Joe Walsh a été élu au Congrès en 2010 dans le cadre de la vague du Tea Party qui a déferlé sur Washington. Controversé, il n’a bénéficié d’aucune aide du Parti républicain et ne s’est pas fait réélire deux ans plus tard. Animateur d’une émission de radio, il est convaincu que le président Barack Obama a alimenté la guerre contre les policiers et porte une part de responsabilité dans la fusillade de Dallas qui a éclaté dans la ville texane jeudi soir et qui a coûté la vie à cinq policiers.
Sur Twitter, il a diffusé plusieurs messages très controversés. Apparemment Twitter a sévi et fermé momentanément son compte. Voici l’un de ses premiers tweets qui n’est désormais plus accessible. Il en dit long sur l’état de la question raciale aux Etats-Unis:
Alton Sterling, Afro-Américain de 37 ans et père d’un enfant de quinze ans, a été abattu à bout portant par des policiers blancs venus l’arrêter près d’un supermarché à Baton Rouge en Louisiane. L’homme, à en croire un appel adressé à la police, vendait des CD hors du magasin et aurait menacé quelqu’un avec son pistolet. Les circonstances du drame sont encore floues. La vidéo qui est devenue virale sur les réseaux sociaux montre des images choquantes. Elle va sans doute jeter de l’huile sur le feu sur une question déjà très sensible aux Etats-Unis. De nombreuses bavures de policiers blancs ont provoqué la mort de plusieurs jeunes Afro-Américains dont Michael Brown à Ferguson dans le Missouri.
Le Département fédéral de la justice a ouvert une enquête pour faire la lumière sur cette mort tragique. Mardi soir, des centaines de personnes se sont rassemblées près du supermarché en guise de solidarité envers Alton Sterling. Certains criaient “Black Lives Matter”. D’autres scandaient: “Fuck the Police”.
A l’occasion du 4 juillet, le jour de la fête nationale aux Etats-Unis, Barack Obama a chanté. Non pas un chant patriotique, mais “Happy Birthday” pour sa fille qui a eu la bonne idée de naître lors d’Independence Day il y a dix-huit ans. On l’avait déjà constaté à d’autres occasions: Barack Obama ne chante pas très juste. Mais là n’est pas l’essentiel. Le moment fêté à la Maison-Blanche était touchant. Il l’était d’autant plus que Malia Obama va entamer cet automne ses études universitaires à Harvard sur les pas de son père Barack et de sa mère Michelle. Le président démocrate a déjà publiquement déclaré être touché par ce qui apparaît pour lui comme une petite déchirure tant il se sent proche de ses deux filles Malia et Sasha. Cette dernière restera encore avec ses parents à Washington jusqu’à la fin du collège (high school) en 2018.
Autre moment fort quand il est question de chanter: l’allocution de Barack Obama à Charleston après le massacre de neuf Afro-Américains réunis dans l’église Emanuel, un lieu à la symbolique forte pour la communauté noire de Caroline du Sud. Après un discours éblouissant, il avait entonné “Amazing Grace”, un chant mythique pour le mouvement des droits civiques aux Etats-Unis et dont une version chantée par Mahalia Jackson est restée dans les annales. L’événement fut si exceptionnel qu’on lui pardonnera d’avoir chanté un peu faux.
Donald Trump insiste pour que sa rivale démocrate dans la course à la Maison-Blanche Hillary Clinton publie les discours qu’elle a tenus derrière les portes closes d’institutions financières de Wall Street comme Goldman Sachs. Motif: en touchant plus de 600 000 dollars, elle pourrait, estime le magnat de l’immobilier, être inféodée à Wall Street. De son côté, il répète jusqu’à plus soif qu’il ne peut publier ses déclarations d’impôts car il fait l’objet d’un audit du fisc américain. L’écrasante majorité des experts fiscaux outre-Atlantique sont pourtant catégoriques: l’audit en question n’empêche en rien Donald Trump de publier ses déclarations d’impôts.
Celles-ci pourraient mettre à nu la réalité financière du candidat républicain à la présidence américaine. Donald Trump se vante d’avoir une fortune dépassant les dix milliards de dollars. Selon des documents remis au nom de Trump par Wells Fargo à la Securities and Exchange Commission (SEC, le gendarme de la bourse), Donald Trump disposait en 2012 de 4,2 milliards de dollars et de 250 millions de dollars en liquide, à en croire les 132 pages remises à la SEC selon The Guardian.
