Ma très “chère” Suisse,

Que t’arrive-t-il? Ta beauté te serait-elle montée à la tête? Je m’inquiète pour toi et pour ton avenir touristique. Comme je t’aime, je te dois quelques vérités, sans hypocrisie ni lâcheté. Pleine d’enthousiasme, et ainsi que me l’a instamment demandé Suisse Tourisme, j’ai voulu soutenir tes efforts pour sortir du marasme post Covid19. Je suis donc partie en bonne compagnie admirer tes villes, tes campagnes, tes lacs sublimes et tes monts majestueux.

Je me réjouissais vraiment beaucoup de (re)voir toutes tes beautés, et de les faire découvrir à des amis. Pour les paysages nous n’avons pas du tout été déçus, tu mérites largement l’admiration, tu restes splendide. Tu ne tombes pas du piédestal sur lequel les plus grands écrivains-voyageurs tels Victor Hugo, Stendhal, Lord Byron, George Sand et tant d’autres t’ont placée à juste titre.

Nous applaudissons, émerveillés, à ton spectacle paysager, il est grandiose. Merci d’avoir su si bien le préserver.

Pas des pigeons, même voyageurs

Pourquoi suis-je donc indignée ? Vois plutôt et juge par toi-même: que penses-tu d’une «Auberge de jeunesse» qui propose une nuit pour 2 personnes sans petit déjeuner, douche et wc partagés à l’étage, pour …132.-frs? As-tu jamais été jeune, sans salaire et étudiante? As-tu oublié qu’en Suisse, il y a beaucoup de familles modestes, voire très modestes?

Comme Marie-Antoinette *, tu pourrais leur lancer une petite alternative méprisante, du genre, « lits trop chers? qu’ils couchent sous la tente !» mais ce serait méconnaître le coût de la nuitée des campings et ils n’auraient pas encore tenté d’aller manger au restaurant… Marie-Antoinette suggérerait probablement: « qu’ils pique-niquent ! » . Et c’est bien ce qu’ils font… Les familles suisses sont les reines du sac à dos remplis de victuailles et on les comprend, vu le prix et parfois, hélas, la qualité décevante des plats.

Car les restaurants aussi sont trop souvent chers (difficile de manger pour moins de 25.- frs , même sans entrée ni dessert ni boisson) pour ce qu’ils offrent, voire carrément mesquins: on ne « fait pas le verre d’eau (sic) », et encore moins la carafe, que d’ailleurs on facture de plus en plus (5.- frs !), ce qui, si tu as voyagé un peu dans le monde et même juste à côté de chez nous, offense les plus élémentaires lois de l’hospitalité, même dans les pays les plus pauvres et les plus arides.

On sert un apéro sans le plus petit bretzel salé, on apporte du pain «  à la retirette » et souvent déjà à moitié sec, j’ai même découvert qu’on fait payer un surplus pour une pizza partagée (c’est arrivé à un couple de mes amis) sous prétexte qu’ils ont « mangé les deux » (et donc osé salir deux assiettes et 4 couverts ? et je ne te parle même pas de l’usure des chaises !!).

Etoiles …filantes

Quant aux hôtels, ils affichent fièrement leurs étoiles, qui laissent rêveurs: je viens d’en faire l’expérience. Après avoir longuement cherché un lieu pour dormir une nuit à moins de 250.- frs(!), j’ai finalement trouvé un hôtel pour 190.- frs la nuit pour 2. Sur le moment, c’est fou, par comparaison ça m’avait même semblé pas trop cher… (je précise que je ne suis pas passée par des plateformes de réservation qui augmentent les prix en prenant leur commission, c’est donc le prix réel). Il affichait 3 étoiles, on se réjouissait.

Un scandale pour un tel prix

Mais alors, sur place, une fois la porte franchie, laquelle arbore fièrement les logos Typically Swiss Hotel et Hôtel de charme suisse, nous avons été projetés dans la série Derrick (années 80 …).

Où ont filé les fameuses 3 étoiles? Dans un trou noir probablement… Le “typiquement suisse de charme” devient une vraie caricature:

Depuis 45 ans au moins, les propriétaires (une famille, 3 générations) n’avaient RIEN changé de la « décoration» :  vieille moquette rosâtre à motifs, rideaux verdâtres d’origine, lampes appliques bon marché en verre moulé avec excroissances indéfinissables, meubles  très médiocres et dévernis, tachés de multiples ronds de verres humides, salle de bains tapissée d’un linoléum vertical imitant les carrelages, d’un beige-brun à motifs, et très consternante: tout, absolument tout était usé et vétuste. Moche et déprimant.

Ajoutez à cela les serviettes de bains usées et trop petites, et l’unique petite bouteille d’eau si généreusement offerte pour 2 personnes, avec un mot assorti de deux cœurs « Herzlich Wilkommen » ! on a ri pour ne pas pleurer …

Et cerise sur le vieux pain sec, deux lits jumeaux, qui semblaient tout droit sortis d’un couvent reculé ou d’une ancienne colonie de vacances, et dont le matelas était hélas à «mémoire de forme», celle des milliers de voyageurs précédents…Ultra glamour …

190.- frs pour ça!! En tout cas, ce ne sont pas les investissement successifs en rénovation qui avaient ruinés les propriétaires…

Voilà ce qui se passe trop fréquemment: comme il n’y a rien d’autre d’abordable, on y dort quand même, et on jure qu’on n’y reviendra pas! Sur le plan du marketing, reconnais que tu pourrais mieux faire …

La honte …

Je dois te dire, ma chère, si chère Suisse, que cela m’a fâchée. Pas seulement pour le mépris du client, non, pire: parce que j’ai eu honte de toi.

Je voulais t’exhiber fièrement aux yeux de personnes à qui j’avais tant vanté tes merveilles, et toi, tu ne te montres pas à la hauteur. Ton accueil est-il une légende ? Tu surfes sur tes Ecoles hôtelières prestigieuses, et dont les membres font profiter le monde entier de leurs talents reconnus et quelques-uns de tes palaces probablement.

Mais pour nous simples visiteurs, autochtones ou étrangers, que comptes-tu faire pour te mettre à jour ? Ne viens plus pleurer pour me dire que les salaires sont plus élevés et que tout est plus cher en Suisse pour tes prestataires, moi je te parle du rapport qualité–prix, du sourire, du petit rien qui fait plaisir, de la générosité du cœur, de la qualité du service (qui implique de recevoir la carte dans un délai raisonnable, et de ne pas devoir réclamer 3 fois son addition, ou qu’on déplace un parasol sans faire la tête). C’est ça l’esprit commerçant, le bon accueil, la vraie qualité!

On le sait, en comparaison du reste de l’Europe, les prix de l’hébergement et de la restauration sont d’au moins 20% plus chers en Suisse. **

On pourrait l’admettre si la qualité du service était à la hauteur des prix. Or comme je viens de te le dire, on en est loin.

Réveille-toi et secoue-toi avant qu’il ne soit trop tard… !

Tout ça commence à se savoir au-delà de tes frontières et ça afflige tes plus grands fans, les Suisses eux-mêmes. Les statistiques de tes nuitées baissent. Tu avais en cette période de post pandémie une occasion en or de séduire! Mais tu as préféré tenter le coup du bon vieux statu quo… Quel dommage!

Demande-toi, dans le fond de ton cœur si tu n’as pas une grosse part de responsabilité dans le fait que Les Helvètes filent toujours ailleurs pour leur vacances, en Italie, en France, en Espagne, ou plus loin. Ils sont si gentils qu’ils ne râlent jamais,  ils courbent le dos quand ils se font avoir, mais ne te méprends pas, leur silence n’est pas un indice de leur satisfaction.

C’est un silence suisse, celui de la discrétion et du pas de côté.

Et rappelle-toi qu’on peut tromper peu de gens longtemps, beaucoup de gens peu de temps, mais pas tout le monde tout le temps… Je t’ai épargné les dizaines d’anecdotes que j’ai recueillies ou vécues, et qui ternissent ta réputation. Tu as tant à offrir, ne te sabote pas ainsi.

Garde les Pieds sur Terre, (re)deviens vraiment hospitalière et accueillante, même pour les plus petits et les plus modestes. On n’est pas tous de passage, on aimerait revenir, ne nous en décourage pas. On sera même heureux d’ouvrir nos porte-monnaie.

Je t’embrasse comme je t’aime, c’est-à-dire de tout mon cœur.

 

* La Reine Marie-Antoinette qui s’étonnait des cris du peuple affamé réclamant du pain aux grilles de Versailles, aurait dit : « Ils n’ont plus de pain? Qu’ils mangent de la brioche ! » montrant ainsi sans le savoir à quel point elle était ignorait tout de la vraie vie des gens. Et comme on le sait, elle finit décapitée…

**cf. article du Temps du 10 juillet:   https://www.letemps.ch/economie/tourisme-suisse-affronte-propre-cherte

 

 

Véronique Dreyfuss-Pagano

Spécialisée dans les domaines de communication inter-humaine, de proxémie et de développement durable, Véronique Dreyfuss Pagano est professeur de géographie et de littérature. Mettre la pensée systémique au service de la résolution de problèmes complexes dans les sciences humaines est l'une de ses activités.

108 réponses à “Ma très “chère” Suisse,

    1. Oui vous avez raison, il s’agit en effet d’une citation apocryphe, attribuée à Marie-Antoinette par les pamphlétaires (et tirée des Confessions (Livre VIe) de Rousseau, lequel citait probablement la tante de Louis XVI), pour illustrer à quel point l’aristocratie était déconnectée de la réalité quotidienne des gens.C’était donc déjà et c’est resté depuis lors une sorte d’exemple illustratif plutôt qu’une citation purement historique. Et c’est dans cet esprit que je l’ai utilisée: vous remarquerez que j’ai utilisé le conditionnel … Merci pour votre commentaire.

      1. Tellement d’accord avec vous. Et encore vous n’avez pas tenter une ascension au Stilhorn. J’ai annulé tous mes projets de vacances en Suisse avec la famille en voyant les prix.Cdt. CyB

    2. I totally agree with everything you have said.
      Switzerland is indeed unique for its beauty,this is without doubt.However,there are other beautiful countries which offer,great beaches,excellent wine,delicious food,conviviality and service with a smile.These are all available at an affordable price,which is not the case in dear old Heidiland. I love the Swiss mountains,the fondue,the cowbells,the yodelling and the decadent weekend at a thermal spa.Unfortunately,it is no longer within my budget,so I am seriously thinking of leaving it all behind me to search for cheaper,greener pastures one day.This year my holiday will be spent on my own balcony in Switzerland,with a lake view for free (well,not quite!) I shall save for my next trip which will definitely be abroad,where I will have better value for my hard earned money.

