Fermeture des blogs du Temps

Les blogs du Temps ferment le 30 juin, y compris celui qui m’était attribué.

J’en ai bien profité, j’y ai pris grand plaisir, j’y ai beaucoup appris.

Merci au journal Le Temps de m’avoir offert cette riche expérience.

Merci aussi à toutes les personnes qui ont contribué à ce blog par leurs commentaires.

Je profite de cette occasion pour ajouter ma propre remarque.

Ma reconnaissance est grande et sans retenue envers les contributeurs qui sont entrés en dialogue. Ils ont considéré un de mes textes ou une des remarques qui s’y rapportait. Ils ont apporté des corrections, des compléments ou des vues différentes. Avec eux, j’ai apprécié le plaisir de l’échange, nous nous en retrouvons tous enrichis. À ceux-là, je dis simplement, merci !

Pourtant, j’ai découvert avec étonnement que la majorité des contributeurs ne semblent guère intéressés au dialogue. Ils ont leur petite histoire à raconter qui, le plus souvent, n’a pas grand-chose à faire avec le thème proposé, mais qu’ils veulent faire connaître avec grande conviction. Par exemple, j’ai été étonné que l’énergie nucléaire présente un tel attrait et que le chiffre du nombre des habitants sur la Terre paraisse, en soi, un problème qui surpasse tous les autres.

Finalement, il faut bien le dire, j’ai été gêné par le ton d’une grande partie des contributions. Huitante ans d’échanges face à face, en se regardant dans les yeux, ne m’y avaient pas préparé. Visiblement, la relation par écran interposé est différente. Comme la communication virtuelle n’est pas près de disparaître, il faudra bien que l’on y réintègre les valeurs de respect et de politesse qui fondent la relation harmonieuse entre les êtres vivants. Y’a du boulot!

Ainsi se ferme https://blogs.letemps.ch/jacques-dubochet/, mais, à partir du 1er juillet 2023, mon ancien blog,  http://www.dubochet.ch/jacques/, sera réactivé. Le Temps fait bien les choses ; le journal conservera cette vaste masse de précieux documents et il facilite la réappropriation par leur auteur de tous les textes publiés jusqu’ici. Presque tous mes textes et les commentaires sont déjà en place sur  http://www.dubochet.ch/jacques/. Ce vieux site réactivé aura besoin d’une mise à jour. Cela sera fait prochainement.

En me réjouissant de vous y retrouver, je vous salue tous bien cordialement,

Quel temps va-t-il faire ?

Vers l’équateur, parce que c’est là que le soleil apporte le plus d’énergie, que la végétation est dense et que l’humidité est abondante. L’air, ainsi chauffé, se refroidit en montant, déverse son eau sous forme de pluie et continue, au Nord ou au Sud, en un fort courant de haute altitude qui redescend dans les zones subtropicales sud ou nord. De là, il revient vers l’équateur sous forme des vents alizés. Les courants du Nord et du Sud se retrouvent finalement à la zone de convergence intertropicale (ZCIT) et le cycle recommence. Il porte le nom du météorologue qui l’a décrit pour la première fois : c’est la circulation de Hadley. C’est ainsi que la zone tropicale lui doit sa végétation exubérante où vit une grande partie de l’humanité et qu’elle est limitée au Nord et au Sud par les zones de hautes pressions subtropicales où se concentrent les principaux déserts de la planète (illustration ci-dessus). Se pose alors la question : comment la circulation de Hadley va-t-elle évoluer avec le changement climatique anthropique qu’induit l’usage généralisé des combustibles fossiles ? La plupart des modèles prédisent pour la fin du siècle une forte diminution dans la partie nord et un renforcement au Sud. Le GIEC considère ces conclusions avec prudence. Il estime que ces prévisions manquent de solidité. En fait, les observations que l’on peut déjà faire vont bien dans le sens du renforcement de la circulation au sud de l’équateur, mais l’affaiblissement au Nord n’est pas clairement observé jusqu’ici.

Un récent article par Rai Chemke de l’Institut Weizmann en Israël et Janni Yuval du MIT à Cambridge US (Nature 18 mai 2023) reprend l’ensemble des analyses et y apporte un peu de clarté.

Personnellement, j’en tire deux conclusions.  La première est que, même pour les meilleurs spécialistes, il est bien difficile d’analyser les grandes tendances des mouvements atmosphériques, bien plus encore d’en prévoir l’évolution dans les décades à venir. Les auteurs analysent en détail les données disponibles et les confrontent avec les différents modèles informatiques destinés à les simuler.  Si je comprends bien, durant ces dernières décennies, les alizés sont devenus moins réguliers, ce qui induit plus de variation de la température au sol et une plus grande difficulté à en déduire l’effet sur les courants atmosphériques. Bref, sous les tropiques, comme chez nous, le temps est devenu plus capricieux.  Fort de ces constatations, les auteurs reprennent l’ensemble des données et des modèles et concluent que la circulation de Hadley va considérablement diminuer d’ici à la fin du siècle et que cet effet est directement lié à l’échauffement climatique anthropique. Il s’agit d’un travail de spécialiste que je suis bien incapable de juger, mais le résultat semble quantitativement fort, unificateur et robuste. Visiblement, il a passé le test de la vérification par les pairs.

