Pourra-t-on utiliser le traçage de nos téléphones mobiles pour une bonne cause ?

Eviter une deuxième vague de propagation du coronavirus, c’est le défi qui nous attend dans quelques semaines, lorsque nous allons sortir du confinement. Utiliser la géolocalisation de nos téléphones portables pourrait contribuer à contenir la diffusion du virus. Entre respect de la vie privée et utilisation de la technologie pour protéger le citoyen, l’équilibre est difficile à trouver. Y a-t-il quand même un moyen de bénéficier de ces nouveaux outils, en toute transparence et en laissant un contrôle au citoyen ?

L’exploitation des données de géolocalisation sur nos téléphones portables est devenue omniprésente, souvent sans que nous en soyons vraiment conscients. Ces données sont principalement utilisées dans deux objectifs : faire de l’argent et espionner. Les géants de l’internet utilisent nos données dans le but de générer des revenus publicitaires. Certaines entreprises et certains gouvernements les utilisent pour faire de l’espionnage industriel ou surveiller les citoyens.

En cette période de pandémie, plusieurs pays commencent à utiliser la géolocalisation pour combattre la diffusion du coronavirus. Par contre, les médias nous en donnent la plupart du temps une vision cauchemardesque, avec par exemple le cas de l’Etat d’Israël. Celui-ci accède aux données des opérateurs mobiles pour faire de la répression massive et violente auprès des personnes qui ne respectent pas le confinement (c’est en tout cas l’impression que l’on a lorsque l’on regarde les reportages).

Je souhaite apporter un éclairage et esquisser quelques pistes de solutions pour bénéficier de ces technologies.

Quel est l’objectif ?

Je voudrais d’abord distinguer deux approches fondamentalement différentes dans l’utilisation de ces technologies de géolocalisation.

L’approche « Je n’ai pas confiance en vous, j’impose des outils pour vous contrôler ou je collecte des informations sans vous demander votre autorisation » :

Certains pays utilisent la technologie dans le but de contrôler leurs citoyens et d’effectuer une répression en cas de non-respect des règles. Taïwan a mis en place une solution de geofencing : une alarme est envoyée lorsqu’une personne en quarantaine quitte un périmètre défini. La Pologne force les personnes mises en quarantaine à installer une application qu’ils doivent utiliser pour envoyer régulièrement des selfies géolocalisés afin de prouver qu’ils restent bien chez eux.

L’approche « Je vous mets à disposition des outils pour que vous puissiez mieux vous protéger » :

Dans ce cas, on suggère au citoyen d’installer une application qui va lui permettre de se protéger plus efficacement contre le virus. Singapour a lancé l’application TraceTogether. Elle communique par un signal Bluetooth avec les autres utilisateurs qui se trouvent autour de vous. Les données de géolocalisation sont encryptées et stockées uniquement sur votre téléphone. L’application vous permet ainsi de savoir si une personne proche de vous est infectée par le virus. Ayant installé l’application, j’ai obtenu l’indication suivante lors de la configuration : les autorités peuvent le cas échéant vous demander votre accord pour collecter certaines données dans le but de faire le suivi de la pandémie.

Quelles sont les solutions ?

Deux solutions sont possibles pour obtenir la géolocalisation des utilisateurs sur un smartphone :

Les opérateurs de téléphones mobiles peuvent obtenir les informations de géolocalisation sans obtenir votre consentement en identifiant l’antenne sur laquelle vous êtes connecté. Cette solution est peu précise car les antennes couvrent parfois plusieurs kilomètres. En développant des algorithmes sur la base de nos traces numériques, ils peuvent améliorer la précision et vous localiser à environ 30 à 50 m. En Europe, les opérateurs effectuent ces analyses sur la base de données anonymisées. En Suisse, Swisscom vous permet de désactiver la collecte et l’utilisation de ces géodonnées directement sur son portail client. Cependant, on n’est pas à l’abri d’une modification rapide du cadre légal. Depuis mars, l’Etat d’Israël peut accéder aux données non anonymisées des opérateurs téléphoniques du pays.