Au vu de cette fortune revue à la baisse, beaucoup se demandent comment Donald Trump pourra financer sa campagne présidentielle cet été et cet automne avec 250 millions de dollars cash sans devoir vendre des immeubles ou s’endetter. Il a déjà contracté un emprunt, poursuit le quotidien britannique, entre 43 et 50 millions de dollars. En juin, il n’avait en caisse pour sa campagne que 1,3 million de dollars. Ces prochains mois, il se verra contraint de dépendre de l’aide du Parti républicain qui ne roule pourtant pas sur l’or. Et au vu de l’impopularité de Donald Trump au sein même du Grand Vieux Parti, les sponsors ne se précipitent pas au portillon.
Bill Clinton vieillit mal. Lui qui fut sans doute l’un des présidents les plus habiles et les plus doués quand il s’agissait de s’adresser à Middle America, à la classe moyenne, vient de commettre une bourde sans précédent. Lundi dernier, il s’est trouvé sur le même tarmac que Loretta Lynch, la ministre de la Justice à un aéroport de Phoenix en Arizona. Cette apparente coïncidence a donné des idées à Bill Clinton qui est allé rendre visite à Loretta Lynch dans son avion officiel. La discussion a duré environ une demi-heure.
L’épisode fut suffisant pour déclencher une tempête politico-médiatique. Pour Bill Clinton, le moment n’aurait pas pu être plus mal choisi. Son épouse Hillary Clinton, probable candidate officielle à la présidentielle du 8 novembre prochain, fait l’objet d’une enquête du FBI au sujet de la messagerie privée qu’elle a utilisée exclusivement quand elle était secrétaire d’Etat de 2009 à 2013. La brève visite de l’ex-président américain dans l’avion de la ministre de la justice ajoute de nouveaux doutes sur la capacité de jugement des Clinton. Elle peut laisser entendre que les Clinton sont au-dessus des lois appliquées aux communs des mortels et que le système judiciaire fera tout pour ne pas inculper la candidate à la Maison-Blanche.
Loretta Lynch, qui fut nommée procureur fédérale à Brooklyn par Bill Clinton, a été mise dans une situation impossible. Elle a dû expliquer aux médias que la discussion ne s’était articulée qu’autour de la vie personnelle de chacun, de leurs grands-enfants. Elle a aussi dû préciser qu’elle ne chercherait pas à bloquer ou à modifier les recommandations faites par le FBI dans le cadre de l’enquête sur les emails d’Hillary Clinton. De la part de Loretta Lynch, ce fut sans doute une erreur de jugement de recevoir Bill Clinton. Mais refuser une visite même impromptue d’un ex-président des Etats-Unis, qui plus est qui vous a nommé à un poste de procureure fédérale n’est pas une décision facile.
La ministre de la Justice Loretta Lynch s’explique lors d’une conférence à Aspen, (AP Photo/Jordan Curet)
Hillary Clinton est elle-même restée muette à ce propos avant de communiquer samedi qu’elle avait été auditionnée par le FBI. Une manière de montrer que l’enquête n’est en rien biaisée en dépit des impressions. Son adversaire républicain Donald Trump ne pouvait pas espérer un meilleur cadeau de la part de Bill Clinton. L’affaire renforce l’idée propagée par le milliardaire new-yorkais et partagée par nombre d’électeurs que les Clinton sont toujours au-dessus des lois. Le principale problème d’Hillary Clinton est le manque de confiance qu’elle suscite auprès des électeurs notamment en raison de la manière dont elle a défendu l’usage exclusif d’une messagerie privée au Département d’Etat. La présente controverse renforce encore ce sentiment. Ce d’autant qu’Associated Press a révélé voici quelques jours que les 55 000 courriels qu’Hillary Clinton a remis au Département d’Etat ne représentaient pas tous les emails qui pouvaient susciter l’intérêt de l’administration. L’ex-cheffe de la démocratie avait déclaré avoir donné tous les emails professionnels et effacé les emails privés de son serveur. Or selon AP, plusieurs emails effacés et retrouvés par les enquêteurs ont été jugés d’ordre professionnel.
Pour l’administration de Barack Obama, c’est aussi embarrassant. Le président démocrate, qui a certes attendu que son ex-secrétaire d’Etat remporte les primaires démocrates pour la soutenir officiellement dans l’optique de la présidentielle, s’est lui aussi beaucoup avancé. Or rien ne dit que l’enquête ne va pas aboutir, même si cela paraît improbable, à une inculpation d’Hillary Clinton.
L’épisode Bill Clinton-Loretta Lynch n’a duré qu’une demi-heure. Mais il va servir à Donald Trump au moins jusqu’au 8 novembre prochain. Bill Clinton, un boulet pour la campagne électorale de son épouse? On a l’impression de revivre la campagne de 2008. En pire.
