L’Europe avance, que fait la Suisse?

Suisse-UE: relançons “la” discussion

Plakate zur EWR Abstimmung vom 6.12.1992. Es war die Geburtsstunde der bilateralen Verhandlungen als sich das Schweizer Stimmvolk am 6.12.1992 mit einem knappen Mehr gegen die Mitgliedschaft im Europaeischen Wirtschaftsraum EWR aussprach. Ueber die Folgen des Alleingangs scheiden sich bis heute die Geister. Ob das EWR-Nein die Rezession verstaerkt oder eingedaemmt hat, laesst sich auf makrooekonomischer Ebene nach Ansicht von Wirtschaftsexperten schwer bestimmen. (Keystone/Archivbild 1992)

La question que tout le monde veut éviter

A Lausanne, ce mardi matin, j’ai assisté au débat sur l’avenir des relations entre la Suisse et l’Union européenne (UE) organisé par le journal Le Temps dans le cadre de son «Forum des 100» annuel. A ma grande surprise, c’est la conseillère nationale et vice-présidente de l’UDC Céline Amaudruz qui a posé la question que tout le monde préfère ignorer:

Quelle forme de relation institutionnelle voulons-nous entretenir avec notre voisin européen?

Les options en la matière ne sont guère nouvelles:

  1. le simple libre-échange,
  2. l’Espace économique européen (EEE) et
  3. le statut d’Etat membre de l’UE.

Ladite «voie bilatérale» n’est plus une option, encore moins depuis l’abandon des négociations sur l’accord institutionnel le 26 mai 2021.

C’est donc toujours la même rengaine. D’où l’envie, probablement, chez beaucoup, de ne pas (plus) vouloir en parler.

Le noeud du problème

Or c’est ici que se situe justement le nœud du problème. La Suisse fait l’autruche.

Nous n’arrivons pas à mener ce débat de fond si nécessaire pour notre avenir, notamment parmi celles et ceux en faveur de relations solides et étroites avec l’UE. Elles et ils préfèrent l’éviter et «faire comme si», se concentrant sur les «questions institutionnelles» technico-juridiques sans discuter de «relation institutionnelle», en débattant ad aeternam de protection des salaires, de clauses de sauvegarde, d’aides d’Etat, de règlement des différends et de la directive relative au droit des citoyen∙es de l’UE et des membres de leurs familles de circuler et de séjourner librement sur le territoire des Etats membres.

Relancer la discussion

Trente ans après la campagne sur l’EEE, et alors que la guerre fait rage en Ukraine, il est temps de boucler la boucle, d’acter la fin de la phase «bilatérale». Il est temps de relancer, sans crainte et sans tabous, la discussion et ouvrir un nouveau chapitre.

D’ailleurs, selon l’étude Sophia 2022 du Temps et de M.I.S. Trend (p. 10), 63% des leaders et 52% de la population considèrent qu’il est temps de reparler de l’adhésion de la Suisse à l’EEE.

Pourquoi donc pas réenvisager une participation de notre pays à l’EEE?

 

Texte publié le 13 octobre 2022 sous forme d’édito dans la Newsletter du Mouvement européen Suisse.

(c) image

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