Anne, je te fais confiance!

9’400 collaborateurs et collaboratrices, plus de 6’900 enseignant-e-s,  près de 75’000 élèves et 2 milliards de budget, voici ce que la cheffe du département de l’instruction publique gère depuis 4 ans et demi. Des années d’engagement avec un bilan positif : de nouveaux postes pour l’école primaire, là où l’égalité des chances doit être promue par des moyens suffisants, une revalorisation du cycle d’orientation et de la formation professionnelle, une lutte de longue haleine contre le décrochage scolaire et l’intégration de toutes les personnes ayant des difficultés dans la vie soit parce qu’elles vivent une situation de handicap ou qu’elles viennent d’ailleurs. Ou encore parce qu’elles n’ont pas des familles unies et solides qui les soutiennent. Et de quoi parle-t-on actuellement ?

De l’éventuelle maladresse de n’avoir pas tout de suite saisie l’émotion des féministes suite aux accusations concernant des enseignants qui sont soupçonnés d’avoir eu des comportements inacceptables face à des élèves. Ces comportements ont été rendus publiques au mois de novembre de l’année passée. Dès qu’elle a eu connaissance des soupçons d’agissements sexistes ou inadéquats, Anne Emery-Torracinta a mis en place une procédure pour aider les élèves à s’adresser à la bonne personne au bon moment. Elle a pensé que cela était suffisant, et en effet, on n’a plus rien entendu jusqu’à quelques semaines avant les élections. Si je condamne également tout agissement inadéquat ou sexiste d’un professeur face à ses élèves, et qu’il faut certainement faire la lumière sur d’éventuels problèmes structurels, je ne comprends pas pourquoi ces attaques sortent juste à la veille des élections. Maladresse de féministes qui n’ont jamais fait de la politique « institutionnelle » ou manigances d’autres  milieux? Je n’en sais rien.

Je suis féministes de longue date et je connais Anne et Pascal Emery-Torracinta depuis fort longtemps. Et je sais que les deux personnes sont engagées sincèrement pour la justice sociale et l’égalité. De ce fait, je ne comprends pas cette agitation médiatique autour de la Conseillère d’Etat et maintenant aussi de son mari. Le comble a été atteint quand certains médias ont laissé entendre qu’un éventuel conflit d’intérêt existait entre la fonction de la cheffe du département et son mari, bénévole dans le comité de Genève 2018 pour organiser des jeux olympiques pour des personnes en situation. Malheureusement, des inexactitudes révélées ou copiées peuvent faire beaucoup de tort tant aux politiques qu’aux bénévoles qui s’engagent pour une bonne cause. Ainsi, la Conseillère d’Etat a dû rappeler les faits concernant ces jeux et je tiens à les répéter ici.

Ces « Special games », organisés par la ville et le canton, auront lieu ce printemps et qui réuniront 1800 sportifs et sportives handicapé-e-s et 1200 bénévoles au cœur de Genève sont financés par le canton, la ville et les communes à raison de 300’000 francs chacun, ainsi que par quelques sponsors privés.

La contribution du canton, attribuée par le Conseil d’Etat dans son ensemble, est prise sur le fonds cantonal d’aide au sport. Ainsi, chaque année, l’argent du fonds est attribué à 90% i pour des aides ordinaires et à 10 % dans une «réserve Conseil d’Etat» qui peut servir pour des situations exceptionnelles. Une commission d’attribution propose à titre indicatif les soutiens, mais c’est le Conseil d’Etat dans son entier qui décide de leur attribution. Et comme Anne Emery-Torracinta l’a rectifié à la radio, la commission avait proposé que les 300’000 francs soient répartis entre l’aide ordinaire (60´000) et la réserve Conseil d’Etat (240´000). Compte tenu du fait que le sport handicap n’est proportionnellement que peu soutenu par le canton, le gouvernement a préféré prendre tout sur l’aide ordinaire. Une manière symbolique de valoriser le sport handicap.

Quant à son mari, il a démissionné de la direction de son collège dès l’arrivée d’Anne Emery-Torracinta à la tête du DIP pour éviter tout conflit d’intérêt, alors que rien ne l’y obligeait. Une retraite forcée, qu’il a depuis décidé de consacrer au service de la collectivité de façon bénévole. Ce que beaucoup de socialistes font d’ailleurs une fois leur carrière politique ou professionnelle terminée.

Je fait une entière confiance à Anne- Emery-Torracinta – et à son mari ! –  et vous invite à voter pour elle !

Maria Bernasconi

En tant que députée au Grand-Conseil genevois puis conseillère nationale PS, Maria Bernasconi a défendu l'égalité entre femmes et hommes, la justice sociale et le service public. Née en 1955. Elle est mariée, deux enfants et 3 petits-enfants, elle est infirmière et juriste de formation. Elle a fini son parcours professionnel en tant que secrétaire générale d'un syndicat et est à la retraite depuis 2018.