Qui va gagner la Guerre en Ukraine? : les Etats-Unis!

Qui va gagner la Guerre en Ukraine ? Réponse : les États-Unis d’Amérique ! Ou pour l’écrire autrement, Biden dit merci à Poutine. Formulé de la sorte, ce jugement peut choquer, mais il pourrait bel et bien correspondre à l’issue d’un conflit qui doit trouver une solution.

Si Moscou devait arriver à ses fins, l’Europe serait confrontée à un danger permanent auquel elle ne pourra pas faire face sans l’aide des Américains. En revanche, si Kiev devait l’emporter, les USA ne manqueraient pas d’étendre leur influence sur l’ensemble du vieux-continent. Dernier cas de figure, celui d’un compromis entre les parties belligérantes. Mais celui-ci ne pourra pas être signé sans l’aval des États-Unis qui auront à cœur d’en édicter les règles. Plus que jamais, la Maison Blanche est en position de force, ne pouvant que tirer les marrons du feu d’une guerre qu’elle n’avait ni voulue, ni initiée.

La déclaration conjointe signée à Bruxelles le 10 janvier 2023 entre l’Union européenne et l’OTAN est une excellente nouvelle. Surtout pour l’Alliance atlantique. Un peu moins pour les vingt-sept.  « Déterminés à porter le partenariat entre l’OTAN et l’UE à un niveau supérieur », l’Organisation du traité de l’Atlantique nord et l’Union européenne ont en effet renforcé leurs liens au bénéfice d’une coopération stratégique et militaire dont Washington pourra largement tirer profit. Depuis le 24 février 2022, l’atlantisme a retrouvé ses lettres de noblesse d’antan et peut renouer avec un passé glorieux que beaucoup avaient trop vite enterré.

Quoique bloquée pour l’instant par Ankara, l’adhésion plausible de la Finlande et de la Suède à l’OTAN la consolide sur l’échiquier international. Plus que jamais, celle-ci demeure la seule et unique force militaire crédible en Europe. Son retour en grâce conforte la prédominance américaine et condamne à plus ou moins brève échéance tous les projets d’une défense européenne. Certains feront mine de se consoler, se targuant d’avoir offert du matériel de combat aux Ukrainiens. D’autres s’en accommoderont sans broncher, sachant fort bien que Volodymyr Zelensky adressera d’abord ses plus vifs remerciements à Biden pour la livraison des batteries antiaériennes Patriot made in USA.

À l’aube de 2023, l’Union européenne est confrontée à une contradiction dont elle n’a pas deviné ou feint de deviner l’émergence. Partageant des valeurs communes, et renforcée dans son unité, pour avoir pris fait et cause pour l’Ukraine – à l’exception de la Hongrie -, elle expose en même temps les limites de sa souveraineté politique et stratégique. Incapable de proposer une solution militaire et pacifique à Kiev, elle se rangera vraisemblablement du côté de celle que les USA élaboreront lors de l’arrêt des combats. Persuadée d’appartenir au camp des vainqueurs, elle figurera au mieux sur la dernière marche du podium.

À la lumière des récents événements, plusieurs États membres jouent leur propre partition. Se disputant sur la répartition des armes à livrer aux Ukrainiens, ils affichent leurs divergences au grand jour. Alors que certains plaident encore pour la négociation, espérant toujours compter sur un signe venu de Moscou, d’autres préfèrent la manière forte. Ne prenant pour seul modèle que celui préconisé par Washington, ils sont prêts à déployer les troupes de l’OTAN à la frontière russe. Agissant de la sorte, ils ne tirent visiblement aucune leçon de certaines erreurs passées dont Vladimir Poutine s’est largement servi pour enclencher les hostilités sur le territoire ukrainien.

Aujourd’hui, les vingt-sept n’ont aucun intérêt à mettre de l’huile sur le feu. Ils en seraient les premières victimes, car ils auraient perdu sur tous les tableaux. Sans renier un instant leur soutien presque unanime à Kiev, ils ne peuvent pas oublier l’existence de la Russie. Celle-ci demeure géographiquement et culturellement plus proche de l’Europe qu’elle ne l’est des États-Unis. L’UE est à la fois obligée d’en tenir compte, sans renier toutefois sa condamnation des crimes de guerre perpétrés par les armées du Kremlin. Sa marge de manœuvre est étroite et risque de se rétrécir plus encore si l’occident, USA en tête, devait faire des promesses inconsidérées. L’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN serait une grave erreur, comme le serait celle à l’Union européenne. Les Européens en subiraient les conséquences politiques et financières, alors que les États-Unis en récolteraient les fruits.

Aujourd’hui en manque d’inspiration, l’UE doit faire preuve d’imagination. D’abord pour assurer sa sécurité et celle des Ukrainiens. Mais aussi celle des autres peuples placés sous le joug moscovite. Adversaire résolue de Vladimir Poutine, elle n’est pas pour autant l’ennemie de la Fédération de Russie et d’un peuple dont il convient de respecter l’histoire et le besoin de reconnaissance. Ainsi, la démilitarisation, voire la neutralité des espaces biélorusses et ukrainiens pourraient, le cas échéant, constituer une solution à long terme pour laquelle les Européens sont appelés dès maintenant à s’engager hors de toute influence américaine.

