Pour l’amour de la langue françaisE

Ecriture inclusive et amour de la langue française; l’élégance avant tout!

 

Je suis un amoureux des langues, et de la langue française en particulier ; d’une part parce que c’est ma langue culturelle et identitaire, et d’autre part parce qu’elle est d’une richesse folle, métissée qu’elle est de plusieurs siècles d’échanges avec toute l’Europe et au-delà. Je n’oublierai notamment jamais cette magnifique exposition temporaire organisée au début du millénaire par le Musée Romain de Lausanne-Vidy : Archéologie du français.

Or la vitalité et la précision de notre langue est régulièrement attaquée, notamment dans les médias et les parlements. Quelques hystériques militants du genre et bien organisés tiennent absolument à la réglementer et nous imposer des interdictions, telle une chape de plomb idéologique. Ceci, alors que notre langue peut être si belle et subtile dans ses nuances.

Au XVIIème siècle, Louis XIII lui-même, avait donné pour mission à l’Académie française de «rendre le langage français non seulement élégant mais capable de traiter tous les arts et toutes les sciences». Gardons-le donc élégant, subtil et apte à traiter avec précision les vrais enjeux de notre époque.

A l’heure où le genre ne se limite plus à une question binaire ou l’une ou l’un l’emporte systématiquement sur l’autre en fonction du contexte, il est normal que nous soyons beaucoup à trouver vieillies, inélégantes et inadaptées deux règles étonnantes qui ont pris le pouvoir dans nos livres d’école et dans beaucoup d’esprits : « le masculin l’emporte sur le féminin pour l’accord des adjectifs » et «le neutre prend les formes du masculin ». Deux règles qui impliquent une neutralisation du féminin par le truchement du masculin, en faisant de ce dernier un genre par défaut. Quelle pauvreté et quel manque d’imagination !

Heureusement, une nouvelle génération d’amoureuses de la langue ne se satisfait plus de cette situation et ose redonner à notre langue française ses lettres de noblesses : en redonnant du sens aux mots, en nous permettant de savourer la racine latine du percutant terme d’autrice, en nous faisant jouer avec les rythmes et allitérations qui se cachent dans un toutes et tous, dans un françaises, français, en osant parfois la concision d’un genre alternant avec l’autre ou en nous suggérant d’opter parfois pour le parfum et la beauté subtiles d’un accord de proximité. Quel plaisir d’explorer de nouveaux terrains de jeu, et d’accompagner notre langue si belle vers une intégration tant littérale que littéraire de l’égalité entre femmes et hommes !

Nous devons encore apprendre à maîtriser les différentes dimensions d’une écriture plus inclusive, à comprendre comment elle s’exprime en fonction des différents registres de langage ou dans les différents contextes, à trouver les tournures qui nous plaisent et celles que nous évitons. Avec de la bonne volonté, c’est aisément à notre portée.

Et si quelques enseignantes et journalistes retraités ont de la peine à se faire à cette façon d’utiliser notre belle langue à bon escient, c’est compréhensible, et pas très grave. Car comme le disait le regretté linguiste et lexicographe Alain Rey, en fin de compte, c’est l’usage qui a raison.

Pour aller plus loin:

HISTOIRE D’AUTRICE, DE L’EPOQUE LATINE À NOS JOURS, par Aurore Evain LIEN

Un passionnant article du Monde qui nous parle de l’accord des genres et de l’Académie française :

Et un excellent Podcast de Laelia Veron sur Binge Audio, qui explore avec curiosité le pourquoi et le comment de l’écriture inclusive

L’arnaque de la retraite des femmes à 64 ans

En matière d’égalité de fait, et non de droit, entre femmes et hommes, nous sommes encore loin du compte en Suisse. Dans ce chantier qui reste colossal, il y a aujourd’hui du mouvement, notamment grâce à toute l’énergie mobilisée lors de la grève des femmes de 2019.

Il s’agit maintenant de mettre l’énergie aux bons endroits pour obtenir un impact maximal et sans tarder.

Pourtant, avec la cristallisation de la lutte sur le maintien de l’âge de la retraite des femmes à 64 ans, nous faisons fausse route; gagner une nouvelle fois sur ce point serait un marché de dupes, et cela pour de multiples raisons.

La retraite à 64 ans : une perte financière sèche de plus pour les femmes

Premièrement, et c’est là où se cache la véritable arnaque, c’est qu’en prenant leur retraite une année avant les hommes, les femmes n’y gagnent absolument rien, elles y perdent même financièrement la plupart du temps.

Pour la majorité d’entre nous, nous gagnons plus l’année avant notre retraite que celle d’après. Et cela y compris pour les petits salaires, qui obtiennent peut-être une rente AVS autour des 1’300 CHF et arrivent avec peine à 2’500 francs au final si l’on inclut les prestations complémentaires.

Bref, en garantissant aux femmes une retraite à 64 ans, nous leur faisons perdre une année de salaire professionnel par rapport aux hommes, en général plus élevé que leur rente. Beaucoup de femmes entrent ainsi une année plus tôt dans la catégorie précaire des retraitées.

