Salle du conseil national pratiquement vide

Jusqu’où ira le déni climatique de la droite?

« Le climat ne doit pas être considéré comme une priorité supérieure aux autres ». Les mots sont forts. Et ils me rappellent avec vivacité les raisons qui m’ont porté à quitter le PLR en 2020.

 

La session du scandale

Le 2 mai 2022, le parlement fédéral a reçu une trentaine d’experts scientifiques pour une rencontre autour des enjeux climatiques. Les auteurs suisses des récents rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) étaient présents et ils ont offert une synthèse de leurs travaux.

L’idée est excellente. Ce qui en a résulté est proprement scandaleux.

Seul un tiers des élus a pris part à cette session. Outre les conflits d’agendas de quelques parlementaires, cette faible affluence s’explique par un large refus d’y prendre part exprimé par plusieurs élus du Centre, du PLR et de l’UDC.

Le vice-président du PLR « n’est pas d’accord que ce soit un groupuscule qui décide de l’ordre des priorités des politiciens élus ». Il affirme que « le climat ne doit pas être considéré comme une priorité supérieure aux autres ».

 

Le torchon brûle

Suis-je surpris ? Pas vraiment.

En 1989 2019, sous l’impulsion de Petra Gössi, le PLR s’est doté d’une politique environnementale et climatique libérale-radicale. Le message était clair : le parti entend prendre le virage de l’urgence climatique et se donner les moyens d’y répondre.

Alors membre de ce parti, je me réjouissais de voir enfin la droite se réveiller. Je me suis donc plongé avec plaisir dans la lecture de ce torchon papier de position. Douche froide.

Extraits : « Les prescriptions, voire restrictions, étatiques en matière de consommation n’ont pas leur place dans une société libérale. La responsabilité individuelle peut toutefois jouer un rôle important dans les habitudes de consommation. Une information de meilleure qualité et une plus grande transparence sont nécessaires et souhaitables. … Ce n’est que si la responsabilité individuelle et les mesures incitatives ne mènent pas aux résultats escomptés que des mesures plus fermes, telles que des restrictions de produits et de marchandises deviennent nécessaires. »

Bienvenue en 1989 ! Une ère où la liberté individuelle est vécue comme un dogme intouchable, au détriment de la responsabilité collective. Une ère où on a le temps de voir si les gens sont suffisamment responsables. 1989 ? 2019 ? Je crois que le PLR ne le sait pas lui-même.

La lecture de ce document m’a ouvert les yeux sur mon inadéquation avec le parti et a ouvert le chemin d’un engagement politique plus responsable des enjeux environnementaux.

 

Ce que vivent les jeunes

Le 11 mai dernier, Julia Steinberger, professeure à l’Université de Lausanne et co-autrice du dernier rapport du GIEC, publiait une belle leçon de vie qui résume parfaitement l’inadéquation des politiques actuelles face à l’urgence climatique.

L’article rapporte avec beaucoup de sagesse ce que vivent les jeunes d’aujourd’hui. Alors qu’ils étaient nombreux à crier l’urgence climatique dans les rues, on les découvre presque muets, plongés dans un sentiment d’impuissance. « Seuls les politiciens ou les chefs d’entreprise peuvent apporter les grands changements. … Toutes les personnes au pouvoir connaissent ce problème depuis si longtemps. Et pourtant, rien ne se passe, rien ne change. »

« Les adolescents admirent les adultes », nous raconte-t-elle. « Ils les voient comme des personnes responsables qui les guident et les protègent. Et ils voient les politiciens comme les adultes des adultes. » Ils sont donc perturbés de voir des politiciens qui savent ce qui se passe mais qui n’agissent pas.

Enfin, Julia Steinberger nous parle du décalage entre un monde qui arrive se mobiliser pour s’adapter à une pandémie et à la guerre en Ukraine, mais qui reste incapable de saisir la gravité de la situation face à l’urgence climatique.

 

Les adultes des adultes

« Les adultes des adultes. » Voilà une expression marquante, qui résume bien ce que devrait être un politicien. Quelqu’un qui est encore plus responsable qu’un adulte lambda, car instruit, car engagé à analyser profondément les choses et à faire bouger la société sur les enjeux qui comptent.

Pourtant, lorsque deux tiers de l’hémicycle abandonnent le navire et qu’ils revendiquent s’affranchir de l’urgence climatique comme base de toute action, on est en droit de se demander qui est l’adulte et qui est l’adolescent.

