La question que tout le monde veut éviter
A Lausanne, ce mardi matin, j’ai assisté au débat sur l’avenir des relations entre la Suisse et l’Union européenne (UE) organisé par le journal Le Temps dans le cadre de son «Forum des 100» annuel. A ma grande surprise, c’est la conseillère nationale et vice-présidente de l’UDC Céline Amaudruz qui a posé la question que tout le monde préfère ignorer:
Quelle forme de relation institutionnelle voulons-nous entretenir avec notre voisin européen?
Les options en la matière ne sont guère nouvelles:
- le simple libre-échange,
- l’Espace économique européen (EEE) et
- le statut d’Etat membre de l’UE.
Ladite «voie bilatérale» n’est plus une option, encore moins depuis l’abandon des négociations sur l’accord institutionnel le 26 mai 2021.
C’est donc toujours la même rengaine. D’où l’envie, probablement, chez beaucoup, de ne pas (plus) vouloir en parler.
Le noeud du problème
Or c’est ici que se situe justement le nœud du problème. La Suisse fait l’autruche.
Nous n’arrivons pas à mener ce débat de fond si nécessaire pour notre avenir, notamment parmi celles et ceux en faveur de relations solides et étroites avec l’UE. Elles et ils préfèrent l’éviter et «faire comme si», se concentrant sur les «questions institutionnelles» technico-juridiques sans discuter de «relation institutionnelle», en débattant ad aeternam de protection des salaires, de clauses de sauvegarde, d’aides d’Etat, de règlement des différends et de la directive relative au droit des citoyen∙es de l’UE et des membres de leurs familles de circuler et de séjourner librement sur le territoire des Etats membres.
Relancer la discussion
Trente ans après la campagne sur l’EEE, et alors que la guerre fait rage en Ukraine, il est temps de boucler la boucle, d’acter la fin de la phase «bilatérale». Il est temps de relancer, sans crainte et sans tabous, la discussion et ouvrir un nouveau chapitre.
D’ailleurs, selon l’étude Sophia 2022 du Temps et de M.I.S. Trend (p. 10), 63% des leaders et 52% de la population considèrent qu’il est temps de reparler de l’adhésion de la Suisse à l’EEE.
Pourquoi donc pas réenvisager une participation de notre pays à l’EEE?
Texte publié le 13 octobre 2022 sous forme d’édito dans la Newsletter du Mouvement européen Suisse.
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M. Neirynck nous dit de capituler, car l’UE est plus forte que nous.
Vous nous dites d’adhérer à l’EEE.
Et pourtant, je ne veux ni capituler ni discuter pêche avec l’Islande et la Norvège.
J’abonde ans votre sens pour une adhésion sans attendre à l’EEE.
Je ne me souvenais pas de cette excellent affiche « + – », ultra simple, mais très forte de significations, lors du vote du 6 décembre 1992.
Il faut aussi se souvenir que le « non » l’a emporté à bien moins de 1%. Une partie de l’explication, certainement suffisante pour plusieurs points de %, était que certains conseillers fédéraux de l’époque avaient, sciemment ou non, fait des déclarations sur une prochaine adhésion à la Communauté Européenne de l’époque, celle à l’EEE n’étant qu’une étape provisoire. Cela a été une grande faute. Des pays de l’AELE, comme la Norvège, l’Islande et le Lichtenstein se trouvent très bien de vivre dans l’EEE. Pourquoi, diable, pas la Suisse ?
Pourquoi ne pas l’envisager, en effet…
Et se retrouver dans le marasme «titaniquesque» de cette Europe prenant l’eau par tous les sabords savamment ouverts par la France en particulier ? Non, non et non. On se fait déjà assez imposer de lois, chicanes et autres de la part de Bruxelles sans, en plus, leur donner plus de poids dans la politique du pays.
C’est bien la dernière chose à faire – pour une fois, une seule fois, ne suivons pas aveuglément les élites économiques qui ne voient qu’une seule chose : le profit au détriment du pays.
L’EEE, why not. Mais renseignez-vous bien, car je pense que cette voie n’est plus possible du côté de l’UE.
Votre blog fait fi des réalités.
L’Europe c’est la libre circulation sans limite
Pour la majorité de la population la libre circulation et l’Europe signifie :
perte d’emploi,
baisse des salaires,
difficultés à trouver des logements à des prix abordables,
transports embouteillés,
conflits sociaux,
monté du racisme,
augmentation de la criminalité
baisse de prestations et de qualité du travail,
production de produits et de prestations de qualités médiocres.
Etc…..
Conclusion baisse de la qualité de vie.
L’Europe est peut-être “positive” pour une petite partie de la population aisée. (Laquelle vous appartenez certainement) .
Vos propos ne tiennent simplement pas compte de la réalité quotidienne. Elles me font surtout penser à des réflexions de personnes qui sont nanties et qui ne sont pas confrontés à la réalité de la vie.
L’Europe c’est Non, Non et Non.