Ainsi, selon quatre associations dont Publicité suisse, l'avant-projet de la nouvelle loi fédérale sur les produits du tabac constitue "une ingérence massive de l'Etat dans l'économie privée et porte atteinte à la liberté de la publicité".
Pour nous enfumer encore un peu plus, le lobby du tabac rappelle que ce secteur apporte une contribution de 5,4 milliards de francs à l'économie helvétique, représente 1% du PIB et emploie 8200 personnes. Ben voyons!
Le coût social du tabac
Et tout ce petit monde de passer sous silence le coût social de la consommation du tabac chiffré à 10,7 milliards de francs par an. Une estimation il est vrai relativement ancienne – elle date de 2000 – mais assez réaliste. Quant aux coûts engendrés par la fumée passive, ils atteindraient selon une étude réalisée en 2006 au moins 420 millions de francs par an. 45% seraient imputables aux infarctus (liés à la fumée passive) et 29% aux cancers du poumon.
Que l'Etat, par vocation au service de la collectivité, s'ingère dans l'économie privée n'a donc rien de choquant. Qu'il soit par ailleurs porté atteinte à la liberté de tuer (c'est marqué sur les paquets de cigarettes!), une "liberté" ardemment défendue par les cigarettiers, ce n'est pas non plus traumatisant.
Hypocrisie
Mais que le lobby de la clope ne se fasse pas trop de souci: comme en Suisse la cigarette rapporte à l'Etat quelque 2,5 milliards de francs en recettes fiscales annuelles, une manne en constante augmentation depouis 40 ans, la puissance publique n'est pas encore disposée à écraser son tout dernier mégot. De même que la Croix Rouge est le service après-vente de l'industrie de l'armement, l'hôpital et la morgue peuvent encore continuer à être celui de l'industrie du tabac…