Regard d'un jeune sur la Suisse et le monde

Cher Conseil fédéral, ressaisissez-vous ou démissionnez!

Ce mois de juillet n’a pas été de tout repos pour Ueli Maurer, Alain Berset, Ignazio Cassis et Viola Amherd. Grâce à des informations qui ont fuitées dans la presse, on a appris qu’on avait un Conseil fédéral désuni, qui avance en ordre dispersé, où tous les coups sont permis et qui traverse une mauvaise passe. Dans une année et trois mois, le peuple suisse renouvellera sa classe politique. Il est temps que le Conseil fédéral se ressaisisse ou tout simplement démissionne en bloc.

Il y a quelques semaines, Roger Nordmann, Président du Groupe socialiste au Parlement fédéral, expliquait dans “Le Matin Dimanche” qu’actuellement “le Conseil fédéral traverse une mauvaise passe”. Bien que les sept ministres soient actuellement en vacances et s’apprêtent dès aujourd’hui à sillonner la Suisse pour délivrer des discours à l’occasion de la fête nationale de notre pays, le constat est clair : le Conseil fédéral tel qu’il est composé de nos jours ne fonctionne plus ou pas correctement. Cela est très grave et peut sérieusement nuire au bon fonctionnement du pays. Bref rappel des “scandales”.

Ueli Maurer fait son shopping

Début juillet, Ueli Maurer est testé positif au Covid-19. Son porte-parole a donc indiqué que ses voyages prévus à Bali pour la réunion ministérielle du G20 et en Inde étaient bien sûr annulés. Lorsqu’on est testé positif, impossible de prendre l’avion. Mais quelques jours plus tard, quelque chose a surgi sur Facebook. Une photo d’Ueli Maurer le même jour que le sommet du G20, dans un magasin de chemises et sans masque. Étrange coïncidence ? On sait qu’Ueli Maurer n’est pas le plus grand défenseur des mesures sanitaires liées au Covid-19 et c’est son choix. Mais de là à esquiver deux voyages à l’étranger et préférer faire du shopping interpelle. Un départ volontaire du Conseiller fédéral en 2023 n’est pas à exclure.

Alain Berset et ses multiples gaffes

Peter Lauener, collaborateur et bras droit d’Alain Berset, a dû démissionner à cause de fuites dans l’affaire Crypto AG. Il y a aussi eu l’affaire du chantage avec cette mystérieuse femme qui a tenté de faire chanter le Conseiller fédéral. S’agissait-il d’une maîtresse ? Impossible de le confirmer, mais son image de mari modèle se retrouve écorné. Et dernièrement, Alain Berset a été contrôle par la sécurité aérienne française lors d’un vol privé entre le Canton de Fribourg et la France. L’affaire est quand même remontée jusqu’au Président français Emmanuel Macron. Une tâche de plus dans des relations diplomatiques Suisse–France déjà compliquées. Si Alain Berset veut espérer rester encore quelques années au Conseil fédéral, il devra d’abord régler ses affaires personnelles et ensuite se concentrer sur les dossiers qui préoccupent vraiment les Suisses. Il pourrait y avoir des candidats chez les Verts prêts à remettre en cause le deuxième siège socialiste au Conseil fédéral.

Ignazio Cassis : un président là, mais pas vraiment là

L’affaire Crypto AG ne concerne pas seulement le département d’Alain Berset, mais également celui du président cette année Ignazio Cassis. Markus Seiler, le Secrétaire général du magistrat tessinois est aussi visé dans cette affaire. On apprend également la démission de 28 collaborateurs des RH au DFAE depuis janvier. De quoi s’inquiéter. Au-delà de ça, Ignazio Cassis est président cette année. C’est-à-dire qu’il est amené à voyager un peu partout dans le monde pour rencontrer d’autres chefs d’Etat. Hormis quelques voyages en Europe, il ne s’est rendu que deux fois hors du continent européen. En février pour un voyage au Niger et en avril pour un déplacement au Japon. A l’inverse, le seul chef d’Etat hors sol européen reçu à Berne était le président kenyan en mai dernier. Il ne s’est même pas rendu aux obsèques de Khalifa ben Zayed Al Nahyane, le Président des Emirats arabes unis, lors de son décès au mois de mai. Quelle pauvre diplomatie ! On est en droit de se demander si Ignazio Cassis prête importance aux relations avec les autres Etats du monde. Si Ignazio Cassis veut rester au Conseil fédéral après 2023, il devra montrer une autre diplomatie, plus active et surtout débloquer le dossier européen.

Viola Amherd et ses avions F-35

Le dossier des avions de combat américains F-35 risque de connaître la même fin tragique que les suédois Gripen. On sait que le PS et les Verts sont fermement opposés à tout type d’achat d’avions, même s’ils oublient un peu vite que le peuple suisse a donné son accord sur l’achat d’avions de combat et pas la marque. Cependant, les critiques viennent également de la droite qui dénoncent la mauvaise manière de gérer le dossier. Si Viola Amherd veut rester au Conseil fédéral en 2023, elle devra prouver à la population le bien-fondé d’acheter américain et surtout surveiller ses arrières. Il pourrait y avoir des candidats au Centre prêts à se profiler pour gagner l’unique siège centriste au gouvernement.

Vous l’aurez compris, rien ne va plus au gouvernement fédéral. Quatre ministres sont empêtrés dans des dossiers qui pourraient leur coûter leur siège au Conseil fédéral. Et d’après un sondage apparu aujourd’hui dans la presse dominicale, 64% des Suisses interrogés estiment que les ministres fédéraux ne travaillent pas bien ensemble. «On essaie de se nuire mutuellement par des indiscrétions ciblées», précise le politologue Michael Hermann, qui souligne que cet esprit de compétition rappelle les souvenirs de luttes de pouvoir passées. Trop c’est trop. Ce gouvernement doit se ressaisir ou démissionner. Le Parlement fédéral a voté pour des candidats qui ont promis de travailler les uns avec les autres pour le bien du pays, pas pour des candidats qui travaillent les uns contre les autres !

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