Se vacciner à nouveau contre le COVID, le choix de la cigale ou de la fourmi ?

Un deuxième booster anti-COVID après le premier est recommandé par les autorités fédérales de santé pour les personnes avec un système immunitaire affaibli. Depuis peu les autres personnes éligibles à ce rappel doivent payer de leur poche. Seraient-elles des cigales car elles ne le feraient que pour voyager ?

Le 10 juillet 2022, le Conseil Fédéral a fixé les conditions de prise en charge des frais de la deuxième dose de rappel anti-COVID (booster). Ainsi, les personnes âgées et à risque continueront à pouvoir recevoir une dose de rappel gratuitement. Au contraire, les autres personnes devront s’acquitter des frais de vaccination selon les conditions édictées par les cantons. Le raisonnement est qu’il n’y aurait pas de raison médicale pour ces personnes «demandent une vaccination de rappel contre le Covid-19 pour partir en voyage devront la payer elles-mêmes ». Bref, ces personnes ne seraient que des cigales migratrices qui devraient prendre leurs responsabilités.

La décision du Conseil Fédéral de fin de gratuité générale de la vaccination anti-COVID est d’un contraste frappant avec les efforts effectués en 2021 pour assurer un bon degré de vaccination. Depuis, les variants delta et omicron sont arrivés en Suisse et une très large part de la population a une immunité vaccinale ou hybride ou est décédée du COVID. Bref, la pandémie serait derrière nous et donc il était temps de revenir à une politique de santé publique de prévention minimaliste. Malheureusement, il n’en est rien.

La situation épidémique du COVID-19 en Europe n’est pas bonne comme le décrit Marc Gozlan avec un interview d’Antoine Flahault (Université de Genève) dans le Temps le 13 juin 2022 :

  • Le variant Omicron BA.5 s’est propagé au Portugal depuis mi-avril et a causé une importante vague épidémique avec de nombreux décès des personnes de plus de 80 ans
  • Un échappement partiel de ce variant BA.5 même après 3 doses et des campagnes de vaccination « anciennes » pourraient expliquer ce rebond épidémique
  • Les variants BA.4 et BA.5 domineront rapidement en Suisse selon une annonce du service de virologie au HUG (Genève) le 11 juin

Dans ce contexte, il n’est pas surprenant de voir que les infections en Suisse sont de nouveau à la hausse depuis début juin 2022. La hausse est modérée mais claire. Dans cette situation que l’OFSP suit certainement de près, une bonne nouvelle est qu’une nouvelle version du vaccin MODERNA a commencé à être produite et que cette version est efficace selon une annonce du 8 juin 2022.

La décision du Conseil Fédéral de fin de gratuité générale de la vaccination anti-COVID n’est pas justifiée au regard de la situation épidémique en Europe et en Suisse avec l’arrivée maintenant des nouveaux variants BA.4 et BA.5. Cette décision ne prend pas en compte l’entourage des personnes âgées, les soignants et les personnes désirant se prémunir contre la nouvelle vague. Cette décision ne permet pas de prolonger l’immunité dans une partie volontaire de la population et ainsi d’éviter une montée trop brutale des cas. Pire les autorités fédérales ne semblent pas prêtes de prendre des mesures de sanitaires même minimales avant une hausse des hospitalisations soit un indicateur sanitaire tardif. Décisions qui seront à nouveau du ressort des cantons. Dans la même ligne, les valeurs seuils épidémiques et sanitaires pour prendre des mesures ne sont pas connues comme le déplore Antoine Flahault et il n’y a pas de promotion de la très nécessaire vaccination des femmes enceintes au contraire de la France.

Pour répondre à la question de la cigale et de la fourmi, les personnes adultes et jeunes éligibles à un 2e rappel ne sont pas toutes des cigales prêtes à partir chanter cet été mais aussi des personnes en contact avec des personnes âgées qui restent au poste. Ces dernières sont bien les fourmis de la fable. Quant au Conseil Fédéral, il parait déjà être en mode vacances pour la gestion de l’épidémie COVID.

