de 32’000 milliards est il articulé ?

            Personne ne peut répondre !

  55. Voyage dans le temps et l’espace

    Saison 2023 (36.2) : “Greedflation”

    [Suite -RAYMOND – 3 mars 2023 à 17 h 31 min]

    Quand la hausse des profits des grandes entreprises tient l’inflation en suspension (et pas qu’en Europe). Les néolibéraux, les obscurantistes et les “néocons” réfutent le phénomène de “greedflation” en se cramponnant toujours à leurs certitudes erronées.

    En effet, tant chez nos amis Canadiens qu’aux États-Unis, plusieurs experts “soupçonnaient déjà les entreprises d’avoir profité de la confusion liée au contexte d’inflation pour majorer leur prix au-delà de l’augmentation de leurs coûts d’opération, une manœuvre qui leur aurait permis d’engranger des profits records…”

    Source Iris-Recherche (Canada)

    https://iris-recherche.qc.ca/blogue/economie-et-capitalisme/le-role-potentiel-des-profits-dans-linflation-elevee-se-confirme/

    ****
    Source The New York Times (Un quotidien “socialiste” américain selon Corto?🤡)

    https://www.nytimes.com/2022/06/03/business/economy/price-gouging-inflation.html

    1. Autant Biden que Macron, entre autres, ne font qu’injecter des montants astronomiques chez ceux qui les soutiennent, c’est à dire, les grands groupes qui plongent !

      Rien n’est réellement dirigé, au niveau des “aides” vers ceux qui en ont besoin, ils inventent des plans à grande échelle avec des mégastructures dirigées par la haute finance, entouré de promesse d’emplois qui n’arrivent jamais et il versent également 10% de ces budgets à des PME, mais uniquement pour la com !

      1. Et vos sempiternelles conjectures favorisent votre constat, malheureusement. Je pourrais appeler ceci: Le paradoxe du Timonier!

  56. ⚠️Mieux comprendre le phénomène de la “greedflation”⚠️

    *****
    L’économie comportementale (EC) et la finance comportementale (FC) nous permettent de mieux appréhender le phénomène de la “greedflation”. En effet, ce sont surtout les marges relatives des entreprises ayant bondi depuis bientôt deux ans qui faussent la donne en matière d'”inflation”. Selon sa notion erronée au sens moderne du terme et non historique, les dés sont là aussi…pipés!

    Mais comment est-ce possible ? Il s’agit tout d’abord d’un phénomène (provenant de la financiarisation débridée) doublé d’un paradoxe comme tant d’autres. Le nom de ce paradoxe n’est autre que la concaténation de l’anglais “greed” (cupidité) et “inflation” (version moderne et confondante avec l’IPC). Autrement dit, lorsque les entreprises emploient l'”inflation” comme excuse pour augmenter démesurément leurs prix. Cette pratique repose sur l’exploitation par les entreprises d’une asymétrie d’information entre les consommateurs (ses biais cognitifs) et celles-ci (l’entreprise, au sens d’un pourvoyeur de bien et service). Concrètement, les consommateurs acceptent avec une relative complaisance des prix plus élevés, puisque “c’est normal, c’est l’inflation”…Mais sans savoir quel niveau d’augmentation serait vraiment justifié pour chaque produit. Le tour est joué!!! Devant ce relatif aveuglement des consommateurs, les entreprises en profitent pour faire grimper leurs prix plus vite qu’elles ne voient augmenter leurs coûts. Même s’ils achètent légèrement moins, les consommateurs sont en ce moment disposés à payer nettement plus cher ce qu’ils consomment, ce qui laisse un boulevard aux grandes entreprises pour se rattraper avec des profits +++
    *****

    1. Un commentaire très intéressant. L’inflation a parfois bon dos, surtout quand elle fournit à certaines entreprises souvent de grande taille, un pouvoir de monopole pour rafler le surplus du consommateur, sachant que celui-ci a subi une sévère érosion par suite de l’affaiblissement de la concurrence lié en partie à la remise en cause de la mondialisation ( pandémie et crise géopolitique sans précedent).