Quand certains syndicats annoncent (voir ici )que les femmes perdront environ 1’200 francs en moyenne par année sur leur rente AVS, (en considérant environ 2’000 francs mensuels d’AVS et de prestations complémentaires, multipliés par douze mois = 24’000 francs annuels, répartis sur les 20 ans d’espérance de vie moyennes (jusqu’à 84 ans) = 1’200 francs de perte annuelle), ils oublient que la plupart des femmes perdent aujourd’hui en réalité davantage en tant que retraitées que si elles touchaient encore un salaire l’année de leur 64 ans. Bref, avec une retraite anticipée institutionnalisée des femmes, tant les femmes que les caisses AVS y perdent financièrement!

La retraite à 64 ans : le collier de nouilles de la fête des mères

« Tant que l’égalité des droits ne sera pas vécue dans les faits, nous ne lâcherons pas la retraite à 64 ans » : ce qui à première vue semble être un élément légitime et fort d’une négociation, s’avère se dégonfler à la lumière de la réalité. Car en réalité, il n’y a plus rien à négocier : formellement, légalement, l’égalité est là. Par contre, les inégalités doivent encore se résoudre dans nos têtes, dans nos comportements, ainsi que dans les façons dont l’un et l’autre, hommes et femmes, gérons nos carrières et nos familles (temps partiels, congé parental, crèches,…). De tels changements ne se négocient pas, ne s’imposent pas, mais ils se font, ils se vivent dans la vie privée et publique de tous les jours, et nous pouvons les accélérer en offrant des possibilités (temps partiel) et des infrastructures (crèches), en expliquant et en informant (transparence salariale) et surtout en donnant envie de changement.

Les hommes dont les idées sont encore fortement ancrées dans le patriarcat, se fichent probablement que les femmes soient retraitées à 64 ans. Au contraire, de manière inconsciente pour certains, cela légitime leur vision du monde :

  • les femmes sont plus chétives et ont donc droit à une retraite anticipée (argument du Conseil fédéral en 1964, lorsqu’il avait abaissé l’âge à 62 ans)
  • les sacrifices des femmes pour la famille sont finalement compensés (déjà qu’elles ne sont pas astreintes au service militaire…), et il n’y a donc rien à changer dans notre société.
  • d’autres seront heureux de profiter du départ anticipé à la retraite de leur épouse plus jeune, ce qui leur permettra de continuer de se tenir avec bonne conscience à bonne distance des tâches ménagères

Ce qui est vendu comme une compensation pour inégalités de fait bien réelles, tient aujourd’hui davantage de la prime cumulus offerte aux femmes pour sacrifices accumulés au cours de toute une vie, ou du collier de nouille offert à la fête des mères pour les remercier de leur dévouement constant. Indirectement, cette compensation fantoche légitime ces inégalités, vu que c’est le jeu qui permet d’obtenir la prime, ou l’amour reconnaissant du patriarcat.

N’oublions pas que pour trop de femmes encore, prendre la retraite c’est devenir femme au foyer à plein temps. Et voulons nous vraiment, en insistant sur cette notion d’âge différencié selon le genre, renforcer les stéréotypes scandaleux du genre “un homme avec les cheveux gris est expérimenté, une femme avec les cheveux gris est usée” ?

Non, la retraite à 64 ans n’est pas non plus un complot misogyne

A l’époque où les chances de faire bouger le système patriarcal étaient encore minimes, cela avait du sens de négocier des « compensations » ; mais aujourd’hui, nous pouvons et nous devons changer réellement le système, même si ce changement de paradigme n’est pas si facile.

Les syndicats et beaucoup d’entre nous sont aujourd’hui victimes d’un biais cognitif bien connu, celui du coût irrécupérable. Tant a déjà été investi dans la lutte pour conserver cet âge de la retraite plus bas pour les femmes, que se dire que ce n’est plus là le bon combat semblerait un gâchis de forces et d’énergie inacceptables. Or, tout ce temps et cette énergie de campagne et de combat ont déjà été dépensés, et ne doivent plus être considérés ; la seule chose que nous devons nous demander aujourd’hui est : où est-ce que notre énergie et notre engagement aura le plus d’impact positif pour les femmes.

Dans ce long combat pour une égalité des genres, il faut aujourd’hui lâcher cet os qui a perdu de sa saveur, que l’on tient depuis si longtemps entre les mâchoires. Certains syndicats ont de la peine à se défaire de cela, et le prêt-à-penser dont ils nourrissent les messages du mouvement de la grève des femmes devient aujourd’hui problématique, pour ne pas dire, et c’est un comble, paternaliste.

