Guerre et climat : faire les bons choix

Malgré les nombreux signes avant-coureurs, nous avons tous été stupéfaits par l’invasion brutale de l’Ukraine. Dans le plus total mépris du droit international et de la souveraineté des États, Poutine s’est engagé sans état d’âme dans une guerre sale où les civils, les femmes, les bébés et les enfants se font bombarder. A ce jour, plus de 3 millions d’entre eux se retrouvent sur les routes pour sauver leur vie.

L’Ukraine et la Russie sont des acteurs cruciaux de la géopolitique mondiale du blé et des énergies fossiles. Les prix s’envolent se répercutant déjà sur la sécurité alimentaire des pays nord-africains, sur l’appareil productif industriel, les factures du chauffage et les transports motorisés de tous les pays, y-compris la Suisse.

Face à tant d’atrocités et de répercussions économiques est-il légitime de rappeler l’urgence climatique ? Les médias ne devraient-ils pas continuer de relayer à leur juste mesure les alertes scientifiques ?  Quels enseignements tirer de notre dépendance aux énergies fossiles et nucléaires ? Est-il saugrenu de continuer de se préoccuper de la survie de l’humanité à moyen et long terme dès que nos sociétés sont menacées à court terme face à la pandémie ou à la guerre ?

Urgence dans l’urgence

Le deuxième volet du rapport du GIEC est paru dans une quasi indifférence il y a deux semaines. Un collectif de citoyens s’en est inquiété et a légitimement interpellé la TSR à ce sujet, lui demandant de ne pas oublier, malgré la guerre, de relayer ces informations scientifiques déterminantes auprès du public.

Car, depuis le début des mesures météorologiques au XIXe siècle, la température moyenne de notre planète a augmenté de 1.1°C. Il faut comparer cela avec la température du corps : à 38 °C, la fièvre est déjà marquée. A 39°C, elle est très pénible. Au-delà de 40°C, il y a danger de mort ! Si l’on poursuit cette métaphore, avec deux degrés de plus, ce n’est pas la planète elle-même qui est menacée, mais la viabilité des conditions physiques qu’elle offre à ses habitants, dont l’espèce humaine, qui est remise en question.

La rapidité du réchauffement et des effets en cascade qu’il entraîne dépasse les précédentes prévisions. Ce bouleversement très rapide par rapport à l’échelle de temps géologique se répercute en particulier sur le cycle de l’eau. Augmentation de l’évaporation, fonte accélérée des glaces et du pergélisol, élévation du niveau de la mer, acidification des océans, perturbation de la circulation océanique et des régimes des précipitations, diminution de l’enneigement. Le bassin méditerranéen, le Proche-Orient et le Sahel connaissent dès à présent une baisse de 30% des précipitations, se répercutant directement sur la sécurité alimentaire et politique de ces régions. Partout, les phénomènes météorologiques extrêmes (sécheresses, canicules, pluies torrentielles, tempêtes) sont de plus en plus intenses et fréquents.

Les écosystèmes aussi sont durement touchés. La rapidité et l’ampleur des changements ne permettent pas aux espèces de s’adapter. La faune aquatique est confrontée à l’augmentation de la température de l’eau et même à l’assèchement de plus en plus récurrent des cours d’eau. Les risques d’incendie de forêts augmentent conjointement à la multiplication des épisodes de sécheresses. Une espèce emblématique comme le hêtre ne pourra plus survivre en plaine en Suisse si nous poursuivons la trajectoire actuelle de nos émissions.

Les conséquences du réchauffement sur les écosystèmes, la biodiversité, la santé et l’économie se font déjà durement ressentir ici comme partout ailleurs et les répercussions seront de plus en plus graves selon le degré d’augmentation jusqu’à la fin du siècle. Celui-ci dépendra de notre capacité collective à stopper nos émissions de gaz à effet de serre, mais quoi que l’on fasse, les écosystèmes les plus vulnérables (grande barrière de corail, faune arctique, îles pacifiques, etc.) sont déjà condamnés. Dès à présent le réchauffement climatique tue et nous ne pourrons pas léguer aux générations futures la même richesse du vivant dont nous avons pu bénéficier. C’est impardonnable! Mais il nous est encore possible de préserver et de restaurer la plupart des écosystèmes garantissant par conséquent une part suffisante de nos ressources pour la survie de la plupart des sociétés humaines.

