Atelier coaching - Léa Guillaumot, Yves Pinguely - zone de confort

Sortir de sa zone de confort, vraiment ?

Allez c’est décidé, je vais tout remettre en question. Et je vais commencer par cette fameuse citation qui nous exhorte à “sortir de notre zone de confort”.  Un pied hors de ce fameux périmètre et la magie opérerait, nous laissant transformés. Vraiment? Pas forcément. Rien n’est plus naturel pour notre cerveau que de favoriser les habitudes, de systématiser les comportements, de créer des autoroutes plutôt que de prendre des chemins de traverse. Alors comment fait-on pour se remettre en jeu, en vie, en mouvement ?

Certains côtoient l’extrême, cherchent l’électrochoc, le saut en parachute ou les secousses en tout genre. Est-ce une solution pour se sentir vivant ? Effectivement, on vibre quand on risque. Les enjeux sont soudainement beaucoup plus grands que celui de traverser la même route tous les matins pour aller au boulot. Mais ce moment d’adrénaline ne dure pas. Après le grand frisson c’est le quotidien qui revient au galop.

J’ai voulu explorer cette question avec des coaches professionnels : Xavier Bronlet et Yves Pinguely, aussi homme de théâtre, formateur et sage à barbe blanche. Ils proposent une approche décalée. Selon eux, il ne s’agit pas de sortir de sa zone de confort mais plutôt d’y entrer. Si on reprend l’image du saut à l’élastique, ils interrogent : « tu auras vécu quelque chose de fou mais quel chemin auras-tu véritablement parcouru ? ».

Dans l’un de ses ateliers, le groupe hétéroclite que nous constituions s’est retrouvé à effectuer des exercices simples, et pourtant puissants. Trouver une nouvelle manière de se saluer les uns et les autres sans utiliser de mots, simuler un entretien d’embauche en disant de soi ce que l’on oserait pas écrire sur un cv, danser les yeux fermés un rock endiablé. “J’ai beaucoup d’estime pour ceux qui viennent, qui ont le courage d’improviser”, me souffle Yves. On crée de l’espace pour réaliser que l’on ne veut plus faire comme avant. À l’image de cette cadre réalisant qu’elle dit toujours oui à tout -son boss, ses collègues, sa famille-, mais qui a réussi sur scène, à dire non haut et fort.

Un bel exemple de la manière dont on peut “apprivoiser” sa zone de confort. Comme l’on n’a qu’une vie pour le faire, ce serait dommage de passer à côté.

Léa Guillaumot

Après son Master à Sciences-Po Paris, Léa Guillaumot travaille 7 ans dans le secteur de l'impact investing et de l'aide au développement en Europe, Asie et Afrique. Ses convictions la portent vers le coaching qu'elle voit comme un outil humain et puissant pour accompagner et soutenir les professionnels dans leur cheminement.

4 réponses à “Sortir de sa zone de confort, vraiment ?

  1. Bonjour,
    Joli texte et merci de remettre en question ce mantra (sortir de sa zone de confort) qui m’exaspère !
    Juste un détail, à la deuxième phrase, le mot insurge me semble mal utilisé. Incite ?
    Belle suite à vous,
    AR

  2. Bonjour,
    Pour le rock endiablé les yeux fermés je suis pour ! Pourtant sur une musique très très lente et toujours les yeux fermés, le “risque” ne serait-il pas encore plus grand ?
    “Après le grand frisson c’est le quotidien qui revient au galop” lorsque l’on fait des choses inhabituelles, bien sûr, mais on sait alors que l’on peut le faire et c’est ce qui fait toute la différence dans son quotidien.
    Merci pour cet article qui permet d’avancer.

  3. Je suis très sensible à votre approche qui peut surprendre. À bien y réfléchir, c’est plutôt juste. A tester!
    Au passage , merci d’avoir francisé le mot coach au pluriel en mettant un “e”

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