L’injustice sur les rentes est ailleurs, et elle est massive

L’injustice dans les rentes est réelle, et ne peut en aucune mesure être compensée par une retraite à 64 ans.  Une étude de 2016 sur l’écart entre les rentes des femmes et des hommes (gender pension gap) arrive aux conclusions suivantes : si l’écart est presque inexistant dans l’AVS (seulement 2,7 %), il atteint 63 % pour la prévoyance professionnelle (2ème pilier), c’est-à-dire qu’en moyenne, la rente prévoyance professionnelle d’une femme dépasse à peine le tiers de celle d’un homme. L’écart est très élevé également pour le 3e pilier, où il représente 54 %.

Cette injustice flagrante ne se résout pas avec des modes de calculs de rentes différents, mais bien en permettant aux femmes de travailler davantage, à des postes plus élevés et pour des salaires équivalents à ceux des hommes, et aux hommes d’accéder de manière réelle aux temps partiels, afin que les charges familiales et les responsabilités professionnelles et sociétales soient réparties de manière plus équitable.

Briser les réflexes de l’ancien monde pour permettre une vraie société égalitaire

En s’accrochant au privilège de l’ancien monde qu’est la retraite à 64 ans pour les femmes, c’est ce dernier que nous faisons perdurer dans nos têtes. Se battre pour une compensation dans un système injuste, ne fait que renforcer le système injuste.

Afin de dépasser cette situation de perdantes perdants, femmes et hommes devons agir de concert, libérés des négociations stériles de « si tu ne me donnes pas cela, je ne te donnerai pas cela » et pour cela abolir toute inégalité de droits, dans un sens comme dans l’autre.

Nous devons faire vivre une nouvelle vision, partagée entre femmes et hommes, de société égalitaire. Nous devons imaginer ensemble cette vie, ces rôles, ces fonctionnements, y rêver, les expérimenter. Nous devons apprendre à nous faire confiance et construire ensemble. C’est en nous donnant à toutes et tous l’envie d’une vie meilleure, que les changements en profondeur se feront.

Afin de mettre notre énergie à réfléchir et concrétiser ces idées, il existe quelques pistes qui agissent de manière fondamentale sur nos rôles dans la famille et la société, et donc de manière forte sur nos rentes, notamment sur le 2ème pilier encore si inégalitaire.

Le travail réalisé par Alliance f est en ce sens très inspirant, et a déjà porté ses fruits de manière forte notamment en ce qui concerne la place des femmes en politique (pour la place des femmes dans l’économie, on y travaille encore…).

Une autre idée me paraît avoir un potentiel de transformation particulièrement fort, c’est celle du service citoyen. Celui-ci remplacerait l’obligation de servir actuelle purement masculine et militaire par un engagement de milice pour chaque citoyenne et chaque citoyen, dont les options seraient élargies à toutes les tâches d’intérêt public reconnues par la loi (armée, protection civile, conservation des biens culturels, revitalisation des cours d’eaux…). J’ai repris cette idée dans l’article Heidi News en lien (et qui a notamment été un déclencheur pour ce blog).

Une généralisation d’un tel service citoyen aiderait les familles à moins baser la tenue du ménage sur les femmes ; tout comme le congé parental, cela renforcerait le signal que oui, il n’y a pas de raison qu’un homme ne puisse pas assumer seul famille et emploi pendant que sa conjointe serait en « service citoyen ». Finalement, cela renforcerait les « réseaux informels » externes aussi pour les femmes. Cela donne clairement envie d’y réfléchir.

Un autre élément clé est celui du congé parental, qui poserait des bases solides pour une répartition ouverte des rôles parentaux dès la naissance.

Ces idées et beaucoup d’autres changeraient notre société de manière fondamentale, mais le chemin est encore long et il faut y mettre toutes nos énergies si nous voulons les réaliser.

Nous avons encore besoin d’une AVS forte

Pour revenir au sujet de la retraite, nous devrons encore trouver les moyens de considérer une retraite à des âges variables, en fonction de la « dureté » du métier. Mais cela n’a plus à voir avec le genre, car ces métiers sont pratiqués tant par des hommes que des femmes.

Nous devons pour cela faire table rase des modèles du passé, réaliser la transition vers une retraite commune à 65 ans, tout en mettant en place les compensations adéquates pour ces femmes qui devront changer leurs plans pour une retraite une année plus tard. Car si les femmes d’aujourd’hui ne gagnent rien à maintenir une retraite à 64 ans, les retraitées (et les retraités) de demain gagnent à une AVS saine et solide pour l’avenir, car l’AVS restera le pilier de rentes le plus égalitaire quelques années encore.

En prenant un peu de distance, et pour dire tout cela autrement: je me vois très mal raconter un jour à mes filles, et peut-être mes petites filles, que malheureusement leur monde reste inégalitaire, mais qu’au moins je suis fier de m’être engagé fortement et durant des années pour sauver l’âge de la retraite des femmes à 64 ans quelques années de plus (quitte à empêcher d’autres avancées sociales par la même occasion). Leurs priorités seront très probablement bien ailleurs.

