Turbulences

“Turbulences” – Ben Thouard

TurbulencesRares sont les ouvrages qui vous explosent à la gueule ! Vous phagocytent le corps, le cœur et l’âme. Et pour une fois, les mots n’y sont pour rien. Et pourtant, les Dieux savent que je les revendique dans ma vie de tous les jours. Ces mots qui sont mes armes de séduction massive. Ces mots, que je pose ici et là, pour moi, pour eux, pour les autres. Je suis rédacteur web, copywriter et plume. Je suis du “peuple de l’écriture”.

Et bien, dans ce livre, les mots ne servent à rien. D’ailleurs, ils ne sont pas présents où sur la fin. Les formules de politesse ne sont jamais très loin. Et je vous pris, comme chantait Brel, “de cesser de me gonfler, mes vieilles roubignoles” avec votre adage, “une image vaut mille mots !”. Ici, nous sommes bien au-dessus. Bien au-delà.

Pour les besoins de cet article, je me suis penché sur la définition du mot “turbulences” :

Turbulences : n.f. – “Agitation d’un fluide qui s’écoule en tourbillons.”

Pour l’auteur, ce fluide, est la mer, les vagues. Dans toute sa domination, son autorité, son danger. Pour nous, le fluide est le sang qui coule dans nos veines et qui, à la lecture de cet ouvrage, s’emballe, ce “tornade”, ce “bourrasque”, ce “vertige”. Vous pouvez m’écartelez, avec des chevaux de Trait, en place de Grève, pour mon excès d’euphorie rédactionnelle. Parce que j’en fais trop, parce que j’en écris trop. Qu’importe, relisez cet article, le jour où vous aurez le livre de Ben Thouard entre les mains. Alors, vous comprendrez, sans doute.

Le coupable de cet objet de poésie, est photographe. Il a toujours connu la mer. Dans la rade de Toulon et désormais sur les plages d’Hawaï. L’homme nage dans un océan, de contre-plongée, de profondeur de champ, de grain… c’est fou ce que les termes liés à la photographie se rapprochent de ceux liés à la mer. Tout cela, colle parfaitement à Ben Thouard qui a fait de ses deux passions, un métier. Ou plutôt de ses deux métiers, une passion.

Il ne photographie pas les jolies petits poissons aux abords des coraux. Il part à la pêche aux gros. Ceux qui, sur une simple planche de surf, font des vagues.

“Le vortex s’accouche, enfante ces turbulences qui m’appellent, qui m’obsèdent. Personne d’autre que moi n’a appris à voir ça.” – Ben Thouard

Le livre est un objet d’art. Hypnotique, troublant, fascinant. D’une beauté, d’une force, d’une puissance photographique qui vous laisse le cul par terre. En apnée. Il ne s’ouvre pas à la légère. Il ne se feuillette pas, il se savoure, se délecte à chaque page. Prenez le temps de la pose. Regardez ce bleu, partout, ce bleu, magique. Entrez dans l’eau, prenez le bouillon. Ça va secouer un peu, c’est ça qu’est bon !

Attention, l’abus d’émotions n’est pas dangereux pour la santé !

Ce livre vous laisse sans mots. Tout simplement parce qu’il n’y en a pas. Et je vous le disais, au début de cet article, qu’il n’en n’avait nul besoin. Malgré tout, viennent, prudemment, sur la pointe des pieds, quelques-uns d’entre eux, sous la plume de Stéfan L’Hermitte, s’immiscer en fin d’ouvrage : “il en ramène le beau, l’étrange, l’ailleurs”.

Juste quelques mots, alors…

Turbulences

 

Turbulences”
Ben Thouard
Editions Mons

 

 

 

 


P.S : jusqu’au 24 décembre, je vous propose de plonger, je l’espère tous les jours, dans un ouvrage déjà évoqué ici ou pas. Et qui, me semble-t-il serait un joli cadeau de… Noël ! Pour le plaisir d’offrir !

Sebastien Beaujault

Rédacteur web freelance, ici je vous parle de littérature sportive. Et plus généralement de la culture et du sport. Du livre de sport, de la bande dessinée de sport et même, parfois, de documentaire sportif. Malheureux à plus de 3 mètres d'un livre.