Candidat républicain à la Maison-Blanche, Donald Trump a décidé voici quelque temps de ne plus animer l’émission de NBC “Celebrity Apprentice” (l’apprenti) au vu de son nouvel engagement politique. Les téléspectateurs américains ont pu voir Trump déclaré, selon une phrase devenue célèbre “Vous êtes viré”, pendant quatorze ans.
Pour le remplacer, la chaîne NBC a trouvé une autre célébrité, Arnold Schwarzenegger. Acteur, cet Américain d’origine autrichienne a aussi été gouverneur de Californie pendant huit ans. Une rampe de lancement pour une candidature à la présidence des Etats-Unis à l’image de Donald Trump? Impossible. L’acteur n’est pas né Américain et a vu le jour en Autriche.
C’est un nouveau cas emblématique des problèmes fondamentaux liés à la peine de mort aux Etats-Unis. Richard Glossip, 52 ans, doit être exécuté ce mercredi par injection létale dans l’Oklahoma. Il est accusé d’avoir arrangé le meurtre du propriétaire d’un motel qu’il gérait en 1997.
AP Photo/Oklahoma Department of Corrections
Les preuves de sa culpabilité sont toutefois minimes pour ne pas dire bancales. Il y a vingt ans, Justin Sneed, un jeune de 19 ans avait été engagé par Richard Glossip pour effectuer des travaux d’entretien au motel. Dans son témoignage, Justin Sneed a admis avoir tué le propriétaire du motel et a été condamné à la prison à perpétuité sans remise de peine possible. Mais il a aussi déclaré qu’il avait commis son acte à la demande de Richard Glossip, lequel lui verserait une partie des recettes du motel. Les procureurs de l’époque ont laissé entendre que Richard Glossip avait peur d’être congédié en raison d’une mauvaise gestion et du détournement d’une partie des recettes de l’établissement.
Or Justin Sneed, le seul témoin sur lequel repose la condamnation à mort de Richard Glossip, a déjà changé plusieurs fois sa version des faits et admis avoir commis le meurtre. Mais en plaidant coupable, il a évité la peine de mort et négocié une condamnation à perpétuité en impliquant le gérant du motel. La Défense a fait remarquer que le témoin Sneed était un accro aux méthamphétamines qu’il achetait notamment après avoir commis des vols dans des voitures et des chambres du motel. De plus, en 2014, la fille de Justin Sneed a, selon le New York Times, apparemment envoyé un courriel à l’instance des remises de peine demandant la clémence pour Richard Glossip. Selon elle, ce dernier est un “innocent” et son père Justin Sneed lui aurait affirmé que le condamné à mort ne lui avait pas commandité le meurtre. A ce stade, la fille du meurtrier n’a pas été retrouvée et son e-mail n’a pas pu être authentifié.
Aujourd’hui, un groupe de personnes s’active pour empêcher que Richard Glossip soit exécuté ce mercredi. Parmi elles, la soeur Helen Prejean, une activiste contre la peine de mort et l’actrice Susan Sarandon qui avait incarné au grand écran la soeur Helen dans le film poignant “Dead Man Walking” avec l’acteur Sean Penn. Mais cette bataille de dernière minute est une course contre la montre. Pour l’heure, la gouverneure républicaine Mary Fallin refuse tout renvoi de l’exécution, estimant que Richard Glossip est responsable de la mort d’un père de sept enfants.
Le cas est emblématique car Richard Glossip a été très mal défendu au début de l’affaire et les voies juridiques pour agir en sa faveur sont quasiment épuisées. Ceux qui essaient aujourd’hui de le sauver butent contre de vrais obstacles. Depuis 1973, près de 160 condamnés à mort ont été innocentés à la dernière minute, notamment grâce à une mobilisation d’avocats activistes et grâce aux tests ADN permettant d’identifier les vrais auteurs d’un crime. La vie de Richard Glossip ne tient qu’à un fil. Répondant au Guardian, le nouvel avocat du condamné à mort, Donald Knight, est catégorique: “Richard est condamné à mort parce qu’il est pauvre. Il n’y a pas beaucoup de monde qui peut se permettre de payer des avocats défendant sa cause. Tout le monde devrait être choqué par un tel constat.”