 

 

 

Gilbert Casasus

Gilbert Casasus est professeur émérite en Études européennes de l’Université de Fribourg. Politologue, diplômé de l’IEP de Lyon et docteur du Geschwister- Scholl-Institut de l’Université de Munich, il est spécialiste des processus historiques et politiques en Europe.

54 réponses à “Qui va gagner la Guerre en Ukraine? : les Etats-Unis!

  1. Les gagnants? Taiwan et l’epfz.

    L’Ukraine montre qu’un peuple uni et résolu peut anéantir une armée. A condition d’investir dans ses ingénieurs.

    Nous devons introduire plus de maths et d’éducation physique à l’école en Suisse.

    1. Pour votre gouverne, l’éducation physique était obligatoire même à l’université aux Etats-Unis, où j’ai commencé mes études dans les années soixante: des pompes jusqu’à épuisement deux fois par semaine, sous l’oeil mi-amusé, mi-sadique, d’un ancien Marine. Quant aux maths, elles étaient imposées même aux “lettreux” qui n’échappaient pas à la révolution du mathématicien et philosophe (non, ce n’est pas incompatible) du M. I. T. et nouveau Messie de la linguistique transformationnelle Noam Chomsky. Les Américains ont-ils moins perdu la guerre au Vietnam pour autant?

  2. Oui, c’est juste, et on peut même penser que cette guerre est une bonne affaire pour les USA, le gaz beaucoup plus cher que le gaz russe, les ventes d’armements… Mais où est la faute? C’est, trente ans après la Yougoslavie, le même constat: l’UE est un tigre de papier pour sa défense, et cela part maintenant dans tous les sens, l’argument étant: il faut se réarmer vite, donc américain. Les projets européens et franco-allemands tombent… Tout cela était prévisible, et chacun joue sa carte, l’Allemagne en premier. Soit dit en passant, comment ne pas comprendre la peur des pays baltes, trop heureux de pouvoir compter sur l’OTAN? En ce qui concerne la Russie, une victoire ne serait pas acceptable et une Ukraine laissée à la merci de Poutine encore moins. C’est pourquoi la neutralité, si elle est une option, demandera une solide garantie… Celle de l’OTAN? Quoi d’autre?

    1. Excellentes questions de fin auxquelles je n’ai pas de réponse.
      Toutefois, il faut rester fidèle à son engagement, maintenir à long terme l’idée d’une autonomie, voire d’une souveraineté militaire européenne et, dès aujoud’hui, offrir des perspectives démocratiques et “réalistes” à l’Ukraine et à la Biélorussie, sans tomber dans le piège des promesses inconsidérées. Et là, il y a en a plein!
      Très cordialement.
      GC

  3. Finesse de l’analyse, perspectives historiques et géopolitiques. Je ne vais pas jeter plus de fleurs sur u article dont je partage complétement les conclusions. D’où pour une fois, la justesse des positions du Président français vis à vis de la Russie et de son peuple car après la défaite inéluctable, il faudra bien cette fois ci gagner la paix.

  4. Si l’Europe ne veut pas devenir vassale de la Russie de Poutine, elle n’a pas d’autre choix pour le moment que de compter sur les Etats-Unis pour la défendre. Mais cela devrait servir de leçon et faire comprendre aux Européens qu’il n’y a plus d’indépendance possible dans le monde d’aujourd’hui sans défense crédible propre, qui passe par une véritable union et solidarité des états européens, comme nos ancêtres ont su le faire au 13ème siècle à l’échelle de leur époque pour rester indépendant vis-à-vis de leurs puissants voisins, ou 13 colonies d’Amérique du Nord en 1776 pour se libérer de la tutelle anglaise. Sinon, c’est la fin de toute influence de notre continent sur la marche du monde et notre soumission de gré ou de force à l’une ou l’autre des autres grandes puissances. A nous tous, Européens, de faire maintenant le bon choix, … et vite!

  5. La question est la Russie va-t-elle être réduite au rang d’une puissance de second ordre à l’issue de cette guerre? En dépit de toutes ses ressources naturelles et scientifiques une mise à l’écart des nations occidentales, une sorte de rideau de fer inversé l’affaiblirait considérablement. (Malgré l’amitié chinoise, ce pays est surtout soucieux de ses propres intérêts et, que je sache, n’apporte pas d’aide militaire). Cela va -t-il se produire? Est-ce souhaitable? L’Europe, nous, aurions intérêt à retrouver une Russie consciente de ses limites et intérêts, en accord avec son passé, sa géographie et les réalités d’aujourd’hui, coopérante. Cela exige qu’elle ne soit plus gouvernée par l’oligarchie actuelle. Ce serait bien mieux pour tous mais comment obtenir cela si les citoyens russes intelligents sont muselés? Le sort des armes en décidera peut-être. Les US seront les grands vainqueurs, oui! Mais l’Europe aussi a intérêt à un rabaissement de la Russie sans lequel un jeu de dominos s’enclencherait menant à une mainmise progressive sur tous les anciens pays du bloc de l’est ancien, laquelle porterait la menace d’une domination russe sur tout notre continent. Retour aux peurs de 1944 et 1945. Notez qu’une telle Europe russifiée serait une menace totale pour les US si elle se réalisait. Pour l’Europe tous les moyens sont bons pour éviter l’invasion russe même vendre son âme au diable américain. Quant à un renforcement poussé de l’Europe, je peux la souhaiter comme CEILTEACH mais comment échapper à l’hémorragie incessante des cerveaux européens vers les US, à leur dynamisme industriel et scientifique supérieur? Les guerres mondiales ont détruit l’Europe durablement: Vae victis! A une époque la Chine, l’Egypte dominaient le monde puis la Grèce, puis Rome, puis l’Angleterre. Aujourd’hui c’est l’heure américaine. Oui, l’union est souhaitable. Vous posez la question de savoir laquelle et à quelles conditions. Les Anglais doivent aussi cogiter ce problème actuellement! Mais les US ont besoin d’une Europe assez vivante. Je me pose aussi la question des causes de cette guerre. Je crois que l’Ukraine était réellement ambiguë il y a quelques années, penchant un peu vers le rapprochement avec la Russie et hésitante pour une coopération avec l’Europe à l’opposé de pays comme la Pologne ou les états baltes. Peut-on dire que leur tentative d’exclure l’usage de la langue russe chez eux est à l’origine de la guerre? C’est une piètre excuse pour Poutine qui aurait dû internationaliser la question ou au minimum, prévenir avant de se lancer dans une guerre de type XIXème siècle.