La deuxième solution consiste à installer une application sur votre téléphone (via Apple Store ou Google Play). Pour avoir accès aux données de géolocalisation, il faut obtenir le consentement de l’utilisateur. Une fois l’autorisation obtenue, l’application accède directement à votre position, produite par le GPS intégré dans tous les smartphones. On peut ainsi vous localiser avec une précision de quelques mètres. C’est la solution utilisée par « TraceTogether » que je mentionnais précédemment. Google et Facebook collectent également des milliards de données de géolocalisation en vous demandant d’autoriser l’accès au GPS lorsque vous installez GoogleMap ou WhatsApp.

Pourquoi le traçage de nos téléphones est utile ?

Le confinement permet de réduire massivement le nombre de contaminations. La vague passée, si nous reprenons nos habitudes, il est probable qu’une nouvelle vague surviendra. Pour l’empêcher, il faudra systématiquement détecter les personnes affectées et les mettre en quarantaine. Il est également nécessaire d’identifier toutes les personnes qui ont été en contact avec un malade pour les mettre également en confinement. Cette transition après la période de confinement est notamment bien expliquée dans l’émission CQFD sur la radio RTS.

Dans un tel scénario, l’utilisation de nos téléphones portables me semble extrêmement utile pour reconstruire nos déplacements et rapidement identifier toutes les personnes avec lesquelles nous avons été en contact dernièrement.

Quelle solution de mise en œuvre « à la Suisse » ?

Les effets du confinement devraient permettre de réduire prochainement la courbe des infections, il est donc temps d’anticiper la suite. Pourquoi ne pas mettre à disposition une application « PrévenirUneNouvelleVague » ?

Dans la même logique actuelle d’une population responsable qui suit les recommandations édictées par le gouvernement, le Conseil fédéral pourrait demander à tous les citoyens d’installer une telle application sur une base volontaire. Comme le temps presse, pourquoi ne pas capitaliser sur une base existante telle que l’application Alertswiss ? Cette application permet déjà d’accéder à vos données de géolocalisation si vous en donnez l’autorisation. Elle collecte ainsi des informations précises sur vos déplacements.

En complément, il faudrait constituer une task force composée des meilleurs data scientists qui se trouvent dans nos universités pour transformer ces données en un outil de pilotage pour nos autorités. Le projet serait mis sous la surveillance du Préposé fédéral à la protection des données, qui s’assurera que les informations collectées soient traitées dans les règles de l’art et qu’elles soient ensuite effacées lorsque la crise sera terminée.

Au-delà des dérives possibles, les opposants à ces technologies craignent que ces solutions de traçages ne deviennent la norme. Avec une telle solution, une fois l’épidémie passée, vous pourrez désactiver la géolocalisation d’Alertswiss ou même supprimer complètement l’application. Le citoyen continue d’avoir le contrôle sur ses données et décide avec qui il souhaite les partager.

Big Data, Big Impact ?

La frontière entre une utilisation de ces technologies pour le bien public et une utilisation pour effectuer de la surveillance et réduire nos droits à la vie privés est étroite. Le pragmatisme et la bonne gouvernance de la Suisse devraient permettre de mettre en place une solution adaptée. Ces « Big data » collectées avec l’application Alertswiss pourraient nous permettre de sortir plus rapidement de cette crise, il serait dommage de s’en priver. Qu’en pensez-vous ?

Raphael Rollier

Raphael Rollier est passionné par l’utilisation des technologies digitales pour améliorer la qualité de vie et permettre une croissance économique durable. Après avoir mis en œuvre un outil «Smart Data» destiné à l'amélioration du trafic routier, Raphael a rejoint swisstopo pour explorer et développer des innovations en lien avec les géodonnées. L'écosystème de start-up actives dans la valorisation des données peut aussi compter sur son soutien.

12 réponses à “Pourra-t-on utiliser le traçage de nos téléphones mobiles pour une bonne cause ?

