Chris Christie juge urgent d’agir contre l’épidémie d’héroïne dans le New Hampshire

Chris Christie, qui joue sa survie dans la primaire d’aujourd’hui mardi 9 février dans le New Hampshire, a tenu son dernier meeting électoral (town hall meeting) dans un collège de Manchester, la plus grande ville de l’Etat. Répondant à un membre du public, il est revenu sur la mort d’un ami d’université qui a succombé à une overdose de Percocet, un opioïde puissant. Il dit aussi à quel point légaliser les drogues ne ferait qu’aggraver le problème

 

 

Chris Christie n’est pas toujours d’une grande finesse quand il remballe sans égards les journalistes ou des citoyens qui lui cherchent des poux. Il paraît aussi à côté de la plaque quand il dit être prêt à abattre un avion russe qui violerait une zone d’exclusion aérienne américaine en Syrie. Il n’est pas convaincant non plus quand il dit qu’il est favorable au libre-échange, mais qu’il ne peut pas faire confiance à la manière dont Barack Obama a négocié le traité de libre-échange avec onze autres pays de la région Asie-Pacifique connu sous le nom de Partenariat transpacifique. Son refus catégorique d’accueillir des réfugiés syriens, même pas “des enfants” de cinq ans, laisse entendre qu’il n’est pas capable de résister aux sirènes populistes de Donald Trump.

DSC_1413

DSC_1399

 

 

 

 

 

 

DSC_1417

 

DSC_1451

 

 

 

 

 

 

 

L'épouse et les enfants de Chris Christie
L’épouse et les enfants de Chris Christie

 

DSC_1424

 

 

 

 

 

 

Là où Chris Christie est en revanche excellent, c’est dans le storytelling. Lundi soir 8 février, il a raconté l’histoire poignante de sa mère qui lui a toujours dit ce qu’il fallait faire, qu’il fallait toujours partager ses peines et souffrances en famille et immédiatement. Il a raconté les dernières heures aux côtés de sa mère mourante, victime d’un cancer des poumons, quand sa mère, à quelques heures de tomber dans un coma, lui avait demandé: “Quel jour sommes-nous? Vendredi – Et quelle heure est-il? Neuf heures trente.” “Mon fils, se souvient Chris Christie, tu dois aller travailler.” Le gouverneur du New Jersey a bien sûr refusé. Dans un premier temps. Puis il a compris qu’elle avait raison. Lui et sa mère s’étaient toujours tout dit tout de suite. A ce moment dramatique, ils n’avaient plus rien à se dire, sachant l’un et l’autre qu’ils s’aimaient. Dans un autre registre, il n’a pas manqué de souligner à quel point il admirait la démocratie américaine. Pour l’illustrer, il a évoqué son grand-père qui est né de parents ayant quitté la Sicile. Le grand-père maternel est né sur le bateau qui traversait l’Atlantique. Chris Christie s’est ainsi décrit comme l’incarnation même du rêve américain: son grand-père est né nulle part ou plutôt sur un bateau, est devenu Américain à Ellis Island et son petit-fils est actuellement dans la course à la Maison-Blanche.

Père de Chris Christie, Bill confirme le récit au sujet de la mère du candidat républicain. A un jour de la primaire, il est confiant et est convaincu que Chris Christie peut être élu à la Maison-Blanche.

Concord, New Hampshire: le candidat John Kasich à coeur ouvert lors d’un town hall meeting

John Kasich n’est pas un candidat (républicain) comme les autres. Il se refuse à attaquer ses rivaux pour l’investiture républicaine pour la présidentielle américaine du 8 novembre 2016. Le gouverneur de l’Ohio, qui se targue d’avoir réduit un déficit budgétaire de 8 milliards de dollars à deux milliards d’excédent, n’a peut-être pas des formules aussi percutantes que le candidat Chris Christie ou que le milliardaire Donald Trump. Mais sa sincérité a manifestement un impact sur les citoyens du New Hampshire.

DSC_0504

DSC_0467

Au collège de Concord (Concord High School), à deux jours de le la première primaire de la campagne électorale après le caucus d’Iowa, il est très personnel, ne cherche pas à tromper sur la marchandise. “What you see is what you get”, relève John, un habitant du New Hampshire.

 

 

 

 

DSC_0494

 

DSC_0527

 

Suzanne Sokul, dans la soixantaine, hésitait avant le town hall meeting (meeting électoral au cours duquel le candidat répond aux questions du public). Sur son téléphone portable, elle montre un selfie d’elle et de Jeb Bush. Après le meeting de John Kasich, elle n’hésite plus. Elle votera pour le gouverneur de l’Ohio. “Je crois sincèrement qu’il se bat pour tous les Américains, même ceux qui sont enfermés dans des ghettos, dépendant de l’aide sociale et sans l’éducation nécessaire. Il fait parler son coeur. C’est rare dans cette campagne électorale.”

