Le déconfinement a n’avais pas encore commencé que déjà d’innombrables spéculations circulaient sur l’ « après »… Les scénarios sculptant ce que pourrait être le monde sorti cabossé de l’expérience traumatisante de ce foudroyant coronavirus foisonnent. Prêtons-nous à l’exercice… Voici donc onze esquisses de « possibles » postapocalyptiques, nourris des nombreuses réflexions publiées en particulier dans Le Temps…
On pense que la chute économique sera suivie d’une repise plus ou moins rapide proposant une courbe en forme de U. Mais la courbe en L, avec une chute brutale sans perspective de reprise rapide est aussi envisagée, surtout si le prix de l’énergie remonte brusquement. Les dégâts sont calamiteux pour de nombreuses catégories de la population. Valait-il le coup de faire autant de sacrifices sanitaires ? La solidarité, notamment intergénérationnelle, a bien fonctionné, mais la lassitude guette. Certes nous avons évité un engorgement fatal des hôpitaux, mais le taux de mortalité est resté globalement faible. Il s’agit pourtant de reconstruire une planète, dont les moteurs économiques ont été ravagés. La relance de l’économie prime désormais tout : comment l’actionner ? L’écologie en sera la première victime et même le souci sanitaire tend à s’estomper. Si la mondialisation n’est pas contestée en soi, tant y échapper paraît difficile dans tous les cas de figure, la tendance est néanmoins au repli et la mobilité transfrontalière et internationale baisse de fait. Face à la crise sociale, tous les regards se braquent sur l’Etat, le grand sauveur, mais les attentes risquent d’être déçues si des résultats probants ne peuvent être enregistrés rapidement. Et fera-t-on encore confiance aux gouvernements démocratiques de type occidental ou va-t-on rêver d’une reprise en mains plus ferme ? La Corée du Sud ou Taiwan seront suggérés comme modèles mais leur culture est-elle compatible avec la nôtre ? Ou les populismes de droite vont-ils profiter de la situation en faisant croire qu’eux seuls ont la poigne suffisante pour résoudre les problèmes ?
- Le serment d’Esculape permanent
La crise l’a montré, il n’y a pas de vraie liberté si la santé n’est pas garantie. C’est clair, seul un drame sanitaire peut justifier que la planète s’arrête, avec l’approbation de l’écrasante majorité de la population. Désormais, c’est le secteur central de la société et il justifie tous les investissements publics. D’ailleurs la quête d’une santé publique plus efficiente n’est-elle pas liée à l’aspiration contemporaine à un environnement naturel plus sain et à des modes de vie assagis ? Dans ce cadre, le numérique, avec toutes les potentialités qu’il renferme, est essentiel mais doit se subordonner aux exigences d’une santé publique prioritaire. L’économie peut sans doute profiter d’un secteur de la santé largement soutenu par les pouvoirs publics. Mais d’un autre côté, surtout si le « tout à la santé » se traduit par plus d’investissements publics plutôt que par un renforcement de la responsabilité individuelle, l’Etat social ne va-t-il pas finir par exploser ? Dans ce scénario, la santé apparaît assurément comme une valeur philosophique plus que comme un bien, selon la distinction proposée par André Comte-Sponville. Hissé au rang de véritable droit humain, le souci sanitaire ne risque-t-il cependant pas de se retourner contre la démocratie en soutenant, implicitement, une sorte de dictature de la santé, elle-même nourrie par le rapport au corps nouveau inauguré depuis les années 70 ? Dépendante malgré tout du numérique, la santé ne va-t-elle pas se mettre en porte-à-faux avec lui lorsqu’il s’agira de trancher une question controversée comme celle de la 5G ? Et aura-t-on envie de payer pour ceux qui ne prennent pas soin de leur santé, pourtant décrétée valeur cette sacro-sainte ?