Pour nous, hommes, le temps est venu de prendre le pouvoir

Le 8 mars dernier, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, j’avais l’occasion de participer à une table ronde. J’étais l’homme quota parmi quatre autres femmes toutes plus compétentes les unes que les autres, avec des parcours professionnels admirables. Pour la première fois, je découvrais le syndrome de l’imposteur, et je passais une bonne partie de la journée à réfléchir à ce que je pourrais bien y dire, devant un parterre probablement très féminin. Sans cette journée internationale et sans cette invitation, il n’y aurait pas eu ce papier.

 

Une affaire de pouvoirs

En matière de promotion d’égalité des sexes comme dans d’autres domaines, on entend souvent que le pouvoir ne se donne pas, mais se prend. Autrement dit, même si les hommes encore majoritaires doivent permettre cette place, l’aménager même, l’égalité ne se fait que si certaines pionnières prennent ce pouvoir. Si au final il en va de responsabilités partagées, il s’agit souvent dans un premier temps de renégocier les pouvoirs. Mais là n’est pas mon sujet.

 

A propos de première ministre

Il est un domaine où les hommes manquent cruellement de pouvoir : la sphère familiale, et en particulier dans les ménages avec enfant. Si on a aujourd’hui presque tous conscience de l’importance du partage des tâches (à des degrés de concrétisation divers il est vrai) on est encore très loin du partage du pouvoir.

Mais attention, je ne parle pas là de pouvoir global, mais de pouvoir pour tout ce qui tient de la planification, de l’organisation et de la gestion du ménage au sens très large.

Sous une forme très pernicieuse pour les deux sexes, la femme tient souvent un rôle du premier ministre dans la monarchie anglaise. Elle est en charge du gouvernement exécutif, et gère la bonne marche du pays, souvent de facto parce que depuis la naissance des enfants, elle a endossé ce rôle en étant plus souvent à la maison.

Selon les cas, l’homme remplit un certain nombre de tâches domestiques, qui va de descendre les poubelles, réparer un objet, s’occuper du jardin, voire même du foot du garçon le samedi matin (ou rien du tout, voire pour cela le dessin de Chappatte du 20 mars 2020 dans Le Temps https://www.chappatte.com/) Bref, je caricature, mais vous me suivez. Le partage des tâches n’est pas un partage du pouvoir ni de responsabilités, mais une forme de délégation. L’attribut le plus lié à cette forme de gouvernance est la charge mentale, une découverte récente, probablement il y a trois ans pour moi.

 

La reine mère

Là où le système devient clairement injuste, et je reviens à mon analogie avec la monarchie anglaise, c’est si l’homme a laissé avec complaisance sa femme au poste de premier ministre à la naissance des enfants, la coutume veut qu’il endosse la fonction de Reine mère. Il ne fait rien, mais il a le pouvoir sur le premier ministre. En cas de crise, sa parole a plus de poids, et en situation protocolaire, c’est à lui que l’on s’adresse. Mais les problèmes, ce n’est pas lui qui les gère… La reine mère, c’est ce que l’on appelle le patriarcat.

 

Le modèle suisse

Si l’on veut changer cela, il ne suffit pas que les hommes abandonnent la fonction de reine mère. Mais il leur faut prendre leur place dans un gouvernement au pouvoir partagé, à la Suisse, ou chaque membre a des dicastères et des pouvoirs bien définis.

Au niveau de la gestion de la famille et du ménage, les hommes doivent donc reprendre du pouvoir exécutif, et prendre leur place au gouvernement familial. Ils ne seront plus ni reine mère, ni commis. Ce changement est inconfortable, il peut être source de conflit, et demande de l’engagement, des preuves par l’acte ; aucun premier ministre ne laissera son poste sans être sûr que son nouveau collègue s’engagera pleinement. Cela implique de se laisser chacun plus de place, cela implique de faire confiance à l’autre, et cela implique de (re)définir les domaines de responsabilité. Par jour de la semaine ou par moment de la journée, par domaine (alimentation, finances, ménage, enfants, loisirs, relations sociales, projets de vie), par phase de vie, que sais-je. Mais surtout, ne pas confondre partage des tâches, partage des responsabilités et partage du pouvoir. Faire les courses lorsqu’on nous demande de les faire est une tâche ; faire en sorte que le frigo soit plein et que ce qu’il y a dedans permette de cuisiner 3 repas en fonction des activités de chacun est une responsabilité, en même temps qu’un pouvoir.

 

Pas d’égalité dans la sphère professionnelle sans égalité dans la sphère privée

Bref, si l’on veut que les femmes puissent aussi prendre des responsabilités dans la sphère professionnelle sans devoir être exceptionnelles, il faut que les hommes, exceptionnels ou non, prennent plus de pouvoir et de responsabilités dans la sphère privée. Ils en lâcheront alors automatiquement au niveau professionnel. Pour le bénéfice de l’une comme de l’autre, et pour une égalité de fait, et non seulement de droit.

