Economie et Ecologie – Un partenariat qui a de l’avenir ! A nous de le faire savoir !

Economie et Ecologie – Un partenariat qui a de l’avenir ! A nous de le faire savoir !

Le jour de l’indépendance vaudoise, ce 24 janvier 2018, Romande Energie et Migros Vaud annonçaient un partenariat commun. Leur projet permettra de couvrir un futur auvents à voiture de la Migros avec 9’400 m2 de panneaux solaires. Soit près d’un hectare ! C’est énorme ! L’énergie produite annuellement pourrait permettre de fournir l’équivalent de plus de 500 ménages.

Article paru dans le 24heures du 31.1.18

Si je trouve ce projet particulièrement intéressant, c’est qu’il émane directement d’un partenariat économique entre deux sociétés vaudoises et qu’il aura un impact environnemental très positif.

Cette future installation est l’exemple même d’un partenariat gagnant-gagnant-gagnant. Il sera gagnant pour la Migros car il générera des économies sur ses frais d’énergie puisque 60% de la production des panneaux seront utilisés en autoconsommation par le géant orange et que l’énergie autoconsommée est terriblement plus économique que celle tirée du réseau. Pour Romande Energie, l’affaire est aussi gagnante car le distributeur électrique pourra ajouter une centrale produisant de l’énergie photovoltaïque dans la région dont le prix du kilowattheure produit sera fortement diminué grâce à l’effet d’échelle de ce projet et ainsi répondre à la demande croissante de ses clients locaux en approvisionnant ceux qui le souhaitent avec une énergie 100% renouvelable et locale à un prix compétitif. Finalement, cet accord est aussi gagnant pour notre environnement puisque l’énergie photovoltaïque produit par l’installation augmentera sensiblement la part du renouvelable disponible sur le marché de l’électricité et réduira notre besoin en énergie nucléaire ou en charbon allemand de manière proportionnelle.

Ces partenariats se multiplient et prouvent que le temps de la transition énergétique est venu !

La beauté de cet exemple de partenariat gagnant-gagnant-gagnant est que L’Etat n’a joué ici qu’un rôle mineur. Ce dernier a uniquement mis en place un cadre légal et incitatif idéal à travers la Stratégie Energétique 2050, soutenue d’ailleurs massivement par les citoyens, mais n’a pas obligé les acteurs économiques à réaliser cette installation.

C’est donc bien l’exemple que le temps de la transition énergétique est venu et que l’énergie fossile, surtout en matière de production d’énergie électrique, compte ses dernières années de vie.

« Toutes les technologies renouvelables seront compétitives par rapport aux énergies fossiles en 2020 », estime l’Agence internationale des énergies renouvelables (Irena) dans une étude sur les coûts des énergies vertes.

De 2010 à 2017, le prix de l’énergie photovoltaïque est descendu de près de 73% ! Cela signifie qu’un kilowattheure solaire était produit pour un coût de 10 centimes en 2017. D’après le rapport de l’IRENA (Agence Internationale des énergies renouvelables), le prix du solaire devrait même descendra jusqu’à 3 centimes le kilowattheure d’ici à l’année prochaine.

A un prix de 3 à 10 centimes par kilowattheure, les énergies renouvelables seront moins chères que toutes les énergies fossiles. Y compris le pétrole !

C’est dire si nous approchons gentiment mais surement de la fin des énergies sales.

Poursuivre l’effort de communication en faveur du renouvelable est vital car les résistances au changement sont encore très grandes

En début d’année, un projet éolien important porté sur une dizaine d’années et touchant trois communes vaudoises s’est vu mettre à la poubelle pour 11 voix dans la petite commune de La Praz. Cet échec est du à un très fort lobbyisme effectué par une association appelée « Paysage-Libre Vaud » qui a réussi à faire assermenter 11 personnes le jour du vote dans la commune et faire ainsi pencher la balance du côté du non pour ce projet porteur d’avenir (20 NON, 11 OUI).