      1. Thank you very much for your answer. Let’s hope that it will change soon and that you’ll have better opportunities to visit and enjoy “dear old Heidiland “, as you call it! And for this summer at least, enjoy your lake view 🙂

    3. En réponse à Douxx :Vous avez bien des lacunes dans votre ignorance… peu importe l’auteur biographique des paroles citées… elles sont rapportées à nouveau ici au style direct afin de filer une métaphore très joliment ciselée par la journaliste: la métaphore de la décapitation.
      (N.B. Wikipedia n’est pas une référence!)

      1. En réponse à M. Chalier
        M. Chaliez : Je vous offre une mise à jour de vos connaissances (superficielles ?) de l’Histoire de France et sur les Confessions de Rousseau. Chacun est libre de faire du style et de ciseler sa réthorique, mais quand il y a des approximations, il est utile de les réajuster à la lecture de la vérité et des faits Historiques.
        La citation donc vient des Confessions, de Jean-Jacques Rousseau. L’écrivain du XVIIIe siècle raconte ainsi l’histoire d’une «grande princesse à qui l’on disait que les paysans n’avaient pas de pain, et qui répondit : Qu’ils mangent de la brioche». Il est impossible qu’il s’agisse de Marie-Antoinette. D’une part, parce qu’il n’existerait aucun autre écrit de l’époque relatant cette citation de la reine franco-autrichienne. D’autre part, parce que les Confessions ont été publiées à titre posthume à partir de 1782 et racontent la vie de Rousseau jusqu’en… 1765. Or, Marie-Antoinette est arrivée en France pour épouser Louis XVI en 1770.
        Bien à vous

        1. Qu’importe l’exactitude des références historiques, qui ne changent en rien la réalité d’une situation .

  1. Merci pour votre article qui me rappelle mes propres expériences. Quel dommage effectivement que la qualité du service ne soit pas à la hauteur de la beauté des paysages 🙂

    1. L’hôtellerie et la restauration sont des métiers de l’accueil. C’est malheureusement un concept oublié. Les clients sont vus comme un mal nécessaire.

      1. Merci pour ce récit. En effet la Suisse est un si beau pays par sa Nature préservée et son tempérament calme.
        Pourtant bien trop onéreuse !
        Sans doute faudrait t’il faire du tourisme itinérant en camping car et remplir son coffre de victuailles comme le font les Néerlandais ? Pfff ce serait pathétique moi qui aime me lâcher en vacances mais si les infrastructures touristiques ne font aucun effort d’accueil alors ce serait une réponse juste et adaptée. On récolte ce qu on sème et dans ce cas ce sera rien pour eux !! Ça joue ou bien .

    2. En réponse à AD :Merci pour votre commentaire! Oui, si tout coïncidait , ce serait juste magique de visiter ces lieux exceptionnels. Soyons optimistes, qui sait, peut-être qu’en nous exprimant tous davantage cela changera enfin ?

      1. Oui c’est vrai triste réalité
        À montreux si vous voulez manger une fondue cela n existe plus seulement des vendeurs de kebabs et des boutiques de coiffeurs à la mine patibulaire qui coupent à la chaîne à la tondeuses et les défilés de jeunes balkaniques dans des voitures rutilantes jamais à moins de 100000 CHF
        Voilà la suisse actuelle heureusement les banques sont là protégeant à coups de bulletin de versement le bon peuple helvétique
        Le chien aboit le lac passe

        1. En réponse à Ale : Manger une fondue à Montreux: le Globe, le caveau des Vignerons, le Muséum et dès que l’on monte dans les hauts, c’est à foison !

          1. J ai lu et relu avec attention votre billet d’humeur. Sur bien des points et à regret, je Suis en accord avec vos constats qui font écho à un mauvais rapport qualité-prix. OUI mais… d’une certaine suisse 🇨🇭Cette suisse qui joue de ses clichés ignorant les évolutions de notre tourisme. OUI je vous accorde bien volontiers. Nourrissant une véritable passion pour le tourisme et cultivant le goût de l’hospitalité, je peux vous affirmer qu’il existe bel et bien une autre Suisse, celle qui reste secrètement dans l’ombre des spots à haut potentiel touristique, celle qui affiche un vrai sens de l hospitalité avec des vrais gens, celle qui affiche un excellent rapport qualité-prix a faire pâlir même nos voisins ! Oui elle existe vraiment, je la fréquente depuis 10 ans, cette suisse aux valeurs d hospitalité accessible à tous les budgets. Des menus de qualite a moins de Fr. 25.- des chambres au confort 3 étoiles à moins de Fr. 130.- la nuit pour 2 avec petit déjeuner. Oui j insiste elle existe !
            Ceci étant, il est vrai qu elle semble inexistante, écrasée par le poids des géants touristiques, qu elle n’a pas les moyens de se montrer où peut être qu elle ne le souhaite tout simplement pas pour préserver ses valeurs et ne pas ceder à la tentation du business touristique. Si vous souhaitez des éléments concrets, je peux vous les fournir afin de continuer votre réflexion et réaliser qu il existe d autre alternative. Rien ne peut être généralisé et je trouve dommage de stigmatiser sur une suisse chère sans évoquer l’autre.
            Merci de votre lecture.

          2. Chère Madame, merci beaucoup pour votre commentaire, et le partage de votre expérience qui ne contredit pas mon avis mais l’enrichit positivement. Si vous avez lu les commentaires et les nombreuses réponses que j’ai faites au cours desquelles je développe ma pensée, vous verrez en effet que je déplore comme vous que les grands sites de tourisme, les vitrines de notre pays en quelque sorte, soient encore trop souvent décevants. Ils empêchent les autres, ceux qui méritent des compliments, d’être valorisés. Je regrette comme vous que les bonnes informations restent limitées au bouche à oreille, que cela prenne encore trop de temps pour les découvrir, ou que les lieux qui mériteraient des étoiles souffrent de cette ombre trop grande et négative.
            Comme vous le savez, je ne prétends pas le moins du monde avoir mené une enquête nationale, ce n’est ni dans mes compétences ni mon intention de départ. Votre commentaire est précieux car il complète mon billet d’humeur et fait avancer constructivement ce débat.

        2. Tellement vrai. La Slovénie, la région des Dolomites, le Val d’Aoste ou encore la Savoie offrent les mêmes paysages avec l’accueil en plus et des prix raisonnables alors faites votre choix…

      2. Bonjour,
        Votre article est probablement valable pour quelques endroits en Suisse, très prisés, qui font partie du tour de Suisse des musts.
        Si vous sortez de ces endroits clichés, vous verrez que vous pouvez trouver grâce aux sites d office de tourisme, une chambre au pied levé un samedi après midi pour le samedi soir au Val d Anniviers pour CHF 140.– avec salle de bain et petit dej. pour deux.
        Comme on partait très tôte lendemain en montagne, vers 5h30, l hôtelier nous a préparé notre petit dej et nous a donné accès à sa cuisine pour que nous prenions nos plateaux petit dej dans son frigo, des notes explicatives étaient laissés à notre intention aved beaucoup de gentillesse, produits du terroir et jus de pomme maison, un petit dej roboratif avant d entamer 11 heures de rando et trois sommets.
        J ai fait quelques hôtels cet été et je n’ai pas eu le même sentiment que vous. Chaque fois, nous avons été très bien accueillis et j ai à chaque fois été surprise par la qualité des matelas.

        1. Merci pour ce commentaire! Le souci c’est que ce que vous appelez les “endroits clichés” ou “la Suisse des musts”, sont précisément des musts car ils sont exceptionnels et sont donc en quelque sorte la vitrine de notre tourisme.

          Dans la démarche touristique, intra ou internationale,et quel que soit le pays visité, on commence très généralement par aller voir ces lieux si réputés et ce n’est qu’ensuite qu’on vadrouille plus avant, si on a été contents.

          On sait bien qu’on va payer plus cher dans ces lieux très courus mais si on est déçus de l’accueil et des prestations, le prix devient alors d’autant plus injustifié: ce ne sont pas ces endroits-là qui vont souffrir le plus car ils sont célèbres et bien répertoriés. Ils ont donc une sorte de responsabilité accrue pour refléter une bonne image et donner envie aux touristes suisses ou étranger d’aller plus avant dans la découverte du pays et de sortir ainsi des sentiers balisés des musts. Leur donner de revenir et de découvrir toujours davantage est une vision plus constructive car elle fidélise la clientèle dans le temps.
          Mon propos n’est pas de dire qu’il n’y a aucun endroit agréable ou accueillant, mais plutôt de dire que ce qui nous surprend positivement devrait être plus répandu! je voudrais être surprise de la mauvaise qualité et pas surprise de la bonne qualité des matelas …
          Et votre description montre bien que les gens de bonne volonté et qui prennent leur métier d’hôteliers à coeur existent, je n’en ai jamais douté d’ailleurs, mais on les voudrait plus nombreux et mieux répartis…y compris dans les hauts lieux touristiques.

          1. Hasard des circonstances, nous étions quatre en villégiature à Lucerne jusqu’à aujourd’hui et quelle médiocrité dans la qualité du service vécue durant ces trois jours.
            Je viens d’adresser un mail au directeur pour le faire prendre conscience que des choses pourraient être améliorées sans que cela coûte quelque chose à son établissement. Car bien moins que la remise en question de l’ameublement spartiate d’une chambre d’un couvent ou pas loin de l’Hermitage, c’est surtout une absence d’attitude commerciale dont il est question, pas de sourire, l’impression d’être un “animal qui dérange” plutôt qu’un client…

            Par ailleurs, nous avons vécu pire que ce qui est mentionnée dans l’article : notre hôtel est mentionné comme un quatre étoiles. On nous demande si l’on désire que la chambre soit nettoyée tous les jours, ce qui nous semblait être la règle pour un hôtel de cette catégorie. On répond par l’affirmative (question et réponse transmises par mail lors de la réservation). On nous renvoie un second mail pour nous demander à partir de quelle heure la chambre peut être faite… Réponse : dès 10h. On nous confirme que ce sera fait. On est parti aujourd’hui et notre chambre n’avait pas reçu de visite du personnel depuis 72 heures…

            Dans votre article, vous mentionnez la présence d’une seule bouteille d’eau offerte,
            pour deux personnes, dans cet établissement lucernois on fait plus fort encore, deux verres mais pas une seule bouteille, par ailleurs le minibar est bien là mais vide…. Et il affiche trois étoiles malgré tout…

          2. Merci à vous pour ce témoignage. Oui, il y a, comme on dit, du pain sur la planche …

        2. Merci et Bravo pour cette mise au point positive.
          Cette Madame Dreyfuss ne connait apparemment que les endroits ou l’on reçoit un service en dessous de la moyenne. Mais il existe une multitude d’autres hôtels ou le service est impeccable, en Valais en particulier.
          le site Holidaycheck donne une note globale octroyée par les clients. ce serait intelligent de s’y référer avant de réserver au hasard.
          D’autre part , si les prix de l’hébergement et de la restauration sont 20% plus élevé en Suisse, c’est aussi parceque les salaires y sont 4 fois supérieur au reste de l’EU.
          Facile pour les suisses qui gagnent des fortunes de ne dépenser presque rien dans des pays ou l’on gagne 4 fois moins.
          à bon entendeur et à disposition pour continuer le cours de base d’économie……

          1. Et dites-moi, pour les cours de courtoisie, qui me proposez-vous? c’est juste une question de “cette Madame Dreyfuss”…
            Dommage d’ailleurs d’avoir ce ton ici, car cela affaiblit d’entrée votre commentaire, qui pourtant nous informe de l’existence de ce site dont nous ne connaissions pas forcément l’existence.(Au fait en quoi diffère-t-il des autres?)
            Enfin, vous auriez dû lire les autres commentaires et mes réponses,cela aurait peut-être nuancé vos remarques.