 

Pas de blog sans Corona :

Aujourd’hui, nous avons une chance unique de changer cela, au moment où le Covid-19 nous confine pendant quelques semaines dans la sphère familiale, permettant à l’autre comme à l’une de changer ses habitudes… D’autant plus que statistiquement, les femmes sont aujourd’hui surreprésentées dans les activités indispensables pour résister à la crise (soins, alimentation). C’est le moment ou jamais… Alors, on le prend ce pouvoir ? Ensemble?

#SolidarityNail dans le contexte de la grève des femmes du #14Juin2019

Le 14 juin 2019, en Suisse, aura lieu une manifestation nationale majeure, en faveur de l’égalité des genres : la grève des femmes.

https://frauenstreik2019.ch

Or si (presque) plus personne ne défend l’inégalité entre les sexes, la réalité est encore loin de nos aspirations. Cette différence entre la théorie – en l’occurrence, l’article 8 de la Constitution suisse – et les faits s’explique en partie par la mauvaise volonté de quelques-uns, mais surtout par les habitudes et une robustesse du système en place, encore largement patriarcal.

Nombreux sont les hommes qui se défendent d’être sexistes ou machistes, mais qui se retrouvent à perpétrer des schémas ancestraux. En ce qui me concerne, c’est n’est qu’à la naissance de mes filles que j’ai réalisé à quel point, sans une lutte conjointe des deux membres du couple, une inégalité de fait se mettait en place, même entre deux individus partageant de fortes valeurs progressistes et d’équité. Je pense notamment au phénomène depuis lors bien connu de la charge mentale (pour celles et ceux qui ne le connaîtraient pas encore, lisez la BD éclairante de l’ingénieure informaticienne et dessinatrice Emma sur le sujet), au congé parental inexistant ou encore à la gestion des temps de travail partiel et la vision sociale sur le sujet.

Bref, il y a pour nous, les hommes, encore un énorme travail à faire sur nos attitudes, rôles, dires, pensées, et sur ce que nous faisons et ne faisons pas. Pour cela, la volonté seule ne suffisant pas, il est essentiel de régulièrement thématiser le sujet, échanger, argumenter, essayer, et cela également entre hommes…

Dans ce contexte où la mobilisation du #14juin2019 s’annonce pour beaucoup avant tout comme le fait des femmes, il paraît utile d’utiliser dès maintenant un signe distinctif, engageant et solidaire pour les hommes: par exemple, se vernir l’ongle du pouce, pour en faire un #SolidarityNail :

  • En signe de solidarité
  • Pour mettre le sujet et notre engagement sur la table durant une semaine, 24 heures sur 24, jusqu’au 14 juin, jour de la grève des femmes.
  • Il faudra donc forcément en parler avec nos filles et fils, femmes et partenaires, nos familles, nos amiEs, nos collègues, nos voisinEs, des inconnUes dans la rue, des clientEs, nos supérieurEs, des partenaires professionnelLEs…
  • Cet acte pourtant infime nous forcera à réfléchir à de multiples reprises, sur le sexisme dans les contextes les plus divers ;
  • Nous recueillerons des commentaires qui ne nous plairont pas ; d’autres qui nous flatteront ; des idées brillantes ; et d’autres que nous ne comprendrons peut-être même pas, ou qui nous heurteront.

Quoiqu’il en soit, je documenterai ce #SolidarityNail et certaines réactions sur les réseaux sociaux.

Et si, d’ici vendredi, nous étions plusieurs hommes à nous engager dans cette petite expérience solidaire, ce serait une belle façon de contribuer à une remise en question, au-delà des soutiens moraux et logistiques, au delà des cercles convaincus, en nous mettant – un tout petit peu – en danger…

(et oui, mon vernis est mal posé ; mais en théorie, je savais comment faire… 😉 )

 

Le #14juin2019, je ne ferai ni la grève, ni la femme; mais j’en serai.

Après 100 ans de luttes féministes, la société suisse n’est pas encore égalitaire entre les hommes et les femmes. Violences sexistes, représentation des femmes dans les instances dirigeantes, #MeToo, égalité salariale, partage de la charge mentale, harcèlement de rue, ou encore congé paternité, sont quelques exemples parmi les enjeux essentiels de notre société actuelle. Sur le fond, tout le monde est d’accord. En réalité, les inégalités sont encore criantes.

Cela fait trop longtemps que cela dure, et il est important d’accélérer le rythme des changements. Les outils sont là, les instruments sont connus, mais dans nos têtes et nos organisations le changement doit encore se faire.

En ce sens, un électrochoc sous la forme d’une mobilisation massive, visible, qui montre la force des idées féministes au-delà des barrières partisanes et des sexes pourra être décisive. Chacune et chacun doit voir qu’il est normal et légitime de faire sa part des choses à son échelle, que ce soit dans son couple, sa famille, son parti ou son travail. Cette visibilité doit nous donner à toutes et tous le courage de ne plus tolérer le sexisme, en aucun lieu, en aucun moment. Cela permettra à certaines d’oser davantage prendre la place qui leur est due et à s’y sentir légitimes. Une manifestation nationale secouera nos consciences, et montrera l’ampleur du mouvement.