 

DSC_0530

 

DSC_0499

 

 

 

 

 

 

DSC_0507

Tim Adams s’est lui porté volontaire pour aider l’équipe de campagne de John Kasich: “C’est un rassembleur. C’est l’homme dont l’Amérique a besoin. L’heure à la division est passée.”

Après que le candidat Ted Cruz a déclaré en plein débat que la simulation de noyade n’était pas de la torture, contrairement aux avis de droit du Département de la justice sous Barack Obama, John Kasich a dû répondre à la question d’un citoyen du Newhampshire: “Pour vous, le “waterboarding” est-il de la torture ou non?” Le candidat de l’Ohio a eu de la peine à répondre sans ambiguïté à la question, relevant que la décision du Congrès d’interdire la torture était pertinente en ce moment. Mais il n’a pas exclu que l’Amérique soit un jour confronté à une situation à la “Jack Bauer”, le héros de la série “24 Heures Chrono” qui fait l’éloge de la lutte contre le terrorisme. Dans son échange, il parle d’une réunion qu’il a eue avec le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld au lendemain du 11 septembre 2001 en présence d’Henry Kissinger et de Zbigniew Brzeziński, l’ancien conseiller à la sécurité nationale de Jimmy Carter, ne manquant pas de faire de l’humour au sujet de Kissinger:

 

John Kasich juge nécessaire de montrer à Vladimir Poutine et à la Chine les limites à ne pas dépasser. Mais le candidat républicain refuse de provoquer une escalade de tensions avec Moscou et Pékin, se distinguant ainsi foncièrement des faucons Ted Cruz, Donald Trump, Marco Rubio, Chris Christie ou encore Jeb Bush.

John Kasich estime que le combat contre les djihadistes de l’Etat islamique prime la lutte contre le changement climatique. A ses yeux, à Paris, les leaders du monde auraient dû parler de la manière de vaincre Daech. Le candidat républicain relate une conversation qu’il a eu ces derniers jours avec un diplomate belge. “Comment va votre pays?” a demandé John Kasich. Le diplomate belge lui a confié qu’il ne s’attendait pas à voir un jour l’armée mener des patrouilles dans les rues (de Bruxelles).

 

George W. Bush et Barbara Bush font campagne pour Jeb. Est-ce le chant du cygne?

Bien qu’il ait dépensé des millions en Iowa et au New Hampshire, Jeb Bush peine à décoller. La primaire du New Hampshire, mardi 9 février est désormais une question de vie ou de mort politique tant l’ancien gouverneur de Floride est resté depuis des mois dans les tréfonds des sondages. Pour le républicain Jeb Bush, la question n’a cessé de le tracasser: faut-il se présenter comme un Bush, une dynastie connue dans toute l’Amérique ou faut-il éviter d’avancer ce patronyme étroitement lié aux années néoconservatrices et à la présidence de George W. Bush?

Jeb Bush a longtemps évité de jouer la carte familiale. Preuve en est son sloglan de campagne: “Jeb!” Aujourd’hui, en grande difficulté, il joue son va-tout familial. Sa mère Barbara est venue faire campagne dans cet Etat de la Nouvelle-Angleterre vendredi.

Dans une publicité diffusée par le Super-PAC soutenant la candidature de Jeb Bush, George W. Bush, vieilli, dit à quel point son frère est le leader dont l’Amérique a besoin. Un internaute commentant la vidéo s’interroge. Pour lui, c’est clairement de “l’anti-pub”.

Comprendre le souk démocratique du caucus (Iowa) en vidéos

C’est l’exercice démocratique le plus fascinant des élections américaines: le caucus. Celui-ci n’a rien à voir avec les primaires, classique vote  bulletin secret. Il s’agit au contraire d’un rassemblement de citoyens, de voisins souvent, qui se réunissent physiquement d’un côté de la salle ou de l’autre pour l’un ou l’autre candidat. Au Social Club de Des Moines, la capitale de l’Iowa, le caucus donne lieu à de vraies négociations pour rallier les électeurs d’un candidat non “viable” (Martin O’Malley n’a pas obtenu le quorum de 15% des personnes présentes). Certains trouvent l’exercice folklorique, d’autres au contraire le jugeant l’expression d’une démocratie de proximité, celle d’en-bas et non celle de l’oligarchie dominante.

