Les peuples d’Europe bientôt remplacés ?

Les peurs associées à la croissance de certaines populations sont anciennes. A la fin du XIXe siècle le “péril jaune” désignait la croissance démographique asiatique. Aujourd’hui, le “grand remplacement” voit les populations d’Europe en voie de submersion par une immigration hors de contrôle.

De fait, la croissance des populations d’origine extérieure en Europe a connu ces dernières décennies un rythme particulièrement rapide. Elle est attribuable à la décolonisation, au recrutement de main-d’œuvre, puis à des regroupements familiaux et à l’accueil, peu enthousiaste mais effectif, d’une migration de survie via le statut de réfugié ou d’autres formes de tolérance humanitaire.

Deux fantasmes se greffent sur cette diversification et mènent certains idéologues d’extrême droite à l’idée de remplacement.

Le premier est démographique. Du constat d’une croissance de population à un risque de remplacement, il y a un fossé. Au cours des périodes récentes, les arrivées de l’extérieur en Europe atteignent environ 2 millions de personnes par an, toutes origines et motifs confondus, soit environ 0.4% de la population résidante. Même si on admet que certains immigrants puissent avoir plus d’enfants (ce qui est loin d’être toujours le cas), l’échéance d’une hypothétique majorité issue de l’immigration se chiffre donc en siècles.

Le fantasme démographique du grand remplacement se focalise souvent sur les populations musulmanes, jugées particulièrement menaçantes. Mais là aussi, les chiffres démentent les peurs. Dans le cas de la Suisse, le solde migratoire (arrivées moins départs) de pays musulmans (membres de l’OCI) équivaut annuellement à environ 8’000 personnes soit 15% du solde migratoire total et reste remarquablement stable. Ici aussi, il faudrait des siècles pour observer un basculement de population.

Le second fantasme associé au grand remplacement est sociologique. Pour que remplacement il y ait, encore faut-il en effet qu’on puisse identifier remplaçants et remplacés. On imagine ainsi une population de souche ancestrale concurrencée par des nouveaux venus porteurs de cultures incompatibles et immuables. Mais c’est tout le contraire que nous apprend l’histoire. D’une part, les populations d’Europe sont depuis toujours de sang-mêlé et sa « civilisation » est le produit d’innombrables mélanges. D’autre part, les populations issues de l’immigration n’ont rien de « peuples » homogènes. Bien au contraire, pour reprendre le cas musulman, la plus grande diversité règne en termes de régions d’origine, de pratiques religieuses, de statut social et de représentations culturelles. La même diversité règne d’ailleurs parmi les supposés autochtones des “peuples d’Europe”. Les immigrants, à fortiori, ont souvent quitté leur pays précisément en aspirant à une société plurielle, moins religieusement contraignante, plus démocratique et plus respectueuse des valeurs humaines.

Ce constat pourrait sembler lénifiant car les défis sociaux, économiques et culturels de l’immigration globale restent importants. La Suisse n’est pas à l’abri des tendances communautaristes et de la fragmentation sociale observables dans d’autres pays d’Europe. Ne pas craindre de grand remplacement ne signifie pas prôner la fin des frontières. La migration doit être gérée pour équilibrer ses coûts et avantages, mais avec sérénité et sans fantasmes.

Dans son ouvrage « Identité et violence », Amartya Sen souligne à quel point est étrange l’idée que les personnes ne puissent se définir qu’en fonction d’un système de catégorisation unique et globalisant divisant le monde en termes de religions et de civilisations. Cette idée est selon lui le plus sûr moyen de ne pas comprendre nos semblables et de produire de toute pièce la violence et la haine. Seuls quelques individus, de tous bords d’ailleurs, s’enferment dans des appartenances identitaires uniques en termes de religion, de genre, d’orientation sexuelle, de passion sportive, politique ou professionnelle. Pour les autres les identités sont multiples et relèvent tant d’héritages ou de révoltes familiales, que de goûts personnels ou des hasards de la vie… Et Sen de conclure « Le plus grand espoir d’harmonie dans notre monde troublé repose sur la pluralité de nos identités, qui peut seule nous rassembler et nous aider à lutter contre les divisions violentes et contre l’idée d’une ligne de partage intangible à laquelle nous ne pourrions, soi-disant, manquer de nous soumettre ».

A cet égard, personne ne remplace personne.

 

Notes

Une discussion autour de la peur d’un grand remplacement aura lieu au palais de Rumine le 30.10.2021 à 14h30

Une version courte de ce blog a été publiée dans “Le Temps” du 14.10.2021

Cf. sur le même thème le blog de 2016 “Vers une islamisation de la Suisse ?