 

L’environnement comme premier filtre

En tant que Vert’libéral, je pense que les solutions à la crise climatique passeront par l’innovation et par l’entreprenariat. Je considère que toute action qui n’est pas en phase avec le principe du doughnut, soit car elle dépasse le plafond environnemental soit car elle ne respecte pas le plancher social, n’a aucune raison d’être.

Il ne faut pas craindre qu’une entreprise soit amenée à disparaître. Pour chaque entreprise néfaste qu’on doit amener vers la sortie, d’autres la remplaceront avantageusement. Ici on ferme une usine à charbon, là on crée un barrage hydroélectrique. Ici on ferme la production de véhicules thermiques, là on développe de nouvelles formes de mobilité douce. Ici on empêche une entreprise chimique de déverser des produits toxiques dans nos cours d’eau, là on crée de nouveaux procédés pour produire des médicaments à base de sources naturelles.

Les solutions sont multiples. Encore faut-il les empoigner avec vigueur. Certains partis politiques ne semblent pas comprendre que dans « urgence climatique » il y a le mot « urgence ». Lors des élections de 2023, nous ferions bien de nous en rappeler.

Jenoe Shulepov Bucher

Un œil sur la planète, un regard sur l’économie. Jenoe Shulepov Bucher, président des Vert’libéraux – Ville de Genève, est attaché tant aux valeurs libérales qu’à la nécessité de tendre vers une société davantage tournée vers l’humain. De nationalité suisse, Jenoe Shulepov Bucher est en couple avec son partenaire (enregistré) depuis 2013. Il est passionné de films et de séries TV.

26 réponses à “Jusqu’où ira le déni climatique de la droite?

  1. Je ne voterai jamais Vert. Ils jouent sur la peur pour nous imposer des restrictions, alors qu’eux-mêmes s’opposent à la pose de panneaux solaires chez leur voisin car cela gâche leur vue.

    J’attends de vous lire régulièrement pour me faire une idée des Vert’lib.

    1. Bonjour Emilie. Je ne peux que partager votre constat. Les Vert’libéraux sont entre une droite qui ne prend pas assez au sérieux l’urgence climatique (notamment) et une gauche qui ne vit que par les restrictions (parfois, et particulièrement ces derniers temps, assez ridicules). Nous n’avons pas la prétention d’être parfaits, personne ne l’est, mais nous nous plaisons à être dans l’équilibre. Personnellement, je pense que nous sommes le parti le plus représentatif de la population, précisément car nous sommes au centre : en soutien de la gauche sur leurs bonnes idées, en soutien de la droite sur leurs bonnes idées. Et surtout, nous avons pu constater que le débat libre devient rare chez les autres partis : il est concret et quasi-quotidien chez les Vert’libéraux. Au plaisir d’échanger avec vous, je reste bien volontiers à disposition.

      1. Les vert’libéraux…. La promesse du beurre, de l’argent du beurre et du cul de la crémière avec un soupçon de culte de l’ignorance sont ce qui défini ce parti.
        Vous n’avez qu’à essayer, parlez de Jancovici, Bihouix ou Giraud à un vert’libéral et il s’en va en courant, les mains sur les oreilles en hurlant “LALALALALALA”!
        Les seuls changements pour lesquels vous voulez bien faire des concessions sont justement ceux qui n’en nécessitent aucunes ! Aussitôt qu’il y a la moindre contrainte à l’horizon, vite sortons l’argument technologique afin de rassurer les électeurs en ne changeant rien, bien que toutes les études montrent que ces solutions n’en sont pas !
        Et derrière ils se permettent de juger les autres partis, mais mon dieu où va le monde, depuis quand les politiciens doivent-ils se distinguer par leur absence de courage pour avoir une chance d’élection…

        1. C’est amusant quand Vik évoque le culte de l’ignorance. Au moins, ça ne manque pas de piquant…

  2. L’innovation est une fuite en avant. Les pays sont à l’ère de l’hydrogène, par exemple,mais c’est un leurre : plus de mines pour trouver les matières premières, plus d’électricité pour créer les composants, plus d’énergie pour stocker et acheminer les pièces, plus de décharges pour déposer les batteries usées ou défectueuses. Aucune solution dans cette solution.
    Non, je pense que le salut d’une diminution de la progression du changement climatique, du réchauffement de la planète viendra d’un changement de comportement : arrêter de vouloir tout tout de suite et à outrance, cesser de courir après la progression à tout prix.
    L’innovation ne serait-elle pas dans la simplicité, dans l’humilité de nos attitudes?