Pour les présidents américains venant à New York pour l’Assemblée générale, cela a toujours été, en septembre, une halte obligée: le mythique hôtel Waldorf Astoria, au coeur de Manhattan. Des étages entiers y étaient réservés pour des réunions afin de préparer au mieux de le rendez-vous annuel onusien. Cette année toutefois, Barack Obama va faire une entorse à cette longue tradition. Il va séjourner dans un autre hôtel, le Lotte New York Palace. Motif supposé mais probable: le Waldorf Astoria est trop chinois!
S’il fallait une preuve des tensions dans les relations sino-américaines, en voilà une. Selon des proches de l’administration Obama cités par le New York Times, la Maison-Blanche craindrait que l’hôtel de Park Avenue ne fournisse pas toutes les garanties en termes de confidentialité. Elle craindrait en gros d’être espionnée.
Paranoïa ou soupçon fondé? Si l’hôtel Waldorf Astoria a longtemps appartenu à la famille Astor. Il fut ensuite vendu à la chaîne hôtelière Hilton. Puis, lors d’une vente qui a choqué le tout-New York, il fut acquis pour 1,95 milliard de dollars par Anbang, une compagnie d’assurance. Or celle-ci est très proche des pontes du pouvoir chinois. Le président d’Anbang est le mari de la petite-fille de Deng Xiaoping, leader chinois de 1978 à 1992, explique le quotidien new-yorkais. Le conseil des directeurs d’Anbang comprend Chen Xiaolu, un ancien officier de l’Armée de libération du peuple et fils de Marshal Chen Yi, un révolutionnaire et commandant dans l’armée qui officia en qualité de ministre des Affaires étrangères.
La décision de la Maison-Blanche est sans doute liée aux cyberattaques massives dont l’administration Obama a été récemment victime. Des entités ou individus proches du pouvoir de Pékin en seraient les responsables. Le 25 septembre prochain, Barack Obama compte soulever ce sérieux contentieux avec son homologue chinois Xi Jinping qui sera en visite d’Etat à Washington.
Pour l’heure, la résidence de l’ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’ONU, Samantha Power, est toujours installée au 42e étage du Waldorf Astoria. Mais le bail arrive à échéance cette année. Sera-t-il reconduit? Dans l’établissement mythique de Manhattan, des personnalités chinoises importantes y ont aussi séjourné. C’est le cas de tous les leaders chinois venus à New York depuis 1974 quand Dend Xiaoping se rendit aux Etats-Unis pour la première fois.
A Pittsburgh le week-end dernier, la foule l’exhortait à se porter candidat à la Maison-Blanche. Le vice-président Joe Biden devrait cependant y renoncer. Lors du Late Show animé par Stephen Colbert, le démocrate a laissé entendre que s’il n’était pas prêt à s’engager à 100% dans la course à la Maison-Blanche, il était inutile de se porter candidat.
L’homme reste pourtant très populaire et certains sondages le place même devant Hillary Clinton, longtemps considérée comme la candidate démocrate inévitable. Aujourd’hui, les doutes sur l’ex-secrétaire d’Etat ne cessent de s’intensifier en raison de la controverse persistante de sa messagerie privée utilisée quand elle était cheffe de la diplomatie américaine de 2009 à 2013. Aujourd’hui, le camp démocrate commence à paniquer de peur de voir la candidature Clinton exploser en plein vol. Les sondages, même s’il faut leur accorder une importance très relative à ce stade de la course à la présidence (élection en novembre 2016), lui sont défavorables alors qu’elle fut longtemps l’archi-favorite. Même le républicain ultra-conservateur et neuro-chirurgien à la retraite Ben Carson la battrait en cas de confrontation directe (51% contre 46%). Le socialiste Bernie Sanders, disputant également les primaires démocrates, est même devant l’ex-sénatrice au New Hampshire et en Iowa.
Il a beau avoir été l’un des fleurons du tennis américain et avoir occupé le poste de 4e joueur mondial. James Blake, 35 ans, qui s’est retiré de la compétition voici deux ans, était sur le point de se rendre de son hôtel de Manhattan à l’US Open, à Flushing Meadows dans le Queens. Mais il a été appréhendé et plaqué au sol de façon violente par un, puis cinq officiers de police de la NYPD. Il fut ensuite menotté pendant une quinzaine de minutes. Les policiers pensaient un instant que James Blake, qui n’avait pas été identifié en tant que star du tennis, faisait partie d’un réseau actif dans les vols de téléphones portables.