Amartya Sen, Identité et violence, Odile Jacob, 2006

 

Etienne Piguet

Professeur de géographie à l’Université de Neuchâtel et Vice-président de la Commission fédérale des migrations, Etienne Piguet s'exprime à titre personnel sur ce blog.

54 réponses à “Les peuples d’Europe bientôt remplacés ?

  1. Bien apprécié votre mise au point. Les migrations se rencontrent dans tout le règne animal et nous en faisons partie, même si certains parti populistes ne partagent pas cette vérité scientifique. Homo sapiens vient d’Afrique et à rencontré dans ses périples vers le nord, l’est et finalement l’ouest, l’homme de Denisova et l’homme de Neanderthal, avec lesquels il a partagé quelques gènes, et devenu finalement le seul humain résiduel sur cette planète (Pascal Picq, 2019). Comme vous le dites, l’homme qui migre se réfugie ou recherche un travail et une vie meilleure pour lui et sa famille. Je peux me tromper, mais j’imagine que l’intégration doit être d’autant plus facile si l’étranger est bien accueilli. Cela devrait finalement être bénéfique pour le pays d’accueil.

    1. Très juste, nous sommes tous issus de migrants, la seule différence est de savoir depuis combien de générations mais souvent il n’y a même pas besoin de remonter bien loin. Et c’est ce brassage qui a fait de nos sociétés ce qu’elles sont, pas une fantasmée “culture ancestrale” à laquelle bien peu de nos concitoyens pourraient légitimement se raccrocher (Et quelle culture ancestrale, pour nous Romands par exemple? Celle des Waldstätten? Pour les Vaudois, celle de l’ancien occupant bernois? Ou ne devrait-on pas plutôt chercher du côté de “nos” ancêtres Celtes, car les Romains étaient déjà des envahisseurs? Ou plus loin encore?).
      J’aime beaucoup en tout cas votre conclusion. En effet, il n’est jamais si facile de quitter sa terre d’origine pour migrer ailleurs; ceux qui le font sont poussés par des raisons impérieuses (même si c’est “juste” pour qu’eux et leurs enfants vivent mieux; ce que les Suisses ont fait pendant des siècles, ne l’oublions pas) et ce n’est pas pour reproduire dans ce “ailleurs” précisément ce qu’ils ont fui. S’ils sont bien accueillis et se sentent bien dans leur nouvelle patrie, ils auront toute raison de s’intégrer et s’investir alors pour le bien de celle-ci (il y a d’ailleurs de nombreux exemples). Entre celui qui reçoit une “nationalité de hasard” par naissance et celui qui fait délibérément le choix de ladite nationalité, pas sûr que ce soit le premier qui y sente forcément le plus attaché et redevable.

      1. En fait justement non : ça ne va pas plus loin que les Romains. En Europe, nous sommes tous Romains. Son empire a complètement anéanti toute culture sur son chemin. Nous, envahisseurs, n’avons rien en commun des tribus qui vivaient en Suisse avant l’occupation romaine.

        1. “Nous n’avons rien en commun des tribus qui vivaient en Suisse avant l’occupation romaine”, c’est sans doute pour cela que le nom officiel de la Suisse est “Confédération HELVETIQUE” (Helvètes: ensemble de peuples celtes, … dont la civilisation valait la romaine sur bien des points et la surpassait même sur certains)!

          1. “Helvetique” … c’est un souvenir de l’occupation française! La triste république helvétique. Seuls les français nous appelle “Helvète”!

            CH: Confoederatio helvetica.
            En français: Confédération suisse!

          2. Aucune des remarques faites ci-dessus ne contredit le fait qu’ “Helvète” vient bel et bien du nom de nos ancêtres Celtes (qui ont par ailleurs continué à occuper notre région même sous la domination administrative et militaire romaine), que celui-ci ait été repris ensuite par les Romains, puis par les Français n’y change rien. De nombreux noms dans nos régions sont d’origine celte d’ailleurs, à commencer par celui de notre beau lac “Léman” (celui de la ville de Vevey, latinisé ensuite en “Viviscum” par les Romains aussi, etc.). Je suis toujours étonné de constater à quel point les gens chez nous ignorent tout de l’histoire pré-romaine de notre région. La région de Trois-Lacs est pourtant un des foyers originaux principaux de la culture celtique antique et nous devrions en être fiers.

