Homo Emoticus - Quid coaching - Léa Guillaumot et Thierry Paulmier- coaching professionnel - Genève - Suisse

D’où vient la motivation au travail ? L’Homo Emoticus répond

La motivation, une question d’émotions

“Je n’ai pas envie d’aller au travail”, “J’ai hâte de finir”, “Mon boulot manque de sens”. Votre motivation est en berne ?

Que faire ? Abordons la question de la motivation au travail en se focalisant sur les émotions. Pour ce faire, j’ai emprunté à mon collègue Thierry Paulmier, détenteur d’un Ph.D en Economie (Université de Paris – Panthéon Assas) et en Sciences Politiques (Université Paris Est) sur le rôle des émotions dans le gouvernement des hommes, son modèle de l’Homo Emoticus.

L’Homo Emoticus est une nouvelle hypothèse anthropologique qui veut rendre compte du comportement humain à partir des émotions et non plus à partir de la raison (comme le fait l’Homo Economicus).

A la question “d’où vient la motivation au travail”, l’Homo Emoticus répond par 4 propositions :

  1. Nous sommes motivés par la peur : le travail est une corvée, on travaille pour “survivre”. L’étymologie du mot “travail” va dans ce sens: tripalium renvoyant à un instrument de torture.
  2. Nous sommes motivés par l’envie : le travail permet de gagner de l’argent, on travaille pour la rémunération.
  3. Nous sommes motivés par l’admiration : le travail est un moyen de mettre de la beauté dans le monde. La figure emblématique est l’artisan. On travaille pour rendre un bel ouvrage.
  4. Nous sommes motivés par la gratitude : le travailleur est inspiré par l’amour. Le travail est un service (service aux autres notamment).

Thierry Paulmier le résume ainsi: “Selon que l’on se trouve sous l’influence de la peur, de l’envie, de l’admiration ou de la gratitude, le travail est vécu comme un cauchemar, un calcul, un poème ou une prière”.

Bien sûr nous pouvons être animés par plusieurs de ces émotions mais souvent une ou deux vont avoir tendance à dominer notre rapport au travail à un moment T. Dans tous les cas, selon Thierry Paulmier, pour maintenir dans le temps une satisfaction suffisante au travail, cultiver les émotions d’admiration et de gratitude serait essentiel pour l’Homo Emoticus. Cela fait sens dans un monde du travail globalisé où la performance est centrale.

Admiration et gratitude en questions

De la théorie à la pratique maintenant. Je vous ai adressé ci-dessous une série de questions où admiration et gratitude viennent se glisser en filigrane. Je vous invite à y répondre en commentaires pour partager votre expérience.

  • Quelle émotion parmi les quatre évoquées plus haut (peur, envie, admiration, gratitude) vous paraît avoir été la plus prépondérante à l’époque pour accepter votre poste actuel ?
  • Dans quelles situations au travail,  1) suis-je le plus créatif(ve) ? 2) suis-je satisfait(e) du travail accompli ? 3) ai-je le sentiment d’aider les autres ? 4) puis-je me consacrer à la qualité de mon travail ? Ces moments vous permettent de cultiver admiration et gratitude.
  • Pourriez-vous y consacrer davantage de temps ou d’énergie ?
  • Dans votre environnement de travail, qui vous inspire de l’admiration ? Comment pourriez-vous donner plus de place aux interactions avec ces/cette personne(s)?

Si vous estimez que votre motivation est en berne depuis un moment, le temps est probablement venu d’aller chercher un soutien. Que ce soit auprès d’une personne de confiance ou d’un coach, n’hésitez pas à partager vos interrogations. La flamme ne demande qu’à être rallumée.

Léa Guillaumot

Après son Master à Sciences-Po Paris, Léa Guillaumot travaille 7 ans dans le secteur de l'impact investing et de l'aide au développement en Europe, Asie et Afrique. Ses convictions la portent vers le coaching qu'elle voit comme un outil humain et puissant pour accompagner et soutenir les professionnels dans leur cheminement.

5 réponses à “D’où vient la motivation au travail ? L’Homo Emoticus répond

  1. Intéressante étude qui oublie peut-être le côté enrichissant, épanouissant et formateur du travail : quand on trouve le moyen d’apprendre (sur tous les plans) à son travail on a là aussi un belle raison de se lever le matin pour aller bosser.

    1. Le côté enrichissant, épanouissant et formateur du travail dérive de l’admiration qu’on lui porte et développe l’esprit d’artisan au travail.

  2. Très intéressant mais jesuis étonné que le besoin de reconnaissance n’y figure pas.

    1. On peut glisser sous le terme de “besoin de reconnaissance” deux aspirations très différentes: le besoin de communion (ou d’appartenance) et le besoin de supériorité. Le premier procède de la gratitude, le second de l’envie. Le premier est sain, le second est malsain.

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