Republika Srpska : un « précédent kosovar » ?

Depuis plusieurs années déjà, le même argument revient de manière récurrente dans la rhétorique des partis ethniques serbes de Bosnie-Herzégovine ou à Belgrade-même : si les États-Unis et l’Europe reconnaissent le droit à l’indépendance du Kosovo, ils doivent reconnaître ce même droit à la Republika srpska (RS). Cela fait en effet près de 15 ans que Milorad Dodik, l’homme fort de cette entité serbe au sein de la Bosnie-Herzégovine – à ne pas confondre avec l’État voisin, la République de Serbie –, en revendique la sécession (voir notre article à ce sujet ici). L’argument n’a évidemment pas manqué d’être à nouveau évoqué récemment, à l’occasion de la « sécession rampante » engagée par Milorad Dodik, allant de la création d’institutions étatiques parallèles en Republika srpska à l’annonce de la formation d’une force militaire propre à la RS, et ce au détriment de l’État central bosnien. Mais l’argument fait-il vraiment sens ? Pas vraiment, et ce pour trois raisons principales.

Premièrement, « l’Occident » [zapad], désignation généralement donnée dans la région aux États-Unis et à l’Union européenne de manière un peu caricaturale, est loin d’avoir une position commune claire et unifiée concernant le Kosovo. Au sein-même de l’Union européenne, pourtant engagée à travers sa médiation dans le dialogue « Belgrade-Pristina » et sa mission EULEX de promotion de l’État de droit, la question ne fait pas l’unanimité. Ainsi, cinq État-membres – la Slovaquie, Chypre, la Roumanie, la Grèce et l’Espagne –, du fait que couvent en leur sein des « conflits sécessionnistes réels ou supposés » ou de part leurs liens avec la Russie, ne reconnaissent tout simplement pas l’indépendance du Kosovo (Bieber 2015, p. 287). Au sein des Nations Unies, le clivage est encore plus prononcé, et une grande partie des États membres ne reconnaissent pas l’indépendance de la jeune république. Au sein du Conseil de Sécurité, dont l’aval unanime des États-membres est requis, la Chine et la Russie, membres permanents, s’opposent fermement à l’indépendance kosovare, respectivement du fait de la politique « une seule Chine » (One China) vis-à-vis de Taïwan pour la Chine, et du fait de la non-reconnaissance par les pays occidentaux des revendications d’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud pour la Russie (voir Marciacq 2020).

Deuxièmement, la logique selon laquelle une reconnaissance (celle du Kosovo) devrait automatiquement en entraîner une autre (celle de la RS) ne semble devoir s’appliquer que dans un sens, puisque le gouvernement serbe n’a absolument aucune intention de reconnaître le Kosovo, quoi qu’il advienne de la RS. L’arrivée au pouvoir en 2012 du Parti progressiste serbe (SNS) d’Aleksandar Vučić avait initialement généré quelques espoirs : le SNS se présentait alors comme un parti réformiste, pragmatique et surtout résolument engagé en faveur de l’adhésion européenne, dont la « normalisation » des relations avec le Kosovo est un prérequis non-négociable. Mais les choses ont bien changé depuis. La rhétorique du SNS et de ses alliés, initialement perçue comme « modérément nationaliste » (Lazea 2015), a récemment pris un tournant de plus en plus radical. On le perçoit dans la rhétorique émergente d’une (pour l’instant encore vague) « unification politique » des « mondes serbes » (srpski svet), promue  avec ferveur par Aleksandar Vulin, Ministre de l’Intérieur serbe et bras droit du président Vučić. Les négociations avec le Kosovo sont par ailleurs au point mort depuis la catastrophique proposition « d’échanges territoriaux » de 2018; elles ont même connu une inquiétante escalade des démonstrations de force en octobre 2021, avec le déploiement de l’armée serbe à la frontière kosovare et de violentes manifestations de la minorité serbe dans le  nord du pays, où elle est majoritaire.