          3. Le peuple suisse est composée des Verbigènes (au nord du Léman), des Tigurins, des Tugènes, …

            Le terme helvète vient de la guerre des Gaule et est une vision française de l’histoire.

            Personne n’utilisait l’idiome helvète avant l’invasion de Napoléon et le choix de ses fonctionnaires de choisir un vocable de l’histoire de France pour définir la République helvétique. Dire helvète, c’est se placer du côté français de l’histoire. Un Suisse se dira suisse.

          4. @PI: Wikipédia: “Les Helvètes sont un ensemble de peuples celtes de l’extrémité orientale de la Gaule établis sur le plateau suisse lors de la mise en mouvement des Suèves vers le sud-ouest de la Germanie au début du Iᵉʳ siècle av. J.-C.”. Je ne sais pas pourquoi vous voulez absolument en faire une “invention” française! Et d’ailleurs peu importe, quel que soit le nom que vous voulez donner aux populations qui étaient établies sur la plateau suisse avant et pendant la domination romaine, ce sont bien des Celtes. D’ailleurs, cela me rappelle une anecdote: lors d’un voyage en Ecosse, notre guide, avec un accent écossais à couper au couteau ( 🙂 ), nous a accueilli en nous rappelant que la Suisse comme l’Ecosse avait des racines celtiques, … même si la Suisse semble les avoir un peu (ou beaucoup, en raison de l’occupation romaine qui a cherché à en faire disparaître les traces) oubliées.

          5. Votre extrait de wikipedia a été écrit par un français…

            Les Helvètes avait pour voisins le long du Jura, les Rauraques et les Séquanais : sur la rive gaude du Léman et dans la vallée du Rhône, les Allobroges, les Nantuates, les Véragres et les Sédunois ; dans la vallée du Tessin, les Lépontins, dans la vallée du Rhin postérieur les pays de St-Gall et d’Appenzel, le long du lac de Wallenstadt, le massif du Gothard et jusque dans l’Oberland les Rhétiens.

            etc etc

            C’est une vision française que de mettre en avant l’une de ses tribus, celle qui venait de… France. J’insiste car nos livres d’histoire sont idéologiquement marqués par la vision des historiens français, qui ont choisi de mettre en avant une tribu sur les autres…

          6. @Ceilteach,
            En Suisse, il y avait bien des Celtes avant les Romains, sauf que durant les siècles de l’occupation romaine, ils se sont totalement soumis à la culture romaine et ont complètement abandonné la leur.
            Aujourd’hui, en tant que suisse, nous sommes 0% celtes.

          7. @Nicolas Besson: AI-je dit aute chose? Relisez mes différents commentaires. Oui, l’occupation romaine s’est effectivement efforcée d’effacer les traces de notre passé celtique, on est bien d’accord. Ce qui n’empêche pas que celui-ci ait bel et bien existé, et se souvenir de ses racines n’est jamais mauvais car ce sont ces multiples influences (y compris romaines j’en conviens 🙂 ) qui ont fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui; une très intéressante exposition au Laténium montrait d’ailleurs ce que les Celtes du plateau suisse ont apporté même aux Romains, par exemple dans le traitement du fer, ils n’étaient pas du tout des barbares incultes même si les Romains ont voulu le faire croire. Et cette évolution continuera. Mais j’en resterai là, ce (trop long) dialogue de sourds n’apportant rien au sujet de ce blog.

          8. @ CEILTEACH

            “… la Suisse comme l’Ecosse avait des racines celtiques”

            Ce sont les légumes qui ont des racines. Or, comme disait naguère dans ce journal même l’helléniste et historien des religions Philippe Borgeaud, nous ne sommes pas des légumes.

          9. @CEILTEACH, NICOLAS BESSON…

            Les populations celtiques, romaines, puis gallo romaines résultant de la fusion des deux premières, puis germaniques, étaient miscibles. C’étaient tous des peuples indo européens.

            Les Völkerwanderungen ne se sont pas faites sans tensions ni violenced, mais l’alliage était possible. A la fin, le composé a donné un mix ethnique stable, homogène, qui n’a quasiment pas bougé jusqu’au troisième quart du XXe siècle.

            Le tsunami migratoire actuel, qui déplace des peuples entiers, compacts, composés de millions d’individus, et non des petits groupes de quelques centaines de familles comme à l’époque, ne peut pas être comparé aux grandes invasions du haut moyen âge. C’est infiniment plus massif, plus rapide et cela met en contact des populations incompatibles.