Les effets rétroactifs comme la libération amorcée du méthane avec la fonte du pergélisol ainsi que l’ampleur des incendies de forêts qui libèrent à leur tour de grandes quantités de CO2, font craindre un emballement du réchauffement. Il n’est pas possible de déterminer à partir de quand exactement le système climatique basculerait par effet de seuil dans un mécanisme d’auto réchauffement. Ce risque de basculement augmente considérablement à partir de 2 degrés d’augmentation, raison pour laquelle les accords de Paris avaient fixé l’objectif du 1.5.

Or, actuellement nous nous dirigeons vers une trajectoire à +2.7 degrés. Pendant deux ans l’urgence climatique, et plus largement écologique, a été mise en second plan face à la pandémie. Nous n’avons pas tiré les enseignements de cette épreuve collective, les majorités politiques conservatrices et néolibérales ont bloqué ou dénaturé les intentions de Green New Deal à l’image de l’Union européenne qui a considéré le gaz et le nucléaire comme des énergies « climate-friendly ». De même notre gouvernement a prévu 1 milliard de francs pour réactiver nos vieilles centrales à gaz, accentuant encore notre dépendance aux importations de cette énergie fossile, ce qui était déjà absurde au vu de la nécessaire transition énergétique, mais devient surréaliste face à la nouvelle donne géopolitique. Mon collègue vert Christophe Clivaz vient d’ailleurs de déposer deux motions à ce sujet.

Nous ne sommes pas encore sortis de la pandémie que l’invasion de l’Ukraine par la Russie plonge l’Europe (et donc la Suisse) dans l’insécurité. La menace nucléaire réapparaît, liée tant à la vulnérabilité des 15 réacteurs nucléaires de l’Ukraine (sans compter les 4 réacteurs à l’arrêt de Tchernobyl) qu’à la capacité de frappe à longue portée d’armes nucléaires de la Russie. On parle à nouveau du risque de troisième guerre mondiale…

Faire les bons choix maintenant !

Alors, face à une telle menace immédiate, allons-nous encore une fois manquer l’occasion de faire les bons choix pour respecter les engagements pris à Paris en 2015 ? Mes collègues de droite n’ont pas attendu la fin de cette session parlementaire pour instrumentaliser cette situation dramatique. On entend de tout. Éventrer nos sols pour en extraire du gaz de schiste, augmenter notre dépendance énergétique fossile face aux pays du Maghreb et du Moyen-Orient, recouvrir nos prairies survivantes et les jachères de monocultures intensives de betteraves, de patates et de blé, pour se faire renoncer au programme de réduction des risques liés aux pesticides de synthèse, accélérer l’achat du F35 (dont la pollution sonore est trois fois plus impactante que celle du F18) en faisant pression sur les citoyens pour qu’ils renoncent au référendum le concernant, réorienter les fonds publics (qui sont ceux du contribuable) dans le réarmement du pays mais en persistant à se distancier de l’Union européenne, etc. Pour ces acteurs politiques, malgré l’évidence, il n’est pas question de conclure que :

  • Premièrement nous devons sortir de la dépendance du fossile et du nucléaire en accélérant notre transition énergétique, en particulier en investissant sérieusement dans le solaire.
  • Deuxièmement, nous engager enfin dans une vraie politique agricole durable pour préserver les sols et les surfaces cultivées. Il ne s’agit pas seulement de garantir les surfaces dédiées à l’agriculture mais également de les restaurer après des décennies d’usage excessif des pesticides de synthèse qui les ont érodés en éradiquant les micro-organismes sans parler de leur impact sur la biodiversité et notre santé.
  • Troisièmement, notre sécurité dépend avant tout de la stabilité et de la cohésion de l’UE. Persister dans l’illusion que nous pouvons constituer un îlot d’autodéfense au cœur géographique de l’Europe est tout à la fois prétentieux et symptomatique de ce déni de réalité qui caractérise ces politiciens. Comme mon défunt grand-père, ils estiment sans doute que la Suisse a pu préserver en 39-45 son territoire face à la menace hitlérienne grâce au déploiement des troupes à nos frontières. Malgré toute l’estime que je portais à son dévouement (il aimait nous narrer sa mobilisation), il me semblait assez évident dès l’âge de 16 ans que la préservation de l’indépendance de la Suisse, et en particulier de son système bancaire, avait plus d’intérêts aux yeux de ce potentiel envahisseur que de perdre son temps à nous déloger de nos montagnes.

