L’indécente promesse d’adhésion de l’Ukraine à l’UE

Personnage habitué aux coups bas ou de force, souvent peu respectueux de la probité politique, le feu Ministre français de l’Intérieur Charles Pasqua avait néanmoins le sens de la formule. L’une d’entre elles a fait mouche et continuera encore longtemps d’alimenter les échanges musclés ou autres controverses plus ou moins légendaires. Déclarant en 1988 que « les promesses des hommes politiques n’engagent que ceux qui les reçoivent », il a touché du doigt une vérité de Lapalisse qui n’est pas prête de s’éteindre.

Dernier exemple en date, celui de l’annonce de l’adhésion rapide de l’Ukraine à l’Union européenne ; si possible d’ici 2025. Pas besoin d’être devin dans son pays pour dire qu’il ne s’agit là que d’un leurre, voire d’une escroquerie intellectuelle sans pareille. Non seulement, l’Ukraine ne remplit pas les critères pour rejoindre les vingt-sept, mais ceux-ci ne sont pas capables de l’accueillir à brève ou moyenne échéance. Quitte à jouer les rabat-joies, elle ne sera pas membre de l’UE avant les années trente de ce siècle.

À vouloir confondre vitesse et précipitation, l’Union européenne ignore à la fois les règles qu’elle a elle-même adoptées et met en jeu sa propre crédibilité. Aujourd’hui, l’Ukraine ne remplit aucun critère, dit de Copenhague, datant de 1993. Kiev n’est ni en mesure de se conformer à l’acquis communautaire, ni ne dispose d’un « marché viable et de la capacité à faire face aux forces du marché et à la pression concurrentielle à l’intérieur de l’UE ». Moins encore peut-elle se prévaloir « d’institutions stables garantissant la démocratie, l’État de droit, les droits de l’homme, le respect des minorités et leur protection ». Quant à la corruption, l’Ukraine ne la combat que depuis quelques semaines, sachant que pour y mettre fin, elle aura encore besoin de longues et nombreuses années pour y parvenir.

Ce n’est pas faire un procès à ce pays que de renvoyer son appartenance à l’espace communautaire au-delà de 2030, voire de 2035. Que la vérité ne soit pas toujours bonne à dire, ne fait certes pas plaisir à tout le monde. Mais qu’elle soit tue au nom d’une diplomatie de salon ou, pire encore, d’un mensonge savamment orchestré, relève d’une flagrante hypocrisie qui nuit en fin de compte à celles et à ceux qui s’en servent à des fins inavouables. Que l’Union européenne se garde alors de tomber dans ces combines qui tôt ou tard se retourneront inévitablement contre elle.

Sa perte sera aussi financière, car personne ne voudra payer l’entrée de l’Ukraine dans l’Union européenne. Ni les pays contributeurs, dont plusieurs se définissent d’ores et déjà comme « frugaux », ni les pays receveurs qui devront renoncer aux milliards d’euros qu’ils perçoivent chaque année de Bruxelles. C’est en leur sein que leur contradiction éclatera au grand jour. Irréductibles et bellicistes partisans de la cause ukrainienne, ils s’opposeront de toutes leurs forces à toute diminution de leur dotation européenne. Prêts à soutenir coûte que coûte Kiev, ils n’accepteront en aucun cas de financer à leurs propres dépens l’adhésion d’un pays dont ils ne cessent pourtant de défendre bec et ongles la cause. Première concernée, la Pologne mettra tout son poids dans la balance pour sauvegarder son pactole européen, tout en appelant ses partenaires à venir en aide à son voisin. Que dire alors, si Varsovie, les autres États du Groupe de Visegrád, y compris ou non la Hongrie, la Croatie et la Roumanie,  mais aussi les pays baltes étaient contraints de mettre la main à poche ? Ils ne le feront certainement pas de gaité de cœur, se drapant une nouvelle fois derrière le paravent victimaire d’éternels adversaires de la Russie.