Troisièmement, et c’est probablement là le point le plus crucial, l’histoire de l’indépendance du Kosovo et celle, éventuelle, de la Republika srpska ne sont pas comparables. En effet, si « l’unicité » du cas kosovar, argument utilisé par la communauté internationale pour éviter d’en faire un précédent international, est discutable (voir Ker-Lindsay 2013), l’indépendance de la jeune république est tout de même motivable par certaines justifications indéniables : la violation systématique des droits humains, que ce soit par le système d’apartheid instauré par Slobodan Milošević dans les années 1990 ou les crimes contre l’humanité perpétrés lors du conflit au tournant du millénaire, empêchent catégoriquement toute « réintégration » du Kosovo à la Serbie. Cette dernière n’avait de toute façon plus aucune emprise institutionnelle sur celui-ci depuis la guerre, notamment du fait de la mise en place d’une administration internationale (Bieber 2015, p. 286). A cela s’ajoute que le Plan Ahtisaari, fondement de la Constitution kosovare actuelle, garantit des droits importants aux minorités, en particulier serbe, sur le territoire kosovar, notamment par la « discrimination positive ». Selon ce principe, 20 des 120 sièges du Parlement kosovar sont réservés aux minorités, dont 10 à la seule minorité serbe, alors que plus de 90 % de la population kosovare s’identifie ethniquement comme albanaise ; s’y ajoute encore un certain nombre de sièges réservés à la minorité serbe au niveau  exécutif (Greiçevci 2011, p. 288, Mavrikos-Adamou 2015, p. 178).

La situation de la Republika srpska est quant à elle bien différente : auto-proclamée en 1992, source initiale du conflit bosnien, la Republika srpska s’est principalement construite sur un projet « d’homogénéisation ethnique » d’un territoire dont la population était jusque là  fortement hétérogène. L’application concrète de ce principe a été réalisée à travers des actes de nettoyage ethnique et de génocide, politiquement promus par le Parlement de Pale (voir Klix.ba 2021). Ensuite, les Accords de Dayton signés en 1995 qui institutionnalisant l’existence de la RS comme entité interne à l’État bosnien ont principalement « gelé » les lignes de conflit ; c’est-à-dire qu’ils ont figé les frontières à l’intérieur desquelles avait été opéré le nettoyage ethnique, malgré le fait que les accords prévoient techniquement le retour des personnes déplacées. Enfin, la RS, dans son projet sécessionniste, se présente avant tout comme un projet d’État ethnique, avec une représentation des minorités quasi inexistante, comme c’est déjà le cas actuellement dans l’entité : non seulement les rares mécanismes de représentation multiethniques au sein de l’entité ont été imposés par les Accords de Dayton ou par des amendements constitutionnels tardifs, en 2002, mais la seule instance y assurant une plus grande représentation des minorités, la Chambre des Peuples, possède des pouvoirs bien plus limités que son pendant dans l’autre entité bosnienne, la Fédération (Bieber & Keil 2009, p. 351, voir The Constitution of Republika Srpska).

Les arguments prétendument logiques avancés par Milorad Dodik et les autres avocats de la sécession de la RS n’y font donc rien : le Kosovo et la Republika srpska ne sont pas des cas similaires. Bien heureusement, malgré une minorité de soutiens non-négligeables à l’instar de la Hongrie de Viktor Orban et, quoique d’une manière plus ambiguë, de la Russie de Vladimir Putin, on ne trouve pratiquement aucun État pour qui reconnaisse la légitimité du projet sécessionniste de Dodik. La réponse des démocraties libérales, en revanche, se fait attendre : alors que les États-Unis ont rapidement introduit des sanctions contre le Dodik et ses épigones, l’Allemagne et les Pays-Bas s’en sont pour l’instant tenus à en appeler à l’UE pour faire de même – stratégie mise à mal par le soutien d’Orban à Dodik. A l’inverse, la réaction du Président croate Zoran Milanović, rencontrant Dodik au plus fort de la crise pour « discuter d’une représentation légitime des trois peuples constitutifs » et s’opposant aux sanctions, ainsi que le louvoiement du Premier Ministre croate Andrej Plenković sur cette question, malgré ces condamnations des « tendances sécessionnistes » en Bosnie-Herzégovine, sont plus inquiétants. Le Président serbe Aleksandar Vučić, quant à lui, s’il a certes vertement condamné ces sanctions qu’il juge malvenues, n’en est pas moins resté évasif sur son soutien au projet sécessionniste, prônant une solution qui vienne d’un « consensus entre les trois peuples constitutifs bosniens » (i.e. Bosniaques, Croates et Serbes, selon la Constitution).