Pour cette majorité de droite, les menaces directes deviennent le prétexte pour tenter de balancer à la poubelle les maigres avancées en matière de droit et de politique de l’environnement, y-compris de politique climatique. Cet aveuglement, cette rage inconsciente et destructrice n’est pas seulement exaspérante, elle est également dangereuse car elle bloque les processus de transition dont nous avons urgemment besoin. Car à chaque occasion manquée pour réorienter collectivement notre économie dans le respect des limites planétaires, nous nous éloignons de notre capacité non seulement à limiter l’augmentation de la température terrestre en dessous de 2 degrés mais également de la possibilité de nous adapter aux conséquences de ce réchauffement. Parmi ces conséquences, l’augmentation du risque pandémique, l’insécurité alimentaire et la déstabilisation politique du monde.

Réchauffement climatique et insécurité politique

Le rythme des émissions totales étant en constante augmentation depuis 2015, l’objectif initial de limiter l’augmentation de la température moyenne globale à 1.5°C pour la fin du siècle est compromis. Déjà en 2018, le GIEC publiait un rapport permettant de distinguer les différences d’impacts sur les écosystèmes et sur les sociétés humaines entre un réchauffement à +1.5 degré par rapport à +2 degrés. Le dernier rapport dont le premier volet est paru en août dernier et le deuxième au début du mois non seulement confirment ces projections mais démontrent également, sur la base de centaines de millions d’observations, que le réchauffement s’est encore accéléré ces cinq dernières années. Nous atteindrons +1.5 autour de 2030 déjà, dans tous les cas bien avant 2040 ! Avec un demi-degré du plus, la fonte du pergélisol et des glaces des régions de montagne comme la Suisse et dans les régions du nord fondront davantage augmentant l’insécurité des territoires (effondrements, coulées de boue, etc.) et libérant davantage de méthane qui est 28 fois plus réchauffant que le C02. Ce demi-degré de plus entrainera une fonte plus importante, qui vient de s’amorcer, des glaces de l’Antarctique. L’augmentation du niveau de la mer qui en résulte rendra incultes, par infiltration saline, les terres les plus exposées et submergera les plus basses. Avec un demi-degré de plus, tout le pourtour méditerranéen et le Proche-Orient seront confrontés à une diminution supplémentaire de 10 à 25% des précipitations. De nombreuses régions intertropicales, densément peuplées, présenteront des températures qui excèdent la capacité bioclimatique d’adaptation naturelle de l’être humain. Dans ces régions, être riche ou pauvre déterminera le fait de mourir de chaud ou non ! Dans nos régions, et même plus au Nord comme nous l’avons vu l’été passé en Sibérie et au Canada, la situation deviendra critique en été lors des canicules. Un événement extrême comme la canicule de 2003 qui se produisait qu’une fois tous les cinquante ans se produit désormais 5 fois plus souvent. Avec +1.5, il se produira 9 fois plus souvent, avec +2 degrés 14 fois plus !

L’augmentation de la température et la modification de la distribution de l’eau ainsi que la submersion des terres et la prolifération de ravageurs se répercutent sur les ressources vitales. Les rivalités pour l’accès à l’eau potable et à la nourriture engendreront de plus en plus de conflits et de déplacements de population contribuant à détériorer grandement la stabilité géopolitique et les avancées démocratiques dans le monde.