  1. Bonjour merci pour votre article ; il est parfait.
    Je suis convaincue des avantages des avancées technologiques et il est important d’offrir ses services.
    Je suis entièrement d’accord avec la démarche de prévention et c’est l’approche qui fait la différence.

  2. Merci Raphaël pour le joli article, comme d’habitude 🙂
    L’idée de la solution “à la Suisse”, “piggybacking” sur une application connue comme Alertswiss offrirait pas mal d’avantages, mais il y a un inconvénient: dans le traçage, il faut inclure les étrangers en visite en Suisse, qui ne connaissent pas forcément Alertswiss. C’est là que la compatibilité entre applications internationales joue un rôle crucial (c’est le but , ou un des buts, de l’ouverture du code de TraceTogether… ainsi que certaines solutions suisses/européennes en cours de développement).

  3. « La frontière entre une utilisation de ces technologies pour le bien public et une utilisation pour effectuer de la surveillance et réduire nos droits à la vie privés est étroite »

    Je pense qu’il n’y a pas de frontière du tout.
    Les GAFAM ont démontré que la mise à disposition d’applications pratiques et gratuites se payait du prix de la surveillance de leurs utilisateurs et de la collecte de leurs données.

    L’Etat chinois a repris à son compte les théories et les techniques développées dans la Silicon Valley pour asseoir le pouvoir totalitaire du parti communiste.
    Je suis persuadé que beaucoup de dirigeants (et parfois aussi de citoyens) des pays démocratiques sont fortement tentés de reprendre tout ou partie des méthodes de gestion des populations à la chinoises.
    La crise du Coronavirus pourrait bien servir d’accélérateur à leur mise en œuvre.

    Voici quelques extraits de « L’homme nu. La dictature invisible du numérique » de Marc DUGAIN et Christophe LABBE (Robert Laffont / Plon, 2016) :

    « (…) Les big data [les « Gafa », Google / Apple / Facebook / Amazon], mues par l’idée que la machine va sauver l’homme, caressent le rêve d’atteindre un jour cette éternité. De vaincre le fléau originel.
    La promesse d’une vie meilleure ensemencée par la révolution numérique ne doit pas cacher le prix exorbitant à payer. L’homme des données massives, intégralement connecté, vivra complètement nu sous le regard de ceux qui collecteront sans fin des informations sur lui. (…)

    (…) La surveillance de tout être humain sera la règle. Peu pourront y échapper, sauf à accepter de faire partie d’une nouvelle catégorie de marginaux. L’homme nu trouvera difficilement la force de résister dans une société où santé, longévité, sécurité seront prétexte officiel à sa transparence.
    Les services de renseignements n’ont pas été longs à considérer la formidable opportunité représentée par le monde des big data pour le contrôle des individus. A l’heure où la sécurité est devenue un thème politique central (…) l’industrie du numérique a immédiatement été mise sous tutelle par les grandes agences de renseignements. (…)

    (…) Les données s’empilent sans autre objet que d’alimenter des bases à visée commerciale, dans lesquelles les services peuvent piocher à discrétion quand un homme connecté devient suspect. (…)

    (…) Le grand public est tenu à distance des enjeux qui se dessinent, mal informé par une industrie qui privilégie l’opacité à l’abri de laquelle prospèrent ses intérêts économiques. Les avantages à court terme des données massives occultent cette transformation majeure dans l’histoire de l’humanité qu’est l’asservissement volontaire à un système d’information. (…)

