Fake news à Wuhan ?

Le Covid 19 a-t-il été créé dans un laboratoire de génétique à Wuhan ? S’est-il échappé à la suite d’une malheureuse erreur de manipulation ? A-t-il ainsi initié la pandémie qui va nous tracasser pour longtemps encore ? J’aimerais comprendre.

Êtes-vous bon à séparer fake news et réalité ? Exercices pour débutants : la Terre est plate ; les Américains ne sont jamais allés sur la lune.  L’histoire des soucoupes volantes est un peu plus compliquée, mais l’idée que le Covid (SARS 19) aurait été créé artificiellement dans un laboratoire de Wuhan m’a semblé une occasion tellement parfaite pour les diffuseurs de mensonges que dès les premières rumeurs au début de l’an passé, j’ai systématiquement rejeté cette idée détestable.

Pourtant le sujet n’est pas anodin. Dans le cadre du cours de l’Université de Lausanne « Biologie et société », j’ai accompagné en 2014, un groupe d’étudiants qui approfondissaient la question suivante : Est-il  utile de chercher à rendre un virus encore plus pathogène? 

Cette étrange idée remonte à un évènement associé à l’épidémie de grippe aviaire du virus H5N1 qui avait fait beaucoup de bruit quelques années plus tôt.  Pour les oiseaux, ce virus était le plus souvent mortel. Heureusement, il ne se transmettait que très rarement à l’homme, mais quand cela arrivait, le pronostic était mauvais. Était-ce dû aux quelques mesures prises, ou était-ce son évolution naturelle, le fait est que la pandémie s’est finalement calmée. Le virus H5N1 est revenu sous les feux de l’actualité lorsque, en 2013, deux groupes de généticiens, dont celui de Ron Fouchier (1) en Hollande ont utilisé une technique d’évolution accélérée afin d’explorer en laboratoire comment le virus pourrait devenir plus dangereux. On appelle ce genre de recherche « Gain de fonction – GOF en anglais». L’idée étant que cette connaissance pourrait être utile pour faire face aux souches de l’avenir. L’expérience a « bien » marché. Elle a montré qu’il est probablement relativement facile de transformer le virus aviaire en un virus qui se transmettrait efficacement chez l’homme.

Aïe ! Et si ce virus augmenté s’échappait ? Si la recette tombait en mains malveillantes ? Panique ! Les autorités hollandaises essayèrent d’empêcher Fouchier de faire connaître sa découverte, elles voulaient lui interdire d’aller raconter son histoire ailleurs. Il était trop tard, trop de personnes étaient au courant, la presse s’en était saisie. Beaucoup de discussions et de résolutions en ont suivi. Un moratoire sur les recherches GOF a été décidé, laissant toutefois pas mal de place pour qu’elles puissent être poursuivies sous certaines conditions, dans certains laboratoires. En pratique, la recherche GOF reste un bon domaine de recherche pour un bon nombre d’instituts.

Dans ces conditions, l’apparition du Covid 19 ne pouvait manquer de stimuler l’imagination des faiseurs de fake news qui affirmeraient que la pandémie est une construction de la recherche GOF. J’y étais préparé et bien décidé de ne pas me laisser entraîner par la vague qui ne manqua pas de déferler dans la presse dès le début 2020. D’abord, la vague a fait beaucoup de bruit avec peu d’évidences. J’ai été lent à réagir quand les données sérieuses se sont multipliées.