La promesse d’adhésion de l’Ukraine à l’UE est indécente. En premier lieu, pour les Ukrainiens eux-mêmes, forcément déçus de ne pas voir se réaliser leurs vœux d’ici deux ou trois ans. Mais aussi pour l’Union européenne qui, consciente de son offre de Gascon, porte ainsi atteinte à sa réputation internationale. Ne tenant pas parole, c’est la sienne qui fera forcément l’objet de toutes les attaques. Légitimement accusée d’avoir suscité des espérances qu’elle savait pertinemment ne pas pouvoir exaucer, elle aura perdu d’un coup ce qu’elle aura cru gagner auparavant en capital sympathie. Les Ukrainiens ne lui feront plus confiance, se tourneront vers d’autres cieux, américains de préférence, et ne manqueront pas de rappeler à Bruxelles qu’ayant cru momentanément en elles, les promesses de l’UE ne les engagent plus d’aucune façon !

 

 

 

 

 

Gilbert Casasus

Gilbert Casasus est professeur émérite en Études européennes de l’Université de Fribourg. Politologue, diplômé de l’IEP de Lyon et docteur du Geschwister- Scholl-Institut de l’Université de Munich, il est spécialiste des processus historiques et politiques en Europe.

51 réponses à “L’indécente promesse d’adhésion de l’Ukraine à l’UE

  1. “marché viable”

    Pourtant, à chaque fois que je demande à la Migros pourquoi le produit X est en rupture de stock, on me répond que c’est à cause de la guerre en Ukraine. 😅

    1. Voulez-vous que Migros fasse partie de l’Union européenne?
      La guerre en Ukraine crée des problèmes d’approvisionnement, mais il existe aussi d’autres causes moins avouables.
      Cordialement.
      GC

      1. Pour être plus claire: l’Ukraine a un marché intérieur viable, à condition de repousser les orcs et qu’ils puissent vendre leurs produits à leur juste prix.

        Franchement, l’Ukraine est plus prête à intégrer l’UE que les pays -sous subsides- des balkan.

        Mais pas avant 10-20 ans, là, je suis d’accord.

        D’ailleurs, tout ce cirque pour exclure les athlètes russes des JO, montrent que la guerre va durer…

        1. Vous avez raison. D’ici dix à douze ans. Idem pour les pays balkans occidentaux.
          Cordialement.
          GC

  2. Où avez-vous lu ou entendu qu’une promesse d’adhésion rapide avait été faite à l’Ukraine? Au contraire, lors de la récente visite de Volodymyr Zelensky à Bruxelles:”Charles Michel et Ursula von der Leyen ont souligné les progrès “impressionnants” de l’Ukraine dans la mise en oeuvre de réformes, tout en reconnaissant que la route vers l’intégration serait longue et difficile”. Par contre l’appartenance indiscutable de ce pays martyr à la “famille européenne” et sa vocation à la rejoindre formellement à terme a été soulignée, ce qui était non seulement digne mais encore indispensable face aux prétentions et illusions de Poutine de “s’approprier” ce pays contre l’opinion de la grande majorité de ses habitants. Je ne vois donc vraiment pas ce qu’il y a à critiquer dans cette position européenne qui, au contraire, a cherché à donner des gages, bienvenus en les circonstances, surtout vis-à-vis de la Russie, à l’Ukraine tout en “douchant” les espoirs de Kyiv d’une adhésion accélérée. Rien d’autres que vérité et pragmatisme, tout en se montrant sans réserve solidaire.