    (…) Début 2014, Yannick Bolloré, patron de Havas Group, se rend à San Francisco pour rencontrer les dirigeants de Google. (…) le milliardaire racontait ainsi son voyage en Amérique : « A l’atterrissage, je rallume mon portable et je reçois un texto m’informant que, près de mon hôtel, tel restaurant japonais fait 15% de réduction sur le sushi saumon. Je suis troublé parce que c’est l’un de mes plats favoris. Le lendemain à Mountain View, le siège de Google, je raconte l’anecdote à mes interlocuteurs et je m’interroge à haute voix : qui a bien pu m’envoyer cette pub ? Et là les gens de Google me disent : « C’est nous ! On vous a géolocalisé à votre arrivée, on a monitoré votre agenda, vos mails, on a vu à quel hôtel vous descendiez et que vous aimiez le sushi saumon, alors on vous a acheté en temps réel une pub ciblée pour un restau du quartier où vous logiez. C’est extraordinaire, vous voyez, tout ce que l’on peut faire. » J’ai fait remarquer : « Mais que faites-vous de la vie privée ? — Ah, oui, la privacy, c’est vrai qu’en Europe vous en parlez beaucoup. » (…)

    (…) Connaissez-vous la règle de Gabor ? Elle est gravée dans les tables de la loi des big data. Selon le physicien hongrois Dennis Gabor, inventeur de l’holographie et prix Nobel de physique en 1971, « tout ce qui est techniquement faisable doit être réalisé, que cette réalisation soit jugée moralement bonne ou condamnable ».Toute information est donc bonne à prendre, car ce qui importe, ce n’est pas la qualité de la collecte, mais la collecte elle-même. La finalité n’est pas connue au moment de cette collecte, l’usage qui en est fait ne sera pas forcément celui qui était initialement prévu, ou pas seulement. (…)

    (…) Selon Zuckerberg,, l’individu se libère puisque le véritable pouvoir n’est plus centralisé entre les mains d’un Etat, mais dépend des individus et des liens sociaux qu’ils tissent entre eux, ce que permet de faire notamment Facebook …
    Le voilà l’ennemi : la puissance étatique. Pour la plupart des entrepreneurs de la Silicon Valley, l’Etat dans sa forme actuelle est l’obstacle à abattre (…) Patri Friedman, petit-fils du célèbre économiste libéral Milton Friedman et ancien ingénieur chez Google, considère le gouvernement comme « une industrie inefficace » et le démocratie comme « inadaptée ». (…)
    Le voile se déchire. Derrière le cool attitude des pionniers du numérique transparaît la volonté d’en finir avec la démocratie devenue encombrante. (…)

    (…) Pour le big data, la démocratie est obsolète, tout comme ses valeurs universelles. Exit le concept de citoyen inventé par les Grecs ! Antoinette Rouvroy, chercheuse en droit à l’université de Namur, estime que ces firmes visent une « gouvernementalité algorithmique ». Un mode de gouvernement inédit « opérant par configuration anticipative des possibles, plutôt que par réglementation des conduites, et ne s’adressant aux individus que par voie d’alertes provoquant des réflexes, plutôt qu’en s’appuyant sur leur capacité d’entendement et de volonté ». (…)

    (…) Les révélation de Snowden ont participé à faire exploser en vol le Safe Harbour, cette décision de Bruxelles qui autorisait les big data à transférer les données personnelles des internautes européens vers les Etats-Unis. En février dernier, un nouvel accord a été signé entre l’Union européenne et l’Oncle Sam pour prétendument garantir la confidentialité des données hébergées sur le sol américain. (…)

    (…) La conjonction d’un événement tragique [les attentats du 11 septembre 2001], qui a lui-même attisé une paranoïa permanente, et du développement d’un système d’information nourri par un fantastique bond technologique dans la capacité de traitement et de stockage des données, est à l’origine de cette démoniaque ambition qu’Orwell n’avait pas osé imaginer. Elle pose les fondements d’une dictature indolore où chaque individu doit accepter que tout ou partie de lui-même, sans le viser directement a priori, soit révélé à un système de surveillance planétaire. (…)

    (…) Jamais l’Amérique n’a montré un tel impérialisme. Jamais les autres pays ne s’y sont soumis avec aussi peu de résistance. L’Europe en particulier semble incapable de contrer cette hégémonie américaine en matière d’information, qui la relègue obligatoirement pour le futur à un rang de de puissance secondaire aliénée par sa vassalité. (…) »