Qu’on se l’avoue ou non, la crise reflète l’état de la planète et symbolise le désir d’ « arrêt sur image » dont nombre de personnes rêvent en réalité. La crise apparaît ainsi comme l’occasion unique de redémarrer sur des bases entièrement nouvelles. Dans ce sens, la crise ne fait qu’amplifier un malaise ancien que l’ « effet Greta Thunberg » n’a fait que catalyser en 2019 : trop de dysfonctionnements s’étaient accumulés depuis une vingtaine d’années… Cette société nouvelle, plus solidaire, plus intégrative, plus participative, plus écologique, moins matérialiste, est enfin à portée de main si l’on sait, et ose, opérer les bons choix maintenant. C’est par un changement radical des modes de vie, encouragé par l’Etat, qu’une vie plus humaine, consciente des vrais désirs de chacun, peut advenir. Loin du « toujours plus » ayant prévalu jusqu’ici, ce changement, porté par l’alliance entre la santé et l’écologie, doit prendre ses distances de l’effervescence numérique, certes utile, mais aussi vectrice de problèmes à long terme que l’on ne peut négliger, comme la 5 G ou les OGM. L’idée du RBI fait à nouveau florès. Si la mondialisation, car elle peut rapprocher les peuples par le commerce, n’est pas forcément mauvaise en soi, elle sera ainsi mieux encadrée et la production locale sera privilégiée, dans tous les domaines. La démocratie se réalisera ainsi d’elle-même, du moins dans l’idéal. Car comment une vie sociale ainsi redéfinie se comportera-t-elle au premier signe de dissonance ? L’idéal libertaire proclamé ne risque-t-il pas de se transformer en une sorte de dictature, au mieux, de la bien-pensance ? Et cette santé magnifiée comme voie royale vers une vraie écologie sociale ne risque-t-elle pas d’entrer en conflit, chez certains, avec une liberté individuelle par exemple rétive aux vaccins ?
- Le Léviathan bienveillant
L’Etat s’est imposé comme la référence incontournable durant la crise, soutenu par le sérieux de son administration. Il a fait un usage large, mais reconnu comme sage, des quasi « pleins pouvoirs » qui lui ont été octroyés. Mais, comme l’exemple suisse l’a montré tant en 1918 qu’en 1945, il peine à s’en dessaisir et estime que lui seul peut déterminer le moment où ils ne seront plus nécessaires. Il se sent d’autant plus habilité à les conserver que la population semble s’être habituée à la réconfortante mainmise de l’Etat sur la vie sociale et économique. Mais cette omniprésence étatique est lourde de menaces. Les libertés, mais aussi la démocratie, sont entamées et le coûts financiers d’un Etat pouvant décider pour tout deviennent faramineux. La recherche d’un équilibre est toutefois délicate car la peur du virus ne s’évapore pas. Ce sentiment conforte l’Etat dans sa conviction de devoir rester au centre du jeu le plus longtemps possible d’autant que, si les pressions réclamant son désengagement hors de la sphère économique augmentent, celles demandant qu’il n’oriente les fonds publics que vers des investissements « porteurs d’avenir » croissent aussi. Et n’est-il pas le seul à pouvoir vraiment anticiper, prévenir les périls, mettre en œuvre le principe de précaution ? L’idée d’un nouveau Plan Marshall fuse de partout… Mais si l’Etat, enserré dans des frontières ni fermées ni grand ouvertes se moule dans une fonction d’investisseur, n’outrepasse-t-il pas ses fonctions… et ses capacités ? Ne va-t-il pas encourager la peur du risque ? La crise a toutefois démontré la qualité de son action et la confiance envers les partis qui l’administrent pourrait en sortir améliorée. Mais des investissements oiseux et son incapacité à maîtriser les finances publiques ne risquent-ils pas de donner un second souffle aux partis populistes de gauche et de droite, à l’affût des erreurs de la « technocratie » ?
