Erik Boulatov : « Je voulais exprimer mon époque »

(c) Eric Boulatov/Skopia

Galerie genevoise Skopia présente une exposition d’Eric Boulatov. Aujourd’hui, on le qualifie de peintre célèbre, voire de grand artiste. Ses œuvres se vendent aux enchères pour des millions de dollars, elles sont conservées dans les collections des musées les plus prestigieux, et posséder un Boulatov est une chance pour un collectionneur car, en plus de soixante ans d’activité, l’artiste n’a créé que moins de trois cents œuvres. Cependant, la reconnaissance de son talent n’a pas été immédiate, et elle n’a pas eu lieu dans son pays. Il s’est écoulé trente et un ans entre l’exposition collective de Moscou, en 1957, où ses travaux ont été présentés pour la première fois, et sa première exposition personnelle à Zurich, dans le très prestigieux musée Kunsthalle. C’est là que tout a commencé…

Les tableaux d’Erik Boulatov, peints dans une manière profondément singulière, sont toujours reconnaissables, impossible de les confondre avec l’œuvre d’un autre. Si l’on essaie de les disséquer, deux éléments toujours présents sautent aux yeux : surface plane et espace. Parfois quelques mots – un, deux, trois, pas plus. C’est laconique et clair, et l’effet produit sur le spectateur est hypnotique : on a envie d’entrer dans la toile, de pénétrer dans ses profondeurs, de s’y perdre. Peut-être cette simplicité et cette clarté apparentes lui viennent-elles de l’époque où, diplômé de l’Institut des beaux-arts Sourikov, il gagnait sa vie en illustrant des livres pour enfants aux éditions Malych. Ou peut-être que telle est sa vision du monde, simple et nette.

Quand on rencontre l’artiste, on est frappé de constater que ces énormes toiles ont été créées par un homme si frêle, aux yeux perçants et au sourire doux, désarmant. Agé aujourd’hui de 88 ans il continue à travailler. C’est avec émotion que je partage avec vous l’interview fait à Genève, en 2018, qui reste de l’actualité (en traduction de Galina Ackerman).

Erik Vladimirovitch, vos admirateurs sont inquiets : pourquoi avez-vous créé si peu de tableaux pendant votre longue carrière ?

J’aurais été heureux de pouvoir travailler plus vite. Mais je n’y arrive pas, simplement parce que je n’arrive pas à réaliser tout de suite ce dont j’ai envie, ce dont j’ai besoin. Le travail commence par une image, qui apparaît dans ma conscience ou dans mon subconscient, mais en tout cas, je la vois nettement. Or, quand j’essaie de la matérialiser, cela ne marche pas. Il est rare que quelque chose en résulte aussitôt. Généralement, je fais plusieurs dessins préparatoires dans lesquels je cherche comment a été conçue cette image, car essayer de la rendre directement dans un tableau c’est un supplice. En revanche, en faisant de petits dessins, cela avance plus vite, mais il faut en faire beaucoup, jusqu’au moment où je vois que c’est ressemblant, que je reconnais l’image ! Je peux alors me mettre à peindre un grand tableau. D’ailleurs, ces grands tableaux, je les réalise assez vite. Donc, si je n’arrive pas à faire plus de tableaux, ce n’est pas par fainéantise. Je fais des efforts !

Nul n’en doute ! Merci pour ce que vous avez déjà créé et pour ce qui nous attend encore. Vous êtes lié à la Suisse d’une façon particulière et depuis longtemps : c’est ici, à Zurich, en 1988, qu’a eu lieu votre première exposition personnelle, qui marque le début de votre carrière internationale. Vos œuvres sont plusieurs fois plus nombreuses dans les collections suisses, muséales et privées (à Berne, Bâle, Genève, Zurich), que dans tout l’espace postsoviétique. Lorsque vous entendez le mot « Suisse », quelle est l’image qui surgit devant vos yeux ?