 

Note :
– Crédit photographique : Elf-Moondance from Pixabay
– L’usage du genre masculin dans ce document est pour en faciliter la lisibilité. L’information présentée s’applique à tous les individus indépendamment de leur sexe et leur genre à moins que le contexte ne l’indique autrement.

 

Luc Otten

Luc Otten est médecin et biologiste. Après 15 années de recherche académique, il a travaillé 7 ans comme analyste financier puis comme venture capitaliste dans le domaine des sciences de la vie. Depuis 2015, il travaille dans le monde des start-ups en biotechnologie dans des positions opérationelles le plus souvent.

28 réponses à “Se vacciner à nouveau contre le COVID, le choix de la cigale ou de la fourmi ?

  1. (Content de vous voir revenir…)

    Les dernières déclarations de M. Berset, avant l’apparition d’Omicron, étaient : « Attendre (que la locomotive prenne de l’élan), et réagir vite (pour freiner) ». Omicron est une nouvelle locomotive qui ne l’inquiète pas, la dernière vague a été suivie d’une accalmie, il n’a ainsi pas eu l’occasion de faire un clair constat quand il tarde. Nous sommes encore toujours dans l’optique « attendre et voir venir », à cela s’ajoutent les versions répandues que le vaccin était inutile, fausses preuves à l’appui. Je rencontre peu d’avis où les personnes âgées ou encore jeunes et vulnérables entrent dans l’équation actuelle, elles pourraient faire l’objet de décomptes publiés sur les hospitalisations et les décès, mais non, cela semble être un problème sans importance, un effet secondaire négligeable de la paix retrouvée sans masques, et pourtant je persiste à penser que le masque n’entrave pas la communication. Durant cette période de visages partiellement cachés, j’ai reconnu quelques personnes perdues de vue depuis six à huit ans, un court regard leur a suffi aussi pour me saluer sans craindre de se tromper… Malgré tout, quand je porte maintenant mon masque dans les lieux publics de proximité, on ne me regarde pas de travers : « Nous comprenons que vous désirez vous protéger, mais n’attendez pas un effort de notre part pour réduire les mauvaises chances dues à votre vieillesse ». Si nous savions déjà que la liste des effets secondaires d’un remède pouvait faire peur et inciter à y renoncer, il en est un nouveau qui prend encore plus de poids : « Atteinte à la liberté » de vivre en harmonie avec ses convictions sur une nature inoffensive qui protège et tente de nous guérir de toutes nos « erreurs »…

    Après ce commentaire peut-être inutile, une seule question que je voudrais vous poser : La nouvelle version de Moderna pourra-t-elle être injectée durant la période où le vaccin de Pfizer (troisième dose tardive) fait encore effet ?

    1. Les études sur les immunisations croisées avec des vaccins de divers fabricants ont montré une bonne protection sans augmentation des effets indésirables. Rien ne laisse penser qu’il en soit différent avec la nouvelle version du vaccin de Moderna. Quant à la question de l’intervalle de temps entre le rappel et la dernière injection, les données sont incomplètes à ce sujet.
      Note:
      Un article dans le Temps de ce jour fournit de nombreuses informations de fond

  2. Et ça recommence…

    Le Portugal est le 2ème pays le plus vacciné au monde (plus de 96 % de la population vaccinable). Les gens ont fait leur 3ème dose et ont quand même massivement attrapé omicron.

    Une grande majorité a donc été exposé massivement immunisée. Cela ne change rien: la pression selective fait qu’une souche du virus a pris le desssus en échappant à l’immunité (vaccinale et/ou infection). Vous l’avez écrit vous même: BA.4 et BA.5 y ont échappé et être vacciné ne sert plus à rien.

    De plus la faible durée de protection des boosters avait déjà été relevée dans diverses études (8-10 semaines).