    1. En effet, von der Leyen et Michel ont été un peu plus prudents. Ils le sont devenus, car certains Etats membres les ont rappelés à l’ordre. Mon article a simplement pour but de ne pas tomber dans le piège de promesses inconsidérées…et il en existe!Cela ne signifie aucunement faire le jeu de Poutine. Au contraire. Ce dernier serait ravi de s’en prendre à une UE incapable de tenir parole.
      Cordialement.
      GC

  3. 2030, c’est demain. 2035 aussi. L’Ukraine entrera dans l’UE, la Turquie également. Le château de carte qu’est devenu l’UE ne va plus tarder à montrer ses limites, avec un risque d’effondrement financier. Le jour où les peuples français et allemands apprendront sur l’engagement financier colossale, par signature, de leurs pays auprès de Bruxelles de Madame Von der Leyen, ils se rendront compte de l’ampleur des dégâts. Très bon article bien qu’il fait fi du fait que la volonté politique est plus puissante que le respect des règles. Les lois sont faites pour dompter les faibles et pour les contrôler. Picasso réussissait à mettre les cils plus haut que les sourcilles et le monde tombe encore en admiration devant son art.

      1. Au fond, Bruxelles ne fait-elle pas à Kiev la promesse du barbier*? Si les promesses n’engagent en effet que ceux qui les reçoivent, citation attribuée autant à Charles Pasqua qu’à Jacques Chirac, d’ailleurs, au lendemain de la réunification allemande, l’OTAN n’a-t-elle pas promis à la Russie qu’elle ne s’étendrait pas au-delà de ses limites de 1991? Que reste-t-il de cette promesse?

        Dans cette guerre anachronique, qui est aussi et peut-être même d’abord une guerre de l’information, n’est-ce pas à qui mentira le mieux pour faire monter les enchères?

        * Cette expression vient d’un barbier qui installa, à l’entrée de son commerce, une pancarte sur laquelle il était écrit : “Demain, on rase gratis”. Afin de profiter des gens, il laissa la pancarte tous les jours. Lorsqu’une personne se faisait raser, elle protestait au moment de payer en évoquant la publicité affichée. Le barbier répondait alors : “il est écrit que c’est gratuit demain”. Depuis, l’expression fait référence à quelqu’un qui fait des promesses sans les tenir.

        1. On reste gratis, l’expression est connue, mais a-t-elle le même sens? En tout cas, merci pour cette précision.
          Quant à la promesse de l’OTAN et de l’Allemagne à l’heure de sa réunification, elle existe bel et bien, mais elle semble être plus orale qu’écrite.
          Cordialement.
          GC

      2. C’est bien ce que je disais.

        Malgré que l’armée russe a déçu et qu’elle ait commis l’erreur de commencer cette opération en infériorité numérique (ce qui ne l’a pas enmpéché de conquérir des territoires immense, puis d’en perdre un petit peu qu’elle récupère maintenant) le rapport de forces est ce qu’il est. L’Ukraine n’a aucune chance.

        Dans ces conditions, c’est indécent, vous avez raison de le dire, de la part de l’UE de parler d’adhésion de l’Ukraine. C’est vendre la peau d’un ours qui ne sera jamais tué. Un pays dont une partie est sous occupation étrangère ne peut en aucun cas imaginer d’adhérer à l’UE, ni à l’OTAN. La Russie occupe la Crimée et le Donbass. Il sera impossible de l’en déloger. Le scénario de négotiations d’adhésion ne serait envisageable que si la Crimée et le Donbass étaient repris par l’Ukraine. Ca arrivera quand les poules auront des dents….

        Je ne comprends pas comment vous pouvez parler d’une adhésion dans 10 à 12 ans.