    1. Bonjour Gaëlle,
      Innovation ne veut pas toujours dire succès global. Comme vous, je ne suis pas convaincu par l’hydrogène. Mais est-ce qu’on doit limiter notre vision de l’innovation à l’hydrogène? N’oublions pas les centaines, les milliers de startups qui innovent. La poubelle verte sans odeur, le financement participatif, les potagers urbains, la cosmétique durable, les innombrables innovations en termes de panneaux photovoltaïques, les solutions en lien avec l’économie circulaire et les circuits courts… Les idées ne manquent pas et je maintiens que, pour moi, les évolutions passeront par l’innovation davantage que par les interdictions et la censure.
      Cela étant précisé, l’urgence climatique ne passe pas uniquement par l’innovation et l’évolution des comportements est évidemment indispensable. Il faut effectivement repenser notre société, revoir certaines activités. C’est précisément ce que j’affirme quand je dis qu’il ne faut pas avoir peur de la mort de certaines industries.
      Quant à l’humilité, je ne peux qu’être d’accord avec vous.
      Passez un bon week-end prolongé !

  3. Bonjour, je ferais deux commentaires:

    1) Le GIEC n’est pas un groupe d’experts à proprement parler, le véritable terme est IPCC (International Panel on Climate Change), ce qui indique que c’est un “Panel” donc un groupe ouvert à tout le monde, expert ou non et les derniers scandales du GIECC avec un rapporteur bardé de faux diplômes qui n’était qu’un militant de Greenpeace sans aucun diplôme montre qu’il faut être très prudent quand on parle d’experts.
    Par ailleurs l’IPCC travaille sur la base du consensus, tout le monde apporte ses données, vérifiées ou non et au final on fait une moyenne dans le rapport résumé. Certains scientifiques avancent 1° pour 2100, Greenpeace 6° et le rapporteur indique 3° pour satisfaire tout le monde. Il faut lire en détails le rapport complet, pas uniquement les résumés pour se faire sa propre opinion.

    2) Vous vous focalisez sur la Suisse et les mesures prises ou à prendre, coercitives et de nouvelle taxes, mais vous oubliez une chose importante: Elles n’auront strictement aucun effet sur le climat qui est mondial, tout simplement parce que la Suisse ne représente que 0,1% du CO2 mondial. Même si la Suisse passe à zéro émissions de CO2, cela ne changera strictement rien car 0,1% n’a aucun effet au plan mondial, même pas 0,001°, strictement zero impact.
    La Chine, l’Inde, et les USA représentent à eux trois 80% du CO2 mondial, c’est là qu’il faut agir, pas sur le 0,1%. Tous les vrais experts scientifiques rigoureux vous diront que vous être entrain d’essayer de vider le Léman avec un verre en essayant de baisser les 0,1% du CO2 mondial de la Suisse.
    Bien sur, vous allez m’opposer qu’un Suisse émet plus de CO2 qu’un Indien, certes, mais la question n’est pas ce qu’un Suisse émet comme CO2, mais de savoir où faut-il agir pour avoir un réel impact ?
    Le climat se moque de votre bonne conscience et du CO2 par habitant, le climat est global.
    Focalisez-vous sur les 80% avant de regarder les 20% et encore moins les 0,1%.

    Conclusion, les efforts en Suisse nous donnent peut-être bonne conscience, mais ils n’ont strictement aucun effet sur le climat, allez militer en Chine ou en Inde qui ouvrent plusieurs centrales à charbon tous les mois, où en Allemagne qui depuis une décennie a remplacé des réacteurs nucléaires zéro CO2 par des centrales à charbon (lignite hyper polluantes) et centrales à gaz et contribue pour 6% du CO2 mondial (sans que les verts allemands y trouvent à redire, bien au contraire) plutôt que de vouloir taxer encore plus les Suisses et leur interdire de voyager…

    1. Cher Little,

      je suis toujours surpris de lire cet argument que “les Suisses ne produisent que 0.1% du CO2 mondial”. Faisant 0.1% de la population mondiale, ceci me paraît normal. Si on prend en compte le CO2 produit pour toutes les choses que nous achetons, la Suisse produit même 0.3% du CO2 mondial.

      On peut continuer le raisonnement et dire: moi tout seul, je ne produis que 3/8milliardième du CO2 mondial, donc pourquoi je devrais changer? Et en fait, je vous donne raison! On n’arrivera pas en changeant nos deux voitures à essence pour trois voitures électriques. Il faut un changement beaucoup plus grand.