    Le vaccin a eu sa chance: c’est une impasse et de nombreux scientifique commencent à donner de la voix.

    Tant que le vaccin ne bloque pas la transmission, une vaccination de masse n’est inutile car un variant apparaît alors.

    Quand aux formes graves, les données de l’OFSP sont claires. Lors de la vague omicron, 2 doses protégeaient déjà suffisament des formes graves. La 3ème dose n’était pas utile à part pour les personnes dont le système immunitaire est affaibli.

    Et ce n’est pas à vous que je vais expliquer pourquoi: vous êtes un brillant expert et vous le savez donc parfaitement.

    Les données démontrent aussi que les personnes, même non vacccinées, de moins de 60 ans ne sont quasiment par touchées par ces formes graves.

    La vaccination de rappel doit donc être ciblée: c’est ce que le gouvernement fait et c’est la bonne approche.

    La situation pourrait changer si un nouveau variant plus dangereux et plus contagieux devait apparaître. Mais, maleureusement, dans ce cas là, même le nouveau vaccin qui doit sortir fin de l’été sera déjà obsolète.

    La bonne stratégie est maintenant de passer à des traitements viraux (inihibiteurs de la protéase 3CL) et de traiter de manière précoce. C’est le seul moyen de bloquer la contagion lors d’une vague et d’éviter de nouveaux variants.

    Ils sont actuellement trop chers et trop lourds. Toutefois, le Japon semble aller dans cette direction avec un version plus simple que celle de Pfizer.

    1. Le sujet de mon post est sur la prise en charge de la vaccination non pas la stratégie vaccinale actuelle.
      A ce sujet, je ne partage pas votre opinion sur l’intérêt de la vaccination anti-COVID à la lecture des résultats de protection conférée par les nouvelles versions des vaccins Moderna contre les divers variants.
      Quant à une approche médicamenteuse, OUI, il faut des progrès tant du côté des antiviraux à prendre de manière précoce que des anti-inflammatoires ciblés à prendre dans une 2e phase lors de complications.

      1. Merci pour votre réponse. Il me plaît que nous rejoignons sur un point: le besoin urgent de traitements anti-viraux. L’idée est de disposer d’un médicament bon marché et avec peu d’effets secondaires qui serait vendu directement en pharmacie notamment en cas de test positif. La charge virale serait alors fortement réduite donc la contagion et l’apparition de variants.

        Mais il reste encore du travail pour y arriver et le Paxlovid n’est pas positionné ainsi (trop coûteux, trop lourd).

        Je suis beaucoup moins convaincu par ce nouveau vaccin bi-valent. C’est du bricolage et du marketing: 8-10x plus d’anticorps neutralisants et blah blah blah. On dirait une pub pour de la lessive. On nous a servi la même sauce avec la 3ème dose contre omicron. J’ai revu la vidéo de Bourla de décembre: c’est édifiant !

        On disposera probablement à nouveau d’un “amortisseur” pour protéger les populations vulnérables des formes graves. Mais il est totalement impossible de prédire son efficacité face à de nouveaux variants (minimum 2 après BA.5).

        On pourrait alors avoir de mauvaises suprises si le virus redevient plus létal.

        Plusieurs virologues nous mettent d’ailleurs en garde. Vacciner “on the fly” au sommet d’une vague avec un vaccin qui n’est plus à jour, c’est très aléatoire et on en a déjà fait l’expérience avec Omicron: impossible de faire des projections fiables et donc de mettre en place des mesures complémentaires appropriées.

        Quand à la prise charge (remboursement), elle est liée à la stratégie vaccinale: une utilité de 4ème dose a été démontrée pour les personnes immuno-déprimées, donc c’est remboursé. Pour le reste de la population, ce 2ème booster est inutile dans le contexte actuel. L’Afrique du Sud et le Portugal l’ont bien compris: ça n’empêche pas (du tout: les anticorps ne sont plus adaptés) de contracter/transmettre la maladie et l’immunité acquise protège suffisament contre les formes graves.

