Sous des apparences peu accessibles au commun des mortels, la toile abrite un invraisemblable bestiaire, une sorte de zoo virtuel, un véritable champ de foire dont les geeks sont les dompteurs. Ils codent? je décode…
Nous sommes évidemment tous habitués depuis une trentaine d’années au moins à ces êtres familiers de l’informatique que sont
Pour revenir à nos geeks, ils utilisent un vocabulaire abscons, un jargon incompréhensible. Lorsque vous dites “j’écris”, ils disent “je code”. Annonçant ainsi la couleur, vous excluant d’emblée de leur cercle d’initiés pratiquant idiomes et dialectes impénétrables, où les gros mots comme “files”, XML, HTML, java”, se confrontent aux “directories” et autres “Error codes” ou “debugging”.
Le bal des serpents
Mais pourtant à l’occasion, quelques termes sembleront parfois familiers à votre ouie, tels que “je code en python“. Tiens! que viendrait donc faire un tel animal dans ce contexte? Que vous le prononciez “piton” à la française ou “pailleffonne” à l’américaine, vous aurez probablement en tête l’image d’un serpent, énorme, peut-être lové en cercles concentriques, vous jaugeant de son regard jaune et fixe, ou encore celle plus menaçante du boa du Petit Prince digérant un éléphant, généralement un animal plutôt inquiétant, voire repoussant ou phobique.
Il s’agit en fait de l’un de ces langages, le plus répandu des langages open source et le plus populaire dans le domaine de l’intelligence artificielle dont le logo ne laisse aucun doute sur son contenu sémantique, bien qu’il trouve son nom dans les sketches loufoques de la série ces Monty Python
En amoureux(se) de la nature, vous ne manquerez pas la rencontre avec la famille des ours Pandas qui vous permettra de mettre en ordre et en valeur vos données.
Mais de loin ma préférée, c’est la tortue Turtle, l’animal fétiche qui permettra de dessiner tout ce qu’il vous plaira pour autant que vous sachiez lui sussurer dans l’oreille ce que vous souhaitez. A l’instar du Petit Prince je vais lui demander: “Turtle dessine-moi un rayon de cire d’abeilles” que je vous offre pour débuter l’année 2020 avec un clin d’oeil à votre intelligence naturelle.
Et si cela vous amuse, n’hésitez pas à télécharger le code, à modifier la couleur de la tortue, à la transformer en abeille ou en bourdon, a remplir les cellules de pollen et de miel. Le code est en open source, vous le trouvez ici : Python code allowing to draw hexagons using turtle (à peine 50 lignes codantes). De quoi s’occuper sans déprimer durant un long dimanche de pluie.
Parmi les outils incontournables on ne peut éviter de mentionner les notebooks, comme Jupyter (référence mythologique sans rapport avec un certain président français, mais dont le “y” nous renvoie à ce fameux reptile et aux comiques britanniques), mais aussi les plateformes de type Hadoop et surtout TheHive (la ruche) qui nous renvoie fort opportunément aux abeilles.
Pour revenir aux abeilles, l’intelligence artificielle est aussi à l’oeuvre dans divers projets déjà évoqués dans ce blog, à commencer par les ruches connectées, ou celui de l’apiculteur suédois Björn Lagerman qui propose un comptage des varroas sur des photos de rayons d’abeilles ou ceux plus futuristes de nos EPF récemment évoqués dans la NZZ. D’autres idées fleurissent un peu partout et les références aux abeilles sont omniprésentes.