Il y a dix ans, le 9 janvier 2007, Steve Jobs présentait le premier iPhone.
Depuis, ce petit appareil a pris une place de plus en plus grande dans nos vies, et surtout dans la mienne.
Mon iPhone, je l’aime autant que je le déteste. Il est un peu comme un membre de ma famille: je suis reconnaissante qu’il fasse partie de ma vie puis, d’une seconde à l’autre, il m’agace de prendre une place aussi importante dans mon quotidien.
Couper le cordon. J’en rêve tellement souvent…
Digital detox
Le cordon, je l’ai coupé il y a quelques semaines.
C’était en décembre dernier. Dans ma boîte mail, je vois apparaître un message provenant d’une boîte de communication. L’intitulé: “DIGITAL DETOX!!!! ON ADORE!!!!”
Cette boîte de comm’ connaît mon point sensible.
J’ouvre immédiatement le mail puis découvre un dossier de presse vantant les mérites d’un téléphone portable qui “donne la possibilité de se reconnecter avec ses amis et sa famille. (…) un téléphone mobile sans fioritures (appels et textes uniquement) (…)”
Mon iPhone étant tombé en disgrâce, je saute sur l’occasion. Un téléphone sans applications chronophages, c’est exactement ce dont j’ai besoin. Je réponds à ce message (depuis mon iPhone) en expliquant qu’il faut ABSOLUMENT que je le teste.
Avant de me lancer
Deux jours après, je vais chercher l’appareil qui va enfin me libérer de ma dépendance.
“Est-ce que d’autres journalistes vont faire le test?”
“Oui! J. de F. va l’utiliser pendant un week-end. Et C. du M. m’a également dit que ça l’intéressait.”
“Un week-end? Trop facile! Moi, je vais le tester pendant une semaine parce que, ce genre de challenge, ça me connaît!!!”
En plus, il me reste toujours mon iPad et mon iMac. Je ne serai donc pas complètement perdue.
Sûre de moi, je repousse pourtant le moment de passer à l’action. Les questions se bousculent dans mon esprit:
- Vais-je perdre toutes mes données?
- Ne pouvant pas accéder à mes mails dans la seconde, vais-je passer à côté d’une proposition de job en or?
- Mes amis vont-ils encore pouvoir m’atteindre?
- Va-t-on m’en vouloir de sortir du jeu de l’hyper-connexion?
C’est parti!
Un jour, je me décide enfin. Je retire la carte SIM de mon iPhone et la place dans mon nouveau téléphone.
Je l’allume et…
Plus aucun numéro de téléphone, plus un seul rendez-vous dans mon calendrier, plus rien. C’est simple, l’appareil est vide!!!!!!
Premier instant de stress. J’avais oublié que toutes mes données étaient sur le Cloud et non pas sur la carte SIM.
Pas de panique. Pour une semaine, je n’ai qu’à entrer les numéros les plus importants à la main. Sur les 328 contacts figurant dans mon carnet d’adresse, je détermine que 10 numéros sont vraiment utiles. 10 numéros que je ne connais évidemment pas par cœur. Ni celui de ma mère, ni ceux de mes amies pourtant les plus proches, sans oublier celui de l’homme qui partage ma vie.
A part le mien, je ne connais aucun autre numéro. Je galère à rentrer ces contacts avec le clavier me rappelant avec émotion mon bon vieux Panasonic à clapet qui me donnait l’impression d’être tellement cool. A l’époque… Quant à mes rendez-vous de la semaine, je les note sur un bout de papier.
J’envoie un premier SMS à mon amoureux afin de l’avertir que je ne vais plus pouvoir utiliser l’application Couple que nous utilisons pour nous échanger des messages. Je me résous à l’envoyer depuis mon iPad tellement je galère à comprendre comment insérer des espaces entre les mots. Je ris mais de plus en plus jaune…
Je quitte mon appartement direction la gare. J’ai l’habitude de prendre mes billets de train en ligne. Plus confortable et écolo vu que je n’ai pas besoin d’imprimer un ticket papier. Geek un jour, geek toujours, je le commande depuis mon iPad. iPad que je montre au contrôleur quand celui-ci me demande mon billet. Il sourit; je lui explique que je relève un défi; il re-sourit; nous échangeons quelques mots puis je retourne à mon paysage. Un magnifique paysage que je ne prenais pas la peine d’admirer dans “ma vie d’avant” vu que j’avais toujours les yeux rivés sur l’écran de mon smartphone. Comme tous les gens qui m’entourent dans le wagon ce jour-là.
Arrivée à Genève, je sors mon téléphone pour trouver le chemin à emprunter pour me rendre à mon prochain rendez-vous. Ah, les vieux réflexes… Je demande alors ma route à un homme qui se trouve sur une terrasse. Ne connaissant pas cette adresse, il demande à une personne assise à une autre table du bistrot. Nous commençons à discuter et moi à stresser du temps que je perds. Et si la personne avec qui j’ai rendez-vous tentait de me joindre… par mail ou sur What’s App…
Mon téléphone émet un bip. Le premier depuis le matin. Je tente de le déverrouiller. C’est mon amoureux qui m’envoie un message. Ou plutôt un long code dont je ne comprends évidemment pas la signification. Il doit s’agir d’une photo ou d’un émoticône qui n’arrive pas à s’afficher sur l’écran ultra-basique de mon nouveau compagnon de route. Je tente de lui répondre en tapant une fois sur le 5 pour faire un “J”, deux fois sur le 3 pour faire un “E” puis j’essaie d’insérer un espace. Au bout de trois essais, je capitule. (Je me rappelle pourtant avoir rédigé des SMS les yeux fermés avec mon vieux Panasonic.) Je l’appellerai plus tard, ça sera plus simple.