        1. En effet, l’adhésion de l’Ukraine sera aussi liée à sa territorialité, comme le fut celle de la RFA ed 1951 à 1990.

  4. Merci pour votre article.
    Quant les Ukrainiens comprendront qu’ils se sont fait en partie rouler par l’UE – car je ne crois pas non plus que l’UE accueillera l’Ukraine rapidement – une partie des Ukrainiens retourneront avec la Russie, faute de perspectives. Ceux qui ont émigrés vers l’UE ne reviendront pas en Ukraine.
    Et ce sera la suite de la tragédie pour ce pays.
    Encore une fois, il fallait faire preuve de plus de prudence dans cette région, et notamment jouer l’apaisement avec la Russie tout en soutenant intelligemment l’Etat de droit et des réformes économiques en Ukraine – et cela dès 2014.
    Nos gouvernements ont voulu que l’Ukraine coupe tous les pont avec la Russie. C’était irréaliste, car l’adhésion à l’UE n’est pas envisageable si vite.
    De fait, l’Ukraine est dans une position intenable à présent. C’est la responsabilité de Poutine, oui. Mais c’est aussi de la responsabilité des politiques de l’UE et de l’OTAN malheureusement – et cela, on aime moins l’entendre.

    1. Votre commentaire mérite d’être pris en compte, car il aborde des aspects qui sont souvent passés sous silence, notamment depuis les efforts de trouver une solution en 2014.
      Cordialement.
      GC

  5. C’est un certain éclairage, conservateur et refusant l’évolution de la philosophie et des règles de l’Europe. Zelenski est un homme fort, pas assez fort face aux Russes certes, mais l’Europe a besoin d’hommes forts si elle se décide à se forger un destin comparable à ceux des USA ou de la Chine… alors? La cause de l’Ukraine est admirable et importante mais, comme vous l’écrivez non dénuée de côtés sombres. Nous voyons, face aux migrants, des changements d’attitude (Italie, Angleterre…). Sur l’homogénéisation des pays européens, souhaitable ou non, possible ou non, les choses se cherchent. Si l’évolution n’est pas pensée et voulue, elle se fera sous la pression du hasard, des évènements. Donc toujours dans une certaine impuissance, ou absence de contrôle. Plus de militarisation? de dirigisme? de prédominance de l’Allemagne, bonne ou mauvaise? Dieu sait comment va tourner cette guerre et à quoi elle nous contraindra dans l’avenir, nous Européens. A quoi nous contraindront les Russes? Sortir de la torpeur (réarmement de l’Allemagne, prises de conscience de la faiblesse chez les anciens pays de l’Est, l’Angleterre et même la France, interrogations en Suisse face à l’Europe). On peut être pessimiste face à l’issue de cette guerre et alors l’Europe devra abandonner sa petite inertie institutionnelle, ce qui a commencé. Autre fait étrange: il semblerait que les Américains souhaitent que l’Ukraine finisse par lâcher une bande russophone de son territoire mais que les Européens suivent totalement Zelenski, lequel veut la situation d’avant 1991. Comment cela finira-t-il? Quand? Qui a raison? Qui l’emportera aux USA? Ceux qui veulent la fin de la guerre? Ceux qui veulent affaiblir la Russie au maximum par une guerre longue, sans égards pour les morts des deux côtés?

    1. Votre commentaire n’est pas conservateur, mais d’une triste réalité. Donner raison à la raison devient de plus en plus difficile. Nous espérons tous la victoire d’une Ukraine démocratique, sans toutefois confondre la Russie de Poutine avec une Russie plus humaine et plus pacifique qui existe, mais qui est réduite au silence par un système autoritaire.
      Cordialement.
      Gilbert Casasus

  6. Berlin, Zurich, etc… la gauche s’effondre.

    La guerre arrive !

    Amis ukrainiens, tenez forts, la gauche va nous pousser à la guerre pour se maintenir au pouvoir!

      1. Pourtant, où est la frontière, le “Check-Point Charlie” entre gauche et droite? Hitler et Mussolini n’étaient-ils pas d’abord socialistes? La plupart des guerres que les Etats-Unis ont menées au siècle passé et jusqu’à nos jours ne l’ont-elles pas été sous des gouvernements démocrates plutôt que républicains? Lénine et Staline n’étaient-ils pas d’anciens séminaristes? Poutine, parti en croisade pour la défense des “valeurs traditionnelles” et de la religion avec la bénédiction de son père spirituel le patriarche Cyrille, ex-agent du KGB Mikaïlov, n’est-il pas comme ce dernier un pur produit du système socialiste? Et certains poncifs, comme avoir les idées à gauche et le porte-monnaie à droite, ou la “gauche caviar” n’ont-ils pas un fonds de vérité?

