Fusillade de Daillon: comment éviter un nouveau drame?

La sécurité d’Etat est aussi la sécurité de chaque citoyen.

En revenant sur le drame de Daillon, est-il normal qu’une personne ayant séjourné en asile psychiatrique ne soit pas suivie davantage? Qu’en est-il de la responsabilité politique?

Il serait, dans une société moderne et libérale, irresponsable de mettre un «policier» ou une surveillance derrière chaque citoyen mais il est autant irresponsable de ne pas mettre une surveillance derrière des personnes évaluées «à risque». Il en va de la sécurité de l’Etat et de chacun de ses citoyens.

Le risque zéro n’existant pas, ce risque devrait pourtant tendre vers zéro. Des drames que viennent de connaître les Etats-Unis ou, il y a quelques temps la Norvège, devraient servir de leçon à la responsabilité citoyenne. En effet, toute personne étant au courant d’un cas à risque, sans être un délateur, devrait informer la police afin que cette dernière puisse prendre les mesures nécessaires pour éviter un drame. Le politique doit soutenir cette action en mettant les moyens nécessaires à disposition des polices cantonales, pas nécessairement en moyens policiers directs mais en surveillance médicale (soins à domicile par exemple) et, suivant les cas, en obligeant la transmission de "rapports de suivi" à l’administration policière.

Il en va de même dans les écoles où, là, l’enseignant(e) a aussi une responsabilité pour la sécurité de ses élèves et doit, dans tout les cas, dénoncer les élèves qui seraient en possession «d’armes» tels que couteaux ou autres.

Avant de lire dans la presse un nouveau drame conjugal, si une femme menacée va demander protection à la police, cette dernière doit impérativement prendre cette menace au sérieux. Ce qui dit à nouveau, pas forcément utiliser des moyens policiers, mais ordonner un examen médical du conjoint menaçant!

Sans vouloir surveiller la population mais dans l’objectif unique de sa sécurité, une liste confidentielle des personnes à risque devrait être établie et un suivi régulier organisé. Le fait de se donner bonne conscience en disant qu’on a retiré toutes les armes de la personne à risque, s’il en possédait, n’est pas suffisant car la majorité des drames conjugaux, par exemple, s’opèrent à l’arme blanche.

Voulons-nous une Suisse sûre? Alors, donnons-nous les moyens et mettons en place des solutions nouvelles pour y parvenir!

Sandro Arcioni

Sandro Arcioni, Dr ès sciences, lieutenant-colonel, expert en stratégie et en cyberdéfense, directeur de mupex Sàrl et enseignant-chercheur dans le domaine de la gouvernance.