Finalement, c’est un article de Nicholas Wade (2) dans le Bulletin of the Atomic Scientists – un auteur et une revue que je respecte depuis longtemps – qui a m’a ébranlé. Il explique, avec force détails, et abondantes références, les liens étroits entre l’Institut de virologie de Wuhan et les Instituts du Eco Health Alliance à New York. Le directeur de cette dernière, Peter Daszak, collabore depuis longtemps avec Mme Zhengli Shi, la directrice du premier. Rien de problématique à cela, la collaboration scientifique est honorable et le financement semble transparent. L’inquiétude commence à poindre quand Peter Daszak se met à expliquer de manière de plus en plus insistante que les recherches GOF de cette collaboration ne posent aucun problèmes. L’inquiétude s’amplifie quand le groupe de l’OMS envoyé en Chine pour résoudre la question de l’origine du virus est empêché de faire correctement son travail alors que Daszak, se faisant le ténor du groupe, clame sans finesse que l’origine du virus ne souffre aucun doute : de la chauve-souris il est passé chez l’homme dans un marché de viande de Wuhan, un point, c’est tout. Y a-t-il anguille sous roche ? Plus sérieux encore, des voix de scientifiques compétents concluent que plusieurs aspects de la génétique du virus ne semblent guère compatibles avec l’évolution naturelle, mais qu’une évolution forcée en laboratoire expliquerait ces anomalies. Je m’abstiens de développer ici l’argument scientifique ; moyennant une bonne connaissance de base en génétique, chacun peut l’étudier dans l’article de Wade.

Faut-il donc admettre que le virus est un construit GOF qui se serait échappé du laboratoire de Wuhan ? Faut-il croire que l’épidémie qui bouleverse l’économie mondiale est un produit chinois ? Faut-il admettre que la recherche scientifique, croyant bien faire, a fait une très, très grosse bêtise ?

Halte, pas si vite ! Les solutions simples sont toujours attirantes – surtout pour la presse et pour le public peu éclairé – mais la réalité est toujours plus compliquée ; souvent, elle est différente. Comment le savoir ? Dès le début de la Pandémie, un outil remarquable d’information publique s’est épanoui en Allemagne. Le professeur Christian Drosten, directeur de l’institut de virologie d’un grand hôpital berlinois, s’est attaché à l’idée que c’est par l’information qu’il pouvait lui-même contribuer à combattre le virus. Ainsi, d’abord presque journellement, maintenant à peu près toutes les semaines, il parle à la Nord Deutsche Radio (NDR). D’une voix calme et posée, il fait le point sur la pandémie et en explique patiemment les fondements biologiques. En fait il s’agit d’un magnifique cours de science à propos de ce que nous vivons au jour le jour. Il en est à sa 94e leçon. Les Allemands ont reconnu la valeur de l’enseignement. Ils le suivent en masse. Je soupçonne que la relative résistance de l’Allemagne par rapport aux autres pays européens doit passablement à ce savoir qui s’intègre progressivement dans la culture des Allemands.

Le 92e épisode (3) présenté le 8 juin est principalement consacré à l’hypothèse du virus GOF échappé. Comparé à l’article de Wade, le ton est fondamentalement différent. Alors que le premier construit un argument univoque, Drosten fait ressentir que la réalité du laboratoire est plus large et que l’argument de Wade ne tient pas compte de toutes les finesses de la situation. Sa vaste expérience à la paillasse et en tant que directeur d’un grand institut lui donnent des moyens qui manquent forcément à un journaliste.

En bref, il apparaît que les arguments de Wade sont intéressants et peuvent sembler convaincants alors que ceux de Drosten ne prouvent rien si ce n’est que la simplification peut être source d’erreur. Personnellement, je crois à la complexité de la réalité et la valeur de l’expérience personnelle. Alors, bien qu’impressionné par l’article de Wade et les publications allant dans le même sens, je reste avec mes doutes. Je ne sais pas si la pandémie est naturelle ou si elle est un construit GOF.

Et alors ? Alors tant pis. Le monde est grand, la nature est compliquée, beaucoup plus grande que ce que je peux mettre dans ma petite tête, ni d’ailleurs que Wade ou Drosten ne peuvent mettre dans la leur.  Nous vivons avec l’incertitude, s’en rendre compte est la sagesse du scientifique. Ceux qui parlent de science sans la pratiquer l’oublient souvent.