    Cités dans le livre :

    « En Chine on considère déjà les Etats-Unis comme la nation dominante d’hier et Google comme la nation dominante de demain ». (Charles-Édouard Bouée, président de Roland Berger Strategy Consultants, septembre 2014)

    « Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’un ni l’autre et finit par perdre les deux. » (Benjamin Franklin, 1755)

    1. je suis en phase avec votre regard. Il est très naïf de se cacher derrière la pseudo bonne volonté de ceux qui ont le pouvoir ( GAFAM et gouvernements) quand on voit la tournure es événements actuels. Nous n’avons pas à cautionner le fait que des tiers, pour n’importe quel prétexte, utilisent nos données pou rous contrôler ! Il va bien falloir accepter que la mort est un moment normal du cycle de vie et apprendre à faire avec plutôt que vouloir donner à l’humain une puissance artificielle par le biais du tout numérique.
      Cette naïveté dans des pays où le niveau d’éducation est élevé me laisse perplexe …je ne comprends pas ! favoriser l’espionnage des uns par les autres à travers les objets connectés devrait au contraire éveiller nos conscience de ce vers quoi nous courrons à bras ouverts..un monde à la 1984… quelle horreur !

  4. Merci Raphaël,

    Bonne gouvernance … reste à définir … mais n’est-il de toute manière pas déjà trop tard …
    A lire ou relire https://www.ft.com/content/19d90308-6858-11ea-a3c9-1fe6fedcca75 ou ici https://www.letemps.ch/monde/monde-apres-coronavirus-yuval-noah-harari

    Et puis, qu’a-t’on fait des résultats de cette analyse des chances et risques :
    https://www.ta-swiss.ch/fr/technologies-de-localisation/

    Je souhaite qu’il y ait un réel débat citoyen sur ces questions mais je pense qu’il sera très difficile d’avoir réellement le vrai droit de choisir… en tant que consomacteur… sans s’exclure du système, ce qui du reste devient pratiquement très difficile voir impossible.

  5. Toute mesure permettant de combattre cette hydre renaissante est bonne à prendre.
    Et en cas de guerre, on sait bien que les libertés sont réduites, le reste n’est qu’un combat d’égos ou d’intérêts privés!

  6. Quelle bonne idée, pas mal pour une première étape mais, franchement, c’est un peu timide. Enrayer une telle épidémie sur la base du volontariat, ce n’est pas suffisant. Allons-y carrémeent: collecte de données obligatoire pour tous et pour le bien de tous !
    Enfin un contrôle en temps réel des personnes que vous fréquenterez. Pas question de s’approcher ainsi des gens ayant une mauvaise réputation. On pourra enfin mettre au pilori virtuel certains individus louches. Certains commerces vont connaître des temps difficiles !

    A terme, utilisons aussi le plein potential des capteurs (vitesse/accélération, température, moiteur de la main, battements cardique, etc) sur les smartphones pour envoyer des alertes en cas de stress ou de manque d’effort physique.

    Des caméras à reconnaissance faciale compléteront parfaitement les smartphones pour mieux analyser nos comportements. Fini les accidents de circulation: la sanction tombera immédiatement en cas d’écart même minime de comportement. Toutes les formes d’incivilités seraient enfin bannies ! Nos mauvaises pratiques en matière de santé disparaitront. Plus de fast food, réduction drastique de la consommation d’alcool et de tabac (qui tuent plus que le Coronavirus). De plus, nous serons tous des athlètes !

    Terminé les mensonges à son boss, à sa femme, à son voisin, ses enfants, ses amis. Silence, calme, propreté et arrivée à l’heure aux meetings ! Notre santé spirituelle sera aussi boostée par des rappels en fonction de notre fréquentation de la bonne église.

    Les règles du jeux définissant le bien et le mal seront régulièrement adaptées. Qui aurait pu prédire il y a 6 mois que se s’approcher de quelqu’un à moins de deux mètres serait sanctionné d’une amende d’ordre de 100.- ? (certains pays ont été jusqu’à des peines de prison). En fonction des statistiques de santé publique, de nouvelles règles pourraient être introduites rapidement ! C’est le top !