          2. En réponse à Patrick Bérod :
            Si votre politesse égale votre sapience en économie, on comprend que la moitié de celle-ci soit à genoux par les temps qui courent. Avant de faire la leçon à une enseignante émérite et, qui plus est, charmante, commencez par retourner à l’école du savoir-vivre. C’est au moins aussi payant que le savoir-avoir.

    3. Oui et c’est peu de le dire.. merci pour cette lettre ouverte qui peut s’adresser à toute l’hôtellerie et la restauration suisse ainsi que les transports touristiques. Merci pour cette si classieuse lettre que je ne manquerai pas de transmettre aux fâchés qui vivent à l’étranger et qui se donnent un mal de chien pour que tout soit parfait en tant que hôtes eux meme ou tenant un restaurant, qui prennent des vacances ici dans notre pays avec des géraniums aux fenêtres. Moi aussi j’ai honte et aussi fatiguée de dépenser mes petites économies pour visiter mon pays et d’être dégoûtée en rentrant chez moi.

      1. Merci à vous pour votre contribution et votre appréciation! Et espérons que ça va être pris en considération, à force …. Bel été !

    4. A cause des prix exorbitants la plupart des Suisses ne connaissent pas leur propre pays quel dommage…
      Et arrêtez de balancer l’excuse du Covid-19, vous nous prenez vraiment pour des pigeons, la crise pour la plupart d’entre nous on l’a tous passée!!! Ça date pas d’hier que la Suisse c’est un pays riche et je ne parle pas du petit peuple qui essaye tend bien que mal de survivre avec des salaire de misères.

  2. Les prix sont 20% plus chers que dans le reste de l’Europe? Bien évidement, car les salaires sont 3 fois supérieurs au reste de l’Europe! (Au fait, petite correction, les prix sont les même en direct et sur les plateformes de réservations, car les grands acteurs comme booking.com nous impose la parité). Avec une assiette à Chf 25.-, c’est quasi impossible pour un restaurateur de vivre avec des prix si bas.
    Là où je rejoint votre propos c’est sur la qualité générale et le manque s’investissements/rénovations. Mais vu le prix des ces investissements je comprends que beaucoup d’hôteliers ont des difficultés à réaliser ces investissements.

    1. Hum hum… Avec des salariés souvent frontaliers… “3 fois supérieurs”?
      Pour apporter, mon expérience toute fraîche de cette semaine rando/camping en Valais:
      Emplacement tente pour 1 nuit. 40.- CHF (pour deux personnes)
      1 remontée en télésiège pour 2 personnes 29.- CHF
      1 Café sur autoroute 6.- CHF
      Voici le genre de blagues pour 1 simple nuit (voulue low cost).

      Sans vouloir jouer les pleureuses, il est certain que la Suisse est dissuasive pour ses propres résidents.
      La justification des salaires n’est aujourd’hui plus une défense… Les taxes (séjours and co.) peut-être !? Je ne sais pas… Prix des loyers, très certainement… Acquis obsolètes, c’est une certitude!

      1. Merci pour votre apport intéressant et pour votre remarque concernant les loyers qui en effet doivent parfois être très lourds. L’industrie touristique est une énorme filière, qui implique énormément d’acteurs. Nous, les touristes nationaux ou internationaux, n’en voyons que la fin de la structure, à savoir, le service. Et c’est ce qui est hélas terriblement décevant lorsque ce n’est pas à la hauteur, ou , comme vous le dites, des acquis obsolètes.
        Cette vitrine du service est fondamentale pour l’ensemble, la négliger c’est mettre en danger toute la structure… et tous les emplois associés, visibles ou non visibles. On doit s’en inquiéter, c’est ce qui motive mon indignation d’ailleurs, vous l’avez bien compris.

    2. Pour répondre à mon tour à Stéphane :merci pour votre commentaire ! Et pour les précisions concernant les plateformes de réservation.
      Comme Jean-Claude, je nuancerais cependant ce que vous dites au sujet des salaires qui ne sont pas vraiment 3 fois supérieurs dans les métiers de l’hôtellerie et de la restauration. De plus c’est, avec le domaine des soins à la personne ( soins infirmiers ou assistance), la profession qui embauche volontiers les frontaliers pour les payer en dessous du salaire moyen suisse. Pour ce qui est du prix des plats, cela dépend évidemment du menu
      (avec ou sans viande par exemple) et des quantités proposées.
      Et pour la décoration, aujourd’hui il est plus facile qu’autrefois de redécorer une chambre à peu de frais, on trouve beaucoup de produits standards jolis ( je pense aux rideaux par exemple, qu’on ne fait plus sur mesure, sauf dans les palaces) à des prix très abordables. Mais je suis très contente que vous ayez compris mon propos de fond et je vous remercie d’avoir pris la peine d’exprimer votre avis!

    3. En réponse à Stéphane : C’est sûrement pour cela que les propriétaires de restaurants / bars ouvrent de nouvelles enseignes, dès que la première fonctionne … 🙄

  3. Malheureusement, je ne peux qu’abonder!
    Dans trop d’endroits les acteurs du tourisme, hôteliers, restaurateurs, etc., pensent encore que les touristes ont besoin d’eux et leur condescendent des prestations médiocres, à des prix surfaits et sans amabilité. Dommage pour la partie de ceux-ci qui à l’accueil a coeur.

    1. Je ne peux que confirmer votre opinion, après 5 jours de voyage en famille à travers notre beau pays. J’ai surtout été déçue par l’accueil dans certains restaurants : ni “bonjour”, ni “merci” au moment de payer l’addition, ou alors des prix inexplicablement hauts pour des quantités plutôt petites. Les touristes suisses sont sans doute conscients de la différence du niveau de vie et prêts à payer un prix plus élevé que dans les pays alentours, mais il faut que la prestation soit à la hauteur. Le pique-nique restera donc une option valable!

      1. J’ai parcouru ce matin le site ” loisirs.ch” (promotion du tourisme suisse).
        Quel manque d’audace, banal, fade. Pas motivant et avec des fenêtres sans liens…
        A l’image des observations de votre article.
        Raison de plus pour aller découvrir les pays voisins.
        Merci pour votre article.

        1. Merci pour votre commentaire.Vous confirmez, je l’avoue, mon impression générale: pas de vision globale du tourisme, pas de mise en valeur suffisante des offres pourtant si riches et variées, trop de “folklorisme” mercantile et pas assez de mise en avant de la richesse culturelle suisse ancienne ET moderne, et pour finir, des outils de communication peu attrayants et souvent compliqués à utiliser. Il faudrait en effet dépoussiérer tout cela ! je me suis demandée si cela n’était pas un effet négatif imprévu du système suisse (communes- cantons): chacun bricole dans son coin avec plus ou moins de talent et avec les moyens du bord pour communiquer. Alors c’est sûr, c’est très inégal et peu efficace.

        2. En réponse à Lucien :
          Le magazine loisirs.ch n’a pas pour vocation de faire la promotion du tourisme suisse. C’est un magazine de loisirs dont le but est de vendre du papier, des espaces publicitaires… et qui aujourd’hui fédère des milliers d’abonnés ( hélas) avec du contenu fade, des titres putaclics. Sommes nous devenus si banal pour continuer à acheter de type de magazine ?

  4. C’est un plaisir de vous lire à nouveau… Pour la petite histoire, quand Leysin, station climatérique de renommée mondiale et fréquentée dans l’entre-deux guerres par une clientèle fortunée atteinte de tuberculose, venue des quatre coins du monde s’y faire traiter par cures de soleil, seul palliatif connu à cette maladie alors incurable, a dû se convertir du jour au lendemain au tourisme de masse après la découverte des antibiotiques au milieu des années cinquante, la plupart des cliniques et sanatoria, dont certains, à l’instar de Davos, avaient été conçus en véritables palaces alpins pour permettre à cette clientèle se sachant condamnée d’y mourir en beauté, ont dû fermer ou se reconvertir en hôtels pour survivre.

    Plusieurs propriétaires d’anciennes cliniques, souvent médecins ou universitaires, comme mes parents, mais sans aucune expérience de l’hôtellerie, ont été obligés de suivre, à défaut d’école hôtelière, le cours des cafetiers. On devait démontrer qu’on savait manier un tire-bouchon et faire chauffer fours et marmites selon les règles de l’art.

    De plus, il fallait convaincre une clientèle aux revenus modestes, fournie par contingents entiers par les grandes organisations de voyage comme Cook & Sons, Touropa et le Club Méditerranée, de dormir dans des lits occupés encore la veille par d’anciens tuberculeux. Les prix pratiqués à cette époque défieraient l’imagination du plus zélé des promoteurs de tourisme et feraient sans doute frémir les exploitants des établissements que vous citez: pension complète, avec trois repas par jour, taxe de séjour comprise: onze francs. L’entretien des immeubles, souvent vétustes, en bois et donc sensible aux intempéries et à la vermine, les frais en personnel et autres condamnaient souvent les propriétaires à travailler à perte, quand ils ne les obligeaient pas à vendre leur établissement. A bien des égards, leur situation était comparable à celle que connaît plus d’un exploitant de commerce aujourd’hui.

    Pourtant, mes parents, eux, ne se décourageaient pas. Ils ne se contentaient pas d’assurer un service de routine, «selon les règles de l’art», mais faisaient tout leur possible pour que leurs clients gardent de leur séjour un souvenir agréable. Ils organisaient souvent des fêtes et des animations, ce que ma mère adorait faire, et y trouvaient plaisir eux-mêmes. Les clients des hôtels cinq étoiles – ce que notre clinique convertie en hôtel n’était pas – qui s’ennuyaient dans le leur, venaient chez nous dès qu’ils entendaient parler de l’ambiance que mes parents avaient su y créer, comme les nombreux témoignages laissés par les clients dans leur livre d’hôte l’atteste. L’hôtellerie est donc une affaire de personnalité, au moins autant que de formation. Sous la pression des circonstances, on y devient vite expert en communication souvent de manière improvisée et toute spontanée, sans même y être préparé.