La Suisse… (Il réfléchit.) Je ne sais pas… C’est ma deuxième patrie, je lui suis très reconnaissant et j’y viens toujours avec bonheur. J’ai essayé de la peindre, j’ai été très impressionné par le lac Léman, par la vue sur le lac depuis Lausanne, et ces cygnes, ces montagnes… Quelle beauté ! Mais je n’y arrive pas… Quant à l’image que j’en ai, c’est justement ce lac plus les montagnes.

Malgré votre amour pour la Suisse, vous préférez vivre à Paris, à la différence de tant de Russes célèbres ayant choisi le pays alpin…

Ni moi ni Natacha, ma femme, n’avons jamais envisagé de nous installer ici. Lorsque je suis allé en Suisse pour la première fois, c’était pour travailler, pas pour émigrer. D’ailleurs, personne ne m’a proposé d’y rester. On nous a invités en Allemagne, en France, mais nous avons d’abord choisi New York. Nous y avons vécu un an et demi, et nous avons alors compris que notre place était tout de même en Europe : nous nous sentions européens, et l’Amérique nous était étrangère. À l’époque Paris nous a semblé être la ville qui convenait le mieux.

Vous êtes une parfaite illustration de l’expression « Nul n’est prophète en son pays ». Vous y avez été reconnu, compris (par ceux qui le peuvent) et apprécié assez récemment, bien plus tard qu’en Occident. Et comme votre cas est hélas loin d’être unique, on peut parler de phénomène. Comment expliquez-vous cette « particularité de la mentalité russo-soviétique » ?

Oh, je n’en sais rien… Mais je ne suis pas persuadé que ce soit un phénomène typiquement russe, c’est propre aux gens en général et cela se manifeste dans d’autres cultures. Peut-être tout cela a-t-il un lien avec les particularités culturelles de chaque nation, mais je n’y ai jamais vraiment réfléchi. Pour ce qui me concerne moi, cela venait du système soviétique, de l’idéologie soviétique, et non de la société russe.

(c) Eric Boulatov/Skopia

Êtes-vous fâché ?

Pas du tout, pourquoi l’être ? J’ai toujours été prêt à ne jamais pouvoir montrer ce que je faisais, à ne jamais pouvoir vivre de mon art. Ce qui est arrivé est un cadeau du destin, un véritable bonheur… C’est comme une deuxième vie : la première s’est terminée et la seconde a commencé.

Ces dernières années, vous êtes un invité de marque en Russie, vous faites partie du patrimoine national. À votre avis, est-ce véritablement une « Russie nouvelle » qui vous accueille, ou bien seules les enseignes ont changé, mais l’essence est la même ?

On ne peut pas dire que l’on ait changé l’enseigne mais pas l’essence. Tant que les frontières restent ouvertes et que nous pouvons circuler librement, cela n’a rien à voir avec le système soviétique. Généralement, ceux qui prétendent cela sont ceux qui ne l’ont pas connu. Or, moi, je me souviens encore des dernières années staliniennes. Ceux qui n’ont pas connu cette réalité-là peuvent encore nourrir des illusions et garder de tendres souvenirs du système soviétique ; moi, je ne les ai pas. Certes, il y a une menace nationaliste, il y a une menace de retour dans le passé, et c’est très inquiétant. Mais, comme je l’ai dit, tant que les frontières resteront ouvertes, il n’y aura pas de retour au système soviétique. D’un autre côté, ma dernière exposition au Manège [salle d’exposition à Moscou, ndlr] m’a montré à quel point les jeunes ont besoin d’art, comme ils y aspirent. Pour moi, ce fut une joie, je ne m’y attendais pas du tout. De jeunes artistes et des jeunes en général s’intéressaient à mon travail, me demandaient de faire des conférences, m’écoutaient attentivement. Cela m’a immensément surpris !

On entend beaucoup de discours sceptiques selon lesquels les jeunes n’auraient besoin de rien et que l’art aurait disparu… C’est faux ! Beaucoup de jeunes n’en ont pas besoin, sans doute, mais beaucoup en ont, eux, besoin, et je l’ai vu de mes yeux. Je m’intéresse au parcours de plusieurs jeunes artistes russes, j’ai mes sympathies et mes antipathies, bien entendu. Je reste en contact avec quelques-uns, et je regrette que mes séjours en Russie, trop courts, ne me permettent pas d’élargir ce cercle. De manière générale, je trouve que la vie culturelle en Russie est plus intéressante actuellement que, par exemple, à Paris.

Cela donne de l’espoir, n’est-ce pas ?

Bien sûr, car ces jeunes sont notre avenir. Grâce à eux, je ne peux partager entièrement le scepticisme avec lequel on considère la situation actuelle en Russie. Certes, cette situation est compliquée et le sentiment d’être entouré d’ennemis provoque le besoin de cohésion nationale autour du gouvernement, quel qu’il soit. C’est dans ce contexte, avec cette idée d’un entourage hostile, que le nationalisme redresse la tête à l’intérieur, un vilain nationalisme soviétique. Je pense que l’Europe commet une grosse erreur en se comportant ainsi qu’elle le fait vis-à-vis de la Russie. Ce sont précisément les contacts, les échanges qui peuvent faire évoluer les consciences et stimuler le développement de la démocratie, etc. Au contraire, rejeter la Russie provoque une hostilité naturelle en retour. C’est là que réside le danger.

Malgré la négation de tout ce qui est soviétique, vos œuvres, d’une certaine manière, sont un monument à cette époque, comme le montre, par exemple, votre représentation du label de qualité d’URSS. Pourquoi ? Vous n’arrivez pas à oublier ?

Les œuvres dont vous parlez ont été réalisées à l’époque soviétique. Depuis sa disparition, je n’ai pas repris ce thème. Je pense qu’il ne faut pas le faire. Je n’ai jamais voulu esthétiser ces années, seulement les exprimer. Si mes œuvres vivent et produisent une impression, c’est que j’ai exprimé cette époque, je l’ai saisie. Et si elle s’est arrêtée, alors c’est pour toujours. Si j’ai fait un tableau, il a défini son époque, lui a donné un nom. Et si cela n’a pas été fait, l’époque passera sans être identifiée, comme ce fut le cas de nos années 1990. Or, quelle époque unique et surprenante c’était ! Il n’y a jamais rien eu de pareil dans le passé, et cela ne reviendra plus ! Les jeunes artistes de cette époque, qui étaient tenus de la capter, me disaient : « C’était facile pour vous à l’époque soviétique, quand tout était clair ! » Mais qu’est-ce qui était clair ?! C’était précisément très difficile d’oser dire quelque chose de soi-même, dans sa langue propre, et de ne pas en avoir honte. Car nous avions tous honte : nous pensions que tout ce qui était bien appartenait au passé ou venait de l’étranger, tandis que chez nous, tout était médiocre – et la langue et la culture. Un véritable artiste se doit de ne pas prêter attention à cela, son regard doit être tourné vers l’éternité.

Que pensez-vous du rôle de la religion dans la société russe actuelle, et en particulier, des cas de plus en plus fréquents de groupes d’activistes orthodoxes exerçant des pressions sur le domaine culturel ?

Je considère que la position de l’Église en général n’est pas agréable du tout et qu’elle joue un vilain rôle dans le domaine culturel. L’État ne doit pas intervenir non plus dans ces affaires-là : s’il le fait, cela brouille les cartes. D’un autre côté, l’artiste doit aussi s’interdire toute incartade qui pourrait véritablement offenser les sentiments des croyants – telle est ma conviction intime. S’il n’aime pas le comportement de l’Église, il a le droit d’exprimer son opinion, mais il faut pour cela trouver un moyen convenable. Car la religion, la foi, ce sont des convictions dont on ne peut se moquer. Si un créateur veut dire quelque chose dans cette situation complexe et épineuse, il doit se comporter en artiste, ce qui veut dire trouver une forme artistique, une image qui exprime ses pensées et ses sentiments. Dans les arts plastiques, c’est l’image qui prime, la parole, l’interprétation sont toujours secondaires. Et si un artiste agit en tant que citoyen ou simplement en tant qu’homme vivant dans ce pays et qui, à ce titre, a le droit de s’exprimer, il doit assumer l’entière responsabilité civique de ses actes. Il ne doit pas venir crier, après coup, qu’on lui cloue le bec, il ne doit pas se cacher derrière l’art. Un acte civique doit être perçu comme tel.

(c) Eric Boulatov/Skopia

Mais où passe la frontière ? Nous connaissons tous le fameux vers de Nekrassov : « Tu peux ne pas être poète, mais tu dois être citoyen. » Que faire, quand tout est entremêlé ? Quelle est la ligne à ne pas franchir lorsqu’on exprime une position civique dans une œuvre artistique ?

Lorsqu’un artiste exprime sa position par le biais de l’art, c’est de l’art. Mais s’il fait un geste, une action qu’il déclare être artistique, c’est autre chose. Oui, la ligne de démarcation est difficile à sentir, parfois ambiguë, mais elle existe, et l’artiste ne peut pas ne pas en être conscient. En règle générale, la situation est souvent discutable quand un jeune artiste veut attirer l’attention – par tous les moyens ! Pour y parvenir, un scandale est ce qu’il y a de plus simple et de plus direct. Sachant pertinemment qu’il va provoquer un scandale, l’artiste fait une action en prétendant que c’est de l’art. C’est indécent, et la responsabilité de l’artiste est ici largement engagée. Bien sûr, l’État ne doit pas se mêler des affaires artistiques, mais il ne faut pas le provoquer délibérément, sinon, les torts sont partagés. Pour finir, quand cet artiste se retrouve persécuté, quand il est condamné, voire emprisonné, on est bien obligé de le défendre, même si on n’en a pas envie. Mais il le faut ! C’est pourquoi l’artiste n’a pas le droit de créer de telles situations.

Vous êtes également célèbre pour vos grandes œuvres graphiques, et ces derniers temps, de nouveaux sujets sont apparus dans vos créations : des fleurs, des paysages. Y a-t-il une explication à cela ?

Je travaille avec le matériel que la vie me donne. Et la vie change.

Vous voulez dire que vous avez récemment commencé à remarquer les fleurs et les petits ponts auxquels vous ne prêtiez pas attention auparavant, en créant des paysages que l’on pourrait qualifier de sociaux et en leur donnant des titres comme : Attention ! ou Ne pas s’adosser ! ?

C’est possible. Vous savez, j’adore Une petite cour à Moscou, le tableau de Polenov. C’est une œuvre charmante où Moscou est représentée comme un village. Moi, j’ai peint ma propre « cour à Moscou », c’est une cour d’aujourd’hui, entourée d’immeubles et remplie de voitures. La cour de notre immeuble moscovite. Il me semble que c’est réussi. Naturellement, ce tableau porte un autre message que celui de mon Danger !, car, justement, je n’y vois aucun danger. Par contre, j’ai un tableau intitulé Bonne année ! dans lequel je perçois un danger, que j’ai essayé d’exprimer, et qui existe aussi bien en Russie qu’en France : il y a le pressentiment d’une explosion. J’ai peint ce tableau la veille d’un attentat terroriste.

Il y a quelques années, j’ai travaillé à une œuvre intitulée Notre temps est venu, où j’essayais d’exprimer la situation russe actuelle, le passage d’une époque à l’autre. De sorte que, dans un sens, je poursuis ma ligne artistique, mais peut-être d’une autre façon.

Et puis, j’ai toujours eu envie de peindre un simple paysage russe. Jusque-là, je n’y arrivais pas. Mais ces derniers temps, j’ai enfin réussi, et j’en ai même fait plusieurs.

Quels sont les projets artistiques qui seront organisés pour votre anniversaire ?

En novembre, au centre Eltsine d’Ekaterinbourg, ma ville natale, se tiendra la première rétrospective de mes dessins – de toute ma vie. En avril 2019, une exposition dans la grande salle du Manège sera consacrée à mes œuvres des dernières années. Je sais également que quelques-unes seront présentées au prochain ArtBasel.