    1. Vous posez de réelles questions, même si l’on peut être en désaccord avec vous.
      Toutefois, il y a un point que vous abordez et auquel je souhaite apporter mon soutien: qu’il soit mis fin à l’hémorrogie de nos cerveaux,de nos intellectuels et scientifiques qui souvent partent aux Etats-Unis et qui, parfois, en reviennent fort déçus. C’est là un véritable problème qui n’est pas perçu à sa juste mesure en Europe, même pas en Suisse.
      GC

  6. Dans tous les scénarios, y compris une improbable victoire militaire Russe, la Russie est globalement perdante. L’Europe est perdante aussi. Les risques d’un effondrement de l’empire Russe avec une foultitude de conflits internes, voire des ingérences étrangères pour s’accaparer les matières premières est à considérer. Mais l’Europe n’en profitera pas car elle est soumise aux USA qui sont aussi un concurrent.

  7. Que signifie gagner une guerre (en langues latines)? Soumettre un pays, une armée par les armes. Qui a gagné la IIe Guerre Mondiale ? L’URSS qui, à l’ouverture des camps, comptait 26.6 millions de morts? (décompte archive Gorbatchev). L’Europe? Beaucoup moins ; Les USA quatre-vingt fois moins… Rien que le siège de Leningrad, 900 jours, a fait 1’8 millions de victimes dont 1 million de civils… je m’arrête là. On devrait lire une histoire de l’Ukraine de 1941 à 1944: on pourrait prendre un peu mieux conscience de certains faits, rôles, massacres, complicités… résistance… et mémoire active aujourd’hui. Rien qu’à observer quelques photographies d’archives, on s’aperçoit que Kiev et autres lieux revivent exactement les mêmes affres. N’avait-on pas affirmé: Plus jamais ça? Comment les termes de résistance, de protection de la population, de sauvegarde, de négociation, de diplomatie ont-ils cédé la place au délire qui comme une traînée de poudre depuis dimanche se traduit dans toutes les chancelleries par le mot « gagner » ? Je me répète : sur le site officiel de l’OTAN, l’Ukraine est déjà sympathisante, et cela est exprimé en ukrainien. L’OTAN y a effacé ou récrit toutes ses responsabilités en Europe depuis huit décennies. Les États-Unis ont échoué militairement et échoué à instaurer la démocratie partout où ils sont intervenus, Vietnam, Afghanistan, Irak… Une suggestion : tous les pays d’Europe se retirent de l’OTAN, révisent leur implication militaire nationale, retirent leurs troupes et les moutons seront bien gardés. Car il ne faut pas être expert en géostratégie ni en équipements sophistiqués pour comprendre que ce conflit pouvait être arrêté en trois jours. Ni que le chef de l’Ukraine, s’il aspirait à offrir la démocratie à SON peuple selon SES valeurs, y serait déjà parvenu.

    1. Votre commentaire ne peut laisser personne indifférent.
      Il ne convient néanmoins pas de caricaturer le passé. Les États-Unis ont contribué à la victoire des alliés, comme l’ont fait les Soviétiques. Sauf que les sacrifices soviétiques sont parfois passés dans l’oubli.
      Aujourd’hui, nul ne peut faire abstraction de l’histoire. C’est souvent le cas, bien qu’il ne faille pas se tromper d’adversaire, à savoir face à l’Ukraine le pouvoir du Kremlin. Sauf que le Kremlin n’est pas toute la Russie!
      Et comment ne pas s’étonner de ce regain crédibilité au profit de l’OTAN, alors que les Européens auraient dû depuis fort longtemps concevoir et imaginer ensemble leur propre défense. Ils ne l’ont pas fait, se reposant toujours sur les USA. Et ces derniers tirent les marrons du feu. Il est à craindre qu’il en sera longtemps ainsi…D’autant plus indispensable est alors le travail d’écriture pour éveiller quelques consciences. Ce n’est pas beaucoup, mais c’est largement mieux que rien.
      Cordialement.
      Gilbert Casasus