    On pourrait faire un parallèle avec la situation que traverse l’hôtellerie de luxe, aujourd’hui, comme c’est le cas à Genève, par exemple. Comme autrefois à Leysin, désertée par sa clientèle fortunée après la fermeture de la station, ceci pour des raisons également médicales, mais bien sûr pour des causes différentes, les hôtels de luxe en Suisse font face à une perte de clientèle sans précédents, au point que, comme on a pu l’entendre ce soir même dans l’émission «forum» à propos de l’hôtel Richemond, à Genève, il leur serait conseillé de baisser leurs prix et de réduire leur voilure. Mais ne serait-ce alors pas les obliger à se convertir à leur tour à un tourisme social du style Club Méditerranée – principal repreneur des anciens sanatoria et cliniques de Leysin (dont la nôtre) ?

    En fin de compte, n’est-ce pas pas tant de l’image que veut donner de lui un établissement hôtelier que de la personnalité et du caractère de ses dirigeants que son succès dépend ? Ni Stendhal, ni Lord Byron, ni Colette et les autres ne se privaient de chanter la splendeur des paysages suisses. Mais ont-ils jamais écrit un seul mot sur ce qu’ils pensaient de leurs hôtels ?

    1. Votre commentaire autant que votre style sont d’une rare qualité. Merci pour ces lignes riches d’histoire.

    2. A mon tour de vous remercier très vivement pour votre participation toujours si intéressante et si captivante; avez-vous pensé à écrire tous ces souvenirs et à les publier? on vous lit comme on lirait un roman, ce serait dommage de ne pas davantage en faire profiter des lecteurs!

      Par ailleurs,et comme dans tous les métiers de contact, je pense aussi justement que ce qui est fondamental dans l’hôtellerie et la restauration c’est la qualité relationnelle, et la communication, l’attention portée aux détails, la manifestation que celui qui accueille est heureux de le faire. Si cela s’assortit du désir de faire plaisir et d’un véritable esprit de convivialité (cum vivere, vivre ensemble et partager,ce qui dit bien de quoi il s’agit), alors les clients sont positivement touchés et l’exprimeront dans une sorte de réciprocité.
      C’est un métier extrêmement exigeant, ingrat souvent, stressant presque toujours, et qui demande en effet des profils de personnalité spécifiques.Votre mère, comme vous le dites, aimait s’impliquer et pour ceux qui venaient à ses soirées, c’était plus luxueux que leurs hôtels aux étoiles plus nombreuses …

      Pour tenter de répondre à votre question concernant les éventuels commentaires des écrivains qui voyagèrent en Suisse et en firent des récits (souvent magnifiques d’ailleurs), je pourrais citer Victor Hugo qui fit un récit très détaillé de son périple, digne d’un guide professionnel (avec en plus le style littéraire et l’humour qu’on lui connaît).

      Il évoque par exemple son très décevant séjours à l’Hôtel de l’Epée sous le titre: L’auteur cherche à nuire à l’hôtel de l’Epée par la raison qu’il y a été fort mal et écrit : “Pendant que je suis en train, pardieu, parlons de l’auberge! A l’Hôtel de l’Epée, le voyageur n’est pas écorché: il est savamment dissequé. L’hôtelier vous vend la vue de son lac à raison de huit francs par fenêtre et par jour. La chère que l’on fait à l’hôtel de l’Epée m’a rappelé un vers de Ronsard, qui, à ce qu’il paraît, dînait mal:”la vie est attelée à deux mauvais chevaux, le boire et le manger.” Et Victor Hugo ajoute : “Nulle part ces deux chevaux ne sont plus mauvais qu’à l’hôtel de l’Epée.”

      Ses souvenirs de son voyage en Suisse font souvent état de ses critiques, mais aussi de son émerveillement devant les splendeurs du pays.(cf.le livre édité à l’Age d’Homme, coll. Poche suisse </Victor Hugo, Voyages en Suisse, dir. Ch.Calame,)

      Colette, plus rustique dans ses goûts, fut très heureuse de son hébergement aux Avants.

      Pour Byron et ses séjours en Suisse, l’Université de Lausanne a pubié deux études en 1982 sous le titre Byron et la Suisse, auteurs John Clubbe et Ernest Giddey.

      Voilà quelques petites pistes!

      1. C’est à moi de vous remercier pour votre fort aimable réponse et pour les précieuses pistes que vous indiquez. Tous les métiers ont leurs servitudes et ceux de l’hôtellerie sont en effet particulièrement exigeants, souvent ingrats, voire peu ou pas reconnus et presque toujours stressants – au moins autant que celui d’enseignant (je ne vous apprends rien…), de journaliste (mon premier métier) ou des métiers de la santé. En revanche, quels autres métiers peuvent-ils apporter autant de satisfactions sur les plans relationnels et de l’échange, du “cum vivere”?

        Pour répondre à votre question, si je devais écrire mes souvenirs, la famille d’abord, mais aussi Leysin, me fourniraient sans doute un vivier de sujets quasi inépuisable. Leysin n’est en effet pas une village de montagne comme les autres. Seul en Suisse à compter quatre arrêts de train sur un parcours de moins d’un kilomètre, avec ses anciens sanatoria-palaces de style Belle Epoque érigés à même la montagne et son viaduc monumental, dans un décor alpin unique, il est aussi le plus cosmopolite, avec plus de soixante pour cent de sa population non-autochtone.

        Déjà, au temps de la climatérique, Leysin jouissait d’une réputation internationale et la vie culturelle y foisonnait d’activité. Au sanatorium universitaire (démoli en 2006), des personnalités renommées – scientifiques, écrivains, artistes, musiciens, peintres – étaient souvent invitées comme conférenciers ou y séjournaient comme malades. Un “Guest book” tenu à cette époque aurait contenu les noms d’Auguste Piccard, Clara Haskill, Arthur Rubinstein, Pablo Casals et bien d’autres encore. Parmi les écrivains, ceux de Charles Ferdinand Ramuz, Georges Bernanos, Roland Barthes, Alain Duhamel, André Maurois, Jacques de la Cretelle, Claude Aveline ou encore Vercors.

        Le sanatorium universitaire n’apportait pas seulement une dimension culturelle à la station, mais était lui-même un topique, un lieu emblématique de la culture littéraire au sommet d’une montagne magique. C’est d’ailleurs à Leysin que le film adapté du roman de Thomas Mann, “La Montagne magique” (“Der Zauberberg”), avec Charles Aznavour, Rod Steiger et Marie-France Pisier, a été tourné en 1982.

        Roland Barthes, grand amateur d’anecdotes, a séjourné de 1945 à 1946 à la clinique Alexandra, à Leysin. Dans son récit autobiographique, “Roland Barthes par Roland Barthes” , il raconte l’opération qu’il y a subie pour l’ablation d’une côte :

        « Voici ce que j’ai fait un jour de mon corps :

        A Leysin, en 1945, pour me faire un pneumothorax extra pleural, on m’enleva un morceau
        de côte qu’on me restitua ensuite solennellement, troussé dans un peu de gaze médicale
        (les médecins, suisses, il est vrai, professaient ainsi que mon corps m’appartient, dans
        quelque état dépiécé qu’ils me le rendent : je suis propriétaire de mes os, dans la vie
        comme dans la mort). Je gardais longtemps dans un tiroir ce morceau de moi-même, sorte
        de pénis osseux analogue au manche d’une côtelette d’agneau, ne sachant pas qu’en faire,
        n’osant pas m’en débarrasser par peur d’attenter à ma personne, bien qu’il me fût assez
        inutile d’être enfermé ainsi dans un secrétaire, au milieu d’objets « précieux » tels que de
        vieilles clefs, un livret scolaire, le carnet de bal en nacre et le porte-cartes en taffetas rose
        de ma grand-mère B. Et puis, un jour, comprenant que la fonction de tout tiroir est
        d’adoucir, d’acclimater la mort des objets en les faisant passer par une sorte d’endroit
        pieux, de chapelle poussiéreuse où, sous couvert de les garder vivants, on leur ménage un
        temps décent de morne agonie, mais n’allant pas jusqu’à oser jeter ce bout de moi-même
        dans la poubelle commune de l’immeuble, je balançais la côtelette et sa gaze, du haut du
        balcon, comme si je dispersais romantiquement mes propres cendres, dans la rue
        Servandoni, où quelque chien dut venir les flairer. » (“La côtelette de Barthes” dans “Roland Barthes par Roland Barthes”, 1975).

        Comment ne pas penser à l’écrivain qui, comme dit l’une des biographes de Barthes, Marie Gil, “se donne en pâture à ses lecteurs, qui donne son corps même, en fait, ou des bouts de son corps dans les oeuvres qu’il donne au public et qui ne lui appartiennent plus”?

        Et avec un tel guide, comment Leysin peut-il ne pas être un roman?

  5. Je crois que c’est la première fois que je lis un article qui avoue avec tant de justesse les raisons qui font que le tourisme suisse tombe en désuétude à tout point du vue. Pingre, carrément ringarde et un sens de l’accueil très discutable sont les traits de caractère qui me font déserter la Suisse comme destination de séjour, mais qui me font aussi hésiter avant de profiter des services quotidiens et loisirs (restaurants, piscines, cinémas, centres de loisirs etc)… je déplore ce standard qui est devenu la normalité qu’on n’ose pas remettre en question puisque “on a quand même de la chance, en Suisse” 😉 !

    Bel article et belle audace.

    1. Quel dommage en effet! J’ai parfois envie de dire que c’est du gâchis … et cela me navre …
      Osons, osons, nous devrions plus souvent dire ce que nous pensons, poliment mais fermement, cela rendrait finalement service aux acteurs du tourisme !
      N’ayons pas de crainte à formuler sur le moment et directement des critiques constructives qui pourraient faire prendre conscience , quand c’est nécessaire, aux divers prestataires concernés si nous ne sommes pas satisfaits: cela les obligera à revenir aux fondamentaux de leurs métiers, à commencer par le sourire et l’amabilité. Et à se remettre en question. Pour le bénéfice de tous, clients et prestataires!

      Merci beaucoup pour votre commentaire si positif au sujet de mon article!

  6. Félicitations pour ce constat sévère et poli que je partage. Occasionnellement, au détour d’une conversation, j’ai appris de quelques hôteliers que la responsabilité de cette situation devait être partagée, car les instituts bancaires helvétiques (un comble) qui pourraient être un partenaire idéal exigent trop de garanties dans ce domaine économique et évidemment difficiles à réunir pour un hôtelier/restaurateur. En fait le milieu bancaire semble avoir beaucoup de difficultés à travailler avec des entreprises dont la rentabilité ne peut être que saisonnière. Au final l’établissement sera probablement vendu à l’organisme qui est en mesure d’auto-financer la rénovation.