Il est important de prendre conscience du fait que certaines personnes voient les éoliennes ou même les panneaux solaires comme des installations problématiques. Pour certains, ces installations nuiront à la beauté du paysage, pour d’autres, elles provoqueront trop de nuisances sonores ou encore dévoreront les pieds des vaches. Bref, chacun aura une bonne raison personnelle de s’opposer au changement que représente le déploiement du renouvelable.

C’est pour cette raison qu’il est aujourd’hui essentiel de poursuivre voire d’augmenter les efforts en matière de communication sur les énergies renouvelables.

Les écoles, les entreprises, les associations, les privés ou le public, tous les acteurs doivent informer et communiquer sur le bienfait du recours aux énergies renouvelables.

Simplement car les réticences au changement sont énormes et qu’il faudra encore du temps, peut-être même toute une génération, pour que l’image du renouvelable soit celle qui combine à la fois les notions d’amélioration de notre qualité de vie, d’économie et de préservation de notre environnement.

Si des efforts doivent être poursuivis en matière de soutien étatique, qu’il soit financier ou légal, l’urgence est aujourd’hui à la communication auprès des acteurs privés et publics en faveur des énergies renouvelables !

Energies Renouvelables

Michel Dupertuis

Entrepreneur et Secrétaire Général des Vert'libéraux vaudois. En 2008, Michael Dupertuis lance sa startup "Ecowizz". En 2013, il co-fonde la SwissTechAssociation. Aujourd'hui, il conjugue ses journées entre sa vie de famille, son activité d'entrepreneur, de politicien et de Président de la Coopérative Brassicole La Mine à Bex.

8 réponses à “Economie et Ecologie – Un partenariat qui a de l’avenir ! A nous de le faire savoir !

  1. A mon sens la mise à l’enquête publique contribue au gaspillage d’argent et au retard par rapport à des pays comme l’Autriche sur les projets éoliens. C’est peut être un plan sur lequel le rendement des investissements est péjoré et nous maintient dans un mouvement limité vers le renouvelable. Il semble que l’on tolère mieux l’achat d’énergie issue du nucléaire français et du charbon allemand que de planter une malheureuse éolienne sur la colline ou une toiture photovoltaïque sur le toit de la ferme. Souhaitons que l’on ne demeure pas les clients mais que l’on sache devenir des acteurs. Nous en avons les capacités

    1. Une mise à l’enquête pour un parc éolien me semble justifié et si nous ne le faisons pas, nous risquons de provoquer à juste titre des levées de bouclier encore bien plus sévère que les attaques actuelles.
      Cependant, comme pour le solaire, une procédure allégée devrait être permise.
      Les études ont été faite concernant les impacts sur la nature et la faune. Malheureusement, l’administration est frileuse dans ce domaine et se plie souvent aux demandes des opposants visant à créer toujours plus d’études.
      Cela fait maintenant trop longtemps que nous trainons et le résultat est qu’aucune éolienne n’est installée.

  2. Monsieur Dupertuis défend les positions des Verts-libéraux et c’est bien normal. Il déroule donc une liturgie connue et pointe du doigt ces méchants opposants qui n’ont rien compris, ce qui ne nous surprend pas vraiment.
    Mais le doigt, il se le met dans l’œil quand il parle de la votation du Conseil général de La Praz sur le Mollendruz. Il nous fait beaucoup d’honneur en affirmant que c’est Paysage-Libre Vaud qui a incité des citoyens à s’inscrire in extremis pour faire pencher la balance. La Praz est justement une commune sur laquelle nous n’avions peu ou pas d’informations et que l’on s’attendait à voir accepter le projet.
    Faut-il en déduire que les citoyens ont pu se forger une opinion tout seuls ?

