Notre dame de Paris marque le retour de l'esprit d'artisan - Quid coaching - Léa Guillaumot - coaching professionnel - Genève - Suisse

Le retour de l’esprit d’artisan va marquer notre époque

“Nous rebâtirons la cathédrale plus belle encore et je veux que ce soit achevé d’ici cinq années.”  Emmanuel Macron n’y est pas allé de main morte après l’incendie qui a touché Notre Dame à Paris. La France et le monde attendaient une réaction forte, à la mesure de la catastrophe, de la part du Président français. Ils l’ont eue : l’édifice sera réparé, et vite. Vraiment ? Ce vœux semble difficile à réaliser si l’on se réfère à Julien Lecarme, responsable de l’Institut de la charpente et de la construction bois pour les Compagnons du devoir, interrogé par la chaîne LCI: “Ce sont des chantiers de temps long. Notre-Dame va être rebâtie pour revivre au moins encore 800 ans.” La partie n’est ainsi pas gagnée d’avance. Selon Jean Claude-Bellanger, secrétaire général des Compagnons du devoir, interviewé sur France info, la France a les compétences techniques pour reconstruire la cathédrale mais pas forcément un nombre suffisant d’artisans pour avancer rapidement.

Un pari gagnant pour l’avenir

Dès lors encourager les jeunes dans les métiers manuels devrait s’avérer un pari gagnant. À l’heure où l’on s’interroge sur l’impact de l’intelligence artificielle sur l’emploi, les métiers artisanaux pourraient tirer leur épingle du jeu. En effet, il sera compliqué de se passer des artisans aux talents difficilement imitables. Ce qui est moins le cas des métiers de service (banque, assurance, etc.) menacés par la montée en puissance de l’IA.

J’ai eu la chance de coacher des apprentis Compagnons du devoir lors de journées de développement personnel organisées par Nathanaël Rossi, représentant des compagnons savoyards. J’y ai rencontré des jeunes passionnés, aux valeurs ancrées et à la force de caractère étonnante. Charpentiers, couvreurs, maçons, boulangers… des jeunes avant tout animés par l’esprit d’artisan. Comme évoqué précédemment sur ce blog (D’où vient la motivation au travail ? L’Homo Emoticus répond), l’une des sources de motivation les plus fortes pour accomplir son travail est le goût d’accomplir un “bel ouvrage”. Cela nécessite du temps, de l’application et un goût pour l’excellence.

L’esprit d’artisan fait rêver

Dans ma pratique de coach, j’ai rencontré plusieurs cadres et dirigeants du tertiaire qui ne rêvent que d’une chose : pouvoir exercer leur métier avec cet esprit d’artisan. Ils aimeraient voir leur périmètre de travail réduit pour ne plus s’éparpiller, obtenir un temps d’exécution plus long pour améliorer la qualité de leur service et pouvoir maîtriser le processus de A à Z. Frustrés, certains changent carrément de cap.

C’est le cas de Sacha Tognolli. Le portrait brossé par TF1 de cet énarque devenu ébéniste est à la fois frappant et emblématique des aspirations d’une génération. Plus fier de sa formation “CAP” que de son parcours élitiste à l’ENA, plus stimulé intellectuellement derrière son établi que sur les bancs du Sénat français.

Quelle conclusion en tirer ? Comme dans la fable du tailleur de pierre, permettre à chacun de faire émerger son esprit d’artisan est essentiel. C’est peut-être une des clefs pour retenir et motiver les talents. Un coach en entreprise peut aider à mettre en place cette dynamique. Ainsi, peu importe son métier, la question est de savoir comment individuellement et collectivement réussir à construire sa cathédrale.

Homo Emoticus - Quid coaching - Léa Guillaumot et Thierry Paulmier- coaching professionnel - Genève - Suisse

D’où vient la motivation au travail ? L’Homo Emoticus répond

La motivation, une question d’émotions

“Je n’ai pas envie d’aller au travail”, “J’ai hâte de finir”, “Mon boulot manque de sens”. Votre motivation est en berne ?

Que faire ? Abordons la question de la motivation au travail en se focalisant sur les émotions. Pour ce faire, j’ai emprunté à mon collègue Thierry Paulmier, détenteur d’un Ph.D en Economie (Université de Paris – Panthéon Assas) et en Sciences Politiques (Université Paris Est) sur le rôle des émotions dans le gouvernement des hommes, son modèle de l’Homo Emoticus.

L’Homo Emoticus est une nouvelle hypothèse anthropologique qui veut rendre compte du comportement humain à partir des émotions et non plus à partir de la raison (comme le fait l’Homo Economicus).

A la question “d’où vient la motivation au travail”, l’Homo Emoticus répond par 4 propositions :

  1. Nous sommes motivés par la peur : le travail est une corvée, on travaille pour “survivre”. L’étymologie du mot “travail” va dans ce sens: tripalium renvoyant à un instrument de torture.
  2. Nous sommes motivés par l’envie : le travail permet de gagner de l’argent, on travaille pour la rémunération.
  3. Nous sommes motivés par l’admiration : le travail est un moyen de mettre de la beauté dans le monde. La figure emblématique est l’artisan. On travaille pour rendre un bel ouvrage.
  4. Nous sommes motivés par la gratitude : le travailleur est inspiré par l’amour. Le travail est un service (service aux autres notamment).

Thierry Paulmier le résume ainsi: “Selon que l’on se trouve sous l’influence de la peur, de l’envie, de l’admiration ou de la gratitude, le travail est vécu comme un cauchemar, un calcul, un poème ou une prière”.

Bien sûr nous pouvons être animés par plusieurs de ces émotions mais souvent une ou deux vont avoir tendance à dominer notre rapport au travail à un moment T. Dans tous les cas, selon Thierry Paulmier, pour maintenir dans le temps une satisfaction suffisante au travail, cultiver les émotions d’admiration et de gratitude serait essentiel pour l’Homo Emoticus. Cela fait sens dans un monde du travail globalisé où la performance est centrale.

Admiration et gratitude en questions

De la théorie à la pratique maintenant. Je vous ai adressé ci-dessous une série de questions où admiration et gratitude viennent se glisser en filigrane. Je vous invite à y répondre en commentaires pour partager votre expérience.

  • Quelle émotion parmi les quatre évoquées plus haut (peur, envie, admiration, gratitude) vous paraît avoir été la plus prépondérante à l’époque pour accepter votre poste actuel ?
  • Dans quelles situations au travail,  1) suis-je le plus créatif(ve) ? 2) suis-je satisfait(e) du travail accompli ? 3) ai-je le sentiment d’aider les autres ? 4) puis-je me consacrer à la qualité de mon travail ? Ces moments vous permettent de cultiver admiration et gratitude.
  • Pourriez-vous y consacrer davantage de temps ou d’énergie ?
  • Dans votre environnement de travail, qui vous inspire de l’admiration ? Comment pourriez-vous donner plus de place aux interactions avec ces/cette personne(s)?

Si vous estimez que votre motivation est en berne depuis un moment, le temps est probablement venu d’aller chercher un soutien. Que ce soit auprès d’une personne de confiance ou d’un coach, n’hésitez pas à partager vos interrogations. La flamme ne demande qu’à être rallumée.