    1. Merci pour votre commentaire qui met le doigt sur ce qui constitue la base de la filière touristique, et ses acteurs peu visibles mais parfois décisifs et sans état d’âme … Je suppose qu’il faudrait changer de modèle et adapter les ressources aux besoins réels du terrain, ce qui demande aussi un changement de mentalités chez les décideurs financiers, et plus de réactivité de part et d’autre.

      En effet, la responsabilité doit être partagée, y compris par nous-mêmes, qui avons celle de faire savoir ce que nous déplorons, sur le moment (et sans nous cacher derrière des pseudonymes et des agressions verbales comme c’est parfois le cas sur des plateformes d’évaluation internet), mais avec une franchise saine et respectueuse. Or en Suisse, il y a une sorte d’omerta sur ce sujet: les gens n’osent pas dire directement et sur l’instant ce qui ne leur plaît pas, car les destinataires ne réagissent généralement pas de façon adéquate et aggravent leur cas en étant très désagréables. Cela dissuade…

      1. Oui c’est d’ailleurs curieux, car il n’y a jamais eu autant eu guides et autres sites, tout azimut, distribuant des bons ou des mauvais points!

        A la décharge des hôtelier suisses, leur métier est plus un sacerdoce et une passion, pour les coûts et le nombre d’activités qu’il requiert, pas facile.

        D’ailleurs l’hôtellerie subit les mêmes inconvénients de pertes de valeur, partout dans le monde, bien que les autrichiens, eux, arrivent à une qualité remarquable, comme dans d’autres domaines.

        Vivant en Uruguay, vous seriez horrifiée des coûts suisses, avec un service de quatrième zone de son hôtellerie!

  7. Après tous ces commentaires négatifs – mais très certainement, et malheureusement, véridiques – je me permets de voir le verre à moitié plein. Je ne suis pas un grand voyageur, mais l’an passé j’ai séjourné, en Suisse, dans deux hôtels très corrects: prix inférieur à celui que vous citez pour une auberge de jeunesse, chambre non vétuste, accueil souriant et aimable. Il n’y a donc pas que des puciers hors de prix tenus par des ours mal léchés en Suisse, je voulais le rappeler pour tempérer le “Swiss Tourism Bashing” de cet article.

    1. Merci pour votre contribution positive qui fait plaisir à lire! Loin de moi l’idée du Bashing, et c’est plutôt dans un esprit critique de sonnette d’alarme pour ceux qui sont concernés et qui devraient nous entendre pour changer ce qui est à changer que j’ai écrit ce billet d’humeur.Je suis bien persuadée qu’il y a nombre de professionnels à féliciter, et qui d’ailleurs pâtissent injustement des mauvaises pratiques de ceux qui mécontentent la clientèle. Comme dans tous les métiers ….

  8. Bonjour à vous,
    J’ai pris un peu de temps pour voir l’article , il y a effectivement des propos juste , mais apparemment vous n’êtes pas venu jusqu’à nous, à la Tchaux 🙂 Pour vous donner un peu de réponse vu que je suis de …l’autre côté..Nous avons rénové complètement une ancienne ferme restée sans activités pendant 40 ans , donc, je vous laisse imaginer les travaux conséquents et sans aide, on a mis tout notre argent et énergie !
    Bref, en rapport à nos clients on garde le sourire , même quand ils arrivent 5 heures après ou à plus de 23 heures, j’aurais évidemment plusieurs anecdotes…
    Par contre, on fait un métier très riche en relations , venez-nous rendre visite 🙂 vous en serez enchantés 🙂
    Très cordialement Pascal

    1. Merci d’avoir pris la peine de témoigner de votre expérience professionnelle!
      En vous lisant on sent que la passion vous anime et je suis bien convaincue que vous n’êtes pas concernés par mes propos.Vous illustrez au contraire ce qui fait la beauté de votre métier!Et ce que l’on aime en général comme clients…
      Désolée d’avoir effacé vos coordonnées,elles sont incompatibles avec la Charte des blogs du Temps( pas de pub …). je suis certaine que vous comprendrez.
      Bel été et gardez votre sourire et votre gentillesse!

  9. Bravo pour votre analyse, je suis entièrement d’accord avec vous, par contre je n’accuserais pas seulement les restaurateurs- hôteliers pour la pratique des prix,
    Dans beaucoup de cas, ils sont gérant de l’établissement et ce sont les promoteurs
    Qui exagèrent sur les prix de location de locaux, les restaurateurs roulent en 2 chevaux par contre les promoteurs roulent en Ferrari avec un palace dans dans les îles.
    Diminuez les prix de location et le restaurateur pourra vous offrir une chambre à moins de 100.- .
    Les offices de tourisme pourrait aussi faire un sérieux effort autant pour l’accueil qu’une aide financière aux hébergeurs.
    Pour terminer, plus de communications et moins de jalousie, cela permettrait d’améliorer beaucoup de choses à moindre frais.

    1. Je ne connais pas toutes les formes de fonctionnement mais il est probable que certaines sont plus injustes pour les gérants que d’autres, vous avez sûrement raison. Quant aux offices de tourisme, ils sont inégaux effectivement, et ce ne sont pas les endroits les plus courus qui offrent le plus de bons plans pour tous… (ce qui est le cas dans tous les pays).
      Une sorte de vision plus globale de l’identité touristique suisse serait peut-être à remettre à jour, beaucoup de choses ont changé ces dernières années, et il faut s’adapter pour survivre, mais sans perdre ses spécificités.

      La Suisse est admirablement préservée et belle, son tourisme mérite une réflexion systémique qui intègre tous les maillons de la chaîne des intervenants et des décideurs, mais aussi les perceptions et les échos fondés de la clientèle.

      En fait,et j’insiste sur ce point, nous aimons être gentiment accueillis, et ce n’est pas toujours un problème de prix, ainsi que je l’ai écrit, mais aussi un souhait pour davantage de qualité de l’accueil et du rapport qualité – prix. Nous sommes sensibles à la bonne volonté, à l’aspect chaleureux et bienveillant d’un accueil et aux petits signes de générosité qui ne coûtent pas si chers (la carafe d’eau spontanée et gratuite par exemple, qui ne dissuade pas les gens de commander des boissons mais qui leur fait plaisir) et qui font toute la différence.

  10. Pendant ce temps en Grèce (et autres), du moins hors de sites pièges à touriste très facilement évitables, on est accueilli comme un roi; eau, dessert, digestif offerts, pour des prix en dessous du tiers (sic), avec une amabilité et un accueil des plus chaleureux.

    Le tourisme en CH, y compris les restaurants urbains destinés aux locaux, est une immense arnaque dont on ne peut que souhaiter la faillite, afin que réveil et changement il y ait. Et il n’est pas que question de prix; la qualité est juste en-dessous de tout, et ceci ne saurait être aucunement justifié.

    Toute personne qui voyage et qui a un minimum de bonne foi ne peut que confirmer.

    1. Merci pour votre commentaire. Pour ma part, je n’irai jamais jusqu’à souhaiter la faillite de quiconque,et c’est justement les raisons qui m’ont poussée à écrire ce billet: pour exprimer tout haut ce qui pourrait, je l’espère vraiment, faire prendre conscience à ceux qui ne pratiquent pas leurs diverses professions touristiques comme ils le pourraient (et le devraient) qu’ils courent à une potentielle catastrophe. Pour tenter d’alerter ceux qui, par des pratiques qui déçoivent et frustrent leur clientèle, mettent en danger tout le secteur, entraînant avec eux les professionnels motivés et honnêtes ( et bien sûr il y en a !) qui eux se donnent de la peine et qui ne méritent pas ça.

      1. Tout à fait d’accord. Mais cela fait des années que bcp le font remarquer, et les réactions sont majoritairement hostiles. Souvent en Grèce, nous ne sortons quasiment jamais quand en Suisse. Certes les prix ne peuvent être égalés, mais le reste oui. Et c’est loin, très loin d’être le cas.
        Quant à la faillite, certains le méritent. Facturer une carafe d’eau est inexcusable, appeler “salade verte” 3 feuillles de laitue avec une sauce industrielle desssus, et la facturer CHF 7.- non plus. Ce n’est qui plus est aucunement accidentel, mais bien délibéré. Aucune compassion pour ceux-ci. Soutien aux autres.

        1. Merci pour votre réaction, qui montre bien qu’il serait relativement facile en effet d’améliorer certaines choses très vite. C’est aussi mon avis .

  11. Super article! Drôle, instructif et malheureusement trop souvent vrai, même si on trouve des hôteliers-restaurateurs bien sympathiques en Suisse.

  12. Dreyfuss n’est pas vraiment un patronyme suisse ceci dit…. c’est bien de vouloir découvrir notre pays, mais il faut déjà s’y être intéressé pour l’apprécier et non juste pour faire de l’audimat.
    Personnellement, j’y ai emmené ma tante dans une maison de montagne. Propreté nickel. Ma tante a même regretté de n’y avoir jamais passé de vacances en Suisse notre pays natal, privilégiant toujours la France et l’Italie.
    Quand on fait de la randonnée, on trouve des perles rares que l’on garde jalousement comme des trésors.
    Étrangement je n’ai jamais eu de soucis. Peut-être que ma mixité culturelle alémanique et romande me permet de mieux m’adapter qu’une française au différence culturelle de notre pays .

    1. Petit rappel nécessaire: le patronyme n’est pas corrélé à la nationalité.Et contrairement à vos étranges hypothèses, je suis suisse et j’y ai vécu et travaillé toute ma vie. Voici qui est réglé.

      De plus vos propos sont hors sujet, nous parlons ici de la manière dont le tourisme suisse pourrait s’améliorer pour être davantage concurrentiel, et dire qu’il faudrait “s’adapter”revient à dire que l’accueil suisse ne sera jamais capable de dépasser son niveau actuel. En “bonne suissesse” que vous semblez être, vous conviendrez que ce n’est pas ainsi que la Suisse a atteint son niveau d’excellence dans d’autres domaines.
      J’ai pour ma part une plus haute idée de ses capacités.

      Enfin, si des “perles” sont si “rares qu’on doit les garder jalousement comme des trésors” c’est bien la preuve qu’il n’y en a pas assez, non ??

    2. Marrant ce reproche de non-suissitude du nom “Dreyfuss”, venant d’une personne qui s’appelle Ruth!
      Même si celui de notre ex-conseillère fédérale ne s’écrit pas tout à fait de la même manière. De telles variantes dans les noms sont légion de toute façon.