            La catastrophe est programmée. Nos enfants et petits enfants qui vivront au milieu de ces atrocités maudiront, maudissent déjà ceux qui par lâcheté ont laissé faire cette politique irresponsable.

          10. @Ceilteach,

            Ce que j’essaye de vous dire, c’est que non : nous n’avons pas les mêmes racines que les Celtes qui vivaient sur notre territoire autrefois.
            Ou alors cela voudrait dire que vous approuvez qu’un redneck américain partage aujourd’hui les mêmes racines que les amérindiens, puisque ces derniers ont également enrichi la culture des colons européens.
            Pas sûr que les amérindiens apprécieraient cette affirmation…

    2. L’on dirait un avocat qui explique au tribunal que son client meurtrier avait une enfance difficile et il a été élevé dans la souffrance pour justifier son crime. Rien ne justifie de remplacer au travail un européen par un immigré, point!
      Si on avait du travail et de la place pour tout le monde avec 0,5% de chômage ça serait différent. Même les infrastructures actuelle de l’Occident sont saturés i.e. électricité, eau potable, routes, etc.

  2. Avec la libre circulation il n’est plus utile de bâtir des observations & des conclusions sur les chiffres internes de la Suisse pour les projections à long terme, mais sur ceux de tous le continent. Ecrire “qu’il faut attendre des siècles” pour voir un changement de la population est, pour un géographe, une erreur professionnelle. Puisque vous savez que le changement n’arrivera pas soudainement par tout et en même temps, mais par commune, quartier, ville, canton, région, pays, etc. Vous écrivez à tort aussi que ces populations qui viennent tendent à vivre différemment que chez eux. Le problème n’est pas dans la compréhension et la perception des peuples européennes des nouveaux arrivants, mais de la volonté politique de ceux qui veulent prendre et dominer l’Europe par les ventres très fécond. Par quel hasard et sur quelle base le Kosovo et l’Albanie amènent massivement sur le continent les réfugiés afghans actuellement? pour les expédier plus tard dans les pays de l’EU. Il n’y a qu’un seul dénominateur commun entre ses populations. Cher Professeur, l’on dirait que vous avez écrit cet article sous la menace !

    1. Je propose que M. Piguet soit démis de ses fonctions de professeur pour cause de propagation délibérée de contre vérités, c’est à dire une attitude indigne d’un scientifique

  3. En avril 1974, Houari Boumediene déclarait à la tribune de l’ONU : « Un jour, des millions d’hommes quitteront l’hémisphère sud pour aller dans l’hémisphère nord. Et ils n’iront pas là-bas en tant qu’amis. Parce qu’ils iront là-bas pour le conquérir. Et ils le conquerront avec leurs fils. Le ventre de nos femmes nous donnera la victoire. »

    On parle beaucoup en ce moment, surtout en France mais je crois que le problème est européen, de l’islamo-gauchisme dont le philosophe Pierre-Henri Tavoillot définissait, lors d’une intervention sur Arte, les trois idées qui le portent :

    1. L’islam est la religion des opprimés
    2. Cette religion des opprimés produit une force révolutionnaire que nous n’avons plus en Europe. Il faut donc importer cette force révolutionnaire qui va permettre de faire la révolution. Il faut donc importer du prolétariat, d’où la grande faveur de l’islamo-gauchisme à l’égard de la migration
    3. Les attentats, c’est des tueries et c’est bien dommage, mais c’est de la légitime défense par rapport à un impérialisme dominant contre lequel il faut lutter

    Si l’on rajoute à ces considérations tous les mouvements décoloniaux, afro-descendants et autres « indigènes de la république », très actifs dans les universités, les médias et les réseaux sociaux, avec parfois le soutien actif de certains intellectuels et politiciens, nous assistons clairement à une guerre politique et culturelle autour de l’immigration qui prend les peuples européens en otage, voire pour cible.

    Au-delà des chiffres qui ne disent de loin pas tout, on peut comprendre que des pans entiers des sociétés européennes se rebiffent contre des mouvements qui attaquent de front leurs valeurs, leur Histoire et leurs modes vie.

      1. A la lecture de votre commentaire, je me suis permis de faire une brève recherche sur Internet.

        Il semble en effet qu’il y ait une controverse autour de l’authenticité de la citation, notamment entre les rédacteurs de Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Houari_Boum%C3%A9di%C3%A8ne#%C2%AB_Le_ventre_de_nos_femmes_nous_donnera_la_victoire._%C2%BB

        Aucune des parties ne peut fournir la preuve tangible de ce qu’elle avance.
        En fait l’acceptation ou non de sa véracité semble surtout dépendre de la position morale et idéologique de celui qui la lit.