L’incident tombe plutôt mal. Depuis quelque temps, les incidents impliquant des officiers de police blancs et des Afro-Américains se sont multipliés. Plusieurs confrontations se sont achevées par des tragédies. De père afro-américain et de mère britannique, James Blake a eu droit jeudi aux excuses de Bill Bratton, le chef de la NYPD. Mais l’ex-joueur de tennis ne cache pas son irritation. S’il n’avait pas été une personnalité connue, se demande-t-il, cette bavure policière aurait-elle été mise en lumière?
Faut-il y voir une motivation raciale dans l’interpellation musclée de la police? La victime elle-même, diplômé d’Harvard, n’a pas de réponse définitive. Mais James Blake ne l’exclut pas non plus. Certains lui conseillent d’adhérer au mouvement Black Lives Matter né de plusieurs drames impliquant des Afro-Américains avec des officiers de police blancs.
Labor Day, aux Etats-Unis, est synonyme de rentrée, scolaire, politique, professionnelle. Si l’été a déjà été très riche en débats et contre-débats sur les mérites de l’accord sur le nucléaire iranien conclu entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni, France), l’Allemagne et l’Iran, il se termine en apothéose.
Dick Cheney, l’ex-vice-président néo-conservateur de George W. Bush s’est appliqué à montrer à quel point l’accord était une capitulation devant les revendications de l’Iran. Hillary Clinton, pour sa part, candidate à l’investiture démocrate, a souligné les mérites de l’accord. Elle l’a fait d’autant plus facilement que c’est aussi sous ses auspices que William Burns, l’émissaire du Département d’Etat de l’époque, avait négocié en secret avec les Iraniens à Oman pour préparer le terrain. Mais elle a pris de multiples cautèles.
Devant le Congrès mercredi, les deux candidats républicains Ted Cruz et Donald Trump ont craché tout leur venin pour discréditer l’accord et surtout l’administration Obama. Sarah Palin, l’ex-colistière de John McCain lors de la présidentielle 2008, était aussi présente.
Du côté des républicains du Congrès, c’est le capharnaüm. Sachant qu’ils vont perdre le vote sur l’accord dans le sens que Barack Obama a désormais assez de soutiens (démocrates) pour être sûr qu’un veto ne serait pas renversé voire même pour réussir une flibuste (empêcher un vote sur la résolution contre l’accord), les républicains songent à …ne pas voter. Certains estiment, en toute mauvaise foi, qu’ils n’ont pas eu droit à tous les documents nécessaires liés à l’accord. Ils se réfèrent à l’accord conclu entre l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et l’Iran. Or ce type d’accord est d’ordre bilatéral et n’a pas à figurer dans un accord entre le groupe des 5+1 et l’Iran. En fin de compte, ils pourraient tenter d’attaquer l’accord par la voie …judiciaire étant donné qu’ils ne parviennent pas à le faire par la voie parlementaire. Les admirateurs de la démocratie apprécieront.
Pour ne rien arranger, d’anciens premiers ministres étrangers viennent mettre leur grain de sable. Dans une publicité publiée sur une page dans le New York Times, l’Espagnol José Maria Aznar, l’Australien John Howard ou encore le Nobel de la Paix Lord David Trimble voire même le journaliste et exilé cubain Carlos Montaner, ils disent tous qu’ils refusent l’accord.
Mercredi, dans le même New York Times, une publicité de deux pages signée J Street, le lobby pro-israélien modéré, relève que le soutien pour l’accord sur le nucléaire iranien est écrasant. Jugez-en plutôt:
100 anciens ambassadeurs américains
60 responsables de la sécurité nationale
75 experts de la non-prolifération nucléaire
75 anciens élus du Congrès
25 hauts responsables scientifiques américains
440 rabbins.
“60% des juifs américains et la majorité des membres juifs du Congrès soutiennent l’accord”, dit la publicité.
Le texte ajoute: Il en va de même avec d’anciens hauts responsables de la sécurité israéliens:
Ami Ayalon, ancien directeur du Shin Bet
Amram Mitzna, major-général à la retraite de l’armée israélienne
Le 10 octobre prochain, à Pasadena en Californie, match décisif entre les équipes de football des Etats-Unis et du Mexique pour la qualification à la Coupe des Confédérations 2017 en Russie. Pour motiver les Mexicains à venir soutenir leur équipe, la chaîne de télévision mexicaine Azteca, par le biais de son antenne californienne, a diffusé une vidéo pour le moins ironique.