La deuxième remarque qui me vient à l’esprit en étudiant cet article concerne les conséquences des résultats présentés. Selon mes vues naïves, j’imagine qu’une nette diminution de la circulation de Hadley va calmer la zone de convergence intertropicale (ZCIT). Conséquemment, sous les tropiques, il y aura moins de courant ascendant et moins de pluie. En contrepartie, la haute pression subtropicale faiblira ; le Sahel va peut-être reverdir. Hélas, ce ne sont pas les conclusions que tirent les auteurs. En fait, ils auraient beaucoup à dire, mais ils restent prudents. En lisant leur courte conclusion, il me revient le souvenir (approximatif) de la célèbre phrase concluant l’article de 1952 par lequel Watson et Crick révélaient la structure de l’ADN ; ses conséquences n’ont pas fini de nous bousculer : « Il n’a pas échappé aux auteurs que le modèle proposé pourrait avoir des conséquences en biologie. » Chemke et Yuval ne sont guère plus bavards; ils concluent  ainsi : « Étant donné l’importance de la circulation dans les basses latitudes, la récente diminution du courant suggère qu’il aura de larges conséquences sur le climat des régions tropicales et subtropicale. »

« Larges conséquences », de quoi s’agit-il ? La préservation du plus riche biotope de la planète et la survie de quelques milliards d’êtres humains.  Rien que ça !

Référence :

Chemke, R., Yuval, J. Human-induced weakening of the Northern Hemisphere tropical circulation. Nature 617, 529–532 (2023). https://doi.org/10.1038/s41586-023-05903-1

La crise de la vie coûte cher et son prix augmente

La crise du climat, chez nous, tout le monde la connaît et, mis à part quelques ahuris qui, bizarrement, trouvent quand même la voie des médias, chacun se rend compte qu’il y a là un vrai problème. Par contre, la crise de la vie et de la biodiversité semble beaucoup moins troublante. Pourtant, du climat en folie ou de la biodiversité qui s’effondre, quel est le pire ? Un article tout récent (Turbelin, 2023), que je n’aurais certainement pas remarqué s’il ne m’avait été envoyé par un ami attentif (merci à lui), essaie de répondre à cette question en évaluant les coûts de chacune des deux formes de dégâts. Ils sont si différents que l’exercice est difficile. Pourtant, le résultat me semble convaincant. Il est sûrement important.

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Trou noir

Dans la Rome antique, Caton ajoutait à toutes sauces sa conviction qu’il fallait détruire Carthage. Cela devait être un peu barbant à la longue. Quant à moi, dès que j’ouvre le bec, j’ajoute : « il est vital et urgent de sauver la vie et le climat ».
Voilà, c’est fait, je l’ai redit.

 

Un phénomène mystérieux qui devient un peu compréhensible est pour moi l’objet d’une vraie satisfaction. Un récent article (Ref. 2) m’a joliment donné ce plaisir que je vais essayer de partager. Il s’agit de trous noirs (TNs). (suite…)

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Le livre de la ZAD

Vendredi passé, 30 mars 2023, 2 ans exactement après que la police a mis fin à la ZAD du Mormont, est paru le livre qui fait revivre cette expérience historique.

Rappelons les faits.

