Un dimanche noir
Il y a trente ans, jour pour jour, l’adhésion de la Suisse à l’Espace économique européen (EEE) échouait dans les urnes. Jean-Pascal Delamuraz, alors conseiller fédéral, avait qualifié cette date de «dimanche noir»: un dimanche noir pour l’économie, pour les soutiens d’une Suisse ouverte, pour la jeunesse.
1992 – 2022: deux mondes
D’une Europe pleine d’espoir, après la chute du mur de Berlin et la fin de la Guerre froide, nous sommes passés à un continent déchiré par la guerre et traversé par les crises – climatique, bancaire, économique, migratoire, institutionnelle, sanitaire, sécuritaire, énergétique.
D’une Suisse face à son destin européen, incapable de monter sur le train en marche, nous sommes passés… à une Suisse qui semble être restée figée, malgré le succès – durant vingt ans – des accords bilatéraux conclus avec l’Union européenne. Indécise, l’aiguille de sa boussole européenne tourne de façon effrénée, ayant perdu le nord.
L’Europe, la solution
Et pourtant, il suffit de relire le dernier discours de Jean-Pascal Delamuraz (par ailleurs ancien président d’honneur du Nouveau mouvement européen Suisse) du 28 mars 1998 pour le (re)trouver: «Certains pensent que l’Europe est un problème. Je la considère au contraire comme une solution.»
En effet, aujourd’hui plus que jamais, l’Europe est la solution. C’est dans l’union des peuples européens, dans l’unité du continent européen, dans l’étroite imbrication des Etats de notre continent que se trouvent les réponses aux défis de notre temps, la garantie d’un avenir meilleur, l’espoir.
Il est encore temps
Pour conclure avec les mots du fameux Vaudois, tirés de son même discours: «Hâtons-nous de monter dans le train. Nous avons raté les premiers wagons, le train accélère, on peut encore espérer sauter sur la dernière plate-forme. C’est moins confortable, mais possible.»
Selon un récent sondage publié par le Mouvement européen Suisse et réalisé par l’institut gfs.bern, 71% de la population est de cet avis.
Alors reprenons le flambeau et continuons la course. Il est encore temps.
Texte publié le 6 décembre 2022 sous forme d’édito dans la Newsletter du Mouvement européen Suisse.
Photo: (c) KEYSTONE/Lukas Lehmann