Comment la curiosité est devenue un atout professionnel, après avoir été un défaut

Qui, en s’entendant dire un jour que “la curiosité est un vilain défaut”, ne s’est pas senti pris en faute? C’était au XXe siècle ! Depuis que le changement est devenu la norme, la curiosité a été promue au rang d’atout professionnel, se hissant même en deuxième position dans la liste des dix attributs essentiels du leadership du futur, selon un article publié par HEC Montréal.

« Alors que le leader d’hier était un expert dans son domaine et avait une vision claire des actions à entreprendre, celui de demain manifestera une curiosité insatiable », déclare Robert Dutton, chef d’entreprise et professeur associé à l’École des dirigeants de HEC Montréal.

Humble, curieux, agile, mobile, communicateur, proche, multidimensionnel, responsable, courageux, inclusif, le leader de demain n’est donc plus celui qui sait le plus mais bien celui dont la curiosité le porte au-delà de son domaine, à l’affût de signaux faibles provenant de tous horizons, maîtrisant l’art d’innover en transposant à son secteur, ce qu’il a glané ailleurs, etc.

Cousine de la créativité et de l’innovation, la curiosité nous invite à céder un peu de maîtrise et de savoir, à créer des passerelles entre le su et l’inconnu, à questionner les certitudes et le statu quo, à désapprendre certaines habitudes pour en adopter d’autres.

Quelques pistes pour nourrir notre curiosité:

  • s’exercer à NE PAS savoir, à pratiquer les questions ouvertes, sans omettre de s’intéresser aux réponses;
  • oser sortir de nos rôles, de nos interlocuteurs, de nos logiques habituels;
  • observer autrui, échanger avec ;
  • apprendre encore et encore, et pourquoi pas différemment;
  • stimuler la curiosité chez les autres.

Einstein avait coutume de dire « Je n’ai pas de talents particuliers. Je suis juste passionnément curieux! » Le mot est lâché : la curiosité est une passion, au risque de devenir une fin en soi. C’est un labyrinthe dans lequel les grands curieux peuvent musarder sans fin, avec l’aide supplémentaire de Google et consorts.

Bon voyage « en curiosité » et n’hésitez pas à partager votre expérience avec nos lecteurs curieux.

Crédit photo: Pixabay/Peggy_Marco

Parce qu’un brin de magie reste toujours tentant

Pas une semaine ne s’écoule sans entendre parler du nouveau secret du bien vivre, du bien dormir, du bien maigrir, quand ce n’est pas tout à la fois. Que celui qui ne se laisse jamais tenter par la promesse d’un mieux-être me jette la première pierre. Avouons-le : il nous arrive de céder à un brin de magie, à la nouveauté mystérieuse qui cette fois-ci fonctionnera.

Le marketing l’a bien compris, en particulier dans l’industrie du régime, jamais en panne d’innovation.

Un ami me confie la méthode de son coach en amaigrissement: ne manger que ce qui pousse au-dessus de la terre et surtout pas en dessous. L’épouse de l’ami en question, traduit à mon attention qu’il a tout simplement renoncé aux frites et à la purée avec son plat du jour. Énoncée en ces termes prosaïques, la magie opère nettement moins bien! Qui paierait pour s’entendre dire d’arrêter les frites? Cela dit, les desserts, les plats en sauce, les sodas et les boissons alcoolisées poussent-ils au-dessus ou en dessous de la terre?

Un autre ami suit, quant à lui, un régime basé sur les couleurs. Il m’explique, en substance, que les aliments blancs sont bons tandis que ce qui est rouge ou, pire encore, vert est proscrit. La méthode s’additionne de massages de points stimulant l’amaigrissement. Si la magie se fait attendre, l’espoir qu’elle surviendra opère encore. Il patiente en se faisant masser…

Le besoin ou l’envie de faire appel à un accompagnateur en amaigrissement est parfaitement légitime, en particulier lorsqu’on en a la possibilité. Mais quoi de mieux qu’une dose de bon sens pour donner un coup de pouce à la magie? Une bonne hygiène de vie, une alimentation saine, variée et moins sucrée, en quantités adaptées, une activité physique régulière…

Je peux me tromper, mais comme il n’y a là rien d’innovant et tellement peu de « magie », il n’y a pas non plus matière à vendre, et cela ne nécessite aucun maître à penser. A part soi-même bien sûr.

Crédit photo: Pixbay/Thomasschoene