Associations et fondations suisses : mode d’emploi

À l’heure où mes consœurs et confrères de l’association «Bon pour la tête» viennent de connaître un premier succès en engrangeant 100’000 francs grâce au crowfunding pour démarrer cette nouvelle aventure journalistique, un ouvrage qui sort de presse tombe à point nommé. Ce livre permet de tout savoir sur les organisations à but non lucratif selon le droit suisse, de manière très synthétique et très pratique, fourmillant de conseils précieux. Ce guide intitulé «Comment gérer avec succès votre organisation sociale, culturelle ou sportive ! Guide pratique de management en 88 conseils»(1), est également téléchargeable gratuitement sur le site de l’éditeur.

Sept chapitres principaux

Ce manuel s’articule en sept chapitres principaux, soit la stratégie de l’organisation, la gestion des ressources humaines, la gestion financière, la recherche de fonds, la communication, la gestion de projet et l’évaluation de projet. Ces différentes thématiques sont représentées graphiquement ci-dessous, mettant en évidence les liens qui les unissent dans le cadre de la gestion d’une organisation à but non lucratif.

 

 

Le guide est particulièrement efficace par son alternance d’explications théoriques, de cas concrets, de conseils pratiques et de schémas didactiques, servis par une mise en page aérée et très plaisante. Sans oublier une check liste détaillée en fin d’ouvrage et de multiples références. On peut ainsi trouver des réponses précises à ses interrogations, sans jargon juridique ou financier.

But non lucratif… mais bénéfice bienvenu !

Pour illustrer la clarté de ce livre, j’ai choisi le conseil suivant, «Ne pas avoir peur de réaliser un bénéfice» : «Pour certains, la notion du «non lucratif» signifie que l’organisation n’a pas le droit et ne devrait pas réaliser de bénéfice ; ce qui est fondamentalement erroné. Mais, poursuivent les auteures, une entité du type association, fondation, qui aurait généré au cours de son exercice comptable un excédent de recettes ne peut utiliser ce bénéfice comme bon lui semble. Il doit être réaffecté entièrement à la réalisation de la mission de l’organisation, aux programmes développés, à ses réserves, à des investissements jugés indispensables.»

Bonus aux dirigeants proscrits

Quant à la rémunération des dirigeants, qui fait tellement débat aujourd’hui, elle est réglée très simplement dans ce type d’organisation : «Les dirigeants de l’entité ne se verront en aucune manière verser des bonus ou prime aux résultats. La structure peut, et devrait même, réaliser un bénéfice. Ce dernier, bien géré et reversé dans l’idéal à une réserve, lui permettra d’assumer ses responsabilités face à ses bénéficiaires, même si un exercice s’avère plus difficile qu’un autre (ex. : baisse massive de dons, perte d’un partenaire financier, etc.).» Limpide. Non ?

 

(1)«Comment gérer avec succès votre organisation sociale, culturelle ou sportive ! Guide pratique de management en 88 conseils», par Sonya Martin Pfister, avec la collaboration de Laurence Levrat-Pictet, Fondation Arcanum Éditeur, avril 2017, Éditions Gd’Encre. Disponible en librairie au prix de 35 francs.