Un revenu de base inconditionnel : réaliste ou utopiste ?

L’initiative pour un revenu de base inconditionnel peut séduire ou faire peur.

Si on en croit le titre, les plus malins pourraient se dire : fini le travail et vive les vacances ! Le texte de l’initiative est vague et ne précise rien. Il donne uniquement une idée mais laisse le temps, d’ailleurs même pas fixé, au législateur pour écrire le texte de loi, son périmètre, les montants qui seraient alloués, etc.

Une idée intéressante ! Cette initiative pourrait offrir à chaque citoyen, dès l’âge de 16 ans révolu, un montant équivalant à celui de l’AVS pour une personne seule (environ CHF 1'700.00 par mois) payé sur 12 mois durant toute sa vie.

Mais comment faire pour offrir ce « cadeau » à chaque citoyen ?

C’est finalement assez simple ! Il faudrait supprimer l’AVS, l’AI, la caisse de compensation, chômage, toutes les subventions sociales provenant de l’Etat (Confédération, Cantons, Communes), les bourses d’études, etc. ainsi que tous les fonctionnaires en charge dans ces départements (c’est-à-dire : amputer le département d’Alain Berset de presque un tiers de son budget) pour mettre tous ces revenus et économies dans une caisse commune qui payerait le revenu inconditionnel de tous les citoyens du pays. Les étudiants ne toucheraient plus de bourse d’études, mais le revenu inconditionnel, les apprentis ne recevraient plus de salaire durant leur apprentissage puisque qu’ils toucheraient, eux aussi, le revenu inconditionnel.

Un bon nombre d’avantages pourraient faire surface à la suite de la mise en place du revenu inconditionnel comme :

  • – Il serait dès lors normal de prélever un impôt à un taux correct à chaque citoyen ; le revenu de base minimum étant garanti ;
  • – Le chômage tendrait vers zéro, soit par choix de ne pas travailler ou par une meilleure répartition du travail ;
  • – Les entreprises seraient moins « ponctionnées » fiscalement et en charges sociales étant donné que le niveau des salaires pourrait être adapté (pas de salaire pour les apprentis, pas de compensation en cas de service militaire, pas de compensation en cas de maladie, etc.) ;
  • – Moins d’administration par un allègement important du nombre de fonctionnaires (social, agriculture, bourses, etc.) ;
  • – Responsabilisation plus grande du citoyen sur le "comment" il souhaite itravailler, combien il souhaite gagner, comment il souhaite économiser pour se garantir un revenu moyen en fonction des années, etc.
  • – Nouvelle possibilité de création d’assurances pour le secteur privé ;
  • – Etc.

Grâce à cette initiative, chaque citoyen pourrait se prononcer mais surtout réfléchir non seulement à ce qu’il pourrait espérer gagner « sans rien faire » mais surtout comment la société aujourd’hui fonctionne et le soutient. Si l’initiative aboutit, chaque citoyen devra se responsabiliser pour transformer notre société.

Un seul garde-fou devrait être mis en place afin que notre pays ne devienne pas plus attractif pour le tourisme économique. Une période de mise en oeuvre d'au moins 25 ans sera nécessaire.

A vous de choisir le 5 juin prochain !

Sandro Arcioni

Sandro Arcioni, Dr ès sciences, lieutenant-colonel, expert en stratégie et en cyberdéfense, directeur de mupex Sàrl et enseignant-chercheur dans le domaine de la gouvernance.