Toutefois, nous ne pouvons pas nous arrêter là. Oui, le monde où nous vivons est incertain, mais c’est notre monde. GOF ou pas GOF il s’agit maintenant de savoir où nous voulons aller et de faire de notre mieux pour en prendre le chemin. La pandémie est là, elle n’est pas finie, il en viendra sans doute d’autres. Le défi maintenant est de se sortir de celle-là et de prévenir les autres. Comme pour le CO2 dont la concentration croissante nous précipite dans la crise vitale du climat, le virus ne connaît pas de frontière, il faut agir ensemble, tous ensemble pour venir à bout de l’un comme de l’autre.

Au terme de ces quelques paragraphes je conclus que, faire de la Chine le vilain du virus n’avancera personne, mais que c’est par la collaboration de tous que nous pourrons nous sortir de cette pandémie, des suivantes et de la crise du climat. Pour commencer, pourquoi ne pas libérer le Monde des brevets qui freinent la distribution des vaccins Covid ; la Suisse pourrait y contribuer avec un poids incomparable à son petit millième de la population mondiale.

 

Références.

Jacques Dubochet

Jacques Dubochet, professeur honoraire à l'UNIL. Il a développé, dans les années 80, les fondements de la cryo-microscopie électronique qui lui ont valu un prix Nobel de chimie en 2017. Citoyen actif, il est préoccupé par l’impact de la science sur la société. Il croit que c'est la jeunesse qui surmontera la crise du climat et de la vie.

19 réponses à “Fake news à Wuhan ?

  1. “Pour commencer, pourquoi ne pas libérer le Monde des brevets qui freinent la distribution des vaccins Covid”

    Simple: vous connaissez un labo étatique qui a trouvé un vaccin contre la covid? Cuba? …. mouais…
    Cela peut certes paraître injuste que Moderna et Pfizer engendrent des bénéfices. Mais si les entreprises n’avaient pas trouvé un intérêt financier dans le développement de l’ARN Message, aurions-nous un vaccin ?? Et les vaccins chinois, russes et cubains protègent à moins de 50 % du variant delta et gamma…

    Ensuite, c’est une fakenews que les brevets freinent la distribution des vaccins en 2021. Il faudrait des mois voire deux ans pour construire les usines et former le personnel… sans compter les difficultés d’approvisionnement en matières premières… Or la production moderna/pfizer augmente de manière exponentielle… Il faudrait de plus libérer les brevets sur les flacons, les procédés… pour se retrouver ensuite avec une concurrence à la délocalisation sur la dernière industrie qui reste en Europe… alors que l’Inde nous a déjà volé la production les médicaments génériques, etc. C’est l’avenir que vous souhaitez?

    Enfin, la covid tue majoritairement les + de 70 ans… Vous en connaissez beaucoup en Afrique ? Malheureusement, ils meurent d’autres causes bien avant. Prioriser les continents possédant les plus forts contingents de personnes âgées paraît raisonnable, non ?

    Donc, à mon avis, si on supprime les brevets, les labo privés n’investiront pas sur les nouveaux variants et ce n’est certainement pas l’état qui pourra suppléer aux connaissances des privés. Je comprends votre point de vue, mais il est idéologique…

    D’ailleurs, êtes-vous vacciné?
    Et avez-vous des conflits d’intérêts ?

    Pour l’origine de la covid, il vient manifestement de l’Institut Pasteur du Cambodge (altération de RshSTT182). C’est d’ailleurs la seule explication de l’immunité collective présente au Cambodge/Vietnam et Laos… mais les scientifiques médiatisés préfèrent parler de la Chine, qui est bankable, plutôt que décrire la réalité.

    1. Bonsoir !
      Vous dites: “Simple: vous connaissez un labo étatique qui a trouvé un vaccin contre la covid? Cuba? …. mouais…”
      Connaissez-vous un labo privé qui aurait “inventé” un vaccin, c’est-à-dire, qui aurait fait les découvertes à la base nécessaire au développement industriel d’un vaccin ? Depuis Pasteur jusqu’au Covid 19, je n’en connais pas. Dans ce domaine – et bien d’autres – l’industrie se nourrit de l’effort public.