    On pourrait même créer un système à point et établir ainsi une notation de chaque citoyen en fonction de ses déplacements et de ses comportements. En fonction des points, l’individu se verrait offrir une belle carrière en politique ou dans une grande entreprise, les méchants se verront refuser tout emploi ou crédit bancaire.

    Ah bon ? C’est déjà fait ? Où ça ? En Asie ? … et certains pays d’Europe sont intéressés par certaines fonctionalités ? Ah, ils sont en discussion avec leurs voisins asiatiques pour les introduire prochainement. La recommendation est d’introduire le concept pas paliers pour éviter d’effrayer les gens.

    Décidément l’Europe aura toujours un train de retard.

    L’enfer est pavé de bonnes intentions ! L’hypersurveillance et l’hypercontrolling n’a jamais fonctionnné à long terme.

    Heureusement, il restera toujours un virus informatique pour détruire le système et empêcher que le remède ne soit pire que le mal.

  7. Il est triste de constater à quel point, nous, enfants gâtées, sommes prêt à sacrifier nos droits fondamentaux. Ces valeurs chèremement acquises par nos aïeuls, au prix souvent de leurs vies. Toutes les dictatures, de droite ou de gauche, prétextaient notre sécurité ou le bien national pour limiter ces droits.

    Nos aïeuls ont vécus avec des épidémies bien plus sérieuses, la tuberculose, le choléra, la polio, la peste, qui frappaient tout un pan de la société et non seulement une frange.

    Les traçages que vous mentionniez sont de mesures de contraintes, car elles limitent nos libertés, actuellement bien restreintes. Alors que je n’ai commis aucune infraction, devrais-je subir une mesure de contrainte ? Notre société est bien plus indulgente envers un condamné ou un suspect, car son traçage doit être approuvé par un juge.

    N’oublions pas que vous tracez un appareil qui n’est pas solidaire de la personne, encore moins du virus. Rien n’empêchera la personne et le virus de se déplacer sans son téléphone. A quand la puce SIM injectée dans notre corps ?

    « Le consentement est requis pour collecter les informations et elles sont ensuite effacées lorsque la crise sera terminée ». Certes, mais irréaliste. Comment détruire, et non pas effacer, des données disséminées parmi une multitude d’applications, de base de données chez de multiples acteurs ?

    Les opérateurs effectuent ces analyses sur la base de données anonymisées. Ecrivez plutôt pseudonymisées. Mon téléphone a la fâcheuse habitude de retourner régulièrement à son port d’attache : chez moi. Donc il est très simple de lier les données collectées à une personne.

    En conclusion, je place ma confiance dans la discipline et le respect des personnes à suivre les consignes que dans ces entreprises avec leurs applications, ogres fossoyeuses de nos chères libertés.

  8. Trés bonne idée que de mettre ce dispositif au profit de la protection de la population !!!

    MAIS par contre de manière insidieuse et sournoise notre CF Mme Keller Sutter et le parlement Suisse nous impose un E-ID qui sera la porte ouverte à contrôler TOUTES nos données !
    Et oui ça a commencé comme cela en Chine et maintenant l’état contrôle tous les citoyens et leurs donne des points sociaux !

    Voir la proposition crasse qui nous est proposé par le CF :
    “””Votation populaire sur la “loi fédérale sur les services d’identification électronique” (LSIE)
    Le Conseil fédéral et le Parlement ont créé une nouvelle loi qui permettra de s’identifier de manière simple et sûre sur internet.”””

  9. Des mesures d’exception pour une situation d’exception? Et une habitude qui s’installe. Une volonté présente dans nombre d’endroits à travers le monde pour asseoir le pouvoir et le contrôle, indépendamment de la crise actuelle du covid-19. L’exception devient la norme; et la liberté un vague souvenir.

Les commentaires sont clos.