      1. Merci d’avoir répondu à mon courriel ci-dessus. Il faudrait voir pourquoi les USA ont imposé l’OTAN – et la CIA – comme unique voie de défense. Et quelle défense! Sans l’Italie en première ligne dès juillet 1943, Palerme, Monte Cassino, Naples… les Alpes… (et les sacrifices sur le front russe)… que serait l’Europe? Même si bien sûr d’autres lignes de résistance se sont avancées. Des réseaux revisités plus tard notamment par l’OTAN pour installer la terreur anticommuniste primaire des USA en Europe du sud. Les documents et les visio-conférences de l’historien suisse Daniele Ganser m’aident à croire que je ne donne pas dans la caricature. Le 20 décembre 2022, il brosse une synthèse des événements survenus l’an passé, avec cartes, sources précises parmi lesquelles la “déclaration de guerre” où Olaf Scholz entraîne son pays, déjà le 26 février 2022, par livraison d’armes lourdes à l’Ukraine. Encore une fois, une Europe saisie de sa volonté d’établir ou, tout au moins, de restaurer la paix, ne saurait rivaliser de slogans et de livraisons d’engins meurtriers à une zone géographique désireuse d’indépendance, de paix et de démocratie. “Jusqu’au dernier” (enfants compris?) : est-ce un mot d’ordre acceptable même sous une forme réthorique? Imaginez que VP ait une seule fois déclaré (…) les Européens jusqu’au dernier? Et que deviennent les bons offices de notre DFAE dans ce chaos? Malgré potentiels au CS ONU, conférence de Lugano, missive au Forum Davos et prochains congrès? Peut-être relire Kaputt et La Pelle de Curzio Malaparte? Des pages cyniques, mais qui ne laissent pas d’illusions sur ce dont nous sommes capables pour gagner quoi que ce soit dans un tel conflit, sinon la honte. C’est pourquoi la neutralité, la désescalade et le silence des armes constituent la seule voie, du moins pour la Suisse.

        1. Chère Madame,

          Vous avez une bonne connaissance du dossier.
          La position de la Suisse est plus confortable que celle de certains de ses voisins.
          La désescalade est nécessaire. Mais, cela implique une volonté de l’OTAN, des USA et de certains pays européens de jouer eux aussi la carte de la désescalade.
          Cordilement.
          GC

          1. Merci encore de m’avoir donné l’occasion d’essayer d’en appeler à une recherche de la paix plutôt que de nous inscrire, même intellectuellement, dans une logique de guerre. (Dérision de G. H. W. Bush qui déclare en 1989: “Les USA ont gagné la guerre froide”. Source: 12e minute du film documentaire de Jean-Michel Carré, Poutine – Le nouvel Empire, 2016, diffusé à l’époque sur rts Notre Histoire) Bien à vous.

          2. S’attaquer à Poutine, ce n’est pas s’attaquer au peuple russe.
            Les Américains et autres ne le comprendront jamais!
            GC

  8. On voudrait bien une Europe plus efficace. Pourquoi n’y arrive-t-on pas? Antagonismes, mésententes entre les intérêts économiques? Fantasmes du passé guerrier? incapacité à élaborer des règles acceptables par tous (voir les raisons non-dites du brexit)? Influences souterraines des US? goût pour les jeux puérils? Manque de lucidité en Europe? Paresse, inertie de l’autruche qui se cache la tête dans le sable? refus de dépenses en vue d’une guerre qui semblait peu probable?

    1. Vous posez les bonnes questions. L’Europe aurait tout intérêt à trouver les bonnes réponses.
      Mais, par manque de vision et de courage, elle refuse de le faire!
      Cordialement.
      GC

  9. Selon moi, ni la Russie, ni l’Europe, ni les USA ne gagnerons la guerre. Il n’y aura que des perdants parmi ces belligérants, tous impérialistes à leur manière.
    La Russie a vu bcp trop gros, et l’Occident est surendetté et imbus de lui-même – son économie va sombrer. Plus la guerre se prolongera, plus ce sera inéluctable.
    En revanche, le reste du monde cessera définitivement d’être la périphérie de l’Europe et des USA, ou de la Russie.
    C’est une véritable révolution copernicienne qui s’annonce au niveau de la planète, d’ici 3-5 ans. La fin d’un vieux monde, en quelque sorte. Jamais je n’aurais imaginé que cela se produise si vite. C’est invraisemblable.

    1. Cette guerre aura,certainement des conséquences géopolitiques très importantes. Mais, il ne faut pas jouer les Cassandre.
      GC

      1. Ce n’est pas une prédiction,c’est un constat que l’influence russe et occidentale sont en repli accéléré partout dans le monde.
        L’Asie Central et le Caucase semblent sortir de la tutelle russe. De même, l’Amérique du Sud, l’Afrique et le Moyen-Orient se détachent toujours plus de la tutelle euro-atlantique.
        C’est un mouvement tectonique de fond.
        Alors, certes, les USA gagnent aux poings en Ukraine sur le plan régional, mais s’ils perdent leur influence et prestige au niveau mondiale, c’est la fin d’une ère.

        1. Pour l’instant, les Etats-Unis sont en position de force, plus qu’ils ne l’étaient à la sortie de la guerre en Irak.
          Cordialement.
          GC

          1. “Pour l’instant” c’est un peu court comme argument. Et l’instant d’après?
            Pour rappel:
            https://en.wikipedia.org/wiki/National_debt_of_the_United_States#/media/File:Federal_interest_payments.webp
            et:
            https://en.wikipedia.org/wiki/History_of_the_United_States_public_debt#/media/File:USDebt.png
            La puissance américaine est au bord de la ruine complète. A cause de la crise du Covid et de l’Ukraine, le monde n’en a pas encore pris pleinement conscience. C’est juste une question de temps.
            Combien de temps? Telle est la question.

