On fête ces jours l’anniversaire des 75 ans de la FIAF, à savoir la Fédération internationale des Archives du Film. Ça n’a peut-être l’air de rien, comme ça, mais pourtant c’est grâce à cette organisation que, peu à peu, tous les pays du monde ont réalisé qu’il était important de préserver le patrimoine cinématographique, à la fois témoignage inestimable de notre temps et œuvres majeures de la culture contemporaine. Car jusque là les précieuses pellicules étaient effacées et recyclées, afin d’en récupérer les sels d’argent et le nitrate de cellulose, pour en faire des peignes et autres accessoires de beauté. Sans le savoir, dans les années 20 ou 30, on se coiffait avec les restes de Metropolis de Fritz Lang ou de L’Aurore de Murnau…
Ainsi, le 17 juin 1938, à Paris, l’acte fondateur – que vous pouvez découvrir à travers le link suivant http://tinyurl.com/jvlpd3g – a été paraphé par la National Film Library (qui deviendra plus tard le British Film Institute – BFI), le Museum of Modern Art de New York (MoMA), le Reichsfilmarchiv à Berlin et la Cinémathèque française. C’est bien sûr à Henri Langlois, fondateur mythique de la Cinémathèque française, que l’on peut attribuer le plus d’activisme afin que cette FIAF puisse exister. Déjà, les quatre fondateurs incarnent deux différentes typologies d’institution : en Angleterre et en Allemagne, le but visé est surtout la préservation et la diffusion du patrimoine national. Un patrimoine inestimable qui passionne évidemment l’homme de la propagande du 3ème Reich, Goebbels, Pour les «artistes» du MoMa et de la Cinémathèque française, il s’agit plutôt de réunir des collections de films importants à préserver et à montrer dans les salles et les ciné-clubs qui commencent à naître, quelle que soit leur origine. Cette différence persiste encore aujourd’hui au sein de la Fédération.
La Fédération, basée à Bruxelles comme il se doit, compte aujourd’hui plus de 150 membres dans le monde entier. Parmi eux, la Cinémathèque suisse qui a adhéré dès sa fondation en 1948. Et si cette FIAF méritait bien un beau cadeau d’anniversaire, elle l’a obtenu justement aujourd’hui : L’exception culturelle ! Car dans le bras de fer entre l’Union européenne et les Etats-Unis, la France a obtenu que le domaine audiovisuel soit traité différemment des autres produits. Un bel espoir que le cinéma ne soit pas considéré comme un produit, mais comme une œuvre. Ce qui est exactement ce que ces fondateurs ont toujours désiré.
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