      En matière d’inflation il semblerait que le pire est à venir, surtout quand les entreprises répercuteront intégralement la hausse de leurs coûts de production sur les consommateurs du fait de la faiblesse des gains de productivité .
      Mais à vrai dire le renchérissement qui est dû à de multiples facteurs et pas nécessairement monétaires, comme l’explique le professeur Rossi, n’affecte pas avec la même intensité tous les secteurs de l’économie, et donc toutes les entreprises. Ainsi les banques ont révisé à la hausse les tarifs de leurs services en invoquant l’augmentation de leurs coûts dus à l’inflation en tant que phénomène macroéconomique sur lequel elles n’auraient pas prise. Cette référence implicite à la philosophie stoïcienne ne saurait, cependant, constituer un argument convaincant pour les dipenser de l’effort à ajuster les salaires de leurs collaborateurs à l’inflation. En effet les salariés du monde bancaire sont confrontés au renchérissement des biens et des services qu’ils consomment, à l’instar des des autres secteurs de l’économie.
      Cette référence aux banques avec la cupidité chevillée au corps me fournit le lien pour dire deux mots à propos de la BNS. J’ai appris récemment que la banque centrale suisse a enregistré des pertes colossales, et du coup elle va priver les Cantons de sa manne financière en l’occurrence la distribution des dividendes. Naturellement cela va avoir des conséquences sur les finances des Cantons, même s’il est vrai que ceux-ci ne sont pas tous logés à la même enseigne en matière de richesse et donc de base fiscale.
      En tout état de cause il faudrait compenser ce manque à gagner par la mise place d’une taxe temporaire sur les bénéfices des banques privées, lesquelles ont sans doute bénéficié des conditions de refinancement avantageuses auprès de la BNS. Plus généralement le débat semble inévitable sur l’élargissement du mandat de la BNS pour répondre au défi climatique ou pour prendre en compte la problématique du vieillissement démographique. Par essence la monnaie est un bien commun qui devrait être mobilisé pour améliorer le bien-être collectif, et contrairement à la croyance monétariste de la BNS,la politique monétaire et donc la monnaie reste un instrument pour atteindre conjointement avec la politique budgétaire et d’autres instruments de la politique publique une série d’objectifs réfletant les préférences de la société et ne devant jamais perdre de vue l’idée selon laquelle la monnaie ressemble à la langue d’Esope.

  57. Bonjour Noel,

    Tout d’abord un grand Merci pour votre réaction particulièrement constructive. Eh oui, malheureusement, l’inflation est devenue un fourre-tout! Oui, en matière d’inflation (mais pas que!) le pire est devant comme vous le rappelez très bien, Noel : “surtout quand les entreprises répercuteront intégralement la hausse de leurs coûts de production sur les consommateurs du fait de la faiblesse des gains de productivité” (sans compter le timing différé entre resserrement monétaire et son impact dans l’économie réelle, généralement compris entre 12 à 18 mois). Par ailleurs, si il est également correcte de dire que “les banques ont révisé à la hausse les tarifs de leurs services en invoquant l’augmentation de leurs coûts dus à l’inflation en tant que phénomène macroéconomique sur lequel elles n’auraient pas prise” (puisque les banques se refinancent via le marché interbancaire), j’estime comme vous-même que l’argument visant à ne pas réajuster les salaires de “leurs collaborateurs du bas de l’échelle est fallacieux”. Tout en précisant bien que les grilles salariales/contrats des collaborateurs/cadres d’échelons supérieurs sont généralement assortis d’une part de rémunération fixe non négligeable et d’une part variable, lesquelles demeurent déjà enviables et au risque, cette fois, en cas d’un réajustement significatif de cette catégorie, de tomber dans le travers d’une spirale inflationniste comme dans les années 1970. Ceci vaut également pour d’autres secteurs économiques.

