De la nécessité de l’open innovation pour les sciences de la vie (partie 2/2)

(co-écrit avec Gilles Suard, MBA)

 

Où sont les exemples de sociétés suisses dans tout cela?

 

Le siège des Novartis Institutes for Biomedical Research (NIBR) sont localisés au cœur de la biotechnologie de Cambridge: Kendall Square. Ils servent de centres névralgiques d’échange entre les différents NIBR dispersés dans les hubs d’innovation dans le monde. Ces centres ont pour but d’être immergés dans les écosystèmes qui comprenant universités, instituts de recherches, hôpitaux et entreprises de biotechnologie et de pharmaceutique. Ainsi, dynamiques des recherches sont nourris par les innovateurs du domaine qui sont géographiquement voisins.

 

  • Roche

Figurant au 5ème rang mondial des entreprises qui investissent le plus en recherche et développement, Roche emploie un Head of External Innovation à Cambridge pour renforcer son rôle comme partenaire pour des phases de développement de médicaments. En effet, il semblerait que les grosses entreprises biopharmaceutiques sont de plus en plus dépendantes sur les startups afin d’innover et cela change, par voie de conséquence, l’état d’esprit de ces premières : la recherche prend le pas sur le développement. Quels effets cela a-t-il sur la perception des gros joueurs quant à la création de valeur ?

 

  • Nestlé

Avec sa force de frappe financière, et pour opérer sa transition vers le monde de la santé, Nestlé a souvent privilégié les acquisitions car l’entreprise manque de l’expertise dans le domaine. On parle alors plus une approche de requin. Lors du même panel cité précédemment, Bram Goorden, Directeur général de Prometheus, rachetée par Nestlé, relève une question de taille: «comment intégrer ces innovations au sein de l’entreprise? Une partie de l’innovation est perdue dans ce processus.» En parallèle, Nestlé a récemment implémenté un programme d’open innovation nommé HENRI dans le but d’accéder à des projets et des talents à travers le monde. Ceci devrait permettre de combiner l’esprit créatif et l’ingéniosité des innovateurs externes, principalement les startups, avec l’envergure et l’expertise de la première entreprise mondiale de nutrition, de santé et de bien-être. Citons également que l’entreprise basée à Vevey a ouvert il y a quelques années le Nestlé Innovation Outpost au sein de swissnex San Francisco. Sa directrice Stéphanie Nägeli explique cette fructueuse collaboration qui a déjà débouché sur le lancement de nombreux produits: «lors d’une collaboration, un minimal viable product est rapidement développé et testé auprès des consommateurs. Puis, les itérations se succèdent jusqu’à l’industrialisation.»

 

En tant que véritable matchmaker «made in Switzerland», le réseaux swissnex orchestre des activités dont les buts sont notamment d’inspirer et d’encourager les entreprises suisses à franchir les frontières helvétiques afin d’accélérer leur processus d’innovation. Ainsi, swissnex dynamise les collaborations et facilite l’accès au partage de la connaissance en interconnectant différents industriels, startups, entrepreneurs, institutions académiques et acteurs suisses à travers le monde. Par exemple, swissnex Boston aide les organisations suisses à acquérir des collaborations au sein de l’écosystème d’innovation de Boston, supporte la découverte de nouvelles tendances et assiste la veille technologique des entreprises.

 

Les recherches démontrent que la stratégie d’open innovation s’harmonise bien avec la vision des entreprises du secteur des sciences de la vie et que sa mise en œuvre ne devrait qu’augmenter au cours des cinq prochaines années. L’interconnexion croissante, le développement de plateformes de crowdsourcing et l’accessibilité à des partenaires dans le monde renforce la durabilité de cette approche. Steve Arlington le répète dans STAT News: «les industriels doivent faire plus pour encourager la croissance de startups desquelles ils dépendent ainsi qu’améliorer la collaboration avec elles.» Avec 46% de revenus générés par des sources externes en 2016, c’est une nécessité qui est déjà réalité.