PR à la FIFA, tu postules?

Le job de l'année: Corporate Communications Manager à l'aube de l'ère post-Blatter! Quand je pense à toutes ces personnes qui se plaignent du manque de postes libres dans notre profession, j'ai envie de leur dire: FONCEZ, LA FIFA VOUS TEND LES BRAS !!!

Et vous verrez, à la FIFA, tout ce que l'on dit sur notre métier se révélera parfaitement vrai: les RP, c'est boire des verres de champ' dans des cocktails pleins de people au sourire ultra bright, rédiger des petits textes simples avec des délais maousse, empêcher (par paresse, bien entendu) les journalistes de faire leur travail en bloquant l'info, empocher un salaire mirobolant tout en s'octroyant des vacances de malade, etc. Bref, les RP, c'est attendre la retraite, peinard, en se la coulant douce au turbin. Pas vrai?

C'est marrant, ça sonne tout de même peu plausible quand on imagine le quotidien du chef RP de la FIFA, aujourd'hui surtout. Et pourtant, j'en connais pas mal, des pros des RP, qui sont irrésistiblement titillés par la perspective d'apporter leur enthousiasme et leur professionnalisme à la cause du foot mondial. Aujourd'hui surtout, quand il y a tout à faire, quand la crise est dans sa phase la plus vive, quand la pression sur les communicateurs – pas ceux du marketing, ceux de la communication institutionnelle – est à son comble, quand chaque mot ou chaque annonce est attendu par la horde carnassière des parties prenantes de tous bords. C'est là que nous sommes le plus motivés, nous, les "gens des RP". Par beau temps permanent, il faut bien le dire, nous nous ennuyons un peu.

Corporate Communications Manager à la FIFA, aujourd’hui surtout, cela signifie avoir la chance de s’emparer d'une problématique passionnante: accompagner le changement inéluctable, travailler l'image de l'une des plus puissantes fédérations mondiales, qui plus est au coeur du sport-roi. Proposer les objectifs, concevoir les messages, définir les cibles, décider des canaux, dessiner un agenda pour les trois prochaines années, obtenir un budget grisant pour mettre en oeuvre des actions à 360 degrés, dans le monde entier: relations médias, événementiel, publicité corporate, communication interne, communication web, réseaux sociaux. Imaginez: toute la panoplie des RP globales dans vos mains! 

En corollaire, évidemment, le titulaire devra jongler entre les priorités inconciliables, les jeux politiques et les attentes forcément irréalistes de ses clients internes. Il devra résister au stress incessant, aux jalousies et aux pressions de toutes origines. Tout ça, en plus, au service d'une fédération chapeautant les activités planétaires d'un sport qui, en son sommet, oppose 22 joueurs surpayés obsédés par la perspective de pousser un ballon au fond d'un filet (c’est un fan de foot qui signe ce billet).

Pour ajouter un peu de piment, ce job de rêve (c'est une formule, pas une opinion personnelle) se libère à l’heure où l’image de cette institution est au plus bas, où on lui attribue les plus nauséabondes pratiques mafieuses et où on lui reproche d’avoir atteint des niveaux de corruption stratosphériques. A l’heure, aussi, où la planète fait face à des préoccupations autrement plus fondamentales. 

C’est ça, les RP. Alors, tu postules?

 

Daniel Herrera

Daniel Herrera a été responsable des relations publiques de Nestlé Suisse, puis DirCom de la BCV, de l’America’s Cup, de Romande Energie et de Kudelski. Il a fondé et dirigé YJOO Communications Lausanne de fin 2011 jusqu’à mai 2014 et il est responsable de la communication institutionnelle du Groupe Assura depuis juin 2015. Ses dadas: accompagnement du changement, relations médias, événementiel et communication de crise.