Appel et manifeste pour le 14 juin 2019

Un appel a été lancé en 2018 à une grève féministe le 14 juin 2019, une mobilisation générale en faveur d’une égalité réelle entre les sexes.

Après de nombreuses discussions et rencontres, un collectif a lancé une page internet au début de cette année, avec un manifeste pour expliquer les raisons et enjeux de cette manifestation. Je m’en suis réjoui, y trouvant une liste de toutes les bonnes raisons qui font que personne ne peut se satisfaire de la situation actuelle.

Après lecture, je suis néanmoins resté sur un malaise, qui s’est cristallisé sur deux points.

  • l’appel ne s’adresse pas aux hommes, il les exclut même explicitement à travers une petite astérisque associée à toutes les occurrences du mot femme dans le texte : «*toute personne qui n’est pas un homme cisgenre (soit un homme qui se reconnaît dans le genre qui lui a été assigné à la naissance) ».
  • l’appel associe la lutte féministe à une lutte anticapitaliste

Si j’entends bien les arguments qui peuvent avoir poussé vers ces deux aspects, je les trouve extrêmement dommageables et maladroits. Le mouvement féministe, s’il veut avoir un impact fort et réel aujourd’hui, doit être inclusif, et ne peut se permettre d’être discriminant. Nous devons réussir à convaincre largement. Avec ce discours, au contraire, les initiantes resserrent les rangs de leurs troupes, mais on ne mobilisera pas l’ensemble des forces progressistes du pays : on ne mobilisera ni à droite, ni les timides, ni les femmes qui ont des responsabilités au sein de l’économie et qui jouent pourtant un rôle si important dans le changement ; et on ne mobilisera pas non plus les hommes (ce dont certains se satisferont certainement). Bref, non seulement ce texte ne prêche que les convaincues, mais en plus il ne prêche qu’une petite partie des convaincues.

La lutte féministe nous concerne nous aussi, les hommes, plus que jamais.

Il est essentiel que nous (hommes qui nous reconnaissons dans le genre qui nous a été assigné à la naissance…), agissions avec les femmes, à leurs côtés, là où nous avons une influence et une responsabilité. A l’heure de la lutte contre la charge mentale, du congé paternité, il serait totalement incohérent de laisser la charge de la lutte féministe aux femmes seules. Il est trop facile de dire « c’est un truc de femmes, mais je les soutiens », à la façon dont certains disent : « j’aimerais bien travailler à temps partiel, mais mon entreprise ne le permet pas ». La charge mentale ne se partage qu’en prenant sa part de responsabilité.

Comment pourrais-je être crédible face à mes filles en leur disant que j’irai travailler normalement le jour de la grève féministe, que c’est un truc de nanas et qu’elles peuvent y aller avec leur maman ? Non, nous, les hommes, devons avoir un rôle actif, et prendre nos responsabilités.

(NB : après relecture, je me vois désolé de ce flagrant délit de mansplaining de situation, uniquement dû au fait que ce manifeste a été rédigé par un collectif de femme. Plutôt que du « man-splaining », j’aimerais que mon billet soit compris comme un « man-ifeste »).

A quoi bon vouloir à tout prix mettre cette journée de mobilisation sous le couvert de la lutte anticapitaliste ?

Au-delà du terme même de « grève », très marqué politiquement, le texte contient des éléments qui positionnent le manifeste clairement à gauche, et associe explicitement le féminisme avec la lutte anticapitaliste.

Loin de moi l’idée de prétendre qu’il n’y a pas de sexisme dans le capitalisme ou le libéralisme. Mais le sexisme est partout. Il existait avant le capitalisme, de même qu’il existe aujourd’hui dans des organisations explicitement anticapitalistes. Prétendre que le sexisme est la faute du capitalisme me paraît trop réducteur par rapport à l’ampleur du phénomène, et surtout il sous-entends que rien ne sert de défendre le féminisme si on n’est pas anticapitaliste. Cela ne sert en rien la manifestation du 14 juin, tout au plus les élections fédérales de cet automne pour certains.

Une journaliste du Temps, Aïna Skjellaug, a évoqué cette forte couleur de gauche dans un édito, ce à quoi une « réponse » a été rapidement produite par un collectif de femmes coordonnant le mouvement actuel ; on pouvait y lire la confirmation que oui, pour « les femmes », le sexisme est lié au capitalisme. Punkt. Schluss.

Ayant alors demandé des précisions sur différentes plateformes de réseaux sociaux du mouvement, j’ai reçu plusieurs fois la même réponse, décevante: le vrai féminisme ne peut être que de gauche, mais tout le monde est invité à participer (écouter pour cela aussi le débat dans Forum du 30 janvier). C’est un peu la même attitude que lorsque des hommes sexagénaires d’un conseil d’administration unisexe déclarent que bien sûr, leur conseil d’administration est ouvert aux femmes (compétentes), qu’ils en ont même cherché, mais qu’aucune n’est prête à s’investir.