 

 

 

 

 

 

Le compte final:

 

Impressions de campagne électorale en Iowa

 

 

DSC_0012 (cliquer sur les images pour les agrandir)

 

 

 

DSC_0017
Meeting électoral d’Hillary Clinton à Des Moines, Iowa

 

 

 

 

 

 

DSC_0117
Meeting électoral de Ted Cruz à Wilton en Iowa

 

DSC_0139
Meeting électoral de Ted Cruz à Wilton en Iowa

 

 

 

 

 

 

 

DSC_0146
Chanteur du groupe Foster the People lors d’une soirée intitulée “Bernie 2016”

 

DSC_0149
Chanteur du groupe Foster the People pour une soirée dédiée à Bernie Sanders

 

 

 

 

 

 

 

Des activistes à un meeting électoral de Marco Rubio qui n'aiment pas la presse de gauche
Des activistes à un meeting électoral de Marco Rubio qui n’aiment pas la presse de gauche

 

Au café Java, au centre-ville de Des Moines, MSNBC a installé ses quartiers pour ses émissions "Meet the Press" de Chuck Todd et "Hardball" de Chris Matthew
Au café Java, au centre-ville de Des Moines, MSNBC a installé ses quartiers pour ses émissions “Meet the Press” de Chuck Todd et “Hardball” de Chris Matthew

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Berniemania en action
La Berniemania en action

 

La Berniemania en action
La Berniemania en action

 

 

 

 

 

 

La Berniemania en personne
La Berniemania en personne

 

Bernie Sanders lui-même lors de son dernier meeting électoral en Iowa
Bernie Sanders lui-même lors de son dernier meeting électoral en Iowa

 

 

 

 

 

 

 

Le flux d'électeurs potentiels lors d'un meeting électoral
Le flux d’électeurs potentiels lors d’un meeting électoral

 

Des milliers de journalistes ont sillonné l'Iowa ces deux dernières semaines
Des milliers de journalistes ont sillonné l’Iowa ces deux dernières semaines

 

 

 

 

 

 

 

Un partisan d'Hillary Clinton
Un partisan d’Hillary Clinton
Meeting électoral de Bernie Sanders
Meeting électoral de Bernie Sanders

 

 

 

 

 

 

DSC_0283

Le charme des primaires américaines: la proximité

Les journalistes le diront tous: le côté le plus fascinant des primaires pour la présidentielle américaine, c’est la proximité avec les électeurs et surtout les candidats. Que ce soit Hillary Clinton, Bernie Sanders, Marco Rubio, Ted Cruz ou Rand Paul, il est possible de les approcher sans difficulté. Une chose bien sûr impensable une fois que l’un de ces candidats est élu en raison d’un service de sécurité (secret service) impressionnant.

 

 

En Iowa, “ça plane pour Bill Clinton”

Lundi matin, à quelques heures du caucus de l’Iowa, la tension est à son comble. Dans le camp démocrate, Bernie Sanders demeure la grande inconnue. Va-t-il remporter ce premier rendez-vous électoral à la barbe de la favorite Hillary Clinton?

L’ex-président Bill Clinton, croisé dans les rues de Des Moines lundi matin, ne semble pas préoccupé. Petite balade accompagnée de ses gardes du corps (secret service) et échange de quelques mots avec les passants. Le 42e président des Etats-Unis s’est beaucoup investi en Iowa pour aider la campagne de son épouse Hillary Clinton. Même la fille Chelsea a tenu des discours offensifs pour dénoncer l’utopisme de Bernie Sanders.

Bill Clinton

 

DSC_0297

 

 

DSC_0295

L’enjeu majeur de la présidentielle: la nomination des futurs juges de la Cour suprême, dixit Ted Cruz

Ted Cruz, diplômé d’Harvard, connaît bien le droit et la Constitution dont il a une lecture originaliste. Un fait étonnant, car si on applique cette interprétation de la Constitution à son propre cas – celui d’un candidat né d’une mère américaine et d’un père cubain au Canada -, il ne pourrait convoiter la Maison-Blanche. Selon cette lecture dont le juge Antonino Scalia est le représentant le plus illustre, il faut être né sur sol américain et avoir obtenu la nationalité de son père pour pouvoir prétendre être né citoyen natural des Etats-Unis (natural born).

Le sénateur du Texas est pourtant très critique de l’actuelle Cour suprême, qui fait de l’activisme en faveur d’Obamacare et du mariage gay. A ses yeux, l’Amérique est à un juge près (pour l’heure, il y a cinq juges conservateurs et quatre juges progressistes) de la catastrophe, de la fin du second amendement de la Constitution autorisant la possession d’une arme à feu. Or il le rappelle: les juges en question ne sont pas élus, ils sont nommés par le président en place. L’attaque au vitriol de Ted Cruz est une remise en question de la séparation des pouvoirs. Ecoutez-le lors de son meeting électoral à Wilton, à l’est de l’Iowa.

“Hillary Clinton est mieux perçue que Bernie Sanders auprès des Afro-Américains: l’analyse du “démocrate” de Fox News Juan Williams

Juan Williams a longtemps travaillé au Washington Post. Or aujourd’hui, ce journaliste dont la soeur habite à Genève, travaille à Fox News. Lui, le démocrate, sert souvent de punching-ball des animateurs très conservateurs que sont Sean Hannity ou Bill O’Reilly. Rencontré après un meeting électoral de Hillary Clinton, il explique pourquoi elle a davantage de chances que Bernie Sanders après le caucus de l’Iowa et la primaire du New Hampshire.