        Don Camillo et Peppone ne font-ils pas qu’un plus souvent qu’il ne paraît?

        Au fond, capitalisme et communisme ne sont-ils pas les deux versions d’une même sinistre farce?

        1. La pire face est le fascisme!
          N’oubliez jamais que la gauche a par exemple défendu la démocratie contre le fascisme de Franco…

      2. ”La gauche est par définition plus pacifique que la droite!”

        Ca, ce n’est pas prouvé. C’est même tout le contraire. Toutes les guerres de la France, y compris 14-18, 39-45, la guerre d’Algérie, etc., sans parler des guerres de la révolution menées au nom du principe “guerre aux tyrans”, ont été déclarées et menées par la gauche. (C’est vrai que l’armée est généralement composée de gens de droite, qui se font donc tuer pour la gauche).

        La gauche est belliciste, au nom de ses grands principes. Vous semblez l’oublier.

  7. Ainsi le “sauveur de son peuple”, étiquette qu’il a donnée à son parti en souvenir du titre de la série qui l’a rendu célèbre (déjà une imposture), s’est-il vu remettre la Légion d’Honneur il y a quatre jours. En tenue noire et kaki, couleurs qui en rappellent d’autres. Si tant est qu’on établisse un rapprochement. Évidemment les images d’archives sont plutôt en noir et blanc… Un peu de politique-spectacle afin de faire patienter les avions? On dirait qu’un changement de scénario se produit: l’Europe, limitée au couple franco-allemand, rejoue sa réconciliation; et pour se réconcilier, il faut avoir été adversaires. Or on a un ennemi. Mais celui-ci, tout ours qu’il est, on ne veut pas lui parler. Et le martyr, justement, n’est ni un adversaire de l’Europe ni de l’OTAN. C’est embêtant… Alors lui promettre une Europe fantôme? Il n’a plus de goût pour sa villa à 4 millions d’€ en Italie? Comme aux enfants gâtés, on ne sait plus quoi lui offrir… Mais l’EUROPE, ça ne mange pas de pain, “it’s an ideal gift”! Ce natif russophone, au judaïsme mouvant, qui parle l’anglais comme à Coffrane et fait tirer trois mille obus par jour, sauve son peuple en appelant à l’aide toutes les deux heures. Il s’imagine instaurer la paix et une démocratie digne de ce nom en foulant les tapis des chancelleries? Et une décoration pour quels faits? Pas sûr que le cessez-le-feu enfin signé – ce que j’espère le plus vite possible – il soit réélu. Pourquoi, est-ce qu’au lieu de réclamer des armes tous azimuts, il ne vient pas à Berne visiter nos institutions (ou envoyer une délégation; c’est tout-à-fait possible, le vice-président de Slovénie a été invité en Suisse en 1992 dans ce but et ce fut profitable) et s’inspirer de quoi dessiner un futur pour ce peuple qu’il s’acharne à sauver en le sacrifiant? Cette triste affaire de ruban m’a remis en mémoire deux pages de Blaise Cendrars. Où il raconte comment il a d’abord refusé toute médaille. Non pas qu’il n’eût pu la recevoir de son bras mutilé en Champagne en 1915 mais parce qu’il avait été condamné à la prison par le même général pour avoir osé photographier à Dompierre-en-Santerre un calvaire avec Christ en croix, renversé par un obus allemand. Cf. La Main coupée, éditions Denoël, 1946, existe en poche, pp. 25-26. Le “sens de l’honneur” ne serait-il pas de baisser les canons tout de suite?