En terme d’ouverture, il faut bien se rendre compte que la formule des « collectifs » auto-organisés qui sont à la base de la rédaction du manifeste ne sont pas à la portée ni dans la culture de toutes les femmes. Une militante de gauche maîtrise et se sent à l’aise dans un telle formule, alors qu’une jeune cadre d’un parti de droite bien moins, même si elle a de fortes convictions féministes. Il faudrait un sacré courage pour s’inviter et s’imposer dans un groupe qui nous considère soit comme une nunuche victime, soit comme une traîtresse qui pactise avec l’ennemi.

Pour avoir réellement un impact, à court terme, nous avons besoin de toute la diversité des profils, sensibilités, compétences et fonctions des femmes. Toute femme est légitime pour défendre la lutte contre le sexisme.

S’il est important de défendre ses idées “politiques”, la cause des femmes a assez attendu pour ne pas attendre l’aboutissement de la révolution anticapitaliste. Sortons des guerres de clans et agissons sans plus tarder, avec toutes les forces progressistes en la matière.

Le mouvement va encore évoluer et s’étoffer

La journée du 14 juin est néanmoins encore loin, et beaucoup de choses vont encore se passer. Il y a assez de temps pour mobiliser large, rassembler les forces et les diversités. Il existe aussi de multiples formes de mobilisation autres que la “grève” au sens strict.

Des organisations clés en matière de féminisme comme Alliance F ou politiciennes.ch, n’ont à ma connaissance pas encore communiqué sur le sujet du 14 juin. Elles ont déjà montré par le passé qu’elles sont capables de rassembler au-delà des clivages politiques, et j’ai grand espoir qu’elles prendront leurs responsabilités.

Pour ce qui est des hommes, je suis plus dubitatif, et ne vois pas d’organisation à même de se mobiliser ; corollaire du sexisme actuel, il n’y a par exemple pas de groupes « hommes » dans les partis politiques, qui pourraient s’activer sur ce sujet. Cela ne doit pas nous empêcher de nous activer chacun, de manière individuelle.

Des réunions régulières sont agendées pour coordonner le(s) mouvement(s) et sont annoncées sur le site mère du mouvement. Il y a encore beaucoup de possibles. En ce sens, il serait aisé de faire évoluer deux ou trois phrases du manifeste pour le rendre plus inclusif et moins typé politiquement, sans rien y changer au niveau des revendications concrètes. On pourrait aussi imaginer que chaque « groupe » publie son propre texte, permettant ainsi une certaine diversité.

Et moi*, dans tout cela ?

(*homme cisgenre, père de deux filles, marié et chef d’entreprise)

La communication officielle actuelle me dit que je suis le bienvenu à Berne le 14 juin pour « soutenir » le mouvement: par exemple en faisant la cuisine ou en gardant les enfants ce jour-là. Or, je ne veux pas « soutenir » le mouvement, je veux « être » de ce mouvement. Et je n’ai pas besoin d’une manifestation nationale pour faire la cuisine ou garder les enfants en en faisant un « geste de soutien » exceptionnel.

De plus, la notion de grève a pour moi peu de sens. D’une part parce qu’elle polarise plutôt qu’elle rassemble, que je ne sais pas à quel client je facturerais mes heures de grève, qu’en tant que directeur, me mettre en grève serait paradoxal, et que plus fondamentalement je n’ai jamais défendu l’outil de la grève.
Par contre je conçois qu’en terme de marketing, le terme soit puissant, et je peux m’en accomoder.

Si je ne me reconnais pas dans la communication actuelle, je me reconnais totalement dans le contenu des revendications de la manifestation, et j’assumerai donc ma part tout autant que mes parties.

A défaut de faire grève, je prendrai donc congé le 14 juin, et je serai présent pour donner un signal fort que cette cause me concerne et m’engage (en cravate violette).

Le 14 juin 2019, je ne ferai ni la grève, ni la femme; mais j’en serai.

Aujourd’hui, je suis persuadé qu’il est possible d’atteindre une société égalitaire avec des changements qui sont à notre portée. Pour cela, nous devons toutes et tous nous y mettre. Femmes, hommes, de gauche comme de droite ou d’ailleurs, en privé, en public et au travail. Chacune et chacun à notre façon, faisons avancer le féminisme; changeons nos systèmes, nos attitudes, avançons, toutes et tous à notre manière. Ensemble.

Dites, les hommes, on s’y retrouve, le 14 juin ?

La contraception, une bagatelle? Pour les hommes, peut-être…

Une histoire d’effets secondaires

La contraception a depuis toujours été une histoire d’effets secondaires plus ou moins mal maîtrisés. Elle est une alternative aux familles nombreuses, à l’interruption de grossesse, au coitus interruptus, au préservatif ou à l’abstinence (oui je sais, la sexualité ne se limite pas à la pénétration, mais là n’est pas le sujet de ce papier).

