Plutôt putzfrau nucléaire que chef RP ou journaliste

Dans mon dernier papier virtuel, je vous parlais des spécialistes en communication de crise. Aujourd’hui, c’est un classement des métiers – du mieux au moins apprécié – qui m’a interpellé.

Les critères retenus dans ce classement sont les suivants : stress, salaire, perspectives de carrière, environnement de travail et pénibilité physique. On y apprend qu’il vaut mieux être technicien de décontamination nucléaire, plombier ou comptable que responsable des relations publiques dans une entreprise (73e) ou journaliste de presse écrite, bon dernier à la 200e place. A l’heure où certains sont à Berne pour défendre leur profession, nous nous abstiendrons de tout commentaire concernant nos amis journalistes.

La position plutôt moyenne des relations publiques (communication institutionnelle) dans ce classement peut paraître étonnante, au vu de la perception que les médias et le public semblent en avoir. En réalité, il s’agit d’un métier dont on parle souvent mais dont le public et les médias ne perçoivent habituellement que les aspects les plus visibles : la fonction de porte-parole ou l’événementiel mondain.

Un responsable ou un consultant en communication institutionnelle a pour mission de gérer la réputation de l’entreprise ou des clients pour lesquels il travaille. Dans cette perspective, il pilote bon nombre d’outils de communication: publicité, sponsoring, vidéo, imprimés, communication en ligne, communication interne, relations médias, communication de crise, communication événementielle, lobbying, etc. Tour à tour chefs d’orchestre et pompiers de service, donc souvent stressés et sous pression – 5e job le plus stressant aux Etats-Unis -, les professionnels des RP exercent un métier passionnant mais exigeant. Oui, comme nos amis journalistes, mais nous nous abstiendrons de tout commentaire.

La communication institutionnelle vise à favoriser une perception cohérente et positive de l’entreprise ou de l’institution pour laquelle elle œuvre, dans une perspective inscrite sur le moyen et le long terme. A cet égard, l’action du responsable RP n’est pas toujours bien comprise au sein des entreprises à forte connotation marketing. Notamment celles dont la raison d’être consiste à vendre des produits de consommation courante ou même des produits de luxe. D’où un environnement de travail qui peut s’avérer conflictuel et qui pourrait également expliquer le classement de la profession.

Cette étude états-unienne a le mérite de fournir quelques indications et tendances intéressantes. Même si les conditions ne sont pas les mêmes dans notre douce Helvétie qu’au pays de Tonton Sam. Sauf pour les journalistes, peut-être, mais nous nous abstiendrons de tout commentaire.

Daniel Herrera

Daniel Herrera a été responsable des relations publiques de Nestlé Suisse, puis DirCom de la BCV, de l’America’s Cup, de Romande Energie et de Kudelski. Il a fondé et dirigé YJOO Communications Lausanne de fin 2011 jusqu’à mai 2014 et il est responsable de la communication institutionnelle du Groupe Assura depuis juin 2015. Ses dadas: accompagnement du changement, relations médias, événementiel et communication de crise.