    1. La difficulté de ce conflit réside aussi dans l’existence d’une Russie qui, par la volonté du Kremlin, se détourne avec force et fracas des valeurs européennes. Selenksi en profite, ce qui conduit à ne pas donner la priorité à un règlement pacifique du conflit.
      GC

      1. Cher Monsieur, sincèrement, vous ne faites pas de ce conflit, et de ses conséquences pour l’avenir de l’Europe, une question de “valeurs”? Sacrifier des milliers de vie d’Ukrainiens, donc de futurs Européens, au nom de valeurs? Henry Laurens, professeur au Collège de France, sur les ondes de RTS, émission Histoire vivante: quand j’entends le mot “valeurs”, j’entends des bruits de botte!

  8. Merci de cette pertinente mise au point.
    Ces effusions à Londres, Paris et Bruxelles ont quelque chose de pathétique, l’UE se ridiculise.
    L’Europe, au sens géopolitique, économique, et culturel, a raté son élargissement, qui aurait du être non seulement “De l’Atlantique à l’Oural” ( Ch.de G.) , mais aussi de la Méditerranée à la Mer de Barents.
    La Russie du Nord, concept géographique clair, reconnu de longue date, est partie intégrante de l’Europe.
    La dernière opportunité fut à la chute de l’URSS, dans ces années de marasme politico-économique, avant que l’on installe, débauché du KGB, Poutine au Kremlin. L’Europe a été trop timide, pas assez imaginative, ni pro-active.
    Dans une tentative plus récente, la Chancelière Merkel et ses affidés avaient vu juste sur le plan économique, en favorisant la réalisation des infrastructures Nord Stream 1 +2 : de l’énergie d’un pays du nord de l’Europe, obligeant à des coopérations, économiques d’abord, qui, généralement, évoluent en coopérations politiques – quand tout se passe bien…

      1. On disait aussi que l’Espagne de Franco et le Portugal de Salazar ne pouvaient pas faire partie de l’Europe. Mais aujourd’hui on a la Hongrie de Victor Orban et la Pologne de Jarosław Kaczinski. Et on va bien voir comment évolue l’Italie de la Meloni et du Berlusconi (qui refait des siennes ces dserniers jours), la France de Marine Le Pen, etc.

        Je comprends ce que vous voulez dire, mais la politique est cruelle pour les idéalistes comme vous.

      2. Et l’Ukraine de Zelenski, avec sa corruption, ses milices nazies, ses tortionnaires, son absence totale de respect de la démocratie, elle peut faire partie de l’Europe selon vous?

      3. Évidemment, dans la situation actuelle. Je parlais géopolitique, en évoquant l’opportunité manquée d’intégration de la Russie, lors de la chute de l’URSS, avant l’irruption de Poutine au Kremlin.

  9. Ça fait plaisir de lire enfin un article qui ose dénoncer ces promesses intenables parmi d’autres qui le sont tout autant.

    Ce n’est pas seulement la promesse d’adhésion de l’Ukraine à l’UE qui est indécente, mais bien toutes les promesses faites à l’Ukraine par les USA et leurs vassaux du NATO.
    On promet des tanks aux Ukrainiens et on commence même à parler de chasseurs de suprématie aérienne sans parler de délais dans ces deux cas.

    Que pourraient faire les Ukrainiens de ce type d’armement dont cette première année de guerre a mis l’obsolescence en évidence flagrante. Un nombre impressionnant de tanks russes ont été détruits par des missiles portables coûtant cent fois moins cher que le véhicule qu’ils anéantissent auquel il faut ajouter des pensions à verser aux veuves de ses occupants.

    Les tanks, comme les avions de suprématie aérienne pilotés appartiennent au passé. Sans même parler de la guerre numérique, celle qui se passe sur le terrain se gagnera au moyen d’armements bon-marchés mais efficaces comme les drones et les missiles.

    Les autres équipements promis aux Ukrainiens et dont l’achat est fréquemment imposé par Washington à ses “alliés” soumis, le plus souvent grâce à la corruption, ne servent qu’à débarrasser le complexe militaro-industriel américain de ses surplus périmés.