Jason Rezaian n’en revient toujours pas. Le chef du bureau du Washington Post à Téhéran croupissait dans la célèbre prison d’Evin, soupçonné par le pouvoir iranien d’être un espion américain. Quand son épouse lui rendit visite, un jour avant son 39e anniversaire, en mars 2015, son moral était au plus bas. Mais elle lui apporta une nouvelle totalement inattendue: Mohamed Ali, le “plus grand” boxeur de tous les temps, un héros de l’Amérique, venait de lancer un appel aux autorités iraniennes à libérer Jason Rezaian.
With the Name of Allah, The Beneficent, The Merciful
“I am sorry that I cannot be physically present to lend my support in person but I pray my words will provide relief to the efforts to secure the release of Jason Rezaian.
Insha’Allah. It is my great hope that the government and judiciary of Iran will end the prolonged detention of journalist Jason Rezaian and provide him with access to all his legal options. During his time as the Washington Post bureau chief in Tehran, Jason used his gift of writing and intimate knowledge of the country to share the stories of the people and culture of Iran to the world.
To my knowledge Jason is a man of peace and great faith, a man whose dedication and respect for the Iranian people is evident in his work.
I support his family, friends and colleagues in their efforts to obtain his release”
Muhammad Ali
Le geste de Mohamed Ali, dont les funérailles viennent d’avoir lieu dans sa ville natale de Louisville, dans le Kentucky, a eu un impact considérable. Selon Jason Rezaian, il lui a donné la force morale qu’il avait perdue pour croire à sa future libération. Il a surtout eu un effet manifeste sur les gardiens de la prison d’Evin. Dans une tribune publiée dans le Washington Post, Jason Rezaian le dit: “Ce fut un tournant pour moi. Le fait que Mohamed Ali, l’une des figures les plus rassembleuses du monde, a déclaré publiquement qu’il pensait que je n’avais rien fait de mal m’a énormément touché.”
En Iran, Mohamed Ali, qui s’était converti à l’islam en 1964 et avait adhéré à la Nation de l’islam, est très respecté, notamment pour les valeurs de l’islam qu’il a incarnées. Les Iraniens l’appelaient “Mohamed Ali Clay”. La presse iranienne a parlé du soutien de l’ex-boxeur américain. Jason Rezaian a pu observer que ses gardiens le traitaient différemment et le respectaient davantage.
Mohamed Ali le médiateur, le défenseur de la paix, le constructeur de ponts entre les races, les ethnies et les religions. Mohamed Ali, l’extraordinaire défenseur des droits civiques, l’affirmation magnifique de la dignité des Afro-Américains. Avec Jason Rezaian, il a montré une nouvelle fois sa grandeur morale, sa stature de l’un des plus grands héros de l’Amérique. Un être habité par des valeurs de paix et de solidarité, un être humble et universel. Dans une interview accordée à CNN le 4 juin dernier, le journaliste américano-iranien peine à retenir ses larmes tant Mohamed Ali a transformé sa vie.
Le journaliste de CNN Anderson Cooper n’a pas ménagé son interlocutrice, la procureure générale de Floride Pam Bondi. Après avoir parlé à de nombreux gays au sujet de la fusillade de dimanche matin dans le club homosexuel Pulse dans cette ville du centre de la Floride, il a souligné l’étrange défense de cette minorité par Pam Bondi, une républicaine, qui a pourtant tout fait jusqu’ici pour combattre le mariage gay quand la question était dans les mains de juges fédéraux et de la Cour suprême. Pour elle, le mariage homosexuel “ferait du mal à la communauté”, avait-elle argumenté devant la justice. Gay lui-même, ayant fait son coming-out en 2012, Anderson Cooper n’a pas lâché le morceau. Pam Bondi a dû faire face en direct à ses contradictions.
C’est le quotidien USA Today qui a révélé l’affaire. Donald Trump, le candidat républicain à la Maison-Blanche qui devrait être investi par le parti à la convention de Cleveland qui se tient du 18 au 22 juillet prochain, est un mauvais payeur. Il a beau se vanter d’être le “sauveur” des classes laborieuses, il ne traite pas toujours ceux qui travaillent pour lui correctement. Un ébéniste ayant conclu un contrat de la société Trump pour un montant de 400 000 dollars afin d’aménager certains meubles dans un casino d’Atlantic City, dans le New Jersey, n’a touché que 83700 dollars trente ans plus tard.