          2. La puissance américaine n’est pas au bord du précipice. Loin de là! Sauf que les Américains ne veulent pas la déployer en Europe!
            GC

          3. En réalité, la Chine est déjà la 1e puissance économique mondiale, en position de faiseur de roi. Certes, la Chine ne souhaite pas vraiment remplacer les USA sur un plan militaire et elle n’est pas pressée de réclamer la 1e place au niveau international.
            Mais cela ne changera pas la fin de l’histoire, à savoir que les USA ne sont plus du tout en position de force, à cause de leur dette désormais énorme et de leur déclin économique.
            N’avez-vous pas vu que J.Yellen a rencontré le vice-premier ministre chinois il y a quelques heures ? Il est terminé le temps où les USA se permettaient de bombarder l’ambassade chinoise de Belgrade… Le rapport de force n’est plus le même, et pas du tout à l’avantage des USA.

          4. La Chine n’est pas un modèle, certes, mais tel n’était pas mon propos.
            D’ailleurs, à bien y réfléchir, les USA ne sont pas non plus un modèle.
            Et après, peu importe nos opinions sur le sujet: nous allons vivre un changement de paradigme, avec le déplacement du centre de gravité vers des pays que notre éducation présentait comme périphériques.
            Désormais, nous serons en périphérie et d’autres seront au centre. Et au fond, cela me réjouit.

          5. Le déclin de l’Europe…on connait.
            Il y a 50 ans, tout le monde prédisait la domination japonaise sur le monde!

          6. Le Japon est un pays de 120 millions d’habitants. La Chine est un pays qui fait 3x la population de l’UE.
            C’est un autre ordre de grandeur.
            Et ce n’est pas la question du “déclin” de l’Europe. C’est simplement que d’autres acteurs ont repris leur place naturelle, que l’Europe avait éclipsée artificiellement grâce à sa supériorité militaire et technique et à la colonisation.
            Durant sa longue histoire, la Chine a été une grande puissance économique, tout comme l’Inde. Le XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle ont été des parenthèses qui sont terminées.
            Et pour le reste, qui vivra, verra.

  10. Démilitarisation de l’Ukraine? Pas sûr de vous suivre sur ce point. Comment les Ukrainiens pourraient accepter cela? Ne faudrait-il pas plutôt proposer une neutralité de l’Ukraine, mais garantie par un armement dissuasif fourni par l’Occident, donc en ligne avec ce qui se fait actuellement? Et qu’en est-il de la situation de la Crimée et du Donbass? Il est peu probable que leur population à très grande majorité russophone désire être réintégrée dans l’Ukraine. Faut-il prolonger la guerre pour cela? Cela concerne peut-être même Marioupol.
    Pour l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN ou l’EU, les principaux gouvernements européens vous suivent sur ce point.

    1. Votre analye est juste. Pas sûr néanmoins que l’occident veuille “neutraliser” l’Ukraine, mais plutôt l’avoir à ses pieds.
      Cordialement.
      GC

  11. ” Guerre prolongée ne profita à aucun pays . ” Sun Tzu . Poutine ne pourra pas accepter la livraison de chars , il va certainement attaquer les Anglais … et frapper fort sur la table de l’ Europe … Le peuple US sent que Biden serait capable d ‘ utiliser les nucléos , aussi il va vouloir destituer rapidement son vieux président … Personne ne peut prédire si il y aura même une petite victoire quelque part … mais on peut facilement imaginer un désastre … Qui au juste , en GB , prend la responsabilité de livrer des chars … ? Car cela risque d’ apporter la guerre à nos portes … Sous estimez la détermination de Poutine , et la pression pacifiste des américains sur leurs président est à mes yeux une grave erreur … Et faire croire en une victoire prochaine l ‘est plus encore …

  12. Poutine n’est pas la Russie et la Russie n’est pas Poutine. C’est Poutine qui doit être vaincu, pas la Russie. Sans Poutine, la Russie peut devenir un partenaire comme l’est devenue l’Allemagne avec la disparition d’Hitler.

    Nous avons autant, si pas plus besoin de la Russie, que du NATO. Avec un demi million d’homes sur le terrain, les Américains ont perdu la guerre du Vietnam. Quarante ans plus tard, en Afghanistan, les mêmes Américains et leurs vassaux du NATO ont été mis en fuite par une poignée de maquisards pouilleux.

    La guerre change de visage. En lui versant trois quarts de litre de napalm, un drone de loisir à CHF1000 anéantit un char deux mille fois plus coûteux, sans compter des pensions à verser aux veuves. Inversément, un missile Patriot coûte CHF4.000.000 pour abattre un drone militaire de CHF60.000.

    Les Américains ont très bien compris cela. Eux et leur éternel NATO livrent à l’Ukraine des armements dont l’obsolescence est évidente. Les chars, les canons et les chasseurs de supériorité aérienne appartiennent maintenant au passé. Au XXIe siècle, la guerre est devenue une sorte de guérilla à grande échelle qu’on peut gagner avec de l’équipement bon marché à condition de maîtriser la technologie pour le concevoir et les composants pour le construire.

    L’Europe a besoin de la Russie pour ses ressources énergétiques mais aussi pour l’aider à se protéger de l’islamisation et de la création de théocraties extrémistes dans l’Asie Centrale au sens large, c’est-à-dire de l’Albanie jusques et y compris le Xinjiang.

