Le Makay, forteresse biologique en péril

Récemment, j’ai regardé le dernier documentaire de Léo Grasset sur sa chaîne YouTube « DirtyBiology ». Au programme : le massif du Makay, à Madagascar, qui fait partie des « mondes perdus » de notre petite planète. Sanctuaires naturels très reculés, les « mondes perdus » sont des zones pour l’instant encore plus ou moins préservées de l’influence de l’être humain. Mais ces lieux sont uniques. Une fois perdus, ils le sont pour de bon.

L’île de Madagascar, séparée du sous-continent indien il y a 88 millions d’années, abrite une faune très diverse, où 75% des espèces sont endémiques. Si ces dernières disparaissent de l’île, elles sont purement et simplement éradiquées de la surface de la Terre. Le Makay, havre de paix difficilement accessible, n’est malheureusement pas aussi protégé que ce que l’on pourrait penser. Et pour cause, la principale menace vient des populations locales.

Les bergers brûlent en effet intentionnellement les forêts, afin que de l’herbe pour nourrir leurs zébus y repousse à la place. Cette végétation secondaire est beaucoup moins diversifiée et ne permet plus à bon nombre d’espèces d’y vivre. Évidemment, détruire l’environnement duquel on dépend, c’est moyennement optimal. Mais avec son statut de cinquième pays le plus pauvre du monde, le taux de malnutrition de Madagascar est atterrant. Nous avons donc d’un côté des organismes qui tentent de préserver les ruines d’une biodiversité qui recouvrait autrefois toute l’île, de l’autre des locaux qui souhaitent simplement avoir de quoi manger à leur faim. Tu parles d’une situation scabreuse.

Léo Grasset pointe du doigt l’un des plus grands défis de notre époque, celui de réussir à concilier développement et conservation. Comme vous le savez, la biosphère ne se trouve pas au top de sa forme ces temps-ci. C’est notamment en se demandant comment mieux protéger des endroits tels que le Makay que l’on pourra à terme fournir une solution pour sauver la biosphère dans son ensemble. D’où l’importance de s’engager, d’éduquer et surtout de collaborer pour réparer ce qui peut l’être et sauver ce qui reste.

 

Le documentaire de Léo Grasset : https://www.youtube.com/watch?v=cdwfBSl12dg

 

 

Irène Dutoit

Irène Dutoit est étudiante en Lettres à l’Université de Genève. Elle compte poursuivre des études de journalisme, et accorde un intérêt tout particulier aux arts et à l’évolution du monde qui l’entoure.