      2. @PI

        Premièrement vous ne faites pas la démonstration que cette parole célèbre n’a pas été prononcée par Boumédienne.

        Deuxièmement, qu’elle ait bien été prononcée ou pas est sans importance, puisque ce qu’elle dit s’est réalisé effectivement.

        Et nous pouvons tous le constater, sauf ceux qui sont de mauvaise foi.

        1. C’est à celui qui affirme qu’une citation existe de donner la source.

          Je ne peux pas prouver l’inexistence de quelque chose qui n’a jamais été dit.

  4. Singapour, ville état où règne une propreté “helvétique”, a mis en place officiellement l’eugénisme. Les résultats sont à la hauteur du défi.

  5. Le grand remplacement n’est pas ethnique mais identitaire.

    Vaud était p. ex. un canton protestant, la migration l’a transformé en canton identitairement catholique.

    Cela étant,
    1.
    – il y a 37% de la population en Suisse issue de la migration (Genève = 61 %);

    L’augmentation de la présence de personnes issues de la migration est significative depuis 1952 (ma naissance). Vous ne le contestez pas.

    2.
    – il y a 85’000 naissances par année, dont 26’000 issues de la migration;

    – le solde migratoire – soit la différence entre le nombre de personnes qui ont immigré en Suisse et celle qui ont quitté le pays – s’élève à 50’000 personnes.

    Donc:
    + 59’000 personnes non issues de la migration (85’000 – 26’000) chaque année

    versus
    – + 76’000 personnes issues de la migration (26’000 + 50’000) chaque année. Et la proportion augmente chaque année.

    La démographie est implacable. Il y aura toujours moins de personnes non issues de la migration.

    Mais.
    On peut être issue de la migration et identitairement suisse. On peut être non issue de la migration et identitairement assimilé à une identité étrangère.

    Moi, p. ex., quand je pense au Moyen-âge, je regarde cette période avec ce que j’imagine les yeux d’un Suisse de l’époque; pas un Français, pas un Autrichien, pas un Ottoman, pas un Chinois…. Je me considère donc assimilé. Je ne parle pas la langue de ma mère, je n’ai jamais visité son pays et je n’ai pas demandé la nationalité de son pays. Je suis un enfant de mon village car mes parents ont voulu que je devienne suisse.

    Le problème? La société demande toujours moins d’assimilation et toujours moins d’effort aux nouveaux venus. P. ex. la dame somalienne qui a été naturalisée suissesse sans savoir un mot de français car les juges genevois ont considéré qu’elle n’avait pas le niveau intellectuel pour apprendre le français (sic).

    Parallèlement, la Suisse s’est ouverte a une partie du monde qui s’est construite contre nous (les croisades ne se sont pas bien terminées). Et qui a une identité forte (religieuse) qui transcende les pays.

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    De plus, il y a des pays (Arabie Saoudite, Qatar, Brunei, Turquie, Algérie,…) qui meurent de peur à l’idée du pic du pétrole et qui investissent massivement dans le soft power (y compris le pouvoir religieux) afin d’avoir des relais à travers le monde pour les années post pétrole. Et ils ont bâti ce soft power a un moment où l’Europe se déchristianise…

    Donc, oui, je m’interroge… est-ce le groupe identitairement majoritaire se reconnaîtra encore avec fierté dans les yeux du Suisse du Moyen-âge dans 30 ans ? Ou le verra-t-il comme un esclavagiste? Un ennemi? Un infidèle?

    J’insiste: l’idée du grand remplacé n’est pas ethnique mais identitaire. Je me sens remplacé quand j’entends mon fils n’avoir aucune fierté quand je lui parle de Marignan. Et que je sens bien qu’il est indifférent à l’histoire qui a façonné le groupe identitairement majoritaire de mon enfance.

    Je pense pareil quand je vois des gens jeter des déchets par terre. C’est identitairement pas le mode d’agir du groupe identitaire qui a façonné mon identité et la Suisse. On ne jette pas des déchets par terre; on ne traverse pas au rouge; on se salue en montagne;… Vous voulez y voir une théorie racisée, mais ce n’est pas ça.

    On a peur de l’islam (et non pas des musulmans, qui eux peuvent s’assimiler) car c’est un dénominateur commun susceptible d’être plus fort et remplacer les caractéristiques de l’identité du groupe actuellement majoritaire (mais en déclin). Voilà…

  6. “A cet égard, personne ne remplace personne.”