Crise globale

Nous vivons sans aucun doute une période charnière de l’histoire humaine alors que pour la première fois nous sommes confrontés collectivement et simultanément aux crises écologiques, sociales, économiques et géopolitiques et tout cela à l’échelle de la planète toute entière. L’urgence écologique et climatique, la raréfaction des ressources qu’elle entraîne ainsi que la succession toujours plus rapide de catastrophes plongent l’humanité dans une nouvelle ère d’incertitudes et d’instabilités. Plus nous tardons à réagir, plus nous serons vulnérables. Plus nous persistons à reculer, en nous embourbant encore davantage dans des technologies obsolètes et un système économique perverti, plus s’affaiblissent nos chances de nous en sortir avant la fin du siècle et même avant 2050. Les guerres et les pandémies sont et seront de plus en plus alimentées par la crise climatique et écologique. Si chaque société et groupe humain se replie sur lui-même face à l’adversité, nos capacités communes, de l’échelle locale à l’échelle globale, à résister, à préserver la viabilité de notre planète et à nous adapter aux conséquences déjà irréversibles seront encore réduites. Plus que jamais l’humanité toute entière est face à un tournant. Plus que jamais, nous avons besoin de décideurs guidés à la foi par la sagesse, l’empathie et la clairvoyance, qui sauront opérer les bons choix dans chaque phase de ce nouvel état du monde. La première étape consiste sans doute à admettre qu’on ne retourne pas en arrière. De même qu’un individu ne retrouvera jamais ses 20 ans, l’humanité est condamnée à évoluer sans nostalgie d’un passé idéalisé mais sans illusion non plus concernant le rôle des nouvelles technologies. Elles ne nous épargneront pas de choisir, avec enthousiasme, un mode de vie plus sobre. Si nous ne faisons pas ce choix aujourd’hui, la dégradation toujours plus préoccupante de l’état du monde nous y forcera dans la contrainte. Alors, nous n’aurons plus le choix. Il sera vain de revendiquer haut et fort nos libertés individuelles, car il ne s’agira plus que de survivre. Condition que la plupart des êtres humaines sur cette terre n’ont jamais cessé d’éprouver tant les ressources ont été mal réparties et les inégalités creusées ces dernières décennies. Condition que les Ukrainiennes et les Ukrainiens vivent dans leur cœur et dans leur chair à même pas 2000 km de chez nous.

Je dresse un tableau sombre, parce que je suis très inquiète. Mais finalement ce que j’observe à côté de moi, c’est surtout des personnes émues par cette grande détresse, un immense élan de générosité et de compassion. De quoi redonner foi en l’humanité et préserver juste l’espoir nécessaire pour ne pas se décourager. Ainsi tant qu’il y a de la vie, cela fait sens de se battre pour la préserver. Je m’y emploie tous les jours parce que c’est le seul moyen de supporter cette angoisse qui nous saisit. Être dans l’action, en accord avec sa conscience, faisant recours à notre intelligence, pour que les bons choix finissent par l’emporter.

Valentine Python

Docteure EPFL, climatologue et géographe, Valentine Python s’investit dans l’éducation à l’environnement. Consultante scientifique, elle transmet les connaissances nécessaires pour comprendre le réchauffement climatique et l’érosion de la biodiversité. Conseillère nationale depuis 2019, elle s’applique à créer des passerelles entre Science et Politique.

9 réponses à “Guerre et climat : faire les bons choix

  1. Bonjour,
    Bravo pour ce tour d’horizon d’une très grande clarté et, j’espère qu’il sera lu à grande échelle.
    Comment changer le comportement humain? J’ai du soucis pour ma petite fille de 7 ans.
    Un grand-père de 74 ans

  2. Votre blog est bien écrit et je vous remercie de n’avoir pas cédé à la lubie verte d’utiliser l’écriture inclusive.
    Vous oubliez cependant de donner des ordres de grandeur tels que : La Suisse ne représente que 0,1% du CO2 mondial, la France 1%, l’Allemagne 6%, Les USA+Chine+Inde 80%.
    Où se trouve la priorité ? Même si la Suisse passe à zéro CO2, cela n’aura strictement aucune influence sur le climat, même pas 0,0001° de baisse. On sait pertinemment que pour changer quoi que ce soit, c’est aux 80% qu’il faut s’attaquer, pas aux 0,1 ni même aux 1%.
    Pour ce qui est des alternatives, vous ne proposez que le solaire et réfutez le nucléaire, or à ce jour le solaire ne peut servir d’alternative car sa production cyclique (0 la nuit et très peu en hiver) ne peut répondre à la demande ni se stocker (voir un blog récent sur ce même sujet).
    Vouloir impacter les Suisses financièrement et sur leur mode de vie au nom du climat n’aura aucun impact sur le climat, c’est juste une posture idéologique qui de plus n’a pas de solution concrète et réalisable à proposer.
    Enfin le GIEC ou IPCC son vrai nom (International Panel on Climate Change) n’est pas un organisme scientifique, mais un panel ouvert à tout le monde sans restriction et qualification requises et où des associations diverses font de la surenchère sur l’augmentation de la température à venir. Comme il fonctionne sur la base du consensus, on fait la moyenne des données proposées et certains chercheurs ont des valeurs à 0,5 ou 1° et des associations comme Green…. ont proposé 6°. Finalement la moyenne est de 2,5…
    Cordialement