Une réaction franche des démocraties libérales occidentales, et plus particulièrement de l’Union Européenne, est urgemment nécessaire : en effet, à l’instar du projet heureusement avorté « d’échange de territoires » de 2018 entre la Serbie et le Kosovo, l’absence de réaction tout comme la légitimation internationale de l’éventuelle sécession de la RS pourrait avoir des implications d’envergure, au vu de l’effet domino qu’elle pourrait déclencher non seulement à l’échelle  des divers États multiethniques des Balkans occidentaux, mais également à une échelle plus internationale.

Articles cités

BIEBER, Florian (2015), The Serbia-Kosovo Agreements: An EU Success Story?, Review of Central and East European Law, 40, 285-319.

BIEBER, Florian, KEIL, Sören (2009), Power-Sharing Revisited: Lessons Learned in the Balkans?, Review of Central and East European Law, 34, 337-360.

GREIÇEVCI, Labinot (2011), EU Actorness in International Affairs: The Case of EULEX Mission in Kosovo, Perspectives on European Politics and Society, 12(3), 283-303.

KER-LINDSAY, James (2013), Preventing the Emergence of Self-Determination as a Norm of Secession: An Assessment of the Kosovo ‘Unique Case’ Argument, Europe-Asia Studies, 65(5), 837-856.

Klix.ba (2021), Kako izgledaju “transkripti genocida”: Karadžić je naglašavao da se ne kaje zbog Srebrenice, Klix.ba, 1er mars 2021, en ligne : https://www.klix.ba/vijesti/bih/kako-izgledaju-transkripti-genocida-karadzic-je-naglasavao-da-se-ne-kaje-zbog-srebrenice/210228011 (lien consulté le 23 janvier 2022).

LAZEA, Dan D. (2015), Domestic Politics and European Integration in Serbia. The Year 2012 and the Paradox of Moderate Nationalism, Procedia. Social and Behavioral Sciences, 183, 99-104.

MARCIACQ, Florent (2020), Serbia. Looking East, Going West?. In Florian Bieber, Nikolaos Tzifakis (Eds.), The Western Balkans in The World. Linkages and Relations With Non-Western Countries (pp. 61-82), Routledge.

MAVRIKOS-AMADOU, Tina (2015) Leader-dominated Ethnic Parties and Dysfunctional Institutional Design in Bosnia-Herzegovina and Kosovo. In Sören Keil, Valery Perry (Eds.), State-Building and Democratization in Bosnia and Herzegovina, Ashgate.

La stratégie sécessionniste – encore une fois

La Bosnie-Herzégovine est-elle au bord de la guerre civile ? C’est ce que la lecture des nombreux portails d’informations de la région peut laisser à penser. Chaque jour, de nouvelles brèves sont publiées avec des déclarations alarmantes de Milorad Dodik, membre serbe de la Présidence tripartite fédérale bosnienne, qui menace désormais de retirer l’entité serbe de Bosnie-Herzégovine, la Republika Srpska (RS), des institutions fédérales du pays, de former une armée propre à la RS, et, in fine, de faire purement et simplement sécession de l’État fédéral.

Carte de la Bosnie-Herzégovine. En rouge, l’entité Republika Srpska (RS). (Source : Wikipedia)

Mais si la validité ou la faisabilité de la majorité des déclarations de Dodik semble douteuse à de nombreux égards (BIRN 2021), le fond de la question n’est pas là.

La situation est en réalité comparable à la récente escalation à la frontière serbo-kosovare : la révocation des plaques d’immatriculation à l’origine de celle-ci précédait de quelques semaines seulement les élections locales kosovares où le parti gouvernemental Vetëvendosje se trouvait en difficulté (Courrier des Balkans 2021), et précédait également de quelques mois les élections présidentielles ainsi que potentiellement parlementaires en Serbie, où le Président Aleksandar Vučić espère étendre et confirmer son emprise sur le pays (Danas 2021).