  2. On sait bien que le problème des vaccins est industriel.
    L’OMS l’a admis indirectement en annonçant qu’une usine sera construite en Afrique du Sud. Quand la fabrication des vaccins sera t’elle opérationnelle ? A moyen terme selon l’OMS, soit selon moi dans quelques années. Il faut du personnel qualifié, qu’il faut former.

    Le problème, ce ne sont donc pas les brevets, mais la construction d’usines et la formation des employés. Une fois que c’est fait, on peut penser brevet, mais ce sera pour la prochaine pandémie.
    Il faut quadriller la planète d’usines avec un soutien de l’OMS. Gros hic que l’on voit déjà dans le cadre du Covid, c’est notamment la corruption au niveau des pays aidés. Le choix des pays accueillant ces usines sont cruciaux.

    Entre l’idée généreuse et la réalité, il y a un gouffre ou se mélange argent, incompétences, corruptions, terrorisme. L’Afrique du Sud semble un bon choix, mais y’avait t’il un autre choix en Afrique ?
    Le thème de la levée des brevets est un coup médiatique/diplomatique, mais inutile par manque de forces industrielles. Ce thème deviendra sérieux pour la prochaine pandémie, si la corruption n’a pas enterrée les projets d’usines de l’OMS.

    1. Pourquoi manifestez-vous devant le Tribunal fédéral?
      Vous êtes libre de critiquer une décision de notre plus haute cour de justice, mais pourquoi le faire physiquement devant le TF ?

      Est-ce un appel à la désobéissance ou à la violence ?

      Avez-vous appelé/écrit aux juges Verts pour leur demander de se rappeler à leur conviction écologique ?

      Sincèrement, cher M. le prix Nobel, vous me faites peur.

      1. Chère Madame,
        Merci pour votre commentaire.
        Vous posez 4 questions. J’y réponds.
        1) Pourquoi avons-nous manifesté ?
        Voici la réflexion à la base de notre action:
        Le 11 juin le Tribunal a rejeté le recours des activistes du LAC (les joueurs de tennis du Credit Suisse) sous prétexte qu’il n’y a pas de « danger imminent » et qu’il existe une kyrielle d’autres méthodes, licites pour atteindre cet objectif, en particulier des manifestations autorisées, des marches, des interventions médiatiques ou culturelles.
        Cinq mouvements climatiques vont donc faire une intervention culturelle.
        Une délégation se rendra au Tribunal fédéral le 23 juin à 11h pour demander une rencontre avec les juges afin de comprendre :
        – en quoi le danger n’est-il pas imminent ?
        Est-ce que les juges auraient des informations qui auraient échappé au Directeur Général de l’OMS (“le plus grand danger de santé publique au XXIème siècle”), au Secrétaire des Nations Unies (“Nous arrivons à un point de non-retour”) ou à la communauté scientifique unanime (Rapports du GIEC) ?
        – quelles sont les kyrielles de méthodes licites qui fonctionnent… dans le monde réel ?
        Nous en sommes à la COP 26 et les émissions de CO2 continuent à croître, malgré toutes les actions licites faites depuis 30 ans.
        Sommes-nous condamnés, tel Sysiphe, à continuer à faire ce qui ne fonctionne pas pendant que la terre brûle et que nos juges regardent ailleurs ?

