Miyazaki, la recherche d’harmonie

L’autre jour, empreinte de nostalgie, j’ai regardé Mon Voisin Totoro, du maître de l’animation japonaise Hayao Miyazaki. L’occasion de me replonger dans un univers intrigant, tout droit sorti de l’imagination d’un génie.

La poésie à l’écran

Plus lumineux que Princesse Mononoké ou Nausicaä de la vallée du vent, Mon Voisin Totoro est une véritable ode à l’enfance et à la nature. Deux fillettes, Mei et Satsuki, déménagent à la campagne et font ainsi la rencontre d’une étrange et pacifique créature, « Totoro ». Ce personnage discret et merveilleux se révèle être un esprit de la forêt, qui devient bien vite le nouvel ami des deux enfants. À la frontière entre le rêve et la réalité, humains, animaux et esprits cohabitent en paix et dans le respect les uns des autres.

Une nature sacrée

Cette approche prend racine dans la plus ancienne religion japonaise : le shintoïsme. Insistant sur le caractère sacré de la nature, le shintoïsme considère que l’être humain trouve sa place dans un Tout, où chaque élément naturel est digne de respect, et chaque être a son importance. De quoi remettre en question notre tendance à l’anthropocentrisme. La nature peut toutefois être terrifiante ; c’est le cas de l’univers post-apocalyptique de Nausicaä de la vallée du vent. Mille ans après une guerre planétaire, l’air ambiant est terriblement pollué. La fukai, une forêt rejetant des spores toxiques, s’étend inexorablement. Nausicaä, la protagoniste principale, va toutefois découvrir que cette jungle n’est pas à la source de la pollution, et tente au contraire de purifier l’air environnant. Mue par son amour des êtres vivants et de la nature, l’héroïne va alors tout mettre en œuvre pour protéger la fukai de la destruction. Souvent à la source de cataclysmes, l’être humain est néanmoins également capable de bonnes actions. Dame Eboshi, dans Princesse Mononoké, est le moteur du développement social et technologique de son village. Maîtresse des forges, elle accepte tous ceux prêts à travailler, sans aucune forme de discrimination. Néanmoins, sa soif de croissance se fait aux dépends de la forêt alentour, qu’elle ne se gêne pas pour déboiser. Une fois de plus, l’être humain dédaigne le besoin d’équilibre entre développement et respect de la nature.

Le juste milieu

Miyazaki, par la subtilité et la poésie de ses films d’animation, nous rappelle la nécessité de prendre soin de notre environnement. Ses histoires sont toutefois nuancées, car les inventions humaines ne sont pas toujours source de malheurs. Mais à force de regarder la nature uniquement sous l’angle de la science, de la technologie et du progrès, nous en oublions le plus important : la perpétuelle recherche d’harmonie, trop souvent négligée au profit de nos intérêts.

Irène Dutoit

Irène Dutoit est étudiante en Lettres à l’Université de Genève. Elle compte poursuivre des études de journalisme, et accorde un intérêt tout particulier aux arts et à l’évolution du monde qui l’entoure.

Une réponse à “Miyazaki, la recherche d’harmonie

  1. Ne le prenez pas mal, chère Irène, mais c’est “empreinte de…”

    Vous connaissez le Japon? Moi, c’est mon dernier rêve de voyage, un pays de délicatesse cultivée que je ne connais encore pas,
    meilleurs voeux

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