      Déjà la production de l’énergie – pour les bâtiments, le transport et dans l’industrie. Moi je ne peux rien changer. Mais la politique peut faire des nouvelles règles. Malheureusement des gens comme vous découragent le peuple Suisse à voter OUI pour changer les lois dans ce sens. Pourquoi vous faites cela? Parce qu’il y a des gens qui sont encore pire que nous? Étant dans un des pays les plus riches du monde nous donne une responsabilité spéciale: peu de gens sur cette terre peuvent faire changer les choses autant que nous!

      Il faut que nous commençons à changer là où nous sommes. Les Suisses en Suisses. Si tout le monde attend que l’autre commence, on n’avance pas. Si par contre la Suisse met son savoir-faire à la disposition du climat, ceci va avoir des répercussions mondiales.

      Nous avons une seule terre, et nous y sommes tous et toutes. Juste parce que la Suisse est petite ne veut pas dire que nous ne devons pas faire notre part!

      Non, mais…

      1. Merci Linus Gasser pour votre message !

        C’est avec un immense plaisir que j’ai lu votre réponse à Little et je suis entièrement d’accord avec vos arguments. Quand la maison brûle, on cherche tous les moyens pour l’éteindre, on attend pas de savoir ce que pense le voisin d’en face.

        C’est le gros problème soulevé par l’auteur de ce blog. A part nier le problème ou le minimiser, il n’y a pas de réelle volonté d’AGIR dans ce pays, pour nous et nos enfants, et vite….

        1. En reprenant votre image:
          ” Quand la maison brûle, vous êtes entrain de vous évertuer à éteindre le paillasson… ”

          Vous pouvez faire tout ce que vous imaginez dans ce pays, cela n’aura AUCUN effet.
          Est-ce si difficile à comprendre que agir sur 0,1 % n’a aucun d’effet quand les 80% ne font rien voir le contraire en ouvrant une centrale à charbon toutes les deux semaines depuis des années ???? Ouvrez les yeux et soit un poil réaliste pour saisir l’ordre de grandeur des choses.

      2. ” Si par contre la Suisse met son savoir-faire à la disposition du climat, ceci va avoir des répercussions mondiales. ”

        Lesquelles ? Les panneaux solaires sont fabriqués en Chine, idem pour les pompes à chaleur… La Suisse ne fabrique pas de centrales nucléaires….
        De quels savoir faire parlez-vous ? Taxer les billets d’avion, les voitures, interdire tous ce qui passe par la tête des verts ? Effectivement, il y a un certain savoir faire de ce côté là….

    2. Oui sauf que tout votre argumentaire est faux et vous le savez.
      Je n’arrive pas à comprendre pourquoi les gens mentent à ce point pour éviter tout changement. N’importe qui avec un minimum d’honnêteté intellectuelle sait que le GIEC n’est pas “ouvert à tous” et que les résultats ne sont pas simplement des “moyennes d’études scientifiques ou non”…..
      Oui ce sont des agrégats d’études. Oui le panel n’est pas uniquement rempli d’experts sur le climat. Mais remettre en cause le consensus scientifique pour essayer de gagner quelques précieuses années, je ne sais pas ce que vous faites dans la vie mais je vous souhaite de ne pas avoir d’enfants (pour eux, mais aussi pour nous. Il y a certaines génétiques que l’on voudrait pouvoir éviter à l’avenir.
      D’ailleurs ne voyez-vous pas que votre point 1) et 2) sont opposés? dans le premier vous êtes clairement climato-sceptique, dans le second vous essayez de diminuer votre résponsabilité individuelle…. Mais vous avez des leçons à donner en bonne conscience donc tout va bien…

      1. Je suis scientifique, pragmatique et pas du tout dogmatique ni idéologique.
        Je regarde les chiffres en détail, même si cela vous dérange, Suisse, 0,1% du CO2 mondial, France 1%, Allemagne 6%, USA+Inde+Chine 80%…
        Choisissez les priorités avec du bon sens !
        Mais s’enfermer dans l’idée que si la Suisse passe de 0,1% (voir même de 0,3% pour faire plaisir à Linus) à zéro changera le climat c’est mentir à la population. .
        Il faut juste un minimum de bon sens et de connaissance en calcul pour comprendre que descendre le CO2 mondial de 0,1% n’a aucun effet.
        En revanche on ne voit pas un seul écolo à Pékin qui ouvre une centrale à charbon tous les 15 jours, à Berlin qui vient encore de fermer 2 réacteurs nucléaire en février dernier pour les remplacer par des centrales à Charbon.
        Choisissez les priorités, pas celles qui n’ont et n’aurons jamais aucun impact. Après si cela vous donne bonne conscience de croire que vous pouvez vider le Léman avec un verre, tant mieux pour vous. 😉

