Dans une interview publiée par la Zentralschweiz am Sonntag, Oswald Grübel reproche à la FINMA de n’avoir pas interdit aux autres banques suisses de reprendre les clients états-uniens d’UBS, après que celle-ci, en février 2009, avait été condamnée par un tribunal américain à payer une amende de 780 millions de dollars, pour l’aide qu’elle avait fournie à la soustraction de l’impôt dû par des contribuables américains. Selon Grübel, l’intervention de la FINMA à cet égard aurait évité la dissolution de la banque Wegelin. Même si Grübel ne l’affirme pas explicitement, il est clair que, selon lui, la FINMA aurait ainsi pu empêcher la disparition du secret bancaire suisse pour la clientèle bancaire «off-shore» ou, du moins, en aurait atténué la portée et aurait retardé sa mise en œuvre.
Les propos de Grübel impliqueraient, mutatis mutandis, que la police cantonale interdise les automobilistes résidant en Suisse de dépasser les limites de vitesse sur les routes à l’étranger, et que les organes des hautes écoles helvétiques interdisent aux étudiants immatriculés en Suisse d’enfreindre les règlements en vigueur dans l’université où ceux-ci effectuent un semestre d’études à l’étranger.
Ces propos sont irréconciliables avec la responsabilité individuelle des personnes (physiques ou morales) sur laquelle repose toute économie qui se veut libérale et qui doit être assortie de sanctions conséquentes. Ils renouvellent l’attitude exécrable de privatiser les profits et socialiser les pertes, voire de culpabiliser l’«État» pour le comportement fautif de quelques personnes bien informées mais trop concentrées sur leur égo exorbitant.