    Sauf que des gens bien pensant comptent les personnes “blanches” dans les meeting de Z, sans s’apercevoir que ces mêmes personnes se reconnaissent dans un Algérien berbère, de confession juive… de là à se demander qui est l’intolérant.

    A méditer…

    https://www.bfmtv.com/amp/politique/a-montpellier-macron-interpelle-sur-le-manque-de-mixite-dans-un-quartier-difficile_AV-202104190430.html

  7. Je ne vois pas où se situe le problème si il y aura un grand de remplacement qui prendra huit siècles, si pendant ces huit siècles les individus ont vécu une vie saine, intéressante et joyeuse.

  8. Donc selon vous deux tiers des français sont d’extrême droite ? (Deux tiers pense que le grand remplacement va arriver et cela les inquiète)

  9. C’est n’importe quoi. Les arguments de ce monsieur ne méritent même pas d’être réfutés puisqu’il s’agit d’un déni de réalité. Il suffit de comparer une photo de la place Saint François à Lausanne en 1990 (je ne dis même pas en 1970 ou 1950) à midi, quand il y a du monde, et une photo de la même place à la même heure de la journée, prise du même endroit, en 2021. Et la démonstration du changement de population est faite. Aujourd’hui, il n’y a plus de différence dans la démographie entre le canton de Vaud et le Brésil. C’est choquant qu’un propagateur de fake news soit payé par nos impôts pour mentir publiquement au peuple suisse (ou plutôt à ce qu’il en reste) en qualité de professeur d’université.

    1. Vous souhaitez appuyer vos propos farfelus par un comparatif entre 2 photos ? Pourquoi pas, mais alors montrez-nous ces 2 clichés. A moins que vous ne les ayez simplement imaginés…

  10. Je me suis trouvé l’autre jour sur le quai de la gare de Fribourg un dimanche. Je dis bien à Fribourg. J’étais la seule personne de race blanche. À Fribourg !

    1. A part vous et peut-être le chef de gare, combien d’autres personnes présentes sur le quai, ce jour-là?

      1. Une centaine de personnes au moins sur ce quai de gare… Et ce n’était pas une congrégation de bonnes soeurs camerounaises ou congolaises en visite à Fribourg ce week-end là. C’étaient des personnes domiciliées dans le canton de manière permanente.

    2. Ce serait très facile de faire cette vérification. Vous prenez une photo de la place Saint François, ou des Terreaux, tirée de l’Illustré, ou n’importe quelle autre publication en 1990. Puis vous allez exactement au même endroit, à la même heure de la journée et vous prenez la photo. Vous pouvez le faire vous-même si vous avez lectemos. Le résultat est garanti. Le seul fait que vous fassiez semblant de douter du résultat démontre votre parfaite mauvaise foi. Toutes les personnes honnêtes et qui refusent se mentir à elles mêmes le savent.

      1. Vous êtes raciste ?

        Ce qui est important n’est pas la couleur de peau, mais l’attachement sincère à la Suisse. Les parents de mon sergent à l’armée venaient du Cap-Vert. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui aimait autant et s’engageait avec autant de sincérité pour la Suisse.

        Vos images ne montrent rien, à part la noirceur de vos pensées. C’est honteux de faire de la couleur de peau un critère de suissitude. Je comprends pourquoi vous vous reconnaissez dans le terme “helvète”. Cultivez-vous !

  11. C’est effrayant, et écœurant, de lire la prose de ce monsieur Piguet.

    Voilà quelqu’un qui, d’après son nom de famille, appartient à un vieux clan ethnique de la Vallée-de-Joux. Il a fait des études de géographie ou démographie, quelque chose comme ça. OK. Il a eu envie de trouver un bon poste de professeur, ce qui est une ambition honorable.

    C’est alors qu’il a constaté que s’il restait fidèle à sa patrie et à ses ancêtres, en défendant son propre peuple, qui est menacé de mort par un pouvoir ignoble qui organise le remplacement de population, alors il n ‘aurait eu aucune chance d’avoir le poste. En effet, les autorités universitaires actuelles sont complices de ce génocide qui ne dit pas son nom.

    Que fait le combier d’origine? Il trahit sa race sans vergogne en se mettant au service de ceux qui veulent l’exterminer par immigration et métissage! Et donc, il se met à faire l’apôtre du remplacenent de population, comme dans cet article.

    C’est le prix à payer pour un salaire de professeur.

    C’est ce qui s’appelle : “vendre père et mère”.

    Ça n’est pas joli joli de vendre père et mère, et trahir son pays, juste pour un bon salaire.