La crise économique est brutale mais la reprise l’est tout autant, portée par des prix de l’énergie qui s’effondrent. C’est la reprise en forme de V qui s’est réalisée et qui nous propulse dans un cas de figure un peu similaire à l’après-première Guerre mondiale. A un effondrement causé par la guerre avait succédé une flambée économique électrisée par le désir obsédant d’effacer le traumatisme de la guerre. Mais cette période faste s’effaça brusquement pour laisser la place au chaos engendré par la crise des années 30 et aux conséquences politiques que l’on connaît. Un cas de figure semblable peut-il se reproduire ? Il n’est pas exclu que, malgré le peur d’une seconde vague de la pandémie qui pourrait freiner les contacts sociaux, malgré les appels à une société nouvelle qui ne se laisserait plus séduire par une consommation et un hédonisme désinhibés, une furieuse envie de « rattraper » le temps perdu s’empare de la population. Mus par un sentiment d’angoisse à l’idée qu’ils auraient pu tout perdre, les gens voudront retrouver leurs habitudes et se retrouver, dans une sociabilité mise entre parenthèses pendant des semaines. Ils envahiront magasins et restaurants dès que cela leur sera permis. Un sentiment de fuite en avant s’empare même des populations… Mais un telle reprise sera-t-elle suffisamment durable pour éponger les pertes colossales enregistrées pendant la crise ? Comment réinstiller les autres problématiques, comme l’écologie, mais aussi les règles de prudence sanitaire, dans des esprits obnubilés par l’irrépressible besoin de s’extirper du traumatisme pandémique ? L’Etat social et le système financier seront-ils assez solides pour éviter une crise économique stimulée par une euphorie sans doute éphémère et peut-être incapable de compenser les dégâts antérieurs ? Et la démocratie, contrairement aux années 30, saura-t-elle cette fois résister même si elle semble mieux armée aujourd’hui qu’il y a un siècle ?
- Le paradigme scientifique
Depuis plusieurs décennies, la science a pris une forte emprise sur nos existences et tend à organiser tant la gestion du collectif que nos destins individuels. La crise a amplifié ce mouvement en adoubant la science de toutes les vertus. C’est d’elle qu’on attend les médicaments et les vaccins qui nous débarrasseront de ce virus si intrusif. C’est par elle, et ses conquêtes notamment dans l’espace numérique, nous avons pu continuer à travailler et à nous divertir, en l’absence de vie sociale et professionnelle dans des lieux communs. La science l’a démontré : elle a réponse à tout. Plus que jamais l’alliage entre techniques médicales et technologies numériques sont les balises de notre quotidien. L’écologie va suivre à son tour : c’est la science qui viendra à bout des effets dramatiques du réchauffement climatique. L’économie, de son côté, devrait profiter de cet engouement autour de l’innovation, ferment traditionnel de la croissance, et réalimenter des finances publiques anémiées par la gestion de la crise. Mais y a-t-il encore une place pour la liberté individuelle dans une société à ce point quadrillée par les algorithmes et les expériences effectuées en laboratoire ? Autre question : qu’adviendra-t-il si santé et numérique divorcent, aimantés par des intérêts divergents ? L’Etat verra-t-il son rôle d’arbitre affermi, mais avec la tentation peut-être de se sentir indispensable à la gestion des défis du futur.
- La mondialisation ébréchée
Tous les experts le répètent : la mondialisation ne devrait pas faire les frais de la crise. Ses avantages sont trop puissants pour qu’on puisse y renoncer et les interdépendances entre Etats, entre économies nationales, trop nombreuses pour revenir en arrière. Un sentiment se propage toutefois, exprimant le besoin de se retrouver dans un espace plus préhensible, plus « humain », plus écologique. L’espoir d’un encouragement à consommer les production locales, loin du futile auquel notre modernité nous avait habitués, se double d’une volonté de rapatrier certaines industries nécessaires au fonctionnement de la société. Le cas des industries liées à la santé vient à l’esprit, mais ce souci de relocalisation pourrait s’étendre à d’autres secteurs industriels, militaires par exemple. Dans ce cas, la logique de la mondialisation, fondée sur la libre-échange et la mobilité des biens, des capitaux, des personnes et des services, pourrait en effet être réfrénée. Le protectionnisme est à l’ordre du jour. Mais de quel poids pèseront ces intentions face au prix d’un tel changement de cap ? Ne plus subordonner la prospérité nationale à la croissance économique qu’a dynamisée l’échange libre des marchandises pourrait durablement pénaliser les finances publiques. Privé de revenus, l’Etat ne tient plus ses promesses, ouvrant la voie à des rancœurs susceptibles d’activer de relents populistes, sinon extrémistes. Paradoxalement, après avoir « profité » d’une mondialisation que d’aucuns jugeaient débridée, ils pourraient bénéficier d’un repli qui assécherait les caisses d’un Etat déjà affaibli par les coûts de la crise.