    À propos de la BNS (que j’affuble depuis plusieurs lustres du surnom de “Hedge funds BNS”), effectivement vous êtes bien renseigné sur les conséquences de sa “gestion alternative” sur les Cantons suisses qui ont cette particularité d’être souverain en matière de politique fiscale et, comme vous le soulignez très justement, Noel: “Naturellement cela va avoir des conséquences sur les finances des Cantons même s’il est vrai que ceux-ci ne sont pas tous logés à la même enseigne en matière de richesse et donc de base fiscale”. Votre proposition “d’une taxe temporaire sur les bénéfices des banques privées, lesquelles ont sans doute bénéficié des conditions de refinancement avantageuses auprès de la BNS” est très pertinente, à ceci près que nous sommes actuellement plongé – en Occident – au sein d’un vortex inquiétant sur le plan de l’instabilité financière systémique (réf. Hyman Minsky). Je crains alors qu’une telle proposition accélère la voie en direction de la “théorie de Vil Coyotte” (réf. Paul Krugman; une “théorie”que vous connaissez déjà 😉) Certes, “le débat semble inévitable sur l’élargissement du mandat de la BNS pour répondre au défi climatique ou pour prendre en compte la problématique du vieillissement démographique”; mais le débat devrait aussi porter sur le fait que le “Hedge funds BNS”, en dépit de ses engagements, n’a toujours pas remis en question sa stratégie d’achats d’actions des grandes majors pétrolières, puisque ses investissements se chiffrent toujours en milliards $ et que le nouveau conseiller fédéral, Albert Rösti, n’est autre que l’ancien président du lobby pétrolier Swissoil.

    Sans conteste possible rationnellement parlant, vous faites très bien de remettre l’église au milieu du village, à savoir que “la monnaie est un bien commun qui devrait être mobilisé pour améliorer le bien-être collectif, et contrairement à la croyance monétariste de la BNS, la politique monétaire, et donc la monnaie, reste un instrument pour atteindre conjointement avec la politique budgétaire et d’autres instruments de la politique publique une série d’objectifs réfletant les préférences de la société et ne devant jamais perdre de vue l’idée selon laquelle la monnaie ressemble à la langue d’Esope” 👏

    En conclusion, si vers la fin de sa vie Milton Friedman reviendra un tant soi peu à la raison (mais beaucoup trop tard) – il postulait que “la monnaie est une chose trop importante pour la laisser aux seuls banquiers centraux” et j’ajoute pour ma part “que la création monétaire est trop dangereuse pour la laisser entre les mains des banques commerciales”.

    Amicalement
    P.R

  58. Depuis le début et même depuis des mois, je ne cesse de dire qu’il n’y a pas d’inflation, qu’il ne s’agit pas d’une inflation !

    Et vous continuez d’alimenter le débat autour de cette fakenews, c’est certain qu’à force d’alimenter l’économie avec des mesures anti-inflation que ça a créé une forme d’inflation, mais derrière ce décor fantoche, tous les marqueurs, et depuis plus de 5 ans, indiquent une récession au niveau des marchés.

    1. Et en plus vous ne comprenez pas ce qu’on vous donne à lire ni à comprendre, même une seule phrase, mister Troll!

      “Malheureusement, l’inflation est devenue un fourre-tout!” Vous voulez que je l’écrive en mandarin ou en cantonais?

      “Bienheureux sont les pauvres d’esprit”

      Source: Evangile selon saint Matthieu (chap. V, vers. 3)

      1. Seulement monsieur l’archiviste des lieux, relisez mes postes d’il y a quelques mois, bien avant la note actuelle !

        1. Relisez donc l’extrait de mon courriel adressé au professeur Rossi et dont j’ai publié il y a plusieurs mois un échantillon sur le blog, monsieur le Troll!

  59. Raymond parle en se référant à de très anciens travaux de l’information asymétrique, j’en avait déduit qu’en fait, que comme l’information est systématiquement faussée, il suffisait d’inverser les signaux pour avoir une vision plus concrète de la réalité !

    1. Ben voyons, vous avez soudainement des visions depuis votre endroit restreint et capitonné? De mieux en mieux.

  60. Je me rappel du périmètre cognitif restreint de Raymond dans un de ses commentaire dans lequel il menaçait de plainte pénale pour x motifs. Ce qui prouve qu’il est aussi médiocre en droit qu’en économie !

    Sachez Raymond, que vous postez vos commentaire de manière totalement anonyme, disons, après avoir consulté le nombre de Raymond inscrit dans l’annuaire téléphonique suisse, on décompte 2’732 Raymonds, ce qui laisse de la marge !

