Les blogs ont fait leur Temps

Suite à la mise en place d’une nouvelle équipe et d’une nouvelle politique, Le Temps ferme ses blogs au 30 juin (ils resteront accessibles jusqu’au 31 décembre). Ils en expliquent les raisons dans un article, et je ne suis pas compétent pour avoir une opinion sur la nature de cette décision mais elle me touche et j’en suis navré.

C’est donc avec émotion que je vous dis au-revoir. Si vous souhaitez poursuivre votre lecture je vous invite vers le site du cabinet, où je vais transposer les articles de ce blog ainsi que de celui collectif où j’écris avec d’autres psys depuis 2018.

La fermeture des blogs coïncide aussi avec la publication d’un livre il y a un mois où j’expose des extraits de séances particulières et où j’essaie de démystifier et d’humaniser le métier de psy. Ce livre est un recueil de certains articles remaniés issus de mes deux blogs au Temps, ainsi que certains autres inédits. Si vous vous intéressez à ce qu’il se passe dans un cabinet de psy du point de vue de la/du psy (et non de la/du client·e/patient·e), cet ouvrage pourra vous intéresser.

Et – synchronicité cocasse – j’ai appris la nouvelle de la fermeture des blogs du Temps le jour où j’ai publié cette vidéo prémonitoire (et surtout humoristique):

Je vous remercie pour votre fidélité ainsi que votre intérêt pour mes écrits, et vous dis à tantôt 😉

 

Thomas Noyer

Thomas Noyer travaille comme psychologue-psychothérapeute (adultes et couples) et superviseur au Cabinet Sens à Neuchâtel. Il anime des groupes sur le masculin et les troubles alimentaires. Il écrit dans un blog personnel et contribue aussi à un blog collectif, où il s'exprime surtout sur la psychothérapie humaniste. Il est aussi l'auteur de "Dans la peau du psy" (2023).

12 réponses à “Les blogs ont fait leur Temps

  1. La chance qu’avait Le Temps, en partie grâce à ses Blogs, était de se différencier des “journaux à grand tirage” bons à allumer le feu (Coluche).
    Maintenant qu’ils ont pris la décision que la gestion d’un blog dépasse leurs compétences journalistiques et juridiques, même pour gérer lesdits blogueurs, ils vont alors concurrencer la presse mentionnée ci-dessus.
    On verra combien de temps “Le Temps” existera encore, alors que la Presse s’oriente définitivement vers le Digital.

    1. @ Serge: Entièrement d’accord avec vous. Ce qui donnait au “Temps” un attrait particulier (des informations et des débats d’idées dans ses blogs qu’on ne trouvait nulle part ailleurs dans les médias suisses) va disparaître. En raison de cette particularité unique du “Temps” , malheureusement maintenant condamnée, j’attendais la fin de mon abonnement à une autre publication pour ne pas le renouveler et m’abonner plutôt au “Temps”; je n’en ferai finalement rien, si c’est pour retrouver un journal aussi médiocre que les autres et aussi peu soucieux de ses lecteurs, autant garder mon ancien abonnement (ou, plus probablement, renoncer finalement à tout abonnement à un journal)!

  2. Bonjour, votre commentaire m’a beaucoup plu. Merci. Avec la fermeture des blogs, le journal Le Temps avoue son incompétence et rejoint la clique des médiocres (dont la TdG). Pas grave du tout. Outre Sarine, nous avons toujours les blogs en allemand, italien et bien d’autres en anglais. A noter que les blogs en allemand, via certains journaux très connus, sont passionnants. Personne ne met des gants pour s’exprimer. Génial. Bonne suite. eab

    1. Merci Eliane pour le commentaire.
      Complètement d’accord, médiocre est le bon terme.
      Pouvez vous indiquer des blogs anglais intéressants Outre Sarine?
      Serge

      1. Bonsoir, je suis en vadrouille pour l’instant. Dès que je serai plus au calme, je vous les indiquerai …. Belle soirée. eab
        PS: si vous appréciez l’allemand et les dialectes suisses-allemands, les commentaires des internautes sur Die Weltwoche sont extra. Pratiquement aucune limitation. Sur la NZZ c’est désastreux. Pour l’italien, je suis sur des journaux italiens (cela n’intéresse personne en Helvétie).

  3. Supprimer les blogs, voilà une décision honteuse et incompréhensible.
    Il ne reste plus qu’à renoncer à notre abonnement.