        Pas de raison de le faire donc de le rembourser.

        1. Merci pour votre éclairage.
          Pour revenir au sujet de mon post (la prise en charge de la vaccination généralisée), notons:
          – la stratégie vaccinale et la communication de l’OFSP discutables avec par exemple son manque de réactivité sur la recommandation de vacciner les femmes enceintes: décision annoncée avec des mois de retard
          – la situation de plusieurs situations limites (couple avec un patient juste en dessous de l’âge limite, certains traitements biologiques anti-inflammatoires, soignants, etc)
          – l’achat des vaccins effectué au niveau national faisant que c’est une poche suisse ou une autre qui paie
          Au final, la décision du CF de la fin de la gratuité de la vaccination n’a pas à se calquer sur la stratégie vaccinale ou les recommendations. Cette décision apparait comme le résultat d’un état d’esprit estival et oublieux de la pandémie qui n’est malheureusement pas derrière nous.

        1. Merci pour votre commentaire qu’on doit mettre en perspective:
          – le taux de myocardite et péricardite en Suisse de 26 cas/million d’injection selon Swissmedic. C’est un chiffre entre celui rapporté par l’ American College of Cardiology (AAC) à 13 cas/million et celui à 33 cas/million rapporté par une métanalyse en avril dans le Lancet.
          – ce taux de myo/périardite est plus fréquent chez les jeunes de sexe masculin. En citant le Lancet, le risque post-vaccinal de ces rares évènements doit être mis en rapport avec le risque d’infection COVID-19 infection (inclus les myo/pericardites).
          – le chiffre de risque relatif entre la myo/péricardite doit effectivement se calculer plus finement avec l’excès de risque (incidence annuelle de myocardite de base en Suisse 170 cas/million), la tranche d’âge et le sexe, et le vaccin précis (certains vaccins induisent plus de myocardite comme décrit pas Swissmedic). Pour la population de jeunes hommes, l’excès de risque (vaccin vs infection) est plus bas que 100x. Le rapport global risque/bénéfice a conduit les autorités à préconiser certains vaccins anti-COVID spécifiques chez les jeunes pour cette raison.

          1. Si l’on compare le nombre de cas (407) au nombre de personnes vaccinées en Suisse (environ 6 millions), cela donne un peu près 1 pour 14’000 personnes vaccinées.
            Et comme le nombre de cas remontés est sans doute inférieur à la réalité, c’est sans doute plus.
            Il existe en ce moment une tendance médiatique très forte à la minimisation des effets indésirables de ces nouveaux vaccins.
            Si bien que beaucoup de victimes trouvent inconcevable que leur état puisse être lié à la vaccination – car elles ne peuvent pas le croire, vu que personne n’en parle dans les médias.
            C’est dommage que vous participiez à cette minimisation.

          2. Comme toujours, le problème, c’est les données (incomplètes), les biais (difficiles à corriger) et les comparaisons erronées.

            Par exemple, le critère retenu par certaines meta-études pour une corrélation avec le vaccin est de 6 semaines alors que pour la maladie, on inclus 6 mois…

            Or, beaucoup d’effets secondaires cardio-vasculaires se déclarent dans les 2-3 mois après la vaccination.

            De plus, votre étude dans le Lancet utilise des données de l’an dernier donc pre-Omicron. Or, la dangerosité de Delta notamment sur le système cardio-vasculaire était connue.

            Une étude récente dans Nature conclu autrement:

            https://www.nature.com/articles/s41598-022-10928-z

            Il y a des dizaines d’études qui vont dans le même sens. D’autres études sortent maintenant sur les risques d’effets secondaires neurologiques.

            Non, ce vaccin est loi d’être anodin et le bénéfice/risque aurait dû être revu avec l’arrivée d’omicron. En particulier en ce qui concerne les nouvelles autorisations “d’urgence” pour la vaccination des enfants.