Le document met en scène … Donald Trump, le candidat à l’investiture républicaine qui déclare vouloir construire un mur de plus de 3000 kilomètres entre les deux pays s’il est élu à la Maison-Blanche, celui qui estime que les clandestins en provenance du Mexique qui franchissent la frontière américaine sont avant tout des criminels, des trafiquants de drogue et des violeurs.
La publicité imaginée par la chaîne Azteca montre un grand drapeau américain et une musique de Jimmy Hendrix en arrière-fond. Elle reprend surtout des déclarations de Donald Trump qu’elle a montées pour leur faire dire ce qu’elles n’étaient pas censées dire… La télévision mexicaine fait ainsi dire à Donald Trump que le rêve américain est mort, que l’Amérique est incapable de gagner. A n’en juger que par l’humour, le résultat du match Azteca-Trump est sans appel. 3-0 par forfait…
Tout le monde a en tête la double mastectomie qu’a choisi d’endurer l’actrice Angelina Jolie pour se faire enlever les deux seins. Pour réduire les risques de rechute après qu’on lui a diagnostiqué un cancer du sein, elle avait fait ce choix douloureux comme nombre de femmes ashkénazes, testées positives au gène BRCA-1, dont la mutation est susceptible de provoquer des cancers du sein et des ovaires. Une amie américaine Julie Miller, qui a perdu sa mère pour cette raison alors que celle-ci n’avait que 45 ans, a procédé à la mastectomie à 37 ans. Directrice du GenRISK Adult Genetics Program au Cedars-Sinai Medical Center de Los Angeles, Ora Gordon explique: «Les porteurs du gène BRCA-1 ont plus de 80% de risques de développer un cancer du sein au cours de leur vie, et jusqu’à 55% de risques d’avoir un cancer des ovaires. Julie Miller a du coup procédé, à 40 ans, à une salpingo-ovariectomie, l’ablation des ovaires.
Ce qui est en revanche moins connu, c’est le fait que les hommes aussi peuvent être affectés par un cancer de la poitrine. Aux Etats-Unis, ils ne sont que 1%. Selon une étude du JAMA Surgery publié la semaine dernière et dont le Washington Post a rendu compte, le nombre de patients hommes ayant subi un cancer d’un sein sont de plus en plus nombreux à subir le même type d’opération qu’Angelina Jolie, quitte à enlever le sein sain. Leur nombre a doublé de 2004 (3%) à 2011 (5,6%). Chez les femmes, ce taux est passé de 4,5% (2003) à 11% (2011). Les docteurs et spécialistes s’inquiètent de cette tendance, relevant qu’une telle opération n’est peut-être pas toujours indiquée. L’un de ces médecins, Richard Wilson, parle de “sur-diagnostique”. Il importe de mesurer les bénéfices, les risques et les coûts d’une telle procédure. “Nous avons créé une culture de sensibilisation au risque de cancer du sein et nous avons créé une contre-culture de réponse à la peur”, souligne dans le Washington Post, Steven Narod, scientifique au Women’s College Research Institute de Toronto,
La bataille du Congrès n’aura sans doute pas lieu. L’administration de Barack Obama devrait avoir les 41 votes nécessaires pour éviter un vote sur l’accord sur le nucléaire iranien au Sénat. Mais certains démocrates, favorables à l’accord, sont tout de même favorable à un vote que certains décrivent comme étant aussi important que la décision d’envahir l’Irak en 2003. Cette semaine, le président démocrate devrait néanmoins engranger l’un des succès les plus probants de ses deux mandats à la Maison-Blanche.
Cela n’a pas empêché l’ancien vice-président de George W. Bush Dick Cheney de brosser un tableau catastrophiste des conséquences d’une approbation de l’accord. A ses yeux, c’est un moment historique et l’administration Obama va renforcer l’Iran et affaiblir les alliés de l’Amérique au Moyen-Orient. Or ce qu’il n’a pas dit, c’est que l’intervention fondée sur un mensonge en Irak est ce qui a fait de l’Iran un acteur régional beaucoup plus important. Mais pour Dick Cheney, la diplomatie n’a aucun mérite, seule la puissance militaire compte. L’ex-vice-président brosse aussi un portrait apocalyptique de l’état des forces aériennes américaines (US Air Force). Il n’a pas dévié d’une once de ses positions néo-conservatrices d’antan dont l’Amérique paie aujourd’hui encore les coûteuses conséquences. Cela n’a pas empêché “Code Pink” de venir perturber la prestation de Cheney en lui rappelant le désastre irakien…