En Bosnie-Herzégovine, des élections générales sont en effet prévues pour 2022, malgré des difficultés à trouver un accord pour la révision de la loi électorale – et Milorad Dodik n’a, depuis sa seconde accession au pouvoir en 2006, jamais été dans une position aussi difficile. Son parti, l’Alliance des sociaux-démocrates indépendants (SNSD), perd son électorat élection après élection, et ses résultats aux élections locales de 2020 n’annoncent pour lui rien de bon pour 2022 : si le parti s’est maintenu et a même progressé dans les régions rurales, il a perdu plusieurs de ses bastions historiques et en particulier Banja Luka, capitale politique de l’entité, dont le maire est désormais la figure montante de l’opposition serbe, Draško Stanivuković (Danas 2020, Balkan Insight 2020). Les partis de ladite opposition ont par ailleurs engagé des discussions pour une alliance commune contre le SNSD, y compris avec d’autres partis bosniens au niveau de l’État fédéral, bien que la coalition s’annonce d’emblée compliquée (Klix.ba 2021a).

Mais ce n’est pas la première fois que Dodik abuse de la rhétorique sécessionniste, loin, très loin de là – c’est là le fer de lance de la stratégie politique de celui-ci depuis plus de 15 ans (Toal 2013). Comme l’a souligné le politologue Florian Bieber dans un ouvrage récent sur la montée de l’autoritarisme dans les Balkans occidentaux, les politiciens de la région, Dodik en tête, ont fréquemment généré ou instrumentalisé des crises pour « suspendre » le cours normal de la politique en leur faveur et se maintenir ainsi au pouvoir (Bieber 2020, p. 92). Ironiquement, comme nous l’avons souligné ailleurs (voir ici), ces crises profitent parfois également à des acteurs a priori rivaux, mais qui bénéficient également du système ethnocratique dont les crises garantissent la pérennité.

Une réelle sécession de la RS est ainsi pour le moment plutôt douteuse : celle-ci ne fait de loin pas l’unanimité au sein des élites politiques nationalistes de l’entité (Oslobođenje 2021), encore moins au sein des forces armées que Dodik prétend mobiliser en soutien, comme une lettre anonyme publiée par l’opposition serbe semblerait indiquer (Klix.ba 2021b).

Les conséquences d’une telle sécession seraient par ailleurs tout simplement catastrophiques pour la Republika Srpska nouvellement indépendante ou pour la Serbie à laquelle elle se serait rattachée : l’actuelle entité, qui est déjà l’une des régions les plus pauvres des Balkans occidentaux, risquerait alors d’importantes sanctions internationales, l’aide et les investissements européens restant à ce jour les principaux capitaux entrant (Uvalić 2019). Outre sa très probable transformation en périphérie négligée en cas de rattachement à la Serbie ou la douteuse viabilité de son territoire éclaté en cas d’indépendance (voire carte), la RS n’aurait alors comme principal –voire seul allié– que la Russie de Vladimir Poutine – une force politique qui, malgré les peurs qu’elle suscite et bien qu’elle sache jouer sa « main » stratégiquement, reste un acteur aux atouts faibles, tout particulièrement au niveau économique (Bechev 2017 & 2020).

Il ne faut néanmoins pas s’y tromper : c’est bien une (nouvelle) crise politique majeure qui se déroule en ce moment en Bosnie-Herzégovine, ne serait-ce que pour le fait que Milorad Dodik soit allé jusqu’à demander au Ministre des Affaires étrangères russe Sergeï Lavrov si son pays soutiendrait militairement la sécession de l’entité serbe (Istraga.ba 2021). En parallèle, le boycott des institutions par la majorité des membres de la classe politique serbe, pour des raisons tierces, reste d’actualité, contribue aux tensions, et continue de paralyser un État qui fonctionne à peine au quotidien (Balkan Insight 2021a). Enfin, comme lors de l’escalade à la frontière kosovare, il y a un réel risque d’une escalade des tensions inter-ethniques au sein-même de la population bosnienne : au Kosovo, une descente de police quelques jours à peine après le retrait des troupes de la frontière serbe a ainsi provoqué un regain brutal des tensions dans la jeune république (Balkan Insight 2021b).

Mais malgré ce clair danger, il ne faut malgré tout pas perdre de vue un point essentiel : dans l’escalade politique en cours, ce n’est pas le bien-être des citoyens de l’entité serbe que Milorad Dodik a devant les yeux, mais bien sa seule survie politique.