    1. Monsieur,

      Je n’oublie pas les ordres de grandeur. Voici quelques précisions :

      Le CO2 issu de la combustion des énergies fossiles et de la déforestation est responsable de plus des trois quarts du réchauffement global. L’évolution des émissions directes de notre pays pourrait laisser penser que nous avons été de bons élèves ces deux dernières décennies. C’est sans compter la part des émissions indirectes, émises à l’étranger mais liées à la consommation suisse. En 2015 elle représentait environ 70% des émissions totales dont la Suisse est responsable. Nous avons tout simplement délocalisé nos émissions dans des pays comme la Chine. Ainsi, par habitant et prenant en compte la consommation, la Suisse est le quatrième plus gros émetteur derrière l’Australie, le Canada et les USA (OCDE, 2019)
      Il est par conséquent crucial que ces pays, dont la Suisse, assument leur responsabilité.

      Concernant l’énergie nucléaire, outre le risque mortel qu’elle représente, n’oublions pas qu’elle nous place dans la dépendance des pays exportateurs d’uranium…
      Concernant les enjeux de la transition énergétique et la numérisation je vous renvoie à mon précédent article. Mon objectif n’était pas ici de développer les nombreuses alternatives (biomasse, bois, hydrogène, affinement de projets éolien et hydraulique, etc.) mais de relever que parmi toutes les énergies renouvelables à notre disposition, celle qui présente le plus gros potentiel inexploité chez nous, c’est le solaire !

      Au vu de ces précisions, vous comprendrez plus aisément que la sobriété énergétique, et plus largement dans nos choix de consommation, est inévitable. Même l’agence internationale de l’énergie (https://www.novethic.fr/actualite/energie/efficacite-energetique/isr-rse/transition-energetique-l-enjeux-desormais-incontournable-de-la-sobriete-150279.html), le FMI et la banque mondiale le déclarent : https://agefi.com/actualites/archives/sobriete-au-fmi-et-a-la-banque-mondiale
      Évidemment, cet impératif de sobriété concerne en premier lieu les plus riches d’entre nous, dont les modes de vie sont les plus nuisibles au climat. Si vous en faites partie, je comprends que cette perspective ne vous enchante guère. Pour vous consolez, sachez que la satisfaction des plaisirs hédonistes et de prestige comme l’achat d’une voiture de luxe, est éphémère comme toute chose superficielle alors que se consacrer à autrui procure un bien-être durable et un profond contentement intérieur.

      Afin de rectifier vos allégations au sujet du fonctionnement et des membres du GIEC, je vous encourage à consulter leur site (les liens figurent déjà dans le texte), et en particulier la liste des milliers de scientifiques qui contribuent à la réalisation de ces rapports.

      Enfin, vous qualifiez ma position d’idéologique, permettez-moi de vous retourner la chose. Je suis même tentée de citer l’adage : « C’est celui qui dit, qui est » …

      Cordialement

      PS : le temps que je vous réponde entre deux séries de votes au parlement, et vous m’accusez déjà de censure…tss

      1. Chère Madame,
        Je vous remercie de votre réponse et je suis désolé de ma remarque sur la censure à votre égard (censure que malheureusement d’autres auteurs de blogs font), après deux jours je ne pensais plus que mon commentaire serait publié.

        Je me permets de revenir sur votre réponse: ” Ainsi, par habitant et prenant en compte la consommation, la Suisse est le quatrième plus gros émetteur “. Si vous prenez en compte toutes les importations pour faire tourner l’industrie Suisse (et en particulier la chimie et la pharma) vous avez peut-être raison (sources), mais dans ce cas il fait déduire les exportations des produits fabriqués en Suisse pour le autres pays.