        1. “Je suis scientifique, pragmatique et climato-sceptique”. Chechez l’intrus.
          L’écologie ne se résume pas au CO2.
          Les pesticides, la déforestation, la pollution lumineuse, l’isolation des bâtiments, les particules fines des chaudières à mazout et des voitures… Toutes ces actions sont locales et permettent d’avantage de confort pour une part importante de la population en plus de permettre une diminution de nos émissions de CO2 et de se prémunir un peu contre les pénuries éngergétiques et alimentaires à venir, mais on tourne le dos à toute amélioration en considérant que “de toute façon la Suisse n’a pas l’impact mondial suffisant” et que “les contraintes c’est pas bien pour mon business”.
          Votre plaidoyer et votre égoïsme est une ode à l’euthanasie.

          1. Vous changez de sujet dès que l’on vous montre vos contradictions et n’avez pas d’argument, c’est un comportement classique chez les verts.

            Le sujet est le climat (cf le titre du blog), ni moi ni l’auteur n’avons traité d’autre chose.
            Si vous voulez parler de ” pesticides, déforestation, pollution lumineuse, isolation des bâtiments, particules fines des chaudières à mazout et des voitures “… c’est dans un autre blog svp.

            Enfin, ais-je à un moment écrit que j’étais climato-sceptique ? Jamais !
            “Quand on veut se débarrasser de son chien on l’accuse d’avoir la rage”… Méditez…

    3. Merci Little et à ceux qui alimentent le débat.
      Débattre, c’est déjà faire un pas en avant.
      Il est très clair pour moi que si nous n’appliquons pas partout où cela est possible la philosophie du “power of one”, autant abandonner l’idée que l’humanité peut se poursuivre et qu’on peut y arriver. Bien sûr, savoir qu’on n’est une partie infime de l’équation est extrêmement décourageant, et parfois quand je vois ce qui se passe aux USA, en Chine, en Inde, etc. j’ai moi aussi un peu de peine à rester motivé. Mais ce qui est sûr, c’est que si tout le monde regarde son voisin et renonce à faire quelque chose sous prétexte que l’autre ne fait pas assez (et c’est une réalité, je ne la nie pas), cela revient à accepter que la planète vit ses dernières heures. Ce n’est pas mon ambition.
      Sur le savoir-faire de la Suisse, il est conséquent. Les panneaux solaires sont certes fabriqués en Chine mais certains le sont au moyen de technologies inventées dans notre pays. Et ce n’est qu’un exemple parmi des milliers. Nier notre contribution au-delà de nos émissions de GES revient à regarder à travers un tube sans regarder ce qui l’entoure.
      Enfin, l’urgence climatique est sur tous les fronts. Le fait d’agir localement doit se faire en complémentarité des relations internationales. Aujourd’hui, en tant que citoyen de cette planète, je ne peux que constater que pendant que j’essaie d’éteindre (même avec un verre d’eau) ma maison en feu, j’ai des voisins qui attisent les braises, donnent de l’oxygène au feu, pire arrosent le feu d’alcool à brûler. Demain, est-ce que je continue à laisser mon voisin brûler ma maison ou est-ce que j’agis aussi sur mon voisin ? La question est posée.

      1. ” pendant que j’essaie d’éteindre (même avec un verre d’eau) ma maison en feu, j’ai des voisins qui attisent les braises, donnent de l’oxygène au feu, pire arrosent le feu d’alcool à brûler. Demain, est-ce que je continue à laisser mon voisin brûler ma maison ou est-ce que j’agis aussi sur mon voisin ? La question est posée. ”

        Vous résumez très bien ce que j’essaye de dire, agissez sur les voisins (Chine, Inde, USA) qui mettent des millions de tonnes d’alcool sur nos maisons plutôt que d’imposer à tous les Suisse de passer leur temps à arroser la leurs avec un verre d’eau.

        Cela peut commencer par exiger la remise en service de Fessenheim chez les Français, des centrales nucléaires Allemandes dont deux on été stoppées en février cette année. D’aider l’Inde à maitriser sa natalité et construire des centrales nucléaire, hydrauliques, solaires… etc… Ces actions diplomatiques et humanitaires auront plus d’effets que toutes les mesures qui peuvent être prises en Suisse….