Sources :

AVDIĆ, Avdo, « Tokom beogradskog sastanka sa Sergejem Lavrovim: Milorad Dodik od Rusije tražio pomoć u naoružanju », Istraga.ba, 14 octobre 2021, en ligne : https://istraga.ba/tokom-beogradskog-sastanka-sa-sergejem-lavrovim-milorad-dodik-od-rusije-trazio-pomoc-u-naoruzanju/ (consulté le 18 octobre 2021).

BECHEV, Dimitar, Rival Power. Russia in Southeast Europe, London : Yale University Press, 2017.

BECHEV, Dimitar, « Russia: Playing a Weak Hand Well », in BIEBER, Florian & TZIFAKIS, Nikolaos (eds.), The Western Balkans in the World. Linkages and Relations with Non-Western Countries, New York : Routledge, 2020, pp. 187-204.

BIEBER, Florian, The Rise of Authoritarianism in the Western Balkans, [s. lieu] : Palgrave Macmillan (coll. New Perspectives on South-East Europe), 2020.

BIRN, « BIRN Fact-Check: The Questionable Claims of Bosnia’s Dodik », Balkan Insight, 15 octobre 2021, en ligne : https://balkaninsight.com/2021/10/15/birn-fact-check-the-questionable-claims-of-bosnias-dodik/ (consulté le 18 octobre 2021).

Courrier des Balkans, « Municipales au Kosovo : scrutin test pour Vetëvendosje », Le Courrier des Balkans, 16 octobre 2021, en ligne : https://www.courrierdesbalkans.fr/Kosovo-municipales-2021 (consulté le 18 octobre 2021).

ISUFI, Perparim et alii, « Kosovo Police Clash With Serbs in Anti-Smuggling Crackdown », Balkan Insight, 13 octobre 2021 (2021b), en ligne : https://balkaninsight.com/2021/10/13/kosovo-police-clash-with-serbs-in-anti-smuggling-crackdown/ (consulté le 18 octobre 2021).

« Kako će “Državna šestorka” odgovoriti na neka “nezgodna” pitanja », Klix.ba, 30 avril 2021 (2021a), en ligne : https://www.klix.ba/vijesti/bih/kako-ce-drzavna-sestorka-odgovoriti-na-neka-nezgodna-pitanja/210430055 (consulté le 18 octobre 2021).

KOVAČEVIĆ, Danijel, « Bosnian Serbs to Boycott State Institutions over Genocide Denial Ban », Balkan Insight, 27 juillet 2021 (2021a), en ligne : https://balkaninsight.com/2021/07/27/bosnian-serbs-to-boycott-state-institutions-over-genocide-denial-ban/ (consulté le 18 octobre 2021).

LATAL, Srećko, « Drasko Stanivukovic, Pretender to Bosnian Serb Throne », Balkan Insight, 27 novembre 2020, en ligne : https://balkaninsight.com/2020/11/27/interview-drasko-stanivukovic-pretender-to-bosnian-serb-throne/ (consulté le 18 octobre 2021).

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« SDA i SNSD iako su osvojili najviše glasova najveći gubitnici izbora, izgubili Sarajevo i Banjaluku », Danas, 16 novembre 2020, en ligne : https://www.danas.rs/svet/sda-i-snsd-iako-su-osvojili-najvise-glasova-najveci-gubitnici-izbora-izgubili-sarajevo-i-banjaluku/ (consulté le 18 octobre 2021).

« Šarović: Nećemo podržati Dodikove najave o povlačenju OS BiH i SIPA-e, njegova politika je najveća opasnost za RS », Oslobođenje, 17 octobre 2021, en ligne : https://www.oslobodjenje.ba/vijesti/bih/sarovic-necemo-podrzati-dodikove-najave-o-povlacenju-os-bih-i-sipa-u-njegova-politika-je-najveca-opasnost-za-rs-699692 (consulté le 18 octobre 2021).

TOAL, Gerard, « “Republika Srpska will have a referendum”: The rhetorical politics of Milorad Dodik », Democracy and Security in Southeastern Europe, Vol.12-13, pp. 7-33.

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UVALIĆ, Milica, « Economic Integration of the Western Balkans into the European Union: The Role of EU Policies », in DŽANKIĆ, Jelena, KIEL, Soeren & KMEZIĆ, Marko Kmežić (Eds.), The Europeanization of the Western Balkans. A Failure of EU Conditionality,  [s. lieu] : Palgrave McMillan, pp. 207-235.