            Quand à votre affirmation sur “l’évolution bénigne sans séquelle dans la grande majorité des cas” de myocardites post vaccination, on dirait un “cut and paste” d’un article de presse il y a 3 mois.

            “Grand majorité” ne signifie pas grand chose (je vous signale que la Covid évolue aussi positivement dans 99 % des cas). “Sans sequelle” reste aussi à définir: études interrompues, carrière sportive fichue, ça ne rentre pas dans les critères médicaux.

            Et, dans de nombreux cas, c’est un traitement médical lourd sur plusieurs mois (voire années). Des fibroses dans le myocarde sont aussi constatées ainsi que d’autres séquelles. Quand ça touche un adolescent, c’est un problème !

            Et je ne parle pas ici d’autres accidents cardio-vasculaires post vaccination qui impliquent un médication à vie (embolies pulmonaires, etc).

            En un an, une partie de la population a commencé à comprendre que la peur ce vaccin n’était pas celle de l’aiguille.

            C’est un risque qu’on est certes prêt à prendre pour un vaccin valable plusieurs années contre une maladie dont la létalité est très élevée. Mais pas pour un vaccin dont la validité est de 4 mois contre un variant que les jeunes en bonne santé viennent à bout sans problème (et que le vaccin ne empêche pas développer).

          3. Merci à vous pour citer cet article de Science Report par Nature Group sur des données de services d’urgence en Israël qui utilise le vaccin Pfizer. Il y est montré une augmentation de 25% des cas d’appels pour arrêt cardiaque ou syndrome aigu coronarien en janvier 2021.Par analyse de régression binomiale négative, les auteurs volent une corrélation avec les 2 vagues de vaccination. Cette interprétation est surprenante quand on regarde les figures 1a et 2a où l’augmentation des appels suit la vague épidémique de 6 semaines, est concomitante avec la 1er vague de vaccination et arrive avant la vague de 2e vaccination (sic) ! Au vue des figures 1 et 2, je suis très dubitatif des conclusions de cet article de Science Report. Affaire à suivre donc !

      1. Merci, ce vaccin augmente le risqaue de mortalité et affaibblit les défenses immunitaire. Très peu pour moi.

      2. Merci, un vaccin pour lequel il faut faire plus d’un rappel c’est un vaccin qui ne marche pas.

  3. BA.4… BA.5… Le grec, c’est comme Capri? Pourtant on était encore loin de l’Oméga et du rayon violet. Bon, au temps de la non réforme (juste quelques ajustements) de l’orthographe française et de l’adoption quasi conjointe de l’épicène, recourir au grec, ça complique. Mais tous les idiomes affectés n’ont pas les caractères latins en partage… Science n’est pas malaise. Or ça vient d’où le mot “barbare”? De la répétition de béta-alpha, précisément, soit des deux premiers signes-sons de l’alphabet prononcés comme dans un bégaiement par les étranger.è.s au grec, d’où les BArbares. On y est déjà, pas besoin d’attendre que les augures volent de travers?

  4. Les gestes barrières ont pratiquement disparus; dans les grandes surfaces le respect de la distance est devenu lettre morte; les flacons de désinfectent sont vides; etc …

    Une nouvelle dose … puis encore une nouvelle dose … : jusqu’à quand ???

    1. Une brève récente de Science et Avenir 2022: “Treize échantillons de poumons prélevés entre 1900 et 1931 ont permis une analyse génétique inédite du virus H1N1 à l’origine de la pandémie de grippe espagnole en 1918. Conclusion : la fin de la pandémie ne serait pas liée à un réarrangement génétique, mais à l’exposition répétée de la population au virus.”
      Les gestes barrières ont été efficaces et nécessaires pendant la phase de saturation des hôpitaux. En dehors de cette phase, on peut se demander s’ils ne sont pas dangereux pour la santé globale puisqu’ils empêchent l’exposition répétée du système immunitaire aux “microbes”, système immunitaire qui a besoin de cette exposition pour être performant. En outre, nul doute que les gestes barrières sont catastrophiques (en tout cas masques et désinfectants) pour la biodiversité et le dérèglement climatique (coût énergétique démesuré). Enfin, le vaccin diminue la dangerosité du virus par une exposition répétée du système immunitaire à ses caractéristiques . Brève conclusion: stop aux gestes barrières, faites circuler virus et/ou vaccins si les hôpitaux ne sont pas engorgés.