Beaucoup l’affirment déjà : le numérique est le grand triomphateur de la crise. Le numérique couvre toutes les activités humaines et toutes les sciences lui empruntent leurs outils de travail. Sans les technologies numériques, pas de travail de distance possible, pas de consommation, pas de loisirs autres que la télévision… et pas d’apéritifs même virtuels. S’il était nécessaire de le rappeler, la vie quotidienne est de plus en plus dépendante du numérique et cette tendance ne s’inversera pas. C’est particulièrement vrai dans un monde où les gens, traumatisés par la crise et anxieux à l’idée de renouer avec leur vie d’avant comme si de rien n’était, continueront à recourir à des instruments dont ils sont su apprécier la fiabilité, dans la mesure où un désastre énergétique ne s’est pas ajouté au désastre sanitaire. Même le secteur sanitaire doit avouer sa subordination au numérique. La puissance des géants du numérique se voit renforcée et pose une fois de plus la question de l’usage des données personnelles. La liberté individuelle prisonnière de la captation des données de chacun à fins commerciales étant fort entamée, la démocratie peut-elle résister alors que l’essor du numérique n’entraîne pas a priori la prospérité des autres banches de l’économie, exposées au péril de la suppression d’emplois, qui plus est dans un contexte encore endommagé par les dégâts de la crise ? Le numérique apparaît comme la garantie d’un confort reconstruit… et tant pis s’il faut « tracer » des individus. Et l’écologie semble aussi figurer parmi les bénéficiaires du numérique qui pourrait faire baisser les déplacements en tous genres. Mais celle-là pourrait-elle entrer en compétition avec celui-ci, à moins que la majorité, désormais convaincue, n’adhère sans barguigner aux bienfaits de la 5G.
- Un retour au « presque » normal
La situation se détend très progressivement, les autorités craignant une seconde vague. Mais un sentiment tenace hante les esprits : une peur latente que la pandémie reprenne, que tout contact avec autrui se transforme en une course vers la mort, que l’économie reste durablement altérée, que la situation internationale s’embrase. Mais il est l’heure aussi de faire le bilan : le monde médical, de par la popularité qu’il a acquise aux heures chaudes de la crise, obtient des avantages, qui s’ajoutent à la facture finale du sauvetage de l’économie. Et la liste des quémandeurs s’allonge… Mais n’en a-t-on pas trop fait ? La reprise est lente, car nombre de partenaires de la Suisse n’ont récupéré que lentement leur rythme de croisière. La courbe économique épouse celle d’un U dont la base s’allonge. Autre sentiment diffus : le besoin d’Etat est toujours là, mais aussi l’inquiétude que nos libertés, au nom de la santé, soient comprimées pour longtemps. L’hygiénisme ambiant va-t-il dicter sa loi ? La contradiction guette… On s’était tous promis, au faîte de la crise, de penser le monde différemment, en pleine conscience de nos fragilités. Mais que reste-t-il de ces belles intentions alors que la « normale » reprend ses droits si chaotiquement et que tout le monde est encore un peu groggy ? Tous les secteurs n’aspirent qu’à effacer au plus vite les pertes subies de par la crise, mais le réchauffement climatique peut-il attendre ? L’Etat doit-il prendre la direction des opérations ? Tous s’écharpent sur cette question…