  13. Chère Madame Dreyfuss Pagano
    bravo, quel beau et triste sujet vous avez écrit et je suis 100% d’accord avec vous même si je suis Suisse et très triste que l’hospitalité tant aimée des touristes disparait à vitesse grand V! Après cette triste pandémie j’espérais que les hôtels et les restaurants en Suisse auraient appris la leçon et en auraient tirer les conséquences, mais il me semble que c’était un rêve et que la Suisse restera très chère. Les offices de tourisme demandent aux Suisses de passer leurs vacances en Suisse, mais au lieu de rester 2 à 3 semaines en Italie/Espagne/Portugal, ils ne pourront rester que 5 à 7 jours en Suisse. Un hôtel 5 étoiles de Genève ferment ses portes et beaucoup d’employés perdront leur travail, alors pourquoi pas diminuer le prix des chambres et aussi diminuer les prestations et faire d’un 5 étoiles un 3 étoiles ainsi le propriétaire peut sauver son hôtel et garantir un travail à ses employés? La Suisse doit-elle rester chère ? Il est temps de changer de disque et être un innovateur, mais le changement doit se faire à la base, je veux dire déjà à l’Ecole Hôtelière de Lausanne. Bonne chance chère Suisse chère, rattrape toi vite et change d’attitude envers les touristes , mais je me pose la question si ce n’est pas déjà trop tard

    1. Cher Monsieur,
      Je vous remercie pour votre écho à mes préoccupations.
      Pour ma part je reste optimiste, et je pense qu’il n’est jamais trop tard pour faire des progrès ou pour évoluer vers un mieux.

      Les structures sont perfectibles, les politiques peuvent être rediscutées, les mentalités sont à même d’évoluer.Ce qui manque actuellement semble-t-il c’est un discours auto-critique et constructif et comme vous le dites, inventif et innovant, qui tienne davantage compte de la réalité des faits.

      La Suisse horlogère a été capable de se réinventer avec le talent et le succès qu’on lui connaît, je souhaite vivement qu’elle en fasse de même dans le secteur du tourisme. Certes les prix ne pourront jamais vraiment concurrencer les pays où les niveaux de vie sont plus bas, on le sait bien, et on l’accepterait mieux je crois si l’attitude et les services étaient, eux, concurrentiels.

  14. Franchement je pense que votre article ne reflète pas la réalité et ne met en avant que des clichés bien mal placés. Nombreux sont les week-ends passés en Suisse à des prix abordables et pour un service de qualité. Il faut peut-être prendre le temps de chercher?
    L’an dernier, période des marchés de Noël, 1 nuit avec petit-déjeuner excellent dans un 4* proche du centre de Lucerne, rénové et stylé, chf 167.- pour deux. Une nuit avec petit-déjeuner excellent, accès aux bains illimité pendant deux jours, dans le Valais, chf 187.- pour deux dans un 4*. Alors bon quand vous parlez d’une auberge de jeunesse hors de pris et dîtes ne rien trouver à moins de chf 250.- et pour une piètre qualité, je dis que vous n’êtes malheureusement pas très douée vu tous les sites de tourisme ou autre disponibles.

    1. Hélas, il s’agit pourtant de faits vécus et non d’invention ou d’imagination.

      Comme je l’ai écrit, le prix est une chose, le rapport qualité -prix en est une autre. La notion de cherté est à mettre en perspective. Est trop cher alors ce qui ne vaut pas son prix.

      En outre, vous m’accorderez que pour de nombreuses personnes une nuit pour 187.- frs est hors de portée.
      Mon propos est de mettre en avant le fait que pour beaucoup de gens et de familles, des “vacances en Suisse”, qui durent plusieurs nuits, qui impliquent plusieurs repas au restaurant, sont un investissement financier important. Et que pour ces clients qui ne cherchent pas forcément un 4* (qui incluent des offres flashs à des prix cassés sur une nuit comme celles que vous décrivez) mais des petit restaurants ou hôtels simples, la recherche prend nettement plus de temps et le résultat final trop souvent (je n’ai pas dit toujours) décevant. Et pour ces clients déçus, c’était alors des vacances “trop chères”. C’est ce qui me paraît préoccupant.
      Contente pour vous! Néanmoins il semble quand même que nous sommes un certain nombre à n’être “pas très doués” …

      1. comme je le disais dans mon premier commentaire la Suisse est très chère et si vous allez en Espagne/Italie ou Portugal vous pouvez rester 2 à 3 semaines en vacances mais en Suisse avec le même argent vous restez au plus 7 jours. Si vous allez plus loin exemple: République dominicaine vous trouvez un all-inclusif à des prix que vous ne trouverez jamais en Suisse. Beaucoup diront: eh oui les salaires et la vie est beaucoup moins chères en République dominicaine, je peux être d’accord avec cet argument, mais la Suisse doit se réinventer en ce qui concerne hospitalité, politesse et le savoir faire. Il me semble qu’on n’est souvent pas les bienvenus dans les hôtels ou restaurants en Suisse.

        1. Et si vous allez à Istanbul, vous pourrez peut-être faire une vraie affaire en dormant à la belle étoile, comme je l’ai fait naguère, sur le toit plat d’un “hôtel” collé au pied de la monumentale Sainte Sophie, qui fait la Une des journaux ces jours-ci – plaque de linoléum crevassé et fendillé fourni en guise de lit, sans toilettes ni douches, le tout pour l’équivalent de quarante de nos centimes la nuit. Question qualité-prix, qui dit mieux? Avec, en prime, le privilège de m’être fait voler mon inséparable Leica pendant mon sommeil de rêve. Oui, à Istanbul, où la saleté côtoie la sainteté…

          Les voyages, c’est bien utile, ça stimule l’imagination, n’est-ce pas?

  15. Le vrai problème est le classement des hôtels en Suisse. Il n’existe pas un classement obligatoire et contrôlé. En l’occurrence ici les 3 étoiles ne valaient rien. Si l’hôtel est situé dans un endroit reculé, le propriétaire fait payer plutôt une rançon à ses clients pour les laisser dormir. Mauvaise expérience amère mais insignifiante quand il s’agit d’évaluer une industrie telle que l’hôtellerie Suisse.

    1. Je suis tout à fait d’accord avec vous, un des problèmes vient de cette absence de classement fiable. D’après ce qu’on m’a dit, les étoiles s’obtiendraient juste en fonction d’une sorte de liste d’équipement , ascenseur, TV, wifi, etc. mais sans plus de contrôle externe. Et c’est ce qui fait que justement on en est réduits à des collectes individuelles d’appréciation. C’est très curieux qu’il n’y ait semble-t-il pas de véritable standard de qualité avec des vérifications par un organisme global et indépendant.A vérifier …

  16. Effectivement, la Suisse devient ringarde…Ma famille polonaise évite depuis une belle lurette la Suisse, les Dolomites offrent bien plus pour skier, manger, accueil, familles bienvenues…parfois aussi activités ad hoc pour les enfants, gratuitement…La Suisse vit encore sur le passé, les élites vivent bien donc rien ne bouge, le reste devient presque le tiers monde – 4* en Pologne moderne, design, sourire, service impec 4x moins cher…mais surtout le rapport qualité/prix correct…en Suisse on se fait tondre, aussi dans d’autres domaines…

  17. Chère Mme Dreyfuss Pagano
    Votre long papier est un poncif de clichés éculés et de cas particuliers dont vous voulez faire une généralité. Qu’en retient-on ? En résumé… Il est difficile de manger pour moins que CHF 25.-, le coup de la carafe d’eau, du pain sec, de la pizza pour 2 et des cacahuètes à l’apéro, une mauvaise expérience dans un hôtel 3* réservé sur une plate-forme internet (!!!!), la difficulté énorme voire l’impossibilité de se loger à moins de CHF 250.- par nuit (!!!) et que les prix des restaurants et du logement sont 20 % plus chers en Suisse qu’à l’étranger… C’est à la fois maigre mais c’est surtout inexact. Nous revenons de 2 semaines de vacances dans les plus beaux spots de Suisse centrale et des Grisons et pouvons témoigner, expérience faite, du contraire. Même dans des endroits très touristiques nous avons toujours pu loger à meilleur compte, dans des hôtels agréables et avec du personnel avenant. Certes, on trouve toujours moins cher ailleurs. Mais il faut se souvenir que les charges (personnel, immobilier, nourriture, électricité et normes à respecter) sont beaucoup plus élevées dans notre pays.
    Compte tenu des salaires moyens des pays de l’UE et du taux de change, il est évident que la Suisse est une destination “chère” pour certains touristes européens. Par contre, il est toujours possible, en cherchant mieux que Mme Dreyfuss Pagano, en ne se contentant pas de sauter sur une offre de plate-forme internet qui ne montre que ce qu’elle veut bien montrer, de trouver, pour tous les budgets, de nombreuses possibilités à tous les niveaux de prix.

    1. Cher Monsieur,
      Sans doute m’avez-vous lue trop vite:

      Non ! et je l’ai précisé clairement, je n’ai pas réservé sur une plateforme internet, mais justement cherché via un office du tourisme local et téléphoné directement à l’hôtel.
      Oui! j’ai dûment cherché.
      Non! je n’aligne pas des “poncifs” comme les 20% plus chers, j’ai fait référence à l’article du Temps sur le sujet (cf. ma référence en fin d’article sur la cherté des hôtels en Suisse).
      Et non! je ne me suis pas basée sur ma seule expérience individuelle avant d’écrire mon billet d’humeur,et je le mentionne également.

      Enfin mon propos est principalement, je le répète, non pas de mener une enquête formelle, mais d’exprimer mon inquiétude.

      Comme je le dis en introduction, en cette période si particulière les Suisses ont été encouragées officiellement à voyager dans leur pays afin d’en soutenir l’économie. Comme moi, on peut penser qu’ils aiment le plus souvent leur magnifique pays.
      Mais certains, plus nombreux qu’on ne pourrait le croire, n’en ont absolument pas les moyens financiers. Et s’ils cassent leur tirelire exceptionnellement cette année, ils sont encore trop souvent déçus, parfois très amèrement.

      C’est de cela que parle mon article, sans autre prétention que d’évoquer sur le mode plutòt léger de la lettre, un problème réel. J’ai bien insisté (en caractères gras) sur ce qui a déclenché mon texte. Si vous le relisez plus attentivement, vous verrez que je n’ai jamais prétendu faire plus.
      Mais pas moins non plus …

      Et ainsi que vous pourrez le voir si vous lisez la plupart des commentaires que j’ai reçus (et notamment le dernier de Pillonel), mon expérience malheureuse est aussi arrivée à d’autres …

      Je conclus pour vous dire que je suis heureuse pour vous que vous ayez fait de bonnes expériences.Je ne demande qu’à faire les mêmes!

      Vous ne mentionnez pas quel était votre budget par nuit et par personne…

      1. “Vous ne mentionnez pas quel était votre budget par nuit et par personne…”

        …A coup sûr, pas celui d’un(e) étudiant(e) contraint(e) de travailler à côté de ses études et privé(e) de ses maigres ressources pour cause de pandémie. Ni d’un(e) retraité(e) vivotant de son AVS et assigné(e) à résidence pour les mèmes raisons.

        “O pauvres, que vous êtes riches
        Et vous, riches, que vous êtes pauvres.”

        Bossuet

        “La révolution, c’est les vacances de la vie.”