  1. Le Mormont est cette étonnante extension du Jura qui divise le canton de Vaud entre le Nord et le Sud. C’est notre « milieu du monde ». C’est un site naturel d’importance nationale qui fut un mystérieux haut lieu de la civilisation celte et un canal de navigation au début de l’ère industrielle. Aujourd’hui, l’usine de ciment Lafarge-Holcim d’Éclépens en fait sa matière première pour le bétonnage de nos régions; ce faisant, le site est le plus grand producteur de CO2 du canton (quelque 8%). L’usine a déjà creusé un très grand trou ; elle veut le faire beaucoup plus grand. Il y a pourtant longtemps que ce site cher aux vaudois est âprement défendu par les protecteurs de la nature. https://www.sauvonslemormont.ch/association/buts/.
  2. Le monde fait face à une crise vitale. Dans son langage mesuré, le GIEC le dit plus fort que jamais dans son rapport de synthèse publié il y a dix jours. Le résumé en 6 points est ici : https://www.iddri.org/fr/publications-et-evenements/billet-de-blog/6e-rapport-devaluation-du-giec-6-points-cles-et.
    La conclusion en est que, pour sauver notre civilisation, il faut sortir très vite de l’usage des combustibles fossiles et changer radicalement notre relation à la nature. Malgré beaucoup de paroles et quelques efforts préliminaires, nous en sommes loin. Dans la situation actuelle, le monde dans lequel nous vivons court à sa perte. J’ajoute que, personnellement, je reste persuadé que si nous le voulons, nous pouvons le sauver.
  3. Le 17 octobre 2020, huit mois après la fameuse mise aux arrêtes de rigueurs du pays en raison du Coronavirus, un groupe de jeunes, proches des mouvements de défense de la vie et du climat, s’installent sur le plateau de la Birette au Mormont. C’est le prochain endroit visé par Lafarge-Holcim pour continuer d’approvisionner son usine d’Éclépens. Ces jeunes sont venu⋅e⋅x⋅s  parce que, ça ne va pas de laisser notre civilisation courir à la catastrophe, ça ne va pas de détruire la nature, ça ne va pas de vivre chacun pour soi. Iels sont venus parce qu’iels voulaient sauver la Birette et ses orchidées et parce qu’iels voulaient vivre ensemble la vie qu’iels voulaient juste. Iels l’ont fait avec force, courage et détermination jusqu’au 30 mars 2021 quand la police est venue mettre violemment fin à leur expérience.

Et alors ? Que faire et que devenir quand s’écroulent 5 mois de vie intense, d’engagement enthousiaste, de rêves, de danses, de rires, de joies et de luttes ? Que faire quand il ne reste qu’un vide immense – comme la carrière que Lafarge-Holcim va continuer de creuser ? Que faire quand beaucoup sont poursuivi⋅e⋅x⋅s, harcelé⋅e⋅x⋅s, menacé⋅e⋅x⋅s, condamné⋅e⋅x⋅s  par un système obtus et sans pardon ? Comment s’en sortir ?

Ce fut dur. Les zadistes et celleux qui leur étaient proches ont essayé beaucoup de choses ; en particulier iels ont créé le livre de la ZAD (Edition d’en bas, Lausanne).  Il a pour titre « Orchidées contre béton armé » avec, en sous-titre, « Mémoires de la ZAD de la colline » . C’est un livre qui pèse 1,4 kg et qui compte 500 pages ; il présente quelques 150 contributions signées par 50 auteurices, chacun⋅e⋅x – sauf trois – identifié⋅e par le pseudonyme qu’iel s’était donné⋅e sur la ZAD. L’œuvre est une somme de photos, de dessins, de peintures, de chants et, surtout, de textes, criant la joie, l’espoir, la fureur et, toujours, l’émotion de celleux qui ont vécu l’extraordinaire aventure de la ZAD et qui veulent la faire perdurer.

La faire perdurer ! Eh oui, il le faut, car, de deux choses l’une : ou bien notre société fera sien le message des zadistes – moyennant les adaptations nécessaires à son extension – ou bien elle sera emportée avec le chaos du climat et la détresse de la vie.

En attendant, je vous propose d’acheter et méditer « Orchidées contre Béton armé » disponible en librairie depuis hier. En vous dépêchant, vous pourrez aussi aller voir le spectacle « BOOOM ! », au théâtre de Vidy jusqu’au 6 avril. Plus tard, il sera à Genève et à La Chaux-de-dond. Dans le fond, « BOOOM ! » ou « Orchidées contre béton armé », le message est le même. Bonne lecture, bon spectacle.

Bizarrerie énergétique

Au 19 :30 du 13 décembre, la RTS annonçait : « La fusion nucléaire réussie pour la première fois aux États-Unis », https://www.rts.ch/info/sciences-tech/technologies/13620530-la-fusion-nucleaire-reussie-pour-la-premiere-fois-aux-etatsunis.html. Revenez à cette émission, ses explications et ses interviews parce que la nouvelle, tournant en boucle dans tous les médias du monde, vaut le détour. Il est dit que le processus par lequel le soleil produit son énergie a été réalisé pour la première fois sur terre dans une machine nommée NIF.  Les mots semblent trop faibles pour exprimer la grandeur de l’accomplissement.  On croit comprendre qu’il s’agit d’une percée décisive, promesse d’électricité durable, propre et sans limite.

Le résultat annoncé est en effet remarquable, mais la réalité que cache cette agitation est bien différente. Plusieurs articles nous l’expliquent, par exemple : Mecklin, J., The Energy Department’s fusion breakthrough: It’s not really about generating electricity. The Bulletin of the Atomic Scientists. 16.12 2022.