Tout le monde jure que la mondialisation, non seulement ne va pas diminuer, mais ne le doit pas. Le désastre économique provoqué par la crise sanitaire n’en serait que démultiplié. Mais le cœur y est-il encore vraiment ? Les yeux braqués sur les indicateurs pandémiques, mais aussi sur leurs intérêts tant économiques que politiques, les gouvernements se plaisent certes à disserter sur les bienfaits de la coopération internationale mais, in petto, beaucoup pensent qu’il faut réapprendre à fermer les frontières pour se protéger. Ce sentiment se diffuse dans les populations, qui au nom de la sécurité politique et sanitaire, qui au nom d’une nature qu’il faut préserver de la frénésie capitaliste. On ne jure que par l’anticipation, mais tout le monde a peur de tout le monde. Les organisations internationales, comme l’OMS, sont discréditées, mais celles à vocation supranationale, comme l’Union européenne, n’inspirent guère plus de confiance. Une passion de l’autarcie de répand en même temps que l’on devine que chaque pays, dans une situation telle que celle qui vient d’être vécue, ne peut s’en sortir seul. Mais la voie pour de nouvelles formes de collaborations patine. Dans ce climat où règnent défiance et désorientation, le danger de guerre n’a jamais été aussi grand, les droits humains malmenés : les virus informatiques téléguidés pourraient se substituer aux virus biologiques… Une paralysie informatique, jointe à une black-out par exemple, aurait des conséquences incommensurables. A moins qu’une recrudescence terroriste, revigorée par l’arrêt subit de la marche du monde, ne ressoude les puissances entre elles ?
Le théorème de Tocqueville
Ouf… on s’en est sorti. Un sentiment de soulagement s’empare de la population. Le choc a été violent, la planète a été paralysée des semaines durant, la facture sera éhontément salée… Mais l’impression de renouer avec une vie plus ou moins normale l’emporte. On devra certes modifier ses habitudes, mais on se persuade qu’il ne s’agit que d’un mauvais moment à passer. La vie reprend ses droits, avec ses bons et moins bons côtés. Car l’heure des règlements de compte semble être venue. Pourquoi avons-nous été incapables d’anticiper la crise ? Pourquoi personne n’a-t-il osé émettre l’hypothèse que le parti communiste chinois ne nous disait peut-être pas toute la vérité ? Les systèmes de santé ont-ils réellement été négligés ces dernières années ou, au contraire, ont-ils remarquablement bien tenu au milieu d’une crise qui n’était pas imprévisible, mais qu’il ne paraissait pas inhumain de ne pas vouloir reconnaître ? Pourtant Tocqueville nous avait averti : les sociétés démocratiques ne se soucient des périls qu’au moment où ils frappent à notre porte… Mais les querelles vont bon train, entre ceux qui entendent profiter de la crise pour aligner leurs revendications, ceux qui, sous l’euphémisme du « retour du politique », exigent l’intervention de l’Etat pour tout, ceux qui au nom de la liberté fuient toute innovation scientifique supposément intrusive, ceux qui ne jurent que par le laisser faire… Alors que la pragmatisme et l’humilité face au désastre devraient dominer, les désaccords se multiplient, plombant la reprise économique qui n’aurait pu s’épanouir que sur un arrière-fond plus consensuel.
***
Une chose paraît certaine à ce stade : tous les partis politiques pourront se convaincre qu’ils ont raison de penser ce qu’ils pensent, que seules leurs solutions demeurent pertinentes face au monceau de problèmes que la crise a peut-être révélés… avant d’en créer de nouveaux. Tous estimeront pouvoir répondre aux question touchant à nos dépendances, psychologiques, économiques et géopolitiques, à la finitude du monde, à nos fragilités. Les synthèses seront pourtant compliquées, car l’avenir plus ou moins proche sinuera sans doute entre ces mini-scénarios ici suggérés. Mais son élaboration passera assurément par une approche pragmatique que seul peut guider le consensus démocratique.