    1. Oui, j’ai beaucoup d’admiration pour l’énergie que votre association met pour lutter contre l’éolien.
      D’ailleurs, c’est pour cela que je souligne qu’il nous faut nous aussi, pro-transition énergétique, nous bouger et nous mobiliser.
      Après l’énorme soutien populaire pour la Stratégie Energétique 2050 qui comprenait l’installation d’éoliennes dans le pays et particulièrement dans le canton de Vaud, je pensais à tord que le tournant énergétique se ferait sans trop d’accroches.
      Ce qu’il s’est passé à La Praz me démontre que j’avais tord et qu’il nous faut plus que jamais retrousser nos manches et poursuivre le travail d’information et convaincre nos citoyens du bienfondé d’un mix énergétique renouvelable.
      Mix qui comprendra bien entendu l’éolien !

  3. Pour moi qui travail dans l’industrie des machines, c’est une excellente nouvelle. comme vous le savez, les énergies renouvelables ont un immense besoin de terres rares et comme elle sont rares, il faut déplacer des quantité considérables de terre et de roche pour quelques grammes de ces précieux matériaux souvent plus chère que l’or ou le platine. Or, à chaque panneau solaire ou éolienne, il faut des machines minières dont certaines pèsent 800 tonnes et pour les mouvoir, des moteurs de 5000 CV. Que du bonheur pour moi. La pollution qu’il y a en Chine comme de la poussière hyper-toxique des minerais ne va pas m’atteindre. A terme, les centrales nucléaires vont fermer, encore du bonheur pour moi, pour pallier à intermittence et au faible rendement de ces énergies renouvelables, il va falloir des génératrices Diesel ou à gaz en attendant que centrales à charbon remontent en température (les gaz de fumées contienne de l’oxyde d’uranium) . Les avantages pour l’industrie ne s’arrête pas là, je ne suis pas ici pour écrire un livre. Je ne suis pas prêt à me retrouver au chômage. la seule chose qui m’inquiète, Combien ça va coûter?

    1. En effet, vous aurez du travail pour longtemps !
      L’industrie du renouvelable en est à ses balbutiement. Il faudra des dizaines d’années encore pour que cette dernière arrive au niveau de celle du fossile.
      Malgré tout, elle y arrivera. Les emplois qui seront créées seront ceux qui permettront à la société de sortir des énergies sales, toxiques, polluantes.
      Vous pointez du doigt les effets négatifs de la production de centrales d’énergie renouvelable et vous avez entièrement raison!
      Cependant, je reste un entrepreneur. Et je vois dans ces effets négatifs à court terme un investissement nécessaire sur le long terme.
      Aujourd’hui, extraire des terres rares ou des métaux, les transformer puis les déplacer provoque un grand coût énergétique et environnemental qui se compense par la suite par le bénéfice retiré par la génération quasiment gratuite d’énergie (le soleil ne facturant pas son énergie, le vente et le sol non plus).
      Par contre, extraire de l’uranium, du pétrole ou enfouir des produits toxiques sous terre pour récolter des gaz de schistes, puis les transformer et finalement les déplacer chez nous provoque aussi un coût énergétique et environnemental énorme. Et, à la différence du renouvelable, cet impact énergétique et environnemental ne pourra jamais être compensé. C’est une pure course en avant.

      Alors à votre question “Combien ça va coûter?” J’ose vous répondre : “Presque zéro franc une fois l’investissement consenti”

  4. Que répondez-vous aux critiques du solaire (électrique) qui affirment que l’énergie dépensée pour créer les panneaux et les recycler est supérieure à celle fournie durant la vie utile du produit?

    1. Je réponds que si c’était vrai il y a quinze à vingt ans de ça, ce n’est plus le cas aujourd’hui!
      Il faut entre 2 à 5ans de fonction pour qu’un panneau solaire compense l’impact causé par sa conception.
      Et je ne parle pas que de l’impact énergétique mais bien de son impact global.
      Je vous conseille les deux sites suivants qui en parlent très bien et montrent que le bilan environnemental des panneaux solaires est extrêmement positif. Ils se basent notamment sur de récentes analyses de cycle de vie.

      1) Article vulgarisant le sujet : https://www.actu-environnement.com/ae/pdt/panneaux-solaires-impact-environnement-edf-enr-667.php4

      2) Article plus scientifique : http://www.photovoltaique.info/Analyse-du-Cycle-de-Vie-ACV-du.html

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *