La ligne de mire

L’année terrible

Hantise de la pandémie

Arsène Doyon–Porret, aquarelle sur bristol.

La Terre s’amoche,

Covid-19 s’accroche.

Soignants sans repos, les brancards assaillent,

Mélopée autour du braséro où l’effroi ripaille,

Pandémie, ô pandémie que guident de morbides sections,

Qui clopinent au timbre de criards orphéons,

Ah, ogresse de destinée, qui, sauvage, pourrie,

Monstrueuse, nous emporte dans la charognerie,

Brouillard où la destinée oscille, où pour certains Dieu déguerpit,

Où le crépuscule augure la noirceur qui abasourdit,

Forcenée universelle, de rafales et de fulgurances infectées,

Quand reflueras-tu, pandémie ? comment te garrotter, souche mutée ?

Si la zoonose virale éparpille tout le convivial,

Si les confinements du télétravail n’assèchent pas le mal,

Si dans l’ombre plissée du masque s’entête le rêveur,

Alors le tourmenteur en enverra tant et tant au respirateur

La Terre a la pétoche,

Covid-19 l’empoche.

L’Année terrible est un recueil de poèmes (dont « Bêtises de la guerre ») que Victor Hugo publie en 1872 sur la guerre franco-prussienne et civile en France.

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