        André Malraux, “L’Espoir”

        “Que ceux déjà qui m’en veulent se représentent ce que fut la guerre [celle de 1914-18] pour tant de très jeunes garçons : quatre ans de grandes vacances.

        Rayond Radiguet, “Le Diable au corps”, Grasset

        Oui, peut-être serait-il temps de reconsidérer la notion de vacances…

      2. Chère Madame Dreyfuss Pagano,
        Tout d’abord recevez mes excuses, oui j’ai lu trop vite la remarque “non-internet”.
        Autant pour moi. Merci également pour votre longue réponse.
        Pour revenir à votre question, nous avons dépensé entre 60.- et 90.- par personne y compris les petits-déjeuners qui étaient souvent des buffets très riches et variés (qui permettaient de “tenir” quasiment jusqu’au soir). Ces prix comprenaient souvent une carte pour les remontées mécaniques ou les bus/trains régionaux, parfois aussi une piscine-SPA, sauna…
        Et ça, comme déjà dit, à Andermatt, Flims, Coire, St-Moritz, au Parc National et à Davos qui sont sans doute en bonne place parmi les endroits “chers” de notre pays.
        Si on s’éloigne un peu, on trouve des prix bien plus avantageux (et un accueil parfois encore plus authentique).
        Et pour “le Tondu” j’ai aussi fait par le passé des vacances sous tente, en caravane, dans des dortoirs et ce ne sont pas les plus mauvais souvenirs !!!
        Un conseil : si vous avez un doute sur l’hôtel, n’hésitez pas à demander à voir la chambre avant de vous décider, on peut parfois éviter une mauvaise expérience (ou le contraire).
        Et pour terminer, si j’ai réagi aussi énergiquement, c’est parce que je n’en peux plus de voir tant de réactions outrées de vos lecteurs sur le niveau des prix de notre pays. Ils se permettent de cracher dans la soupe alors que leur propre salaire (et le mien) au moins le double, voire plus, de ce qu’il serait en Grèce, en Italie, en République dominicaine, en Pologne, Espagne ou Portugal où “c’est tellement mieux de passer ses vacances”…

        1. Cher Monsieur,
          Je vous remercie pour ces précisions honnêtes et pour les informations que vous nous donnez.

          Encore un petit mot: comparer des salaires sans tenir compte du coût de la vie du pays concerné est toujours faux en fait, on doit considérer la parité de pouvoir d’achat (PPA) ou en d’autres termes la valeur relative des salaires par rapport au système considéré.
          Certes les salaires suisses sont élevés en comparaison des autres pays européens mais cela n’est en rien significatif du réel niveau de vie des habitants si l’on ne met pas tout le reste en relation. Ainsi en France par exemple, si les revenus sont plus bas en valeur absolue, ce n’est pas aussi flagrant en valeur relative, les assurances maladie de base entament beaucoup moins les revenus des gens, et les nombreux avantages sociaux grèvent infiniment moins leurs budget, la nourriture est aussi moins chère, etc. Or en Suisse, il y a beaucoup de salaires moins élevés qu’on ne le pense, mais on n’en parle guère.Et à la fin du mois, les gens ont des difficultés même s’il n’est pas facile pour eux d’en parler ouvertement.

          De plus je ne crois vraiment pas que les lecteurs qui écrivent “crachent dans la soupe”, ils constatent, il est vrai parfois avec indignation, des faits et les relatent. Ils se permettent d’exprimer une critique fondée sur leurs diverses expériences et déplorent ce qui leur est arrivé. Je vois davantage cela comme une démarche somme toute constructive: il faut poser le diagnostic clairement si l’on veut pouvoir améliorer un état de santé qui laisse à désirer.

          La critique n’est pas toujours destructrice, elle est souvent le tremplin vers une amélioration. Et comme dit et répété, nous voudrions de meilleurs services lorsque c’est possible, plus de gentillesse lorsque cela manque, et ne pas nous culpabiliser d’oser l’exprimer courtoisement mais clairement.

          Merci pour votre participation, qui fait avancer le débat.

          1. Merci à vous également, Mme Dreyfuss Pagano, de vous donner la peine de répondre à chaque fois avec intelligence et sensibilité.
            En tout cas votre post fait le “buzz” et effectivement déchaîne les passions. Ce que je souhaiterais, c’est de lire des griefs précis, comme dans toute situation privée ou professionnelle,
            … Qu’est-ce qui n’allait pas, où, quand, pourquoi et en a–t-on fait part sur place aux intéressés ? (Même si j’imagine que sur un tel blog ce ne soit pas forcément le lieu).
            En conséquence, on a eu beaucoup de généralités, de généralisations et de comparaisons avec d’autres pays et situations qui n’ont rien à voir avec les conditions de la Suisse.
            Si on en restait là le constat serait le même pour les coûts de la santé, du logement, des transports… en oubliant que les prix sont en relation avec les charges salaires (les nôtres) et infrastructures.
            Les plate-formes (TripAdvisor) sont aussi un moyen de se faire une idée, même s’il faut parfois filtrer…
            On y constate que partout le service peut (et doit) s’améliorer…
            En fait, dans la vie, il y aura quand même toujours les “jamais contents” du service proposé… Je me demande parfois quel service/prestations ils offrent, ces “grincheux”, dans le cadre de leurs activités professionnelles ou familiales 🙂
            Bel été à vous et que vos vacances soient belles et heureuses !
            A.

        2. Monsieur, après avoir lu votre échange je ne peux m’empêcher de vous demander l’adresse de cet hôtel miraculeux a un coût aussi avantageux de 60.- a 90.- chf la nuit, petit déjeuner, piscine spa etc. Sachant qu’une simple nuit au camping coûte déjà 40.- chf ce type d’adresse est clairement à communiquer pour les Suisses qui souhaitent profiter de découvrir leur pays cette année. Ayant passablement voyagé par ici, les tarifs que vous annoncez sont pour moi « du jamais vu ». Peut-être s’agit-il d’une exception?

          Pour ma part je rejoins totalement le continu de l’article de Mme Veronique Dreyfuss Pagano que je trouve criant de vérité. Pourquoi en tant que suisse nous n’acceptons pas que l’on critique notre pays et son fonctionnement? Se remettre en question est -il trop difficile ;)? On a l’impression de s’attaquer à LA figure maternelle 🙂

          1. @ Virginie C. Attention il s’agissait de prix par personne… Nous étions 3 au début et 2 à la fin, notre fils ayant dû rentrer plus tôt. Encore une fois, je ne dis pas que c’est bon marché. Je proteste en revanche contre la majorité des réactions de ce post qui, en résumé, s’insurgent contre les prix (suisses) à payer alors qu’ils sont contents de recevoir, chaque fin de mois, leurs salaires suisses 😉
            Quant au service, il peut toujours (et partout) s’améliorer, ici comme ailleurs…
            Bel été à vous et bonnes vacances !
            A.

    2. En réponse à Alain:
      Ce n’est pas vrai. Je suis la moitié de l’année à Athènes, l’autre moité à Genève. Observation sur des centaines d’expériences: Mme Dreyfuss a parfaitement raison. Sans même parler de prix (du tiers ou de moitié), la qualité, le service, l’attitude, dans les restaurants n’a juste aucun rapport. Exception faite des gastronomiques, chers mais professionnels chez nous aussi. Pour les autres, dans le bas et le moyen de gamme, c’est la chute.
      Quant aux hôtels, on n’en parle mm pas. Les prix en CH sont tels que la 1/2 de la population n’y met juste jamais les pieds. Hiver passé à Crans-Montana: moquettes de 1976, carafe d’eau modèle Migros 1981. Et tout sauf bon marché. Impossible ailleurs, sauf accident.

  18. Très juste
    Franco suisse,frontalier de Geneve,je fais un tour de Suisse avec mes enfants étudiants à Genève pour leur élargir la Suisse au-delà des cantons romands.
    Pays somptueux,hôtellerie restauration hors de prix pour être vieillote et radine….non compétitive certainement hors palaces….et encore.
    Jamais un Café offert. Tout se paie.Je n évoque pas le prix astronomique des trains et téléphérique….et des vins.
    Heureusement,les sentiers de randonnée sont exceptionnels et bien tracés
    Peu de monde et peu d étrangers si je compare aux stations savoyardes par ex.
    très peu germanophone,grande difficulté même en anglais .Le fédéralisme est à terme en péril.sans doute. .Gros efforts à faire pour être à la hauteur de cette beauté.

    1. @Favre : Merci pour votre point de vue et le partage de vos expériences. Bravo d’ouvrir vos enfants à la Suisse alémanique qui est de toute beauté et que beaucoup d’entre nous ne connaissent que trop peu.
      La langue peut être un handicap dans certaines régions, tout comme cela pourrait se passer suivant où en France pour un anglophone ne parlant pas le français…
      C’est vrai que les sentiers de randonnée sont magnifiques et il est évident qu’en comparaison internationale les prix sont élevés : ils sont en rapport avec les coûts internes.
      Un exemple : les vins. Oui ils sont chers c’est vrai ! Mais regardez les conditions de production (pentes-surfaces-accès) par rapport aux producteurs F ou E (Sans parler des vins californiens, australiens ou d’Afrique du Sud) où vous avez d’immenses étendues plates qui permettent une production industrielle et une récolte mécanisée sans comparaison possible.
      Idem pour l’agriculture, vous étiez en montagne, vous avez sans doute vu les gens fanner à l’ancienne, au rateau dans les talus… Des troupeaux de quelques têtes… Comment lutter avec les exploitations industrielles de nos pays voisins ?
      Le pays est exigü. Les surfaces rares, le plateau dense et les prix des terrains horriblement élevés.
      Ce sont des conditions cadres qui ne peuvent être changées et qui expliquent les prix. Par contre, le service et l’attitude commerciale peuvent/doivent être toujours améliorés, ici comme ailleurs !
      A.

  19. Merci Véronique de votre retour avisé et vos réponses argumentées qui apportent une nouvelle lecture à votre billet. A défaut d’enquête nationale ( qui d’ailleurs pourrait être commandité par notre organe faîtier pour balayer quelques idées reçues !!! Poke Patrick Bérod)
    Ne pensez-vous pas qu’il pourrait être intéressant de prolonger votre billet d’humeur par une expérience différente qui viendrait contre-balancer votre cri d’alerte ? Si tel est votre souhait, je vous invite avec plaisir dans ma vallée : une destination à fort potentiel touristique qui a su conserver ses valeurs d’hospitalité et des tarifs très doux. Une suisse un peu hors du temps à 2 h de genève.
    Envoyez moi un email en privé et je me ferai une joie de partager avec vous une autre Suisse. Cordialement Patricia, hôtelière par le goût du partage et passionnée tourisme !!!