Pouvez-vous nous parler de ce qui vous a le plus impressionné récemment ?

Il y a quelques années, je me suis retrouvé dans une usine métallurgique abandonnée dans les Pyrénées françaises qu’un riche Français essayait de transformer en centre culturel. Cet espace a m’a laissé une très forte impression, car il m’a semblé refléter ce qui se passe actuellement en Europe et dans le monde : d’une part, l’abandon, et d’autre part, le début de quelque chose de nouveau, qui porte un espoir.

Là-bas, avec l’artiste Andreï Molodkine, j’ai créé une œuvre de grandes dimensions, et qui est très importante pour moi. Pendant plusieurs années, j’ai travaillé sur l’espace du tableau afin de l’ouvrir au spectateur, pour qu’il puisse y entrer, pour ainsi dire. Car qu’est-ce qu’un tableau ? C’est une surface plane à partir de laquelle nous construisons un espace imaginaire – soit vers l’intérieur, soit en direction du spectateur. Et j’ai eu l’idée de donner à cette surface une incarnation matérielle pour vérifier si elle pouvait tenir, s’il y avait un lien entre elle et l’espace, et plus généralement, pour savoir ce qui allait arriver.

L’année dernière, cette œuvre fut présentée à la Tate Modern, à Londres, ou, plus exactement, devant son entrée. Ce sont d’énormes lettres coulées en métal qui forment le mot VPERED (« En avant ! »), répétées sept fois et posées en cercle. Lorsqu’on se trouve au milieu du cercle, on perçoit une sorte de mouvement absurde autour de soi : on vous dit « En avant, en avant », mais vous vous retrouvez loin en arrière. C’est une course irrationnelle, en tournant en rond. J’étais curieux de voir ce que cela pouvait donner non pas sur la surface d’un tableau, mais dans l’espace d’une ville réelle. Les gens ont tout de suite commencé à « apprivoiser » ces lettres, surtout les enfants qui grimpaient dessus et se laissaient glisser pour redescendre. L’œuvre s’est remplie de vie.

Je continue à avancer dans cette direction, en créant des œuvres volumineuses qui reposent toujours sur une place centrale.

« Une course irrationnelle, en rond » : c’est comme cela que vous percevez notre vie contemporaine ?

Tout à fait. Pour l’instant, je ne vois aucun développement positif.

En regardant vos tableaux, on a le sentiment que vous peignez en regardant en arrière, mais en vous projetant dans l’avenir. Vous êtes un homme qui a vécu une longue vie et qui a connu beaucoup de changements. Quel est votre rapport au temps, à notre époque éphémère ?

C’est probablement mon âge qui parle. Par exemple, mon tableau Comment sais-je vers où ? Qu’est-ce que j’en sais, vers où ? Je ne sais pas, personne ne le sait. Je suis seulement intimement persuadé que là, derrière l’horizon, il y aura quelque chose, que rien n’est terminé avec la mort, mais qu’une chose nouvelle s’ouvrira et qu’elle sera essentielle.

 

PS L’exposition à la galerie Skopia présente quelques « classiques » d’Eric Boulatov mais aussi des oeuvres récents, crées pendant les deux dernières années. La porte est présente dans plusieurs parmi elles – la porte qui mène soit dans un petit jardin bien russe, ou dans le monde de Velasquez ou encore derrière l’horizon… Ouvrez les portes -jusqu’à 23 décembre.

Nadia Sikorsky

Nadia Sikorsky a grandi à Moscou, où elle a obtenu un master de journalisme et un doctorat en histoire à l’université Lomonossov. Après avoir passé 13 ans au sein de l’Unesco à Paris puis à Genève, et exercé les fonctions de directrice de la communication à la Croix-Verte internationale, fondée par Mikhaïl Gorbatchev, elle développe NashaGazeta.ch, quotidien russophone en ligne.