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Récit

Connaissez-vous la Maison du Récit à Lausanne (https://lamaisondurecit.ch) ? C’est un endroit magique où Katia Delay fait parler ceux qui ont quelque chose à dire ou quelque chose à exprimer – vous par exemple, avec le projet en cours de cet hiver, « Transformer les récits de nos vulnérabilités ». Il y a quelques semaines, Laurence et Jean Martin ainsi que mon épouse Christine et moi, deux couples actifs avec les Grands-parents pour le climat, étaient invités à dire leurs vues et à faire exprimer celles de participants sur le difficile sujet de la crise de la vie et du climat, qui promet un sombre avenir au monde, à moins que nous ne la transformions en un avenir lumineux. Comme d’habitude à la Maison, le débat fut intense et chaleureux. À un moment donné, une participante mentionna le vieux livre d’Ernest Callenbach, Écotopia. Peu le connaissaient, moi non plus. Il fut un livre culte à sa parution en 1975, mais ce n’est que maintenant qu’il est traduit en français (Folio, Poche, 2021). Aujourd’hui, semble-t-il, tout le monde en parle. Moi aussi.

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Comprendre parce que c’est important.

Souvent, je rencontre des classes d’écoliers ou de gymnasiens, parfois aussi des groupes moins jeunes.  J’aime toujours ces moments – parce que je suis bavard et – parce que, le plus souvent, ils débouchent sur des discussions intéressantes. Évidemment, je parle de la crise de la vie et du climat. On peut imaginer que le sujet est usé ; mais non, l’expérience montre que la plupart des gens n’en savent pas grand-chose. Alors, j’ai pris l’habitude de commencer en projetant deux ou trois diapositives destinées à assurer les bases ; celle-ci, par exemple.

Il s’agit de la courbe qui montre comment la concentration du CO2 dans l’atmosphère augmente au cours du temps. Non seulement elle monte, mais, si on regarde bien,

on voit qu’elle monte de plus en plus vite. L’essentiel de la crise du climat est là. La plupart des gens le savent ; peu l’ont compris.

À partir de là, j’aime aller un peu plus loin. Je demande à l’assistance la raison de cet étrange « tremblement » qui marque la courbe d’année en année. Le plus souvent, les gens n’y ont pas pensé ! Il faut insister pour que quelqu’un s’aventure à en donner la raison : le CO2 de l’air est la substance de la vie ; la végétation s’en nourrit au printemps et le rejette en l’automne. C’est facile quand on a compris, une certaine satisfaction se lit dans l’auditoire.

Alors, j’en rajoute une couche. « Eh ! Ce cycle des saisons est pour l’hémisphère Nord ; où donc est passé l’hémisphère Sud ?»  La réponse vient rarement de la salle. Il suffit pourtant de regarder une mappemonde pour constater qu’il y a beaucoup plus de terre émergée au Nord qu’au Sud.

Je parlais l’autre jour à une audience d’adultes mûrs et cultivés. Ils ne dormaient pas – cela aurait pu être une explication – ils semblaient intéressés par mon exposé, mais il a fallu pas mal de soutien de ma part pour répondre à la question du tremblement de la courbe et personne n’a su poursuivre sur le problème du Nord et du Sud.  Peut-être avais-je mal dormi, toujours est-il que je me suis fâché. « C’est incroyable, vous avez devant vous le récit réaliste de la catastrophe qui est en train de détruire notre société, nous avec, et vous ne savez même pas le lire.  Les images de Jhéronimus Bosch vous parleraient sans doute davantage ! »

Vint enfin la discussion. Elle se déroula fort civilement et se termina par une intervention inhabituelle : « Vous savez, vos courbes, vous pouvez les garder. Je n’en ai pas besoin. Vous, les savants, mettez-vous plutôt d’accord et dites-nous une bonne fois ce qu’il en est. »

« Merci d’avoir été aussi directe. Votre opinion est rarement exprimée, mais je soupçonne qu’elle est souvent partagée ».

On peut le comprendre parce que comprendre est difficile ; le monde est si grand alors que notre tête est si petite. Ainsi, beaucoup – la plupart peut-être – laissent à d’autres cette tâche éreintante, mais, ce faisant ils acceptent les fakes news, les réalités alternatives, les manipulations des lobbies ; surtout, ils tuent la démocratie.

Ce blogue a pour titre « Comprendre parce que c’est important. »

Je ne peux que vous y inviter.

Crever de chaud

Cet été, nous avons eu l’impression de « crever de chaud ». Malheureusement, il s’agissait de bien plus qu’une image. Comme le prouve la statistique, les gens meurent plus que d’habitude en temps de canicule. Alors, en attendant, on leur dit de boire beaucoup et de ne pas s’agiter, mais on ne sait quand même pas qui sont ceux qui meurent ni pourquoi. On ne voit pas très bien quelles expériences sur des personnes pourraient nous éclairer.

Or voici qu’un article récent (Jörgensen et coll. 2022 ; explication dans : Clusella-Trullas, 2022) apporte des éclaircissements fondamentaux.

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