    1. Bonjour Patricia oui ça fait très envie, où se trouve ce coin de paradis svp ?
      Merci pour la réponse et belle journée
      Alain

      1. Bonjour Alain, l’idée n’était pas de faire la propagande de tel ou tel lieu touristique. La suisse regorge de coins hors des sentiers battus, avec des habitants heureux d’accueillir des visiteurs, ‘accueillir, des hôteliers fiers de démontrer leur sens de l’accueil et du service. A chacun de trouver son coin de paradis selon ses valeurs et affinités.
        Bien à vous.

        1. Chère Patricia,
          Bien entendu on ne vous demande pas de faire de la promotion, mais toute idée ou suggestion est la bienvenue, surtout si elle est une réponse à une question 🙂
          Sans donner une adresse précise pourriez-vous svp nous aiguiller déjà un peu ?
          Merci par avance et bon dimanche !
          Alain

          1. Bonjour Alain,

            Je vais vous aiguiller un peu !
            Faites une recherche google avec mon prénom + le mot ” tourisme” ( c’est le sujet de ce billet ! ) + valais. et vous allez trouver “MON” petit coin de paradis et plein d’autres que je partage sur mes blogs.
            Bonne continuation

    2. Chère Patricia,
      Pour répondre à votre suggestion de prolongement à ma lettre, après réflexion, et au vu des divers commentaires que je trouve riches d’informations et dans l’ensemble très nuancés et honnêtes, je pense qu’il serait temps que vous, les pros passionnés qui méritez plus de visibilté et de reconnaissance pour votre travail dans le domaine du tourisme et de l’accueil, pensiez peut-être, en tant que corporation et en tant que filière, à réfléchir ensemble pour faire avancer les choses.

      Ce pourrait être favorable à tout le monde, à vous et à nous,les touristes ou les clients.

      Sous quelle forme et avec quels critères, je ne sais, mais il serait utile, il me semble,de penser à revoir le modèle actuel.

      Je ne sais pas du tout quelles sont les prérogatives de votre organisme faîtier, ni son pouvoir, bref, je crois que ce serait du ressort des professionnels de votre branche de faire quelque chose, de réformer ce système, de communiquer autrement… Mais, comme vous, je suis convaincue qu’il y a des questions de fond à soulever et qu’une meilleure stratégie nationale, et régionale devrait être trouvée.
      Y a-t-il jamais eu un sondage sérieux de la population avec des critères multiples organisé par Suisse Tourisme par exemple ?

  20. Chère Véronique,

    Une nouvelle fois, votre vision est juste. Effectivement, les pros passionnés devraient se fédérer. A mon petit niveau, je vous avoue avoir essayé mais je dois aussi admettre ne pas avoir réussi à fédérer des forces vives autour de moi. Aujourd’hui, je ne me sens plus l’âme d’un leader et ai pris l’option d’avancer seule selon mes convictions et valeurs. J’ose espérer que la relève saura nous amener vers de nouvelles voies.

    1. Merci pour votre réponse. Dommage en effet, mais au moins vous avez essayé! Oui, espérons! Bonne suite à vous.

    2. Merci beaucoup chère Patricia,
      effectivement vous êtes vraiment dans un coin de paradis….
      Bien à vous et j’espère à bientôt
      Alain

  21. excellent texte… je suis directeur d’un magazine de voyage et lifestyle et je dois dire que vous avez tout à fait , hélas , raison… même dans ma position privilégiée le service laisse parfois à désirer.

    Par contre par exemple à Cervinia , au restaurant plus fréquenté sur les pistes et en y allant anonymement , la terrasse complètement bondé de clients , j’avais demandé au gérant s’il n avait pas un chargeur pour Iphone . Eh ben ce monsieur à demandé à un serveur de quitter le service pour aller le chercher dans un autre établissement à 20 minutes de là … je suis resté étonné d’une telle serviabilité envers le client

    1. Merci beaucoup pour votre commentaire qui va effectivement dans le sens de ce que je remarque aussi :oui fort heureusement il y a encore des exceptions qui marquent nos esprits ! On aimerait juste qu’elles soient moins…exceptionnelles! Mais ce que vous racontez est quand même très particulier et, sans aller jusque là,on se contenterait d’avoir déjà plus de sourires et de bonne volonté.

  22. Bonsoir,
    Article très piquant et c’est ce que méritent ces endroits qui ne sont pas à la hauteur. Heureusement il y a des endroits qui valent vraiment la peine… comme ce charmant hôtel lucernois juste un peu mal placé le long du grand axe routier du tour du lac des 4 Cantona mais qui offre des chambres familiales pour 4 à un prix qui revient à 250.- / nuit pour 4 nuits. Avec des chambres classiques mais décorées avec goût, un accueil impeccable, une carafe d’eau dans la chambre changée tous les jours, un plaque de chocolat, le thé et café en libre service (tant qu’on ne profite pas), un petit déj complet même en temps de corona. Une perle, oui ça existe. Pour les restos, là c’est triste mais dur dur de trouver de quoi manger pour des prix acceptables… dommage il y a aussi de la cuisine simple a proposer à des prix respectables.
    Merci pour ce coup de gueule que fait beaucoup de bien.

    1. Merci à vous pour avoir partagé à votre tour😊! Et pour avoir bien compris le sens de mon billet d’humeur.

  23. Madame,

    J’ai lu avec beaucoup d’attention votre post du 11 juillet ; lecture qui m’a laissé un gout amer je dois bien l’avouer.

    Bien entendu je comprends votre déception et votre billet d’humeur, j’aurai également été déçue en faisant la même expérience. Il est vrai qu’en Suisse comme ailleurs, quelques professionnels (de tous secteurs) ont comme seul objectif le gain et cela se ressent très vite.

    Mais ils ne sont pas légion ! Et si vous aviez un tant soit peu cherché, vous auriez trouvé des hôteliers et des restaurateurs (comme moi-même) qui mettent tout leur cœur et leur âme dans la gestion de leur établissement et l’accueil de leurs clients.

    Concernant vos commentaires sur les prix, je propose un plat du jour cuisiné quotidiennement avec des produits frais et régionaux pour 16CHF (supplément inclus), une salade avec une vinaigrette maison pour 3.50CHF, et je ne suis pas la seule à pratiquer des prix raisonnables !!!

    Le prix de l’eau ? Je l’offre aux enfants bien entendu. Elle est facturée (2CHF à volonté) aux personnes qui ne consomment pas d’autres boissons lors d’un repas, dans le cas contraire elle est offerte. Et c’est normal !!! Il s’agit d’un service (verre, service, vaisselle) qui se paie, un restaurant est une entreprise co-mmer-ciale !

    Ah oui, le pain ! Combien de fois ai-je dû jeter le pain que les clients n’avaient pas consommé ? Trop, beaucoup trop souvent! J’ai donc décidé d’offrir le pain (je ne marge pas sur le pain) uniquement aux clients qui le souhaitent ; j’ai réduit le gaspillage de pain de 90%. Dois-je rappeler que le pain je le paie et qu’il s’agit d’une denrée alimentaire que nous ne devrions pas jeter ?
    Des exemples comme le mien il y en a à la pelle, il suffit de chercher … un peu.

    Votre objectif était vraisemblablement de faire le buzz ! Ce qui est dommageable pour notre métier. La période actuelle est suffisamment difficile pour les acteurs de l’hôtellerie-restauration. Nous n’avons pas besoin de commentaires subjectifs manquant d’honnêteté intellectuelle ; nous avons besoin de soutien et que ceux, qui se donnent corps et âme, luttent honnêtement pour la survie de leur établissement, soient mis en avant.

    En cherchant mieux vous auriez passé de meilleurs moments je vous l’assure, vous auriez découvert que notre Suisse est magnifique, regorge de petits et grands établissements très professionnels et abordables (selon les bourses), que notre gastronomie est aussi de grande qualité.
    Le sens de l’accueil nous l’avons dans les veines !

    Bien à vous !
    Laurence Matthey, Cuisinière à Unterseen

    1. Merci d’avoir pris la peine de vous exprimer à ce sujet. Je comprends parfaitement votre frustration: comment ne pas s’indigner lorsque, comme vous, on se donne de la peine et que d’autres dans notre profession nous portent préjudice par de mauvaises pratiques? Il est normal que vous ressentiez un sentiment d’injustice. Pourtant, si vous lisez les très nombreux commentaires que j’ai reçus, vous constaterez que je ne suis pas la seule à avoir été déçue…

      Et si vous lisez mes réponses, vous verrez aussi que je ne doute pas qu’il y a des gens comme vous dans les métiers de l’accueil en Suisse. Dans l’ensemble nous avons toutes et tous été constructifs et nuancés. C’est remarquablement positif. Un billet d’humeur est justement destiné à déclencher un débat, et à alerter ceux qui méritent qu’on les critique. On peut toujours choisir la lâcheté et poster des commentaires anonymes qui descendent en flamme tel ou tel établissement sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas ma façon de voir les choses ici. Je préfère ouvrir une tribune où chacun peut répondre. Et c’est d’ailleurs ce que vous avez fait.

      Une objection : quand vous dites ” en cherchant mieux” vous impliquez que l’on en a le temps et la possibilité,ce qui n’est pas toujours le cas. Et aussi que cela n’est finalement pas la règle générale d’être bien accueilli…

      Non, je ne voulais pas faire du buzz. Mais cela en a fait et c’est cela qui est significatif. Ce qui en est ressorti c’est que beaucoup de voyageurs suisses ont vécu les mêmes choses que moi et ont tenu à le dire. Ils ont toujours été nuancés et moi aussi.
      L’honnêteté intellectuelle consiste à ne pas prétendre faire autre chose que ce que l’on fait: or je ne prétends pas avoir fait une enquête de satisfaction, avec sondages et études statistiques. J’ai écrit un billet d’humeur, par définition subjectif.
      Et celles et ceux, qui, comme vous, font bien leur travail, ne sont donc pas concernés par mes propos. Bonne suite!

  24. La lecture d’un tel article donne des frissons dans le dos mais est-il juste de démolir la réputation de tous les gîtes suisses juste à cause de quelques mauvaises expériences ? Y aurait-il des lecteurs/ lectrices qui auraient fait une expérience différente en faisant le choix d’un Boutique Hôtel de référence, peut-être un peu plus cher et dans une autre localité ?

    1. Bonsoir,
      Si vous avez lu attentivement mon texte et les nombreux commentaires auxquels j’ai toujours répondu, vous aurez compris j’espère que je n’ai pas “démoli la réputation de tous les gîtes de Suisse” mais écrit un billet d’humeur destiné uniquement aux professionnels qui ternissent votre métier et portent atteinte à la réputation d’accueil hôtelier et touristique que la Suisse cherche à cultiver.
      J’aime la Suisse et je pense que certains hôteliers font du tort aux autres et qu’il est nécessaire de ne pas cautionner ces mauvaises pratiques. Mais il ne s’agit ni d’une enquête nationale ni d’un sondage. Juste d’une critique de ceux qui mettent en danger votre profession,ce qui est injuste.

Les commentaires sont clos.