  4. Les blogs et internet sont en concurrence avec les journaux. Effectivement depuis l’arrivé d’internet les journalistes n’ont plus le monopole de l’information et de la *vérité” et c’est très bien ainsi. Il est donc logique que les journaux (Le journal le Temps n’est pas un cas isolé) suppriment les blogs. CQFD.

  5. Une des seul raison que je consulte le site “ le temps“ c’est pour lire les Blogs….
    ”En continu” je consulte pour confirmé mes conclusions que les nouvelles helvetiques suivent rigoureusement le meli melo anglo saxon style ” the guardian”.
    IDEE- maintenait le groupe et créer un nouveau blog EX Temps.

  6. Monsieur Noyer, n’avez-vous pas un peu de rancœur après cette décision, en voyant comment un journal tourne les voiles après avoir échangé pendant huit ans remerciements et compliments avec les auteurs, et offert des bains parfumés aux lecteurs ?

    J’éprouve de la colère, parce que dans cette histoire où nous ne sommes « pas compétents » pour avoir une opinion sur la nature profonde du choix (liquider et reprendre partiellement), nous avons quand même les yeux ouverts pour constater que Le Temps préfère jeter les tomates qu’il n’a même pas cultivées lui-même, pour ensuite offrir en quantité bien moins grande « la qualité » pour laquelle les bénévoles sélectionnés recevront certainement de l’argent de poche. Ces derniers seront à nouveau savonnés avec la fameuse mousse au miel qui sent si bon lors des invitations.

    En tant que psychologue, vous savez que les blessures (petites ou grandes) de l’âme peuvent s’oublier une fois soignées, mais s’élever contre ses causes n’est pas inutile, même si l’on s’éloigne en n’ayant pas du tout l’esprit guerrier.

    Je me réjouis de pouvoir continuer à vous entendre à votre cabinet virtuel, mais n’étant pas sûr que ces nouvelles pages inciteront encore toujours à dépenser son argent pour sa santé, c’est ici que je vais cliquer pour commander votre livre.

    1. Merci Dominic pour votre fidélité et vos commentaires, y compris celui-ci. Dans un monde de plus en plus marqué par des incertitudes, des changements et de l’insécurité je n’ai pas de rancœur, au contraire je suis reconnaissant de cette aventure et de la chance d’avoir pu publier un bouquin un mois avant l’annonce de la fermeture des blogs.
      Cette aventure m’a permis d’asseoir une confiance dans mes compétences d’écriture et d’amour pour la transmission de certains aspects de mon métier, et m’ont donné le souhait de poursuivre sous une autre forme.
      Je pourrais bien sûr développer de l’amertume si je regarde ce que je perds, mais je vois tout ce que j’ai gagné. Pour le lectorat c’est peut-être tout différent, et ça je le respecte. L’aventure n’est toutefois pas terminée 😉

    2. Vous êtes un fonceur optimiste comme Elon Musk, attaché vous aussi à vos idéaux, et j’ai la preuve que vos moteurs tournent à plein régime : Moi j’ai attendu une semaine avant de vous envoyer un commentaire, vous quarante minutes pour me répondre avant d’aller au lit. Merci Thomas, homme calme qui invite au partage de ses observations, émotions et moments de paix.

  7. La solidité de la paix se mesure à ses dimensions raisonnables.

    Dans l’ensemble des réactions des auteurs à ce jour, il n’y a que l’homme des « paradigmes du temps » qui ne se contente pas de boucler ses valises en évoquant de bons souvenirs de voyage, parce qu’il est lui aussi un lecteur et ne se sent pas dans une situation toute différente avec le cœur léger. Relisez son article, et peut-être que vous aurez des avis qui dépassent le respect courtois, en voulant bien se pencher aussi sur les auteurs largués qui ne faisaient pas encore l’objet d’une votation pour savoir qui répond aux critères de qualité : la qualité que l’on désigne comme depuis toujours, quand le son du piano faisait souffrir les connaisseurs du clavecin, ou en sens inverse quand après des centaines d’années la littérature demande à être assainie. Moi cela me donne envie de vomir, et le goût de ce journal désormais aussi.

    La solidarité avec les auteurs et les lecteurs ne changerait certainement rien dans cette histoire de restructuration, son absence n’est donc pas à déplorer pour raisons pratiques, je constate seulement que chacun se tait dans sa petite ou grande barque en ramant dans la direction qui lui sera le plus favorable, tout en exprimant sa reconnaissance au capitaine du lourd navire qui révise ses moteurs.

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