        2)…pourquoi le faire physiquement devant le TF ?
        Nous espérions être reçus par les juges. Le responsable de la sécurité du bâtiment qui nous a rencontré nous a communiqué que le TF ne prend pas de communications orales, seulement écrites. Nous allons donc écrire.
        3) Est-ce un appel à la désobéissance ou à la violence ?
        Non !
        Prenez note toutefois que je suis un militant engagé de la non-violence et que les autres participants à la petite manifestation le sont aussi, pour autant que je le sache.
        La question de la désobéissance civile est une affaire plus compliquée. Toutefois elle n’est pas liée à notre action au TF. Je vous renvoie au livre suivant: Bourg, D., Demay, C., & Favre, B. (2021). Désobéir pour la Terre. Défense de l’état de nécessité. Paris: PUF.
        4) Avez-vous appelé/écrit aux juges Verts…?
        Le principe de la fonction du juge le met au-delà des considérations partisanes. Nous voulons croire que tel est le cas. Comme dit ci-dessus, nous allons formuler nos questions par écrit.

        Reste maintenant votre remarque finale. Elle me touche, je vous remercie de l’avoir formulée.
        Mais pourquoi vous fais-je peur ?
        Je me réjouis de lire votre réponse.

        1. Merci de votre réponse.

          Je suis convaincue qu’un juge applique les lois et qu’il ne doit pas physiquement être mis sous pression. Comme je l’ai écrit, la critique d’un arrêt du tf est légitime, mais pas physiquement devant le tribunal. Il y a des lieux pour manifester. Et il faut demander aux politiques de changer la loi; pas aux juges de se soumettre à des pressions de la société civile.

          Demain, ce sera au tour de qui de vouloir parler aux juges du tf pour faire physiquement pression sur leur interprétation des lois? les antivax? les antiimmigrés? les anti…?

          Pourquoi je mentionne la violence? parce que vous m’apparaissez comme la caution pacifiste (et non-violent) d’un mouvement qui n’exclut pas le recours à la violence. Quand ils annoncent vouloir bloquer Zurich, ils se placent manifestement dans un engrenage qui va pousser à la création de groupes violents. Vous le niez? le regrettez? le dénoncez?

          Pourquoi vous me faites peur?
          Vous théorisez le concept de la “très sérieuse” désobéissance civile. Si je vous comprends correctement ?, vous considérez qu’il existe des périls où poser une bombe serait légitime; vous donnez l’exemple de Stauffenberg.

          https://m.facebook.com/RTSinfo/videos/458580431446259/

          J’ai peur à cette idée que des groupes se créent et commencent à tuer nos conseillers fédéraux, à attaquer nos infrastructures vitales, … au nom du “péril climatique”… Combien de policiers, de douaniers, de citoyens sont d’ailleurs morts lorsque les antinucléaires suisses ont pris les armes? combien de morts au bilan de Aktion Strafvollzug ?

          Vous imaginez si un professeur avait dit la même chose, mais en se référant aux antivax, aux antiimmigrés… Et eux aussi invoquent la justesse de leur cause en raison d’un péril imminent … Or rien, jamais, ne justifie la violence dans un état démocratique.

          Je suis convaincue que nous devons agir et vite contre le dérèglement climatique. Mais pas au prix de la violence. Comme le TF l’a écrit, il existe une kyrielle de moyens d’action démocratiques et légaux (pétitions, initiatives populaires, référendum, création d’un parti politique, etc). Vouloir passer en force et sans le soutien des institutions démocratiques de notre pays? ça me fait peur ! et vous savez que la population, majoritairement, a de la sympathie pour votre cause mais n’acceptera jamais les mesures que p. ex. Extinction Rebellion prône.

          extraits…

          “Les émissions de gaz à effet de serre de tous les secteurs sont réduites à zéro d’ici 2025”

          De quoi on parle:
          https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/climat/etat/donnees/inventaire-gaz-effet-serre.html

          -> Vous avez chiffré ce que cela représente en termes de perte d’emploi, de perte d’approvisionnement en nourriture…? Les gilets jaunes sont sortis dans la rue en France pour quelques centimes par litre d’essence. Là, ExtinctionR demande la fin de notre civilisation carbonnée en l’espace de 4 ans… il y aura nécessairement des résistances, même si ExtinctionR obtient, comme il le souhaite, le musellement de la presse…

          Le seul moyen serait alors de réprimer la population. La police française a éborgné, arraché des mains à ceux qui manifestaient pour une hausse de quelques centimes…. Quel est le coût humain que ExtinctionR accepte d’endosser au nom du péril climatique. Pour “sauver” des personnes que vous pensez destinées à la mort si nous n’agissons pas immédiatement, combien devront être “sacrifiées”, “éborgnées”, “déclassées socialement” ?