        1. Oui, les voisins sont un problème majeur. Mais non, nous ne pouvons pas fermer les yeux sur nos propres actions. Nous faisons tous partie de l’équation.
          Vous n’êtes pas d’accord, c’est votre droit. Mais comprenez bien que dans ces conditions, vous êtes “mon voisin de demain”.
          Je conclurais par la légende amérindienne du colibri.
          Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »
          Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

          1. « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

            C’est bien ce que je dis… Vous faites votre part sachant pertinemment que cela ne sert strictement à rien, !
            Mais cela vous donne bonne conscience pour em….er et taxer les concitoyens sur des futilités locales au lieu d’utiliser votre énergie pour évangéliser ceux qui allument des feux partout afin qu’ils transitent vers des solutions plus propres.

  4. « Il ne faut pas craindre qu’une entreprise soit amenée à disparaître. Pour chaque entreprise néfaste qu’on doit amener vers la sortie, d’autres la remplaceront avantageusement. »

    Vous avez raison.

    Mais pensez-vous que votre job de « manager en communication dans la fonction publique » (c’est ainsi que vous vous présentez) soit véritablement utile à la société ou vienne simplement se rajouter à tous les « emplois à la con » (selon la théorie de David Graeber https://fr.wikipedia.org/wiki/Bullshit_jobs ) qui ne servent à rien et n’apportent rien à la société.

    Tant qu’à faire dans l’utile, pourquoi ne pas vous remplacer par des ingénieurs en hydro-électricité ou des chercheurs en médecines douces.

    Comme vous le dites si bien, il ne faut pas craindre qu’un job soit amené à disparaître.
    Votre sacrifice admirable serait absolument en phase avec le principe du doughnut que vous admirez.

    1. Mon métier a encore de belles heures devant lui, merci de vous en inquiéter. 😊

      1. Comme les entreprises que vous voudriez voir amenées à disparaitre aussi, je me dis que les choses pourraient bien ne pas bouger aussi vite que vous l’espérez.

    2. Effectivement, si vous alliez prêcher l’écologie en Inde ou en Chine, cela aurait certainement plus d’impact sur le climat qu’en Suisse déjà exemplaire avec ses véhicules équipés de FAP, AD-Blue, hybrides, électriques, à hydrogène etc… Là-bas, on déforeste pour cuisiner au feu de bois et les moteurs sont encore en majorité des 2 temps sur beaucoup d’engins roulants….

  5. Bravo Jenoe!!! Quelles avancées depuis le rapport Meadows? Le fait que cela soit une question de ma part démarque l’abyssal néant du bilan du monde politique dans la prévention des grands défis que sont le changement climatique et la disparition de la biodiversité.

  6. Je n’ai guère d’affinité pour les politiciens, mais sur ce coup-là je comprends leurs réticences: nous sommes en démocratie, la pérennité de leur poste dépend du vote des citoyens et les Winkelried prêts à aller au casse-pipe sont rares. L’écologie fait “partie du casting” de tous les partis, mais quant à programmer des mesures coercitives et impopulaires, il y a un pas important que seuls des Verts “non éligibles” osent franchir, car ils ne risquent rien. Le fait que même des mesures extraordinairement poussées en Suisse ne changeraient RIEN à l’évolution du climat mondial est un puissant stimulant pour ne rien faire ou presque. Quant aux donneurs de leçon universitaires qui sautent d’un avion à un autre pour aller se pavaner lors de congrès divers et variés dans le monde entier, leur “bilan carbone” ne doit pas être un modèle !

    1. Tout comme celui des milliers de participants d’ONG qui participent aux COPxx à travers le monde, sans compter les divers représentants politiques dont la plupart arrivent avec vols spéciaux d’avions d’Etats…

      J’adore aussi les leçon de Yann Arthus Bertrand grand écologiste qui a fait sa fortune en vendant des livres de photos…aériennes…

      Idem pour Nicolas Hulot, ancien Ministre de l’écologie en France qui a fait sa fortune avec ses émissions Ushuaïa à travers le monde, chaque émission monopolisant au minimum 2 avions et 2 hélicoptère et une cinquantaine de techniciens… Pris la main dans le pot de confiture alors qu’il avait 9 voitures dont un 4×4 et un hors-bord enregistrés à son nom alors qu’il était ministre de l’écologie et prônait le vélo et les transports en commun….

Les commentaires sont clos.