Un père et son bébé jouent

Le parti du bon sens

Dans l’arène politique, nombreux sont ceux qui souffrent d’excès d’idéologie. Animés par une volonté de secouer le statu quo, certains politiciens préfèrent défendre une vision irréaliste que de céder aux compromis. Les Vert’libéraux revendiquent précisément le bon sens et le pragmatisme qui font trop souvent défaut aujourd’hui.

 

Le verre à moitié vide

Faire de la politique, c’est servir les citoyens pour leur offrir de meilleurs lendemains (au sens sociétal du terme). Et c’est le point commun de tous ceux qui s’engagent en politique, quel que soit le parti que nous représentons. Nous avons tous la conviction que nous défendons la construction d’une société qui soit meilleure demain qu’elle ne l’était hier.

Faire de la politique, c’est aussi faire de la diplomatie et se montrer stratégique. On peut vouloir une évolution, mais si celle-ci est extrême et qu’on devine qu’elle n’a pas de chance de passer, alors il convient de faire un choix stratégique :

  • soit on campe sur nos positions, au risque probable de faire échouer l’évolution souhaitée,
  • soit on fait le choix du compromis, comme première étape vers la destination.

Les grandes évolutions sociétales (mariage pour tous, congé payé, caisse de retraite) ne se sont pas faites du jour au lendemain. Il a parfois fallu avancer par étapes. C’est ainsi que le « partenariat enregistré » a été plébiscité et qu’on a pu, en 2021, passer au « mariage pour tous ». Si en 2005, le peuple avait dû se positionner sur le mariage pour tous, il est peu probable que le sujet ait connu 58% de votes favorables.

Apporter une première réponse, même incomplète, à un besoin, c’est voir le verre à moitié plein.

 

De quel congé parental voulons-nous ?

En 2021, les Vert’libéraux genevois ont déposé une initiative populaire cantonale, soutenue par plus de 11’000 signataires. Cette initiative vise à offrir un congé parental plus adapté aux besoins de la population que ce que le cadre actuel ne leur offre. En quelques mots, elle permet de :

  • Offrir un congé au 2e parent de 8 semaines (contre 2 semaines actuellement pour les pères, et 0 semaines pour le co-parent des familles non traditionnelles),
  • Permettre aux femmes qui le souhaitent de céder 2 semaines de leur congé maternité à leur partenaire,
  • Développer un projet cantonal, à défaut de faire évoluer les choses assez rapidement sur le plan fédéral,
  • Affirmer notre volonté d’un meilleur équilibre entre homme et femme dans la société.

Alors que nous n’avons jusqu’alors connu que consensus et applaudissements, Conseil d’État inclus, le premier passage auprès du Grand Conseil a été le théâtre de vives critiques.

Tout d’abord, Didier Bonny s’est fait le porte-parole de ceux qui souhaitent figer le congé maternité à 16 semaines. Au détriment de toutes celles qui ne rêveraient pas mieux que d’écourter modestement leur congé, si tant est que ça permette à leur partenaire de s’impliquer davantage. Rarement une position n’aura été aussi déconnectée de la réalité. Dommage.

Ensuite, il y a évidemment et surtout cette volonté d’aller plus loin. Et le projet de loi de Delphine Klopfenstein Broggini est évidemment cité. Le projet de 36 semaines est évoqué comme réponse plus en phase avec la vision de société soutenue par la gauche.

A titre personnel, je soutiens volontiers un congé de 36 semaines, quel qu’en soit le coût, car l’équité entre les genres passera nécessairement par une égalité dans le rôle parental. Néanmoins, je suis conscient qu’en politique, il faut souvent pratiquer la politique des petits pas. Je me réjouis de représenter un parti politique qui se réclame d’être un parti pragmatique. Le bon sens montre qu’à vouloir faire le grand écart, le projet de loi de 36 semaines ne pourra que plonger.

 

Le Titanic de la loi CO2

En 2020, 51.6% des Suisses ont rejeté la loi CO2. 103’178 personnes (1,2% de la population) ont suffi à faire échouer un projet dont notre pays a pourtant grand besoin. Parmi eux, on trouve plusieurs organisations écologistes, qui combattaient un projet qui n’allait pas suffisamment loin.*

Ce faisant, ils ont anéanti la possibilité d’avancer avec un premier pas, ce qui est particulièrement dommageable à la société, car non seulement nous devons continuer avec le statu quo, mais ce vote n’était rien de moins qu’un doigt d’honneur présenté à tous ceux qui s’étaient battus pendant des mois (voire années) pour que le peuple suisse soit appelé à voter.

Mon message est donc simple. J’appelle tous les députés de gauche à soutenir notre initiative, quitte à lui opposer un contre-projet, mais ne bloquez pas le seul projet qui a des chances d’aboutir. Nous pouvons tous apprendre de ce que l’histoire place sur notre chemin. Ne faisons pas du congé parental un second Titanic idéologique.

 

* Je suis bien conscient que c’est surtout le peuple rural qui est à l’origine du non. Mais l’histoire ne dit pas quel rôle les jusqu’auboutistes ont finalement joué dans cet échec.

Jenoe Shulepov Bucher

Un œil sur la planète, un regard sur l’économie. Jenoe Shulepov Bucher, président des Vert’libéraux – Ville de Genève, est attaché tant aux valeurs libérales qu’à la nécessité de tendre vers une société davantage tournée vers l’humain. De nationalité suisse, Jenoe Shulepov Bucher est en couple avec son partenaire (enregistré) depuis 2013. Il est passionné de films et de séries TV.

2 réponses à “Le parti du bon sens

  1. Les vert’s libéraux, qu’est ce que c’est ? socialisme/communisme avec un vernis d’écologie.

  2. Là voyez-vous un papa concentré et très doué – de ce que son bébé en jouit visiblement. Plein d’amour!

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