Avec l’intelligence artificielle générative, le prêt-à-penser est arrivé

Imaginez que la création de contenus soit fortement automatisée. Les livres, les peintures ou encore les films seront produits avec beaucoup moins d’effort humain et à une fraction du coût actuel.

La technologie d’intelligence artificielle (IA) générative nous montre ce nouveau futur. Depuis quelques jours, ChatGPT fait l’actualité. Ce programme de la société OpenAI permet d’interagir avec une intelligence artificielle au travers d’une fenêtre de discussion. Ce logiciel d’apprentissage profond est capable de générer des textes après avoir été entrainé sur une quantité massive d’écritures existantes.

OpenAI a lancé ce service dans le but de tester cette nouvelle technologie. En avril 2022, il avait déjà proposé Dall-E 2, une application permettant de produire des images à partir de texte. L’utilisation de l’intelligence artificielle se généralise, des millions de gens commencent à utiliser ces solutions et le début sur son impact est lancé. Pour ChatGPT, on développe même déjà des moyens de détecter que le texte n’a pas été écrit par un humain.

Mais la révolution est en marche. Ces dernières années, l’internet s’est développé par la création de contenus par les utilisateurs : site web, blog, réseaux sociaux où sont publiés des millions d’images et vidéos. Dans cette nouvelle ère d’internet, le contenu sera produit encore plus facilement grâce à l’IA générative. La technologie n’est pas encore mature et il y a beaucoup de questions, mais on peut déjà entrevoir une chose : dans cette nouvelle ère digitale, nos « super-pouvoirs » en tant qu’humain seront l’esprit critique et la créativité.

Lors d’un échange avec un ami ayant également testé ChatGPT, il me lance : nous avons vécu le passage à l’ère du prêt-à-porter dans la mode, on vient maintenant nous proposer le prêt-à-penser. La façon dont nous allons collaborer avec ces intelligences artificielles va déterminer cette nouvelle ère digitale.

Raphael Rollier

Raphael Rollier est passionné par l’utilisation des technologies digitales pour améliorer la qualité de vie et permettre une croissance économique durable. Après avoir mis en œuvre un outil «Smart Data» destiné à l'amélioration du trafic routier, Raphael a rejoint swisstopo pour explorer et développer des innovations en lien avec les géodonnées. L'écosystème de start-up actives dans la valorisation des données peut aussi compter sur son soutien.

2 réponses à “Avec l’intelligence artificielle générative, le prêt-à-penser est arrivé

  1. Absolument, esprit critique et surtout capacité de refuser la soupe qui va nous être servie. Faire est satisfaisant, faire faire l’est beaucoup moins, surtout s’il s’agit d’une machine pour laquelle nous n’avons aucune empathie. Enfin, jusqu’à ce qu’on nous oblige à les aimer….
    L’apprentissage de ces machines est basé sur le nombril occidental, et sur une période très courte, ce qui implique des biais importants et l’incapacité de développer de vrais concepts novateurs, en tous domaines. Je ne crois pas que l’AI, si elle avait été disponible en ces temps là, aurait pu développer les théories de Newton ou d’Einstein. Elle ne peut que nous resservir froid ce qu’on lui a servi tiède.
    Par contre il faut reconnaître que comme moyen de contrôle et de manipulation des masses, c’est un outil formidable, et que sans le moindre doute, nos politiques vont nous l’imposer.
    Des fois je me dis que c’était mieux avant….

  2. Hum! L’IA n’est qu’un outil, pas Dieu. Comme dans beaucoup de domaines il y a le pour et le contre. Comme enseignant je développais et développe même à la retraite des programmes auto-correctifs. (Flash, grrr!) Parce qu’un prof accablé de travaux de correction et de préparation ne peut plus manifester la patience et l’amour qu’il doit à ses élèves. J’avais donc en classe des TRS 80 portables. Pour mon plaisir personnel j’avais téléchargé un jeu d’apparence benêt: il s’agissait de traverser la rue sans se faire écraser par deux autos. Eh ben, après avoir joué un certain temps ça devenait impossible; on était écrasé à tous les coups. Alors je rêve d’un programme d’intelligence artificielle qui attribue à chaque apprenant le programme du niveau qu’il lui faut au moment où il le lui faut. C’est réalisable mais demanderait beaucoup de travail et est au-dessus de mes connaissances. Maintenant il y a des gens qui freinent des quatre fers de façon lamentable. Des programmes de diagnostic médical plus efficaces que les humains (watson) existent déjà et, aux urgences, éviteraient des ennuis comme ce qui m’est arrivé. Mais certains préfèrent finasser en tripotant un personnage artificiel interagissant en IA alors que de simples recherches arborescentes rendraient déjà service. Peur du changement de statut?

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