    1. Bien qu’il ne faille pas mettre tous les sujets dans un seul et même panier, vous avez raison. La Russie n’est pas seulement celle de Poutine. Raison de plus pour soutenir les forces démocratiques et européennes de cette grande nation.
      Cordialement.
      GC

      1. Là aussi, désolé de le dire, mais ce raisonnement n’est pas très sérieux.

        Poutine ne nous convient pas. Certes. Mais est-il en notre pouvoir de le démettre de ses fonctions ? Et surtout de le remplacer par quelqu’un qui nous plaira mieux ? Bien sûr que non. Donc il vaudrait mieux négocier avec lui de manière réaliste et accepter de donner à la Russie les garanties de sécurité qu’elle demande. Il aurait fallu le faire depuis 20 ans. On aurait ainsi évité cette guerre. On ne l’a pas fait, parce que ce sont des néo cons qui sont au pouvoir à Washington, et toute la machinerie européenne est vassale de Washington. C’est pourquoi on a la guerre.

        Je retiens que vous avez dit une chose très juste, et réaliste : ”J’ai toujours considéré que l’extension de l’OTAN était dangereuse, non seulement pour la Russie, mais aussi pour la paix sur le continent européen. Je crains d’avoir eu raison!”

        Au moins vous n’êtes pas un néocons.

        Ceci dit, on peut être pessimiste, car même Kissinger, qui pendant longtemps a été un peu en retrait par rapport au jusqu’auboutisme des néocons, a tourné casaque et déclaré que l’Ukraine devrait faire partie de l’OTAN. C ‘est l’assurance d’une guerre directe USA-Russie. C’est très inquiétant car si nous partons d’une observation factuelle : la Russie gagnera immanquablementr la guerre en Ukraine, ça signifie que les néocons, eux, ne l’accepteront jamais, et ils sont encore au pouvoir. Donc, nécessairement, dans quelques années, après la victoire russe, il y aura une guerre générale pour tenter d’écraser la Russie et lui arracher ànouveau l’Ukraine..

        Certains semblent avoir la certitude de gagner cette guerre, comme on a gagné contre Hitler. Mais rien n’est moins sûr. Admettons que les néo cons soient les bons, ce qui se discute. Il ne faut pas oublier qu’il n’existe aucune loi, ni morale ni historique, ni politique, ni militaire, qui assure que les bons l’emportent toujours.

        1. En politique, la règle mathématique selon laquelle les ennemis de mes ennemis sont mes amis ne fonctionne pas toujours!
          GC

          1. Là vous avez un argument très subtil et très intéressant. Mais j’avoue que je ne comprends pas tout à fait ce que vous voulez dire.

  13. Bonjour. Que ce soient les USA qui seront les gagnants, c’est une évidence. Ne serait-ce déjà que par la réanimation de l’OTAN qui pourrait leur servir dans le Pacifique.

    Par contre, je ne comprends pas votre conclusion. Si l’Ukraine entre au sein de l’UE, ou de l’OTAN, cela change quoi par rapport à la situation actuelle? Pour rappel, l’OTAN a déjà des milliers de kms de frontière avec la Russie, par l’intermédiaire des pays baltes, auxquels il fau rajouter à court terme, la Finlande et la Suède. En terme de distance, Moscou, est déjà aussi près de l’OTAN qu’elle ne l’est de l’Ukraine. Tout au plus l’adhésion de l’Ukraine “fermera” la frontière terrestre de l’espace Russe-Biélorusse avec le reste de l’Europe. Mais cela ne ferme pas la frontière maritime. Et les frontières asiatiques sont “totalement ouvertes”.

    Après, une victoire de la Russie serait un énorme problème pour l’Europe. En effet, dans ce cas, le même type d’argumentaire (persécution des minorités “russes”) pourrait alors s’appliquer aux pays baltes. Mais dans ce cas ce serait directement une confrontation Russie/OTAN, autrement dit la troisième guerre mondiale.

    Quand à l’UE, son “existence géopolitique” n’a jamais été réellement créée. Même s’il y a quelques fois des étincelles, il y a trop de visions divergentes au sein de cette structure pour en espérer quoi que ce soit.

    1. Votre remarque est justifiée.
      Il faut en effet éviter la victoire de la Russie dirigée par Poutine. C’est essentiel.
      Si l’Ukraine entre dans les conditions actuelles dans l’OTAN, Moscou le ressentira comme une provocation et se sentira conforté dans son analyse et ses intentions bellicistes. L’Ukraine est plus grande que la France…!
      J’ai toujours considéré que l’extension de l’OTAN était dangereuse, non seulement pour la Russie, mais aussi pour la paix sur le continent européen. Je crains avoir eu raison!
      Il y a une faiblesse de fond: l’Union européenne et son refus de se doter d’une armée et d’une stratégie dignes de ce nom. Et faire entrer l’Ukraine dans l’UE et l’OTAN n’aura que pour principale conséquence de renforcer les USA, alors que les Européenns devront payer au prix très élevé l’adhésion de son plus grand pays, doté d’une économie très faible. Ce n’est pas raisonnable!
      Merci pour votre réaction.
      Cordialement.
      GC

      1. ”Il faut en effet éviter la victoire de la Russie dirigée par Poutine”.

        Oui, mais comment ?

