Les partis entre logique électorale et responsabilité gouvernementale

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Bien malin sera celui qui pourra nous dire à quoi va ressembler la France ces cinq prochaines années. Après l’éclatement des partis traditionnels, les coalitions artificielles constituées en vue des élections législatives, qui au final ne donnent de majorité absolue à personne, la seule certitude est l’incertitude que cette situation a provoquée.  

Parmi les différents scenarii esquissés, nombreux sont ceux qui appellent au dialogue. Du côté de la majorité présidentielle, toute relative depuis ce week-end, on n’aura pas vraiment le choix, si l’on veut espérer faire aboutir quelques projets. Une ouverture forcée, en quelque sorte. Reste à savoir si ses adversaires auront le même état d’esprit. Au vu des différentes déclarations tonitruantes des uns et des autres, rien n’est moins sûr.

Des machines électorales avant tout

Il se trouve que la mission des partis et groupes politiques est avant tout d’être élus. L’idéal consisterait certes à faire quelque chose de cette élection, en mettant en œuvre ce que l’on a prôné durant la campagne. Mais avant cela, il faut être élu. Et les qualités pour se faire élire ne sont pas forcément les mêmes que pour gouverner. Dans un cas, il s’agit de donner de la voix, pour que la sienne couvre celle de ses adversaires. Et dans l’autre, de faire preuve de pragmatisme, pour parvenir à des consensus dans le but de faire aboutir des projets. Des qualités différentes, donc, qui peuvent se révéler incompatibles. Car on ne passe pas aussi facilement du tribun vociférant au négociateur qui parvient à se mettre au service d’un projet.

Il n’est pas question de faire la leçon à notre voisin français. Car chacun a à balayer devant sa porte. Nos outils démocratiques censés permettre aux minorités de faire entendre leur voix sont de plus en plus détournés comme outils médiatiques et électoraux par les partis au pouvoir. Le populisme n’a ni nationalité, ni couleur politique, même s’il est clairement plus contrasté aux extrêmes. Mais à l’heure où des enjeux capitaux se jouent, sur les plans climatique, économique, social ou encore des équilibres internationaux, le temps n’est plus aux gesticulations et il est urgent de rappeler des vertus du dialogue, en le renouant ou plus simplement de le construisant. De se rappeler qu’être élu ne saurait être une finalité, mais un moyen.

Un dicton populaire dit que seul, on va plus vite, mais qu’à plusieurs, on va plus loin. Il est temps de mettre cette sage philosophie en action.

Stéphanie Ruegsegger, directrice politique générale

FER Genève

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