          Vous connaissez sans doute cet exemple:

          https://m.facebook.com/neotvofficiel/videos/562458971388639/

          Des amis des animaux voulaient libérer un zoo et remettre les animaux captifs en liberté. Que de bons sentiments… mais ce qu’ils ont fait aux animaux au final est d’une atrocité sans pareil…. car ils n’étaient pas prêts pour la mise en oeuvre…

          Là, j’ai peur. Je pense que vous invoquez certes à raison le péril climatique, mais que vos réponses se heurteront concrètement à des résistances… on ne change pas un mode de vie d’une civilisation en 4 ans, et encore moins en s’opposant aux décisions de nos institutions démocratiques…

          Le dialogue est important. Je me réjouis de lire pourquoi je n’ai rien compris et que vos solutions seront acceptées par 100% de la population suisse en moins de 4 ans… et qu’il n’y aura donc aucune violence…

          1. Bonjour Rebecca,
            Merci pour vos contributions. Au centres trouve la question de la violence. Elle est compliquée. La violence pure et sans contexte – un peu comme celle représentée dans le film “Les oranges mécanique” (je suis vieux, moi ) – n’existe guère. Qu’est-ce que la “violence” des militants de XR qui bloquent un moment le pont Bessière – justement, ceux-ci rejettent strictement la violence physique ? Et que dire de la “violence”, tranquille et sans mauvaise conscience, de celui qui conduit son gamin à l’école dans une énorme voiture qui, avec toutes les autres, contribue pour 30% à l’augmentation du CO2 qui, si nous n’arrêtons pas très vite, va détruire notre société et l’avenir de l’enfant voituré par l’énorme auto ?
            Il ne fait pas sens de considérer la première de ces “violences” sans remarquer que la deuxième existe aussi.

  3. Je pense au contraire qu’il est capital de déterminer si le virus est un construit GOF ou non.

    Je comprends l’intérêt des écolos de vouloir noyer le poisson en appelant à concentrer nos ressources uniquement pour mettre fin à cette pandémie, car s’il s’avère que ce virus est un construit GOF, alors leurs discours de récupération “comme quoi cette pandémie est la preuve des conséquences du réchauffement climatique et qu’il fallait s’y attendre depuis le début, et qu’il y en aura pleins d’autres dans l’avenir” perdront beaucoup de sens.

  4. “Je ne sais pas si la pandémie est naturelle ou si elle est un construit GOF”. Bien sûr, il serait intéressant de savoir comment ce virus est apparu, s’est répandu pour éliminer tout facteur favorisant l’émergence d’un autre virus dangereux. Les Chinois eux-mêmes l’ignorent peut-être (par exemple, si une personne chargée d’éliminer les déchets du labo a cru pouvoir récupérer quelque chose et est morte ainsi que tous ses proches…). Malgré cela, je reste persuadé que la question de trouver un traitement est bien plus importante. Pourquoi a-t-on des antivirus efficaces contre d’autres virus alors que pour la covid on n’y arrive pas? Je manque d’information à ce sujet et vous avez mille fois raison de demander plus de coopération malgré les perspectives de bénéfices dont certains rêvent.