        Par ailleurs, le climat n’a que faire des émissions relatives de CO2 par habitant, c’est la part réelle et effective du pays qui importe et une part effective réelle de 0,1% du CO2 mondial quelque soit la part par habitant restera toujours 0,1%, donc sans aucun effet sur le climat que cette dernière passe à zéro ou non.
        Vouloir la baisser relèvera plus d’une décision idéologique qu’autre chose.

        Vous parlez du risque mortel du nucléaire, mais savez-vous que le charbon tue plusieurs centaines de personnes chaque année dans les mines et que la chine ouvre une centrale à charbon par semaine ?

        Enfin vous utilisez le terme sobriété pour ne pas dire décroissance car c’est cela qui se cache derrière. Vouloir la décroissance pour la Suisse quand la Chine+les USA+ Inde n’en ont que faire et représentent à eux trois 80% du CO2 mondial émis et ne sont pas prêts à réduire cette part relève d’une tendance suicidaire pour la Suisse.

        Le problème des nombreuses alternatives que vous citez c’est qu’elles ne sont pas en mesure de répondre aux besoins et sont loin des ordres de grandeur requis pour couvrir ces besoins. Ainsi, pour l’hydraulique, il faudrait construire chaque année jusqu’en 2035 un barrage de la taille de la Grande Dixence pour couvrir les besoins actuels et à venir (voitures électriques…). Où est-il encore possible de noyer une vallée pour construire un barrage ?
        La biomasse / méthanisation est émetteur de CO2 et ne devrait pas figurer dans votre liste.
        Idem pour le bois qui de plus émets également beaucoup de particules fines et il n’est plus conseillé dans des vallées comme celle de l’Arve car la combustion du bois libère trop de particules fine.
        L’hydrogène n’est pas une énergie, mais uniquement un vecteur d’énergie comme l’électricité, il faut la produite avec une énergie de base.
        L’éolien, très variable, surtout en Suisse produite très peu par rapport à son investissement et son impact (immenses et très profondes fondations de béton et pales en composites non recyclables). L’Allemagne réduite sa voilure de l’éolien car pour une production donnée d’éolien, il faut son backup charbon ou gaz pour palier aux variations et éviter le blackout du fait de l’instabilité du réseau.
        Le solaire ne produit rien la nuit et très peu en hiver ou la demande est forte, mais beaucoup uniquement autour du midi solaire en été.
        Il faut une source énergétique de base importante et actuellement seul le nucléaire est en mesure de répondre à cette demande de manière décarbonée (ou le charbon et le gaz en Allemagne qui a renoncé au nucléaire et qui émarge pour 6% du CO2 mondial contre 0,1% pour la Suisse).

        Pointer les plus riches et le voiture “de luxe” (c’est quoi une voiture de luxe pour vous ?) comme les plus pollueurs relève d’une idéologie de “lutte des classes” qui me semble un peu dépassé et qui franchement n’a pas grand chose à faire dans ce débat. Pensez-vous qu’une Tesla (de riche) pollue plus qu’un vieux break familial essence ou qu’une petite voiture diesel d’une famille modeste vivant à la campagne ? Votre exemple me semble assez mal choisi sauf à vouloir imposer à tout le monde de rouler en Zoé ou interdire les véhicules privés ?

        Pour ce qui est du GIEC (International Panel on Climate Change et non International Expert Panel on Climate Change) il est ouvert à tous experts ou non et pour votre information, un des derniers rapporteur de l’IPCC se présentait comme titulaire d’un doctorat, diplôme qu’il n’avait jamais eu alors qu’il avait fait ses classes dans une association militante écologique bien connue. Je ne peux que vous conseiller de lire le livre de Christian Gerondeau – Les douze mensonges du GIEC… qui montre les dysfonctionnements de ce groupe, chose que le conseiller à l’environnement de Obama a également dénoncé.