    Mais, tellement imbus de sa suffisance, ça n’empêche pas “notre” Raymond de s’enfoncé dans un indifférence quais orwellienne, Raymond, vous n’avez pas les bases pour faire des analyses économique, vous rassemblez des copier/coller, souvent incompatibles et contradictoires, sans la moindre réflexion, vous devriez savoir que vos commentaires n’amène pas grand chose su niveau de la réflexion, juste des copies, bien souvent tirées de wikipedia ou autre et affligeantes !

    1. Effectivement, monsieur Corto le Troll, j’avais averti votre ancien binôme de cesser immédiatement ses “argumentum ad personam” répétés contre ma personne. D’ailleurs, il s’est fait cafuter certaines interventions manu militari par la modération du blog. Ce qui ne saurait tarder pour vous!

      Dites-moi pas que vous avez effectué des recherches sur moi, car là vous semblez devenir dangereux, pourtant, avec ce que vous écrivez sur ma petite personne, je ne suis qu’un individu sans grand intérêt. Enfin, sachez bien que votre jugement à mon égard au travers de mes interventions e-o analyses (financières, économiques, géopolitiques) m’importe peu, j’ai déjà obtenu “mes lettres de cachet” via mon cursus comme mes “lettres de noblesse” par mes pairs.

      Pour votre gouverne, je vous ai déjà écris que je vivais actuellement à l’étranger, ceci devrait donc élargir encore votre champ de recherche.

      Votre serviteur
      P.R

      1. *****
        CORTO
        4 mars 2023 à 13 h 24 min

        quelles sont vos sources concernant ces 32’000 milliards ?

        Ce chiffre a été mis en avant dès mes premières allégations concernant plus de 100’000 milliards, il y a une bonne dizaine d’années sur de nombreux blogs.

        Soudain des articles dans des journaux appartenant aux deux principaux groupes de presse se sont précipités avec des annonces alléguant 32’000 milliards !

        Mais sur quoi ce chiffre de 32’000 milliards est il articulé ?

        Personne ne peut répondre !
        *****

        Pourtant si, je vous ai donné la source👉
        https://globaljustice.yale.edu/people/james-s-henry-0

        👉Vous allez pouvoir ainsi croiser vos données👈

        1. Si vos références remontent jusqu’à Georges Soros, alors. c’est bien ce que je disais, de la propagande socialiste, que dis-je, crypto-communiste !

          1. Tiens, c’est nouveau ça? Laissez l’imaginaire et commencez donc par vous relire, Corto:

            ****
            CORTO
            22 février 2023 à 13 h 37 min
            Un bon conseil, n’écoutez jamais les avis des “économistes”, comme dans la plupart des corps de métier, mais dans ce cas, multiplié par 10 dans le cas des économistes, ce sont ou des incapables ou des menteurs, ➡️ j’avais comme prof d’économie François Schaller, un de la dernière volée de prof qui savaient de quoi ils parlaient (…) ⬅️🤣🤣

            *****
            Tenez, cette fois, voici un exemple d’une source Wiki – rien que pour vous Corto:

            “Dans l’hommage rédigé en mai 2006 dans le Bulletin HEC, son ancien assistant écrit: Paradoxalement, toute une génération de politiciens romands de gauche doivent à François Schaller leurs premières réflexions économiques systématiques”

            “François Schaller est resté foncièrement keynésien, même si la lutte contre l’inflation l’a converti au monétarisme à la fin des années 1970. Il a été président du Conseil de la BNS de 1986 à 1989”

            “L’université comptait des marxistes en herbe à la recherche d’un des rares enseignants à l’aise avec la littérature allant de Marx à Staline et Mao en passant par Lénine et Rosa Luxembourg”

            https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Schaller

            *****
            Ceci dit, je dois tout de même saluer cette intervention, car elle démontre à quel point les bons vieux clivages de la politique politicienne demeurent ancrés tel un endoctrinement.

    1. Et vous, cesser de prendre un ton vindicatif à chaque occasion ou à la première contradiction !

      Mais un petit conseil, allez lire les différents documents publiés par l’ASB !

      1. Ce blog se portait à merveille avant votre arrivée tel un “Cheval de Troie”, Corto. Votre acolytes s’étant dérobé avec raison. Mis à part quelques rares exceptions, les intervenants de notre hôte échangeaient dans le plus grand respect et nous profitions tous des avis des uns et des autres. Même avec nos différences, car c’est précisément grâce à ça que nous tous grandissons.