      1. Ce n’était pas non plus le but de mon commentaire.

        Comme vous, mon but est de dénoncer ces promesses imbéciles faites à l’Ukraine à propos de l’armement, périmé, que le NATO lui livrera un jour. Quand la guerre sera finie.

        Aucune guerre n’est excusable. Pas plus celle de Poutine que celles engagées par les USA depuis 1944, dernière guerre qu’ils aient gagnée, et encore, grâce aux Soviétiques.

        Si la guerre de Poutine n’est pas excusable, l’agressivité arrogante de Washington depuis la Great White Fleet de 1900 et se terminant par la débâcle en Afghanistan, lui donne néanmoins des circonstances atténuantes.

        La guerre en Ukraine est la version inversée des événements de Cuba en 60. L’URSS avait commencé à installer des missiles aux portes des États-Unis et le Président Kennedy avait mis l’Union Soviétique en demeure de rapatrier cet armement. Le Premier Secrétaire de l’époque, Nikita Sergueïevitch, a retiré les missiles et la guerre a été évitée.

        Depuis une dizaine d’années, le NATO entoure la Russie de missiles et, qui plus est, phagocyte d’anciens pays du Pacte de Varsovie pour en faire des membres fantoches du NATO. S’il constatait une diminution de cette agressivité à l’égard de son pays, Poutine éviterait peut-être la guerre.

        Mais, justement, cette guerre arrange trop bien Washington car, non seulement elle permet de ruiner économiquement l’Europe mais, en plus, elle met cette dernière en danger de frappes nucléaires par des engins purement tactiques. Biden sait très bien que jamais la Russie n’oserait prendre l’initiative d’envoyer des ICBM vers les États-Unis mais que, par contre, un échange de missiles tactiques sur le sol européen n’est pas totalement exclu.

        1. Je souscris partiellement à votre analyse. D’où ma fidélité à l’idée d’une armée européenne.
          Cordialement.
          GC

  10. Monsieur Casasus,
    Il y a à boire et à manger dans les commentaires sur votre billet. Pour ma part, je souscris totalement à celui de M. JEAN-JACQUES LOUIS en date du 13 crt., sauf qu’il me paraitrait plus correct de nommer les belligérants par leur nom de Russie et d’Ukraine plutôt que par celui, bien éphémère, de leurs chefs d’Etat respectifs. Quant à l’affirmation selon laquelle ‘Poutine aurait déclaré la guerre à l’Ukraine’, et bien que M. LOUIS fasse référence à la crise de Cuba et de la menace de l’OTAN envers la Russie depuis 10 ans, aucune référence n’est faite aux Accords de Minsk ! Par ailleurs, Vladimir Poutine n’a jamais déclaré ou manifesté d’actes de guerre envers l’Etat Ukrainien mais a qualifiés son intervention chez son voisin de ’opération spéciale’ destinée à libérer les populations russophones ukrainiennes de leur génocide perpétré par le Régime Ukrainien. Enfin, en ce qui concerne les craintes d’une 3ème guerre mondiale, Vladimir Poutine a dit et répété qu’il ne prendrait jamais l’initiative d’une guerre atomique mais qu’il n’hésiterait pas à répondre à toute attaque de ce genre envers le territoire de la Russie. Et l’OTAN semble avoir oublié que la Russie est la première puissance nucléaire mondiale !

    1. L’opération spéciale de la Russie est un acte de guerre contre l’Ukraine. Impossible d’affirmer le contraire!
      Toutefois, et je les ai toujours défendus, les accords de Minsk ont été et demeurent une base de négociation.
      Fruit de la relation franco-allemande, et en l’occurence d’une proposition initiale de François Hollande, ils furent conjointement refusés par Kiev et Moscou, soit par Selenski et Poutine.
      GC

Les commentaires sont clos.