  5. Article intéressant. Le jour où vous pourrez admettre que pour les problèmes humains liés à l’écologie également, il ne faut pas faire preuve de simplisme, je deviendrai fan.
    Mais sur le CO2, vous êtes parfois aussi simpliste que le peuvent être ceux qui croient que tout est simple dans cette pandémie. En réalité, tout est complexe, et personne n’est exempt de reproches.
    Quant au GOF, le problème n’est pas la Chine (focalisation myope), mais toutes les grandes puissances, qui toutes ont des intérêts militaires dans certaines recherches malsaines.
    Cela, il est rationnel de le dénoncer, pour éviter une grande catastrophe, comme il était rationnel de lutter contre la prolifération des armes atomiques, il y a 50 ans. Et à dire la vérité, cela me fait plus peur que le CO2. Le CO2 ne va pas détruire la vie sur terre – car la nature s’y adapterait, mais la folie militaire ou industrielle pourrait tout transformer en ruines en quelques jours ou semaines.
    De même qu’une vaccination sans recul de milliards de personnes pourrait aussi se révéler plus grave que la pandémie si elle aboutissait à des effets indésirables imprévus à moyen/long terme pour l’humanité.
    A ce stade, c’est peut-être un excès de prudence de ma part – l’avenir le dira.

    1. Vous dites: “le CO2 ne va pas détruire la vie sur terre, car elle s’y adaptera”.
      C’est relativement optimiste. Mon point de vue l’est moins: la vie à démontré, par le passé, qu’elle a pu s’adapter à des élévations importantes de la température (CO2 et consorts), mais qui se sont déroulées sur un temps très long. Il n’est pas du tout certain que les mêmes mécanismes puissent fonctionner avec le rythme que nous connaissons actuellement.
      Je me permet de vous suggérer le documentaire “le génie des arbres”, récemment diffusé sur la rts, mais également accessible en ligne sur divers plate-formes.

      1. Le CO2 n’est pas poison pour la vie. Sinon, démontrez-le. Quant à l’effet de serre (réchauffement), il ne détruira pas la vie, il causera simplement des changements dans les écosystèmes.
        Par ailleurs, dans quelques années, il n’y aura plus autant de pétrole à disposition, donc de toute manière la production de CO2 baissera de manière importante, comme les transports – car le pétrole n’est pas remplaçable et il y aura de facto une récession économique mondiale suite à la fin du pétrole bon marché.
        Mais au fond, je suis loin d’être optimiste, car j’ai peur de ce que l’humanité détruise cette planète, non avec du CO2, mais avec la guerre et l’intelligence artificielle, et toues les pollutions en cours.
        Ce que je dénonce, c’est la myopie actuelle, la croisade mondiale contre le CO2. C’est tout. A mon sens, le combat contre le CO2 est un leurre, qui empêche de repenser vraiment les relations humaines pour les faire évoluer vers plus de simplicité et moins de technicité.
        Les multinationales et les banques sont pour la lutte contre le CO2, ce qui devrait nous donner à réfléchir. Les géants du Net aussi. Or avec de tels alliés, vous n’allez pas sauver la planète, mais déformer la réalité et induire en erreur des millions de gens pour défendre les intérêt de très peu personnes.

  6. Cette mise de points sur les i est super intéressante, merci mille fois Professeur !

  7. Vous invoquez sans cesse la violence, en amalgamant visiblement tout ce qui vous déplaît dans la société.
    Pour un peu, M. Dubochet soutiendrait les talibans, à vous lire.
    Un peu d’honnêteté, voyons. Les joueurs de tennis de la banque n’ont pas fait acte de violence (et ce n’est pas cela qui leur est reproché).
    Par contre la société vers laquelle on se dirige, par nos inactions pour prévenir le dérèglement climatique, sera très probablement bien plus violente qu’aujourd’hui.

    1. L’état de droit est une exigence de chaque seconde et il serait inadmissible de laisser-faire pour des objectifs qui ne sont pas en lien avec les actions de désobéissance. La loi est dure mais le loi est la loi.

    2. Mauvaise manipulation de ma part. Ce commentaire se voulait être une réponse à celui de Rebecca, du 24 juin.
      Salutations

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