        En général, j’ai pu constater que vous ignorez les développements et analyses constructives, leur préférant des batailles stériles de cours d’école, une zizanie visant à noyer l’information dans un flux de stupidités (une raison d’exister ou un trollage à dessein et rémunéré?). Même mes anciens étudiants (adultes) en finance et économie ne sont jamais parvenu à me pondre de tels sophismes et conjectures à répétition. Ne parlons même pas du reste descendu d’une autre planète!

        Enfin, vous avez cette fâcheuse tendance à confondre “contradiction” avec “argumentum ad personam et ad hominem”! Même sur ce plan, il faut vous corriger. Consternant. Quant à mon ton vindicatif à votre égard sans doute un héritage de mes anciennes fonctions supérieures dans divers services financiers (spécialiste des marchés financiers).

        “L’homme invisible” connaît très bien les arcanes du monde bancaire et de la haute finance, Corto, alors vous voudrez bien ranger vos conseils dans votre vide sidéral. Merci.

        1. Vous êtes 1’000 fois meilleure dans la diatribe qu’en économie, vous devriez vous spécialisez !

          120’000 milliards planqués en Suisse, rien que dans les banques, sans parler du fiduciaire et des assurances !

  61. Concernant les “néocons”, non, j’ai toujours été du coté des républicains, pas tous, mais jamais du coté des démocrates !

    Quand les propagandistes socialistes se tirent une balle dans le pied !

  62. Voyage dans le temps et l’espace

    Saison 2023 (37) : La religion, les gourous et l’homo-politicus

    Dans ce bas monde, quelques-uns ont toujours cette fâcheuse tendance à nier que la politique n’est qu’une vulgaire excroissance des religions comptant autant de clivages, dogmes ou autres fondamentalismes et extrémismes qui touchent également la discipline des “sciences économiques et sociales”. D’ailleurs, la théologie sur l’argent, la dette ou encore le bien-fondé mal connu de la finance islamique, dont l’argent n’a pas de valeur sacrée et agit simplement pour ce qu’il est vraiment, c’est-à-dire un simple médium d’échange, est déjà un certain révélateur. Alors bien que les modérés auront prêché dans le désert depuis des décennies, tout comme ils se sont mobilisés afin d’exiger récemment un pluralisme dans la recherche au sein des “sciences économiques”, sans avoir eu gain de cause devant le grand tribunal de la radicalisation qui prit déjà part au changement de paradigme des années 70/80, certaines personnes devraient être plus ouverte d’esprit, au risque sinon de basculer vers l'”idiot utile” de la politique politicienne. Et n’en déplaise à la doxa des orthodoxes ou des néolibéraux, l’empirisme et les ouvrages de l’histoire économique accréditent de plus en plus les travaux des hétérodoxes. Chez eux, l’humanisme, le bien commun et la cohésion sociale sont autre chose qu’un simple “concept politique” et encore moins “un endoctrinement économique quasi religieux”.

    Avec un peu de hauteur sur le sujet, je vais partager à nouveau un de mes précédents extrait d’un “Voyage dans le temps et l’espace”, avant de le mettre en relief avec un second: Les peuples, par les fausses croyances soutenues, et l’État par le suivi aveugle des dogmatiques, sont tombés dans le piège du “syndrome de Stokholm”. En effet, les dernières crises et leur rapprochement durant ce demi siècle passé “nous scotchent toujours à cet obscurantisme qui prévalait aux 16ème et 17ème siècles, alors même que le Clergé endossait le rôle de l’État d’aujourd’hui, et que les hétérodoxes à l’instar de Copernic et Galilée faisaient face aux doctrines de Ptolémée. Un obscurantisme qui, au 21ème siècle, à l’ère de la financiarisation, semble avoir re-gagné ses décorations totalement perdues lors du passage au siècle des Lumières. Avons-nous tellement vite oublié les leçons de l’histoire? Toujours est-il si j’en reviens à Galilée – en 1610 – la Papauté lui avait interdit l’enseignement de ses travaux jugés “subversifs” par l’idéologie dominante et les lois de l’Église (l’inquisition) avant son transfert – en 1633 – devant son tribunal: “la Sacrée Congrégation du Saint-Office”. Le siècle des Lumières (1900) mettra fin à des siècles d’obscurantisme et validera les travaux unanimement reconnus des “hétérodoxes” de l’époque que furent Galilée et Copernic”.