        Les médias nous présentent les choses comme si la Russie était vaincue. J’ai dépassé l’âge de 60 ans, et, de ma vie je n’ai encore jamais connu un mensonge de propagande aussi énorme.

        La Russie avait commencé une opération avec un corps expéditionnaire minuscule d’environ 150’000 hommes, que des soldats professionels, alors que l’armée ukrainienne était supérieure en nombre. Dans toutes les écoles de guerre on a toujours enseigné qu’une armée assaillante doit avoir une supériorité numérique d’un facteur 3 à 10 par rapport à l’armée en défense. Donc il aurait fallu entre 600’000 et 2’000’000 soldats russes pour vaincre l’armée ukrainienne. Malgré ça, en quelques semaines, l’armée russe a occupé un territoire plus grand que le Benelux, avec un front de 2’000 km. Un exploit sans exemple dans les annales militaires.

        Manifestement, Poutine avait espéré que le régime de Kiev s’effondrerait politiquement, et qu’un leader pro russe prendrait le pouvoir, ce qui aurait permis de sécuriser l’occupation du Donbass et négocier un armistice avec une sorte de Pétain ukrainien. Personnellement, aussi en tant qu’ancien militaire, c’est ma lecture des évènements.

        Constatant que l’effondrement du régime n’avait pas eu lieu et que l’OTAN s’acharnait en apportant un appui massif, financier, logistique, en armement, renseignement, et même des instructeurs et mercenaires, et que grâce à cette aide la partie otanienne a été capable de reprendre quelques petites bandes de territoire en septembre, Poutine a du en tirer les conclusions et procéder à une mobilisation partielle.

        Cependant, l’armée uklrainienne proprement dire a déjà été anéanite. Ce qui reste est une armée dont tout le matériel d’origine russe et ukrainien a été détruit et dont la plupart des effectifs ont été tués ou mis hors de combat (même Mme von der Leyen a reconnu que les Ukrainiens ont eu 100’000 tués, ce qui signifie au moins 300’000 blessés, soit au total 400’000 hors de combat au minimum et c’est sans doute plus). Quant à l’armement, il est désormais intégralement nouveau, d’origine OTAN, les soldats ne sont pas instruits pour servir ces matériels et la logistique ne suit pas dans un pays dont les infrastructures ont été détruites. Bref ces armements sont en grande partie inutilisables, sans parler de tout ce qui est revendu au marché noir à on ne sait qui. Les armements français, américains, allemands, britanniques, qui parviennet jusqu’au théâtre d’oprrations, sont très hétéroclites ce qui pose des problèmes terribles de logistique. Ils sont d’ailleurs en grande partie détruits par les Russes. Les forces “ukrainiennes ” sont désormais composées en grande partie de soldats polonais et d’autres pays de l’OTAN, qui se font massacrer.

        Cette armée complètement nouvelle est à bout de souffle. Elle n’a pas été capable de faire une contre offensive à Kherson, après que les Russes, par prudence, s’en étaient retirés pour économiser 30’000 hommes et les engager ailleurs. Bien que les renforts tusses ne sont pas encore engagés, les forces russes aidées des ”musiciens de Wagner” ont déjà repris une grande partie du terrain perdu en septembre. Ca a été très dur car il y avait dans la région Bakhmut Soledar une véritable lige Maginot. Cette ligne Maginot a été percée et bientôt le territoire entier des républiques séparatistes sera russe.

        Dès que la météo le permettra, les Russes pourront lancer une contre offensive avec environ un demi million de troupes fraiches qui se sont entrainées depuis trois mois. L’OTAN n’a rien à y opposer et n’aura pas moyen d’empêcher la Russie de pousser jusqu’à Odessa ainsi que de prendre Kharkov et Kiev.

        Pour obtenir une victoire, l’Ukraine aurait besoin de 3’000 chars, pas 300, et au moins 300’000 soldats supplémentaires bien entraînés. Or, les chars français et britanniques qu’on leur promet ne seront que quelques dizaines, au mieux centaines, ce qui ne peut que prolonger un peu la guerre mais en aucun cas permettre de la gagner. Les arsenaux de l’OTAN sont vides. Ils ont été vidés pour fournir l’Ukraine. Il n’y a plus de munitions. Les Léopards 2 allemands ne pourront pas être livrés avant 2024. Pendant ce temps la Russie va augmenter l’effectif de son armée permanente à 1.5 millions d’hommes. Il n’y a plus de réservoir de recrutement en ukraine. L’OTAN veut-elle, ou peut-elle, mobiliser un million d’hommes 2003, les armer et les instruirte au combat d’urgence, ce qui prendra six moi au minimum, en Allemagne, Pologne, France, etc. pour intervenir directement et battre l’armée russe? C’est la question qu’il faut poser. On connait la réponse. C’est non.

        Efforçons nous d’être factuels et de ne pas croire aux rêves bleus qu’on nous présente dans les médias. On ne voit pas comment l’Ukraine pourrait l’emporter. C’est impossible.