Durant toute la journée, je ne pense qu’à une seule chose: trouver un endroit avec une connexion Wi-Fi afin de consulter mes messages sur mon iPad. Sauf les messages What’s App puisque je n’ai pas trouvé le moyen de les relever ailleurs que sur mon smartphone.
Je craque!!!!!
Le soir, je rentre chez moi hyper-stressée alors que cet appareil était censé m’amener plus de calme. Il faut que tout cela cesse, et vite! J’enlève la carte SIM de cet appareil et la replace dans mon iPhone. Je l’allume et constate que… je n’ai strictement rien manqué du tout.
Ma semaine sans smartphone n’aura finalement duré que 10 heures. Impossible de faire plus.
Plus précisément ces quelques heures sans smartphone m’ont permis de me rendre compte que:
- j’adore truffer mes messages d’émoticônes
- j’ai du plaisir à prendre des photos pour les mettre sur Instagram
- je fais des captures écran de tout ce qui s’affiche d’intéressant sur mon écran
- j’utilise presque exclusivement What’s App pour envoyer des messages (et Couple avec mon conjoint)
- il serait plus facile de ne pas avoir de téléphone du tout plutôt que ce genre d’appareil alors que tout le monde possède un smartphone
Parce que, en gros, je fais tout avec mon smartphone… sauf téléphoner 😉
En conclusion: j’aime mon iPhone beaucoup plus que je ne le pensais parce que, s’il me fait perdre beaucoup de temps, il me permet surtout d’en gagner grâce à des applications qui me simplifient la vie.
J’ai quand même apprécié:
- le temps que j’ai passé à ne rien faire dans les transports en commun
- d’engager plus souvent la conversation avec des inconnus, pour demander mon chemin, par exemple
- de ne pas passer mon temps sur Facebook
- de relever mes mails à des moments précis plutôt que de recevoir une notification chaque fois qu’un nouveau message arrive
Cette expérience aura au moins eu un énorme mérite puisque j’ai décidé de trouver des solutions pour mieux gérer mon iPhone.
Suite au prochain épisode…
Dommage que vous n’ayez pas tenu plus longtemps. 10 heures, c’est n’est pas assez pour mettre aux points les stratégies qui permettent de très bien vivre sans iPhone.
Je suis un spécialiste de systèmes d’informations pourtant, je n’ai qu’un simple Nokia. Ce téléphone me permet une certaine liberté. Quand je vois tous ces accros dans les transports publics, qui pour la plupart jouent ou regardent des films. Tant de minutes de cerveau disponibles jeter aux oubliettes, c’est dommage alors que par la fenêtre les paysage défilent tout comme les pensées. C’est une question d’art de vivre. Bonne continuation.
Je vais essayer de trouver un maximum d’astuces qui me permettent de très bien vivre… avec iPhone. Je suis malheureusement du genre à toujours vouloir le beurre et l’argent du beurre. Mais je suis complètement d’accord avec vous, le smartphone est une drogue et il est important d’en être conscient.
Ha la relation amour/haine avec les smartphones. On connaît tous!
Pour moi, à quelques différences près:
– Il m’arrive régulièrement de partir 2, 3, 4 jours ou plus en montagne. Lors de ces moments, je coupe totalement mon natel (mode avion), et ça fait du bien d’avoir régulièrement des coupures et de profiter pleinement de l’instant présent.
– Lors de trajets en train, j’écoute toujours de la musique, ce qui permet (pour moi) d’entrer plus facilement dans un espèce d’état méditatif et d’admirer le paysage. Quand le voyage se passe de nuit, là j’avoue, je suis en général sur mon téléphone.
– Je coupe les notifications de la plupart des applications. Du coup, je regarde mes mails quelques fois dans la journée. Idem pour FB ou Instagram, ce qui empêche d’avoir envie de regarder son téléphone à tout instant. Par contre, je les ai laissées pour What’sapp et c’est en effet un réflexe de regarder les messages immédiatement… D’où le choix de les couper pour d’autres app.
Après tout, il faut quand même vivre avec son temps 🙂
Je suis 100% d’accord avec votre commentaire. Désactiver les notifications est nécessaire si l’on veut dompter la bête! Je le fais depuis plusieurs mois et je me sens déjà beaucoup moins envahie.
Bravo, 10 heures c’est remarquable !
😉
J’adore mon IPhone car il me permet de lire tes billets dans le bus au ”calme” entre l’agitation des enfants à la maison et le bureau ????….
Alors vive l’iPhone!!!!!!!
Je me marre …
Je viens de passer dix jours sans … PC … (en 2014 six semaines !)
Je ne possède pas de smartphone mais un simple portable qui me suffit largement …
Lorsque je croise ces personnes accros à leur portable, ces parents promenant leur progéniture, ces mères allaitant tous accros, ces couples attablés avec portables sur la table …
Je suis très contente de ne pas en posséder !
Bonne journée
C’est vrai que c’est quand même une drogue ces smartphones!!!! Je prépare d’ailleurs un billet à ce propos: “comment gérer sa dose…”