  5. Vague 6

    Afrique du Sud: 59 mio habitants, pic 10’000 cas / jours, durée
    2 mois, mortalité: 40-50 / jour, population complètement vaccinée: 45 %.

    Portugal: 10 mio habitants, pic 38’000 cas / jours, durée: pas finie, mortalité: 50 morts / jour, population complètement vaccinée: 87 % (quasiment la totalité de la population vaccinable)

    Quelqu’un peut expliquer ?

    Euh, en Suisse, le remboursement d’un médicament est lié à son efficacité, non ? Donc la décision de n’offrir la 4ème dose qu’aux personnes concernées, c’est logique, non ?

    1. En vous remerciant pour vos questions, voici quelques éléments de réponse:
      – la situation du Portugal est évoquée dans un article du Temps du 13 juin sur la vague BA.4 et BA.5
      – la question de la gratuité de la 4e dose pour les “personnes concernées” est une situation qui évolue et donc différente d’un remboursement d’un médicament pour une maladie connue et stable. Ainsi, pour la pandémie COVID-19, il y a une situation avec des connaissances nécessairement incomplètes: des nouveaux variants avec une transmission et une gravité différente, une efficacité des vaccins réduites mais aucunement nulle (sinon on n’en injecterait pas à des personnes avec un système immunitaire affaibli), des situations médicales particulières (ex: des patients sous immunosuppression légère pour maladie autoimmune sans étude de risque ou de protection face au COVID et la vaccination), un OFSP régulièrement en retard dans ses recommendations (ex: les femmes enceintes) etc.
      Au final, le maintien de la gratuité générale de la vaccination anti-COVID voir sur ordonnance aurait été bien plus convaincant qu’un lapidaire commentaire sur les vacanciers par le Conseil Fédéral. On peut déjà imaginer la difficile communication du gouvernement en fin d’été avec l’arrivée des versions mises-à-jour des vaccins et les derniers variants.

      1. Merci beaucoup pour vos réponses. En fait, j’avais déjà lu l’article du temps qui parle de réinfections avec ces nouveaux variants.

        Ma question portait sur le fait qu’un pays qui était bien moins vacciné que le Portugal avait connu une 6ème vague de bien moindre ampleur. Comment l’expliquer ?

        De même, depuis le début du mois de mars, on peut observer en Suisse que le taux d’hospitation des triples vaccinés est bien plus élevé que celui des doubles vaccinés (chiffres de l’OFSP). Cette tendance n’a fait d’ailleurs que se renforcer. Si l’on tient compte que seulement 43 % de la population a fait son booster, comment est-il possible que les triples vaccinés soient en moyenne 2x plus nombreux ? On pouvait l’expliquer avec l’âge au début qui introduit un biais mais cela ne ferait que confirmer alors le peu d’utilité d’une 3ème dose chez les plus jeunes. Mais, il semble que la tendance soit plus générale.

        Ne faudrait-il pas essayer de comprendre ce phénomène avant de généraliser une 4ème dose ?

        D’ailleurs, concernant la 4ème dose, celle-ci reste gratuite sur prescripton médicale dont reservée à ceux qui en ont besoin. ça me semble assez logique ?