        1. Combien de Russes sont morts sur le terrain de cette guerre enclenchée par Poutine?
          Combien de mères russes pleurent leus fils?
          Combien de temps la Russie devra-t-elle investir pour expier ses crimes?
          Il faut en effet être factuels.
          GC

  14. Oui, “l’avenir est à Dieu” écrivait Hugo. Mais ici, on se fait un petit plaisir en tentant des prévisions. Cela a un intérêt et oriente l’action, peut aider à trouver ce qu’il faudrait faire ou non. Aucune guerre n’a de vainqueur: vrai un peu, un tout petit peu. Mais cette horreur risque de durer parce aucune option n’est encore fixée de façon indiscutable. Poutine à l’heure actuelle n’a ni perdu ni gagné, les Ukrainiens non plus ni aucun autre pays. On n’est assuré ni de l’une des hypothèses ni de l’autre. Tout dépendra de la détermination des Européens, de leur action effective. Seuls les Américains sont en situation de siffler la fin des affrontements. Or, on leur prête la volonté d’affaiblir le plus totalement possible les Russes. Que Zelenski abandonne le Donbass russophone, le niveau de haine actuel rendra cela difficile. Mais il paraît qu’une partie des habitants de ces régions sont abasourdis par la brutalité des Russes, l’autre partie étant enrôlée. Que Poutine attaque l’Angleterre ou d’autres pays à coup de bombes atomiques, il va peut-être finir par se sentir à bout de patience. Mais, il faudrait publier le plan de rétorsion à ce genre d’action: sous-marins atomiques et bases disséminés sur toute la planète, fusées américaines ou d’autres pays et surtout le mode de mise en œuvre de ces réactions, du niveau d’initiative donné aux commandants de ces systèmes pour qu’ils agissent sans hésiter en cas de grave action russe… Ou alors vaut-il mieux laisser Poutine dans l’incertitude sur ces points. La Chine aussi agira un jour, espérons-le, si les choses vont trop loin. Peut-être même ont-ils déjà empêché une guerre nucléaire. Celle-ci serait-elle le triomphe de la Chine et des US, peut-être, peut-être… mais pas sûr du tout car la planète entière serait affectée. La Chine autant que les USA sont actuellement les vainqueurs. Les Russes ont été récompensés de leurs efforts et sacrifices lors de la dernière guerre mondiale par leur contrôle pendant nombre d’années sur les pays de l’est. Mais ici, ils n’ont plus raison. L’Ukraine actuellement par son courage, par ses sacrifices, montre qu’elle est désormais une nation à part entière irrémédiablement distincte de la Russie. Le concept de nation reste très fort et nécessaire à la défense en attendant que le commerce, la coopération entre les pays, les contacts productifs et les voyages vers la lune ou mars créent le sentiment d’appartenir tous à une seule Humanité. Hélas, on en est encore loin.

    1. Il est sûr que l’Ukraine d’aujourd’hui n’est pas prête à rallier la Russie!
      À l’exemple des Français et des Allemands, il faudra tôt ou tard oéprer un processus de réconciliation. Il sera long et différent de celui de l’Allemagne et de la France.
      GC

  15. “Adversaire résolue de Vladimir Poutine, elle [l’Europe] n’est pas pour autant l’ennemie de la Fédération de Russie et d’un peuple dont il convient de respecter l’histoire et le besoin de reconnaissance.”

    Si Poutine était seul en cause, lui qui affirme avoir pris, seul, la décision de mener cette guerre, on pourrait en effet garder quelque espoir d’une entente possible avec les Russes, ou plutôt avec leurs représentants. Or non seulement leur dictateur n’écoute que lui-même et se moque de l’avis de ses homologues étrangers, mais comment serait-il parvenu au onzième mois de guerre s’il n’avait la majorité de l'”establishment” derrière lui – à commencer par la quasi unanimité des recteurs des universités russes qui ont apporté leur soutien officiel à son entreprise guerrière en mars dernier? Une telle abdication lâche ne rappelle-t-elle pas celle des recteurs des universités allemandes face à la montée du nazisme?

    Et comment négocier avec les élites des entreprises et du secteur industriel et commercial civil, autrefois habituées à fréquenter le World Economic Forum mais qui brillent aujourd’hui par leur absence de Davos, ces élites que Poutine a mises en demeure de convertir leurs actvités en économie de guerre? Mais surtout, comment aider les Russes subvertis par la propagande du Kremlin à se libérer du démon ancestral de la résignation face au despotisme et qui fait qu’aujourd’hui plus personne en Russie n’ait le droit d’avoir, sous peine de prison, un avis divergent de la “vérité” officielle?

    1. Les elites des entreprises russes presents à Davos faisaient partie du système Poutine. Ce n’est pas d’eux que viendra le renouveau démocratique de la Russie. Le seul dirigeant russe/soviétique qui merite respect et considération est Gorbatchev!
      GC

      1. En effet, les élites autrefois présentes à Davos faisaient partie du clan Poutine, dont Dmitri Medvedev, passé de libéral modéré à faucon de la pire espèce. Quant à Gorbachev, s’il a ouvert un immense espoir quant à l’ouverture de la Russie, qui n’a jamais connu le régime parlementaire à l’occidentale, vers plus de démocratie , sa “Perestroïka” n’a pas empêché l’écrivain dissident Alexandre Zinoviev de dire qu’elle était “un parangon de farce stalinienne”.

        Mais ceci n’explique toujours pas la complaisance avec laquelle les recteurs des universités russes ont, à une exception près, tous pris fait et cause pour Poutine et sa politique guerrière. Parmi ces élites, combien d’entre elles ne se sont-elles pas résignées à accepter le (mé)fait accompli par peur de perdre leurs postes ou de risquer la prison ou l’exil si elles exprimaient leur désaccord avec le discours officiel?

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