    Ceci m’amène naturellement à repenser comment cet enfant, né en 1912 dans une famille d’immigrants juifs venue de Transcarpathie, alors partie de la Hongrie – dans l’actuelle Ukraine – et son camarade, né en 1911 dans la banlieue de Seattle d’un père Bavarois et d’une mère Hongroise, auront réussi à devenir les “gourous des sciences économiques” post 1970. Le père du premier est décédé alors qu’il n’avait que 15 ans, et le père du second fut ruiné par la prohibition; l’adolescent traumatisé acquiert la certitude du danger des réglementations. Transformé par leur jeune vécu douloureux, nos deux adolescents se jetteront à corps perdus dans les études et, doctorat(s) en poche, créeront la “Mecque du néolibéralisme” avant qu’elle ne devienne controversée durant les années 2000: l’École de Chicago! Le premier n’étant autre que l’économiste Milton Friedman et le second l’économiste George Stigler, le même qui sera conseiller sous Richard Nixon – lors de l’avant dernier changement de paradigme – et qui mettra en place une vaste politique de déréglementation qu’il aura d’ailleurs le temps de voir s’amplifier sous la présidence de Ronald Reagan.

    Toujours ce même George Stigler qui, si l’on reprend la publication de l’édition “savante” du bicentenaire d’Adam Smith, par le grand bastion de l’économie de marché, l’Université de Chicago, on observe que l’ouvrage (réédité) comporte un énorme index et toutes les notes de bas de page, et l’introduction écrite par ce lauréat du Prix de la banque de Suède en mémoire à Alfred Nobel, l’économiste George Stigler. Une authentique édition d’érudit? “C’est celle que j’ai utilisée” – en comparaison à l’œuvre originale – nous dira l’éminent et très respecté professeur du MIT, Noam Chomsky, puriste de Smith. Avant de poursuivre avec un brûlot de sa plume: “C’est la meilleure version. Le cadre académique était très intéressant, y compris l’introduction de George Stigler. Il est probable que Stigler n’a jamais ouvert “La Richesse des Nations”. Presque tout ce qu’il dit du livre est complètement faux, mais d’une certaine façon, l’index était encore plus intéressant. Adam Smith est très connu pour son plaidoyer en faveur de la division du travail. Regardez dans l’index « division du travail » : il y a des tas de choses listées. Mais il y en a une manquante, à savoir sa dénonciation de la division du travail, celle que je viens de citer. Je ne sais pourquoi mais elle est absente. Et ça continue comme ça”.

    Faut-il y voir un certain endoctrinement où les gourous et homo-politicus ont religieusement et délibérément écartés notre liberté de penser, au point que les bulletins de vote ne sont même plus dirigés par la rationalité des idées, mais l’irrationalité des clivages sur l’autel de la politique politicienne? N’avons-nous plus le droit de penser autrement? Avons-nous tous oublié cette année 1944 où Friedrich Hayek reçut une lettre d’un client de l’hôtel Claridge d’Atlantic City, dans le New Jersey. Il félicitait l’économiste, né en Autriche, pour son « grand » livre, ‘The Road to Serfdom‘ (La route de la servitude) dans lequel Hayek défendait l’idée que la planification économique constituait une menace pour la liberté. « Moralement et philosophiquement, je me retrouve profondément en accord avec vous », disait la lettre. Le correspondant de Friedrich Hayek n’était autre que John Maynard Keynes en route pour la conférence de Bretton Woods, dans le New Hampshire. Il allait participer à l’élaboration du nouvel ordre économique de l’après-guerre. La chaleur des louanges surprendra ceux qui considèrent Friedrich Hayek comme le parrain intellectuel du thatcherisme, et Keynes comme le saint patron d’un capitalisme très dirigiste, alors qu’il n’était pas fondamentalement un homme de gauche, mais un Libéral modéré!

    Avec ce paradoxe, nous sommes pourtant rentré, avec la mondialisation, dans la “version moderne d’une économie planifiée”. Une quadrature du cercle avec des forces inversées.

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