    On nous dira: il n’y a pas d’alternative, la migration et le métissage sont inéluctables. Ah bon ? Et le Japon ? Le Japon a décidé de rester japonais et a pratiqué une politique d’immigration zéro. Ça marche parfaitement bien. Et le Japon résiste à toutes les pressions extérieures qui lui enjoignent de se suicider ehniquement comme l’Europe.

    Donc la preuve est faite que, si on le veut, une autre politique est possible.

    Dernier point : on me dira : vous êtes un raciste. Je réponds : non, j’appartiens à un peuple et tout peuple a le droit de vivre. Les vrais racistes sont ceux qui veulent extirper une race: la nôtre, un peuple: le nôtre. La race blanche, les peuples européens dans leur ensemble.

    Et leurs complices, comme ce professeur Piguet, sont aussi coupables qu’eux.

  12. Je m’amuse des commentaires plus ou moins raciste se plaigant de l’envahissement des étrangers de la part d’un peuple qui a beaucoup émigré jusque dans les années 1950 et envahit la planète …
    De la part d’un petit fils d’émigrée suisse catholique qui ne pouvait être acceptée par par des protestants constipés dans d’autres canton suisses francophones … et heureux d’être français et d’accueillir d’autres habitants de la planète

    1. @deal : est ce que vos ancêtres ont changé un quelconque pays dans le monde ? NON.

      Faut voir plus loin que le bout de son nez.

      1. Pour ce qui est des français et de la colonisation, ils ont changé un nombre considérable de pays et sur tous les continents avec des conséquences terribles et des disparitions de populations . Pour les suisses, leur influence en amérique latine est importante .
        Exemple : La religion ( catholiques et protestants ) a été un très important vecteur de changement culturel et social ; pour la Suisse, l’émigration des mennonites en Amérique du nord.
        il y a aussi la traite négrière ayant transformé les populations d’Amérique .

        1. La traite négrière a eu lieu par un concours de circonstances (cyniquement parlant). Il a fallu de la main d’œuvre bon marché, et les colons sont allés chercher là où le marché des esclaves était le plus développé : en Afrique noire.
          Si l’esclavage ne faisait pas initialement partie de manière prépondérante de la culture de l’Afrique noire, les colons européens auraient cherché des esclaves ailleurs, probablement en Asie.

  13. Un précédent célèbre est le remplacement des Indiens d’Amérique par des migrateurs européens qui leur ont imposé d’abandonner leur culture avant de les exterminer jusqu’à l’avant-denier.
    C’est ce qui nous pend au nez d’ici une ou deux générations.

  14. Liban en 1943 : 53% de chrétiens et 40% de musulmans.
    Liban aujourd’hui : 35% de chrétiens et 61% de musulmans (qui font beaucoup plus d’enfants)

    On connaît les décennies de guerre civile qui ont eu lieu notamment au moment où les musulmans sont devenus majoritaires. Et aujourd’hui le Liban est un repère pour les terroristes islamistes.

    Voilà un exemple concret et contemporain de remplacement (en quelques décennies seulement)

    1. Un journaliste français (je ne me rappelle plus ni de son nom ni du titre de son livre) avait écrit pendant ou après la guerre de 1975 au Liban; il avait conseillé en résumé; “Dès que vous commencez à entendre de loin l’appel à la prière cela veut dire que vous avez encore quelques temps (mois/années) pour déménager et partir dans de bonnes conditions”. En Allemagne et en GB l’appel à la prière par haut-parleurs et depuis les minarets a commencé dans certains quartiers. Personnellement, je respecte beaucoup cette religion, que je connais assez bien, mais il serait impossible d’appliquer ses préceptes sans un énorme clash avec les européens à mon humble avis.

    1. C’est assez clair et facile à comprendre. Il s’agit d’un peuple, certes ayant en lui-même des éléments ethniques divers, mêlés lentement au cours d’un processus multi séculaire, au point de devenir homogène, qui occupait un territoire donné, avant d’être envahi et subjugué brusquement par un autre peuple ou d’autres peuples.

      C’est ce qui s’est produit pour les peuples indiens d’Amérique. Ces peuples n’ont pas disparu complètement. Ils ont survécu en tant que minorités opprimées et aujourd’hui on essaie de leur donner des droits, mais cela ne corrigera jamais le génocide par substitution qui été perpétré.