        1. à Place Ebaut:
          – pour vos questions d’épidémiologie: la réponse de ces observations paradoxales est à chercher dans les “facteurs confondant” c’est à dire les autres facteurs expliquant potentiellement les différences: âge, timing des vaccinations, etc. Il est rassurant de savoir que l’hypothèse d’une “facilitation” de l’infection par la vaccination n’a été rien démontrée. Il y a des épidémiologistes dont c’est le métier. Lisons donc leurs articles pour spécialistes et leur interviews pour le public général.
          – pour la question de la gratuité de la vaccination de la 4e dose: l’annonce du Conseil Fédéral du 10 juin mentionne une gratuité pour les personnes dont le système immunitaire est fortement affaibli. Une gratuité sur ordonnance n’est pas mentionnée mais un rebond épidémique pour l’automne est évoqué avec comme conséquence un changement de recommendations voir de remboursement “Il est donc probable qu’une nouvelle dose de vaccin soit recommandée à un cercle élargi de personnes à l’automne“.

          A voir si l’augmentation actuelle des cas va amener le Conseil Fédéral à changer les mesures sanitaires en réactivant la dernière des mesures (masque dans les transports publiques) et sa stratégie vaccinale avec une gratuité élargie.

          1. Merci pour ces points. L’hypothèse d’une facilitation n’a pas été démontrée en effet mais, comme vous, je ne pense que ce soit le problème. Je suis aussi d’accord avec vous concernant le masque dans les lieux très fréquentés.

            Par contre, vu les chiffres, il serait cependant temps de remettre en cause l’efficacité de ces rappels (je ne met pas en cause la primo-vaccination lors des vagues de 2021) …

            Il est clair que les nouveaux variants échappent à notre immunité et, dans ce contexte, je ne vois pas ce qu’une 4ème dose peut ajouter à part nous faire produire des anticorps incapables de neutraliser les nouvelles souches.

            Quand aux chiffres de l’OFSP, même en enlevant tout les biais, on on reste sur ce constat: globalement, la 3ème dose n’a pas protégé des hospitalisations en Suisse depuis l’arrivée d’Omicron.

            Cette protection contre les formes graves est peut-être existante mais pour une très petite part de la population. Elle ne justifiait pas une 3ème dose pour tous.

            D’ailleurs la Suisse qui compte une très faible proportion de triple vaccinés ne s’en sort pas moins bien que les pays comparable et terme de démographie et de culture.

          2. A votre commentaire montrant la difficulté d’évaluer une stratégie vaccinale sur la base de données “real life” sans essai clinique, il ne faut pas oublier que l’immunité cellulaire est importante aussi (les immunodéficients en lymphocyte B gardent une certaine immunité).
            Cette discussion montre le besoin de nouveaux ou nouvelles versions de vaccins anti-COVID: multi-valents sur la protéine Spyke, adjuvants, et etc. Et bien sûr l’actuelle nécessité de continuer des essais cliniques interventionnels ou observationnels sur les nouvelles thérapies et mesures sanitaires.

  6. “le choix de la cigale ou la fourmi” je dirais le choix de ceux qui ne veulent pas voir la réalité ne d’en face ni de profile. Cette vague ne frappe QUE les pays qui ont vaccinés à outrance et ne frappe, violement, que les vaccinés. Aveugle est celui qui ne veut pas voir.

  7. Les stratégies vaccinales suisses sont basées sur l’individu et non la collectivité. La vaccination a un coût, pas l’infection… sauf en cas d’aggravation menant à une hospitalisation ou une incapacité de travail. La Confédération a décidé d’agir de manière non symétrique en continuant de rembourser tous les tests voyage au prix de 35.- frs. Il en coûte 60.- frs pour quiconque désire limiter le risque de transmission via une vaccination altruiste, ou diminuer son risque individuel de tomber malade par ce 2e rappel.

    A voir aussi le remboursement d’autres vaccins (varicelle, rotavirus, Bexsero, …) qui sont remboursés dans des pays plus pauvres que la Suisse et les couvertures vaccinales, nous pouvons aisément dire que le pays des pharma est un pays qui n’aime pas trop les vaccins.

    Merci pour votre billet.

    Cordialement

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