Selon USA Today, Donald Trump a fait face à près de 3500 plaintes auprès de la justice au cours des trois dernières décennies. La plupart des plaignants sont de simples entrepreneurs. Parmi les services rendus à Donald Trump qui sont restés impayés: un lave-vaisselle livré par une société en Floride, un verrier dans le New Jersey, des peintres, des poseurs de tapis ou encore des plombiers. Les sociétés et employés ayant porté plainte auprès de la justice pour ne pas avoir été payés par Trump sont au nombre de 60 au minimum. Une affaire a finalement été tranchée au sujet de 48 serveurs travaillant au club de golf de Donald Trump en Floride et qui n’avaient pas été payés pour des extras. Au moins 253 sous-traitants n’ont pas été payés ou pas réglés à temps pour des travaux effectués au Casino Taj Mahal de Donald Trump à Atlantic City. Le milliardaire new-yorkais s’est résolu à verser à un peintre la somme de 32800 dollars après avoir été menacé de saisie de son club de Golf de Doral en Floride. Parmi les personnes qui n’ont pas été payées figurent aussi des avocats.
Ex-conseiller de quatre présidents, le professeur David Gergen a une formule lapidaire pour qualifier la situation: les républicains cherchent par tous les moyens à sauter du train Trump alors que les démocrates se mettent à monter à bord du train Clinton. Le candidat républicain à la Maison-Blanche vient de passer une très mauvaise passe, nombre de pontes du parti fustigeant ses déclarations racistes au sujet d’un juge fédéral américain de parents mexicains. Certains envisagent de lui retirer leur soutien, d’autres espèrent toujours trouver un candidat alternatif. Le président de la Chambre des représentants et possible candidat à la présidentielle de 2020 Paul Ryan peine à dissimuler ses contorsions quand il parle de Donald Trump. Il condamne fermement ses déclarations racistes, mais continue de préciser que le milliardaire new-yorkais a gagné les primaires et doit donc le soutenir.
Pour la candidate démocrate, les derniers jours ont été fastes. Hillary Clinton vient de remporter les primaires en remportant une victoire symbolique cinglante en Californie. Ce jeudi, son rival Bernie Sanders, qui a rencontré à sa demande Barack Obama à la Maison-Blanche, a montré sa volonté de coopérer avec Hillary Clinton pour battre Trump en novembre. Barack Obama a par ailleurs annoncé son soutien formel à l’ex-secrétaire d’Etat. Enfin dans la soirée, sur MSNBC, la sénatrice du Massachusetts et égérie de la gauche du Parti démocrate Elizabeth Warren a apporté son ferme soutien à Hillary Clinton. Intéressée à figurer sur le ticket démocrate pour la vice-présidence des Etats-Unis? Elizabeth Warren dit ne pas avoir été contactée, mais se dit capable d’assumer la fonction. A Politico, Hillary Clinton a déclaré que cette dernière était “qualifiée pour être ma vice-présidente (VP)”.
Jeudi, devant l’American Constitution Society à Washington, Elizabeth Warren a tenu des propos au vitriol contre Donald Trump:
Depuis la mort de Mohamed Ali, vendredi dernier, les New-Yorkais paraissent inconsolables tant le champion a laissé une trace indélébile dans la Grande Pomme. Il y a bien sûr eu ses matches mythiques au Madison Square Garden auxquels assistaient des célébrités comme Frank Sinatra ou Hubert Humphrey, vice-président des Etats-Unis sous Lyndon Johnson. Mais il y a aussi eu ses visites, fréquentes, au célèbre Gleason’s Gym, une salle d’entraînement longtemps installé dans le Bronx avant de déménager à Brooklyn.
Mohamed Ali avec Malcom X en 1964 (AP Photo)
Certains New-Yorkais se souviennent aussi quand Mohamed Ali marchait sur la 125e rue à Harlem à côté de membres de la Nation de l’Islam après avoir refusé de se faire recruter dans l’armée pour aller au Vietnam en raison de ses convictions religieuses. Directeur du Schomburg Center for Research in Black Culture, Khalil Muhammad le souligne: Avec Malcom X, Mohamed Ali a donné aux jeunes hommes de couleur “une perspective totalement nouvelle de la vie, une chose que le mouvement des droits civiques de l’époque n’était pas capable de fournir”. Pour les New-Yorkais, Mohamed Ali avait leurs caractéristiques: il était “exubérant, progressiste et invincible”. En 1967, explique le quotidien AM New York, Mohamed Ali invita toute l’école publique PS 175 d’Harlem à assister à son match contre Zora Folley au Madison Square Garden.
Après les attentats du 11 septembre 2001 à Manhattan, l’ancien champion de boxe affecté par la maladie de Parkinson a paru dans une vidéo avec l’acteur Will Smith (qui l’incarna dans le film “Ali”). Il dénonçait l’hystérie ambiante: “L’islam est une religion de paix qui dénonce tout meurtre. Les terroristes et gens qui ont fait cela au nom de l’islam ont tort et si je pouvais, je ferais quelque chose contre cela.” Plus tristement, c’est au Columbia-Presbyterian Medical Center de New York que sa maladie de Parkinson fut détectée.