      C’est ce sort peu enviable qui nous menace, nous peuples originaires européens, si on accepte les idées d’Emmanuel Macron pour qui nous devons accepter 200 millions d’Africains en Europe. Le prof Piguet tente de nier cette réalité, pourtant évidente, car il sert le projet de l’élite mondialiste qui veut nous remplacer, en commençant par nous diluer et mélanger, pour créer un monde uniforme métissé.

      Avons nous le droit de nous opposer à ce projet ? C’est ça la question.

  15. https://www.challenges.fr/france/67-des-francais-s-inquietent-d-un-grand-remplacement_785793

    Malgré l’agacement que provoque nécessairement la lecture d’un tel article niant l’évidence, écrit par un personnage officiel (membre de la commission fédérale des migrations), à la réflexion il faut quand-même voir le bon côté des choses. Le lien ci-dessus montre que d’après un sondage 67% des Français sont inquiets du grand remplacement. Si c’est 67% en France, ça doit bien être 60% en Suisse. Et voilà donc la raison pour laquelle le prof Piguet se sent obligé de commettre cet article mensonger.

    C’est que le mensonge officiel n’est plus tenable. Et ce pour une raison très simple: On peut mentir à tout le monde pendant longtemps ; on peut mentir à une partie du monde tout le temps ; mais on ne peut pas mentir à tout le monde tout le temps. Aujourd’hui on en est là. Sur l’immigration et le remplacement démographique on a trop menti pendant trop longtemps. Maintenant les menteurs professionels eux-mêmes sentent que ce n’est plus possible. Et ils le sentent à cause de ces sondages qui prouvent que désormais deux tiers des gens ont décidé que ce qu’ils voient à l’oeil nu est la réalité et que quand les prof Piguet ou Le Bras de ce monde leur disent: non, ce que vous voyez n’est pas la réalité, eh bien, c’est un mensonge.

    Voila pourquoi le remplaciste Piguet a écrit cet article. Jusqu’à maintenant il était possible de se réunir dans l’entre soi des démographes acquis au remplacisme, et dans des cercles universitaires, pour nier le réel. Désormais ce n’est plus possible.

    Voici pourquoi cet article a été écrit. Le mensonge ne passe plus, il n’est plus crédible. Alors il faut changer le discours. Ginie l’arrogance. On ne niera plus le réel frontalement. On l’édulcorera. On essaiera de rassurer en disant que le remplacement ne sera pas complet. Et que ça durera longtemps. Avant que le fond ethnique européen, qui était très homogène dans les années 1970, ait complètement disparu il faudra des siècles. Disent-ils. (Sans comprendre que les peuples européens n’attendront pas si longtemps avant de réagir pour leur survie. Un peuple est menacé dans son existence déjà quand il commence à compter pour moins de 80% de la population générale sur son territoire).

    Ces manières d’édulcorer les choses sont encore des mensonges, mais maintenant les menteurs sont sur la défensive. Ils savent que les deux tiers du public savent qu’ils mentent. Alors ils sont obligés de biaiser.

    C’est déjà un progrès.

  16. Cher Monsieur Piguet,

    Vous devriez fermer les commentaires, car certains s’expriment de manière…

    Cela étant, est-ce que vous avez analysé une hausse de ce phénomène chez les hommes afghans qui vivent en Suisse ? (achat de très jeunes filles)

    https://www.blick.ch/fr/news/monde/je-dois-vendre-ma-fille-desesperes-des-afghans-marient-leurs-filles-contre-de-largent-id16956239.html

    Pensez-vous que les associations humanitaires et les avocats spécialisés dans la défense des migrants devraient systématiquement et obligatoirement dénoncés ces cas à la justice?, malgré leur devoir de confidentialité ? Que feriez-vous en présence d’un homme qui annonce s’être marié religieusement avec un enfant p. ex. de 9 ans et qui demande de l’aide pour le regroupement familial en Suisse ?

    1. Il devrait surtout fermer son blog, dont il se sert uniquement comme vitrine gratuite et non pour échanger avec ses lecteurs.

      1. La pelle? c’est un message politique ?

        https://mobile.twitter.com/MON_GOV_PL/status/1457709857566564354

        2015, nous revoilà… 🤦‍♂️
        J’attends le premier qui nous explique qu’ils choisissent de traverser les riches capitales pétrolières pour venir s’établir en Europe, parce qu’ils ont lu du Molière et appris à les partitions de Mozart à l’université… la naïveté occidentale s’arrêtera un jour ?

        Pour rappel, Bahreïn, c’est là :

        https://www.distancefromto.net/distance-from-afghanistan-to-bahrain

Les commentaires sont clos.