Elle est la plupart du temps aux mains des femmes, et en grande partie aux mains des gynécologues et des vendeurs d’hormones. Je ne ferai pas la liste ici des effets secondaires liés aux diverses pilules et stérilets, dont le web regorge, mais que l’on minimise bien trop souvent ; par pudeur, ou parce que personne n’a vraiment envie d’en connaître les détails. Et surtout pas nous, les hommes.

La solution miracle

Il existe pourtant une solution miracle pour les hommes, au prix d’un vélo de course d’occasion, pour des désagréments moindres que ceux du traitement d’une carie, et cela en l’espace d’une demi-journée.

J’ai nommé la « vasectomie ». Ce mot qui évoque encore trop souvent les pires supplices dans de lugubres cliniques, une émasculinisation aux effets psychologiques insoutenables, des blagues machistes, ou alors simplement rien du tout, car la question ne s’est jamais posée.

Et cela alors que cette méthode a tout pour convaincre : pour moins de 1’000 CHF, avec une douleur maximale qui est celle de la narcose locale (et qui ne dépasse pas celle de la piqûre chez un dentiste), et tout cela en une opération ambulatoire de moins d’une heure, pour être sur pied une heure après et sans douleurs (pour être tout à fait honnête, après l’opération, je n’ai pas apprécié du tout les poils mal rasés entre les cuisses – mais j’ai bien entendu supporté cela avec grande vaillance).

Pourquoi si peu ?

Après un tableau si rose, la question qui se pose est bien: “Pourquoi la vasectomie est-elle si peu connue, et surtout si peu pratiquée ?” Autorisée depuis 2001 seulement en France, on n’y compte que quelques milliers de cas par année.  En Suisse, malgré l’absence de statistiques, les hommes ne sont pas bien plus motivés, avec quelques centaines d’opérations annuelles.

Quelles sont donc les raisons qui expliqueraient que la plupart des hommes de plus de 40 ans, non abstinents, préfèrent la coûteuse contraception féminine et son cortège d’effets secondaires.

  1. Les couilles, c’est sacré : il semble que oui. Il est encore bien des hommes qui associent leur statut à la qualité de leur scrotum. Mais qu’ils soient rassurés : la vasectomie est indétectable dans un vestiaire de fitness. Et leur voix ne se transformera pas en celle d’un magnifique castrat.
  2. Les hommes sont des chochottes : oui. Pourtant, ils vont bien chez le dentiste (et certains feraient même du sport, avec toutes les douleurs qui y sont associées).
  3. Parce que la contraception a toujours été une histoire de femmes : Oui. La méconnaissance (pour ne pas dire le désintérêt) de la chose est probablement la raison principale de ce partage de responsabilité plutôt inéquitable en terme de contraception. J’en veux pour preuve que même beaucoup de féministes engagés ont une vision terrible de la vasectomie. Je pense au « bon mot » que certains d’entre eux colportent régulièrement sur les réseaux sociaux « les hommes qui parlent d’une interruption volontaire de grossesse (IVG) « de confort » ferait bien d’essayer la vasectomie « de détente » » (rappel : la vasectomie n’est en rien comparable avec les douleurs physiques et mentales de l’IVG ; au contraire, c’est plutôt détendant et confortable comme méthode).
  4. Parce que ça ne rapporte rien : oui. En matière de contraception, les femmes (pour rappel, responsables en général de ce domaine là), consultent leur propre spécialiste : le gynécologue. Et ce dernier a toutes les raisons économiques de ne pas déléguer cette poule aux œufs d’or aux urologues des partenaires de leurs patientes, qui auraient tôt fait de régler le problème définitivement. Existe-t-il parmi les lectrices de ce blog une seule femme qui pourrait témoigner que son gynécologue lui a déjà conseillé la vasectomie ?
  5. C’est irréversible : Oui. En effet, si on ne peut exclure de souhaiter encore un jour des enfants (« Familienplanung abgeschlossen » est la case que j’ai du cocher sur le formulaire), ce n’est pas la bonne méthode (même si médicalement, l’opération est réversible dans la plupart des cas).

La bagatelle

Bref, il est temps que les hommes prennent en main leur contraception. Les menstruations, les accouchements et bien d’autres joies de la féminité, nous ne les assumerons jamais. Dans un couple, assumer la contraception pour la seconde partie de sa vie (oui, je suis quadragénaire) à peu de frais, sans douleurs et sans effets secondaires me paraît faisable, même pour un homme (à noter que la vasectomie ne protège pas des maladies sexuellement transmissibles et n’est pas indiquée pour une carrière tardive de Casanova). Pour promouvoir cela, après avoir raté le lancement des ironing clubs, je songe à lancer un vasectoclub. Ceux qui sont intéressés peuvent me contacter.

Au lieu de croire que la contraception est une bagatelle dont leur partenaire se charge, les hommes pourraient un jour faire de la contraception une vraie bagatelle: pour eux-mêmes.