        L’idéologue est celui qui ne veut pas regarder les réalités et qui ne sait pas rester pragmatique, je suis peut-être plus écologiste que vous dans mon quotidien, mais de part ma formation scientifique, je comprends les ordres de grandeur, ce qui est réalisable et ce qui relève de l’utopie car il faut bien prendre en compte les réalités et ne pas vouloir imposer un dogme hors de prix alors que l’on sait pertinemment qu’il n’aura aucun effet sur le climat…

        Bien cordialement

  3. Il n’y aura jamais de guides, il y aura toujours des guerres. Votre souhait, c’est un rêve d’enfant.

    L’occident fait du réchauffement une priorité, ailleurs non.
    L’occident va faire son job par nécessité (indépendance énergétique, alimentation,…), ailleurs dans les grandes dictatures ou en voie de l’être, le réchauffement n’est pas une priorité.
    Penser planète n’a aucun sens puisque l’occident n’a plus d’influences. Donc soit on pleure la pseudo fin du monde, soit on se lance dans la recherche pour s’adapter.

    Bref ce que dit le GIEC n’a plus d’importance, l’avenir dépendra des émissions de la Chine et ensuite s’ajoutera celles de l’Inde, et c’est mal parti.

    1. Binggeli,

      Je vous renvoie à la réponse que je viens de faire à littlecasper…vous devriez bien vous entendre, il me semble déceler chez vous une forte sympathie pour mes opposants politiques…

  4. Dommage que certains commentaires un peu critique aient été censuré par l’auteur du blog, cela aurait permis un débat pluraliste, mais chez les verts il est visiblement interdit d’avoir une opinion divergente et de l’exposer…

  5. Matière à réflexion, à motivation, et à action = >

    1) ” Obésité, sous-alimentation et changement climatique sont les trois facettes d’une même menace pour l’humanité et il faut les combattre globalement. (…). Ces trois maux « ont des moteurs communs »: de puissants intérêts commerciaux, une réponse politique insuffisante et un manque de mobilisation de la société civile.”

    http://www.letemps.ch/sciences/obesite-sousalimentation-climat-trois-maux-une-meme-menace

    2) LE CHANGEMENT CLIMATIQUE, UN FLÉAU POUR LA SANTÉ HUMAINE

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2019/04/13/le-changement-climatique-fleau-pour-la-sante-humaine_5449685_3244.html

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2019/04/13/les-consequences-du-rechauffement-climatique-alterent-aussi-la-sante-mentale_5449704_3244.html

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2019/04/13/les-relations-complexes-entre-climat-et-maladies-infectieuses_5449708_3244.html

    3) ” Des chercheurs de Harvard ont identifié une règle d’or: toute cause qui mobilise pacifiquement 3,5 % de la population atteint un point de bascule rendant le changement social pratiquement inéluctable. ”

    http://www.bbc.com/future/article/20190513-it-only-takes-35-of-people-to-change-the-world

    https://lareleveetlapeste.fr/il-suffit-que-35-dune-population-soit-mobilisee-pour-quune-lutte-non-violente-renverse-un-gouvernement/

    Cf. aussi http://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/29/elisabeth-laville-le-point-de-bascule-des-comportements-approche_6021028_3232.html

    4) “Toutes les études menées à travers le monde sur ce type de conférences aboutissent à des conclusions frappantes. Ce sont des gens tirés au sort, aux profils variés, de milieux, d’âges, de sexes, de professions différents, et ils finissent par se sentir investis d’une mission pourvu qu’ils aient la certitude que leur avis soit pris en compte politiquement. On observe que, d’une part, c’est très intelligent, on trouve plein d’idées nouvelles que les experts et les politiques n’avaient pas eues et que, d’autre part, ce sont des idées généreuses et altruistes, qui prennent en compte le tiers-monde, les générations futures, etc. Ils pensent plus loin. Il y a une sorte de mutation temporaire et positive de l’humain quand on le met dans ces conditions. Il se passe une sorte d’alchimie, un mélange d’intelligence collective et d’empathie.”

    http://www.liberation.fr/debats/2018/08/16/jacques-testart-le-transhumanisme-est-une-ideologie-infantile_1672976

    5) Le tragique de notre condition, en un coup de crayon:

    http://www.ledevoir.com/photos/galeries-photos/la-caricature-de-pascal-et-godin/922476

    6) Et le possible “pourquoi du comment”: “your brain hallucianates your conscious reality